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RICARDOU Jean : sa vie et son oeuvre

Publié le 01/12/2018

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RICARDOU Jean (né en 1932). Critique et romancier français, né à Cannes, Jean Ricardou a d’abord été enseignant (instituteur, puis professeur de C.E.G.). Cependant, dès 1960, il commence à publier des études sur les problèmes du Nouveau Roman et fait paraître son premier ouvrage : l’Observatoire de Cannes (1961). Il entre au comité de la revue Médiations puis, en 1962, à Tel Quel. Il prend part à la Mutualité au débat « Que peut la littérature? » aux côtés d'écrivains illustres. Il occupera dès lors une place privilégiée d'animateur actif et de théoricien du Nouveau Roman [voir Nouveau roman]. Par ailleurs, il s’efforce d’appliquer ses théories dans des ouvrages de fiction, montrant par cette démarche qu’il n’est pas de genèse sans exégèse.
 
Création et critique sont à ce point imbriquées que le lecteur tend volontiers à penser que tout droit de regard sur le texte lui est retiré et qu’il est réduit à un rôle purement passif : ainsi dans certaines pages du Théâtre des métamorphoses (1983), en face du dialogue entre Ondine et Marcel — sur la page de droite —, trouve-t-on un texte critique qui en élucide les moindres références culturelles.
 
L’itinéraire des personnages prend toujours une allure initiatique, ce dont témoigne le recours à des « signes » qui ponctuent le récit — dans les Lieux-dits (1969) : la croix, l’oriflamme, la fourmi, le rouge, le bleu, etc., composant ainsi pour Olivier comme pour le lecteur autant de jalons bien marqués dont l’artificialité et l’hétérogénéité attestent l’arbitraire. 

« chronique, 1989).

On peut noter entre J.

Ricardou et les recherches de la philosophie et de la critique contempo­ raines des points de convergence : les schémas ont aussi fasciné R.

Jakobson et la critique formaliste; ses thèmes d'élection rejoignent certains sujets abordés par Roland Barthes (dans Sade.

Fourier, Loyola notamment).

Il emble avoir contracté le goût des jeux de mots et des calembours de rigueur dans les milieux lacaniens ( « Prise de Constantinople/Prose de Constantinople>>; «gens de presse/gens de paresse/gens de près>>; «occident/oxydé/accident>>).

L'œuvre cntique de Jean Ricardou se lie étroitement à l'histoire du courant littéraire qu'il anime; il a tout d'abord assuré, dans Problèmes du Nouveau Roman ( 1967) et Pour une théorie du Nouveau Roman ( 1971 ).

un travail de mise au point et de législation : il s'agissait alors de combattre les interprétations erronées, de regrouper �� de concrétiser les acquis théoriques des écri­ vains des Editions de Minuit.

Le Nouveau Roman (1973) se présente comme un petit manuel très synthétique qui fixe le courant littéraire dans une définition claire, un historique et des auteurs bien repérés, des mécanismes créateurs déterminés («mise en abyme''· « dégénéres­ cence>>,. »

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