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RICCOBONI Mme : sa vie et son oeuvre

Publié le 01/12/2018

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Histoire d'Ernestine. — Ernestine. jeune orpheline sans fortune, exerce pour vivre le métier de peintre en miniatures. Le marquis de Clémengis se prend de passion pour elle, mais les préjugés lui interdisent de l'épouser, et son « âme noble et délicate » se refuse au libertinage. Entre eux se noue un lien d'amitié amoureuse et le marquis, à l'insu de la jeune fille, lui donne des biens considérables : situation ambiguë, que la malice mondaine a tôt fait de mal interpréter. Constatant avec effroi la réputation que lui vaut son inexplicable fortune, qu'elle croit elle-même due à un héritage. Ernestine se retire au 

RICCOBONI Mme, née Marie-Jeanne de Laboras de Mézières (1713-1792). Romancière née à Paris. Son père ayant été convaincu de bigamie, le mariage de ses parents fut dissous; elle resta seule avec une mère jalouse qui l’envoya au couvent et la maltraita. « Je me mariai pour quitter ma mère » (lettre à Garrick) : en 1734, elle épousa ainsi le fils du célèbre Lélio, l’acteur Antoine François Riccoboni, qui la fit aussitôt débuter à la Comédie-Italienne. Sa carrière théâtrale fut peu glorieuse; dans son Paradoxe du comédien, Diderot la cita à l’appui de sa thèse : « Personne ne parle mieux de l’art, personne ne joue plus mal ». Persécutée derechef, cette fois par un mari violent et débauché, elle le quitta en 1755. Ses premiers romans, qui dénoncent avec vigueur la perfidie ou la légèreté masculines, Lettres de mistriss Fanni Butlerd (1757), issues peut-être d'une aventure personnelle, l'Histoire du marquis de Cressy (1758), les Lettres de milady Juliette Cateshy ( 1759), une Suite de la Vie de Marianne de Marivaux, commencée vers 1750 et publiée en 1761, lui valurent son indépendance (elle quitta les Italiens en 1761), 

« condamnations : « Monstres féroces, qui nous devez le bonheur et l'agrément de votre vie, vous qui ne connais­ sez que l'orgueil et l'amour effréné de vous-mêmes ...

» ( F ann i).

On reconnaît san s peine chez Mm• Riccoboni l'héri­ tage de Richardson (Paméla est traduite en 1742 par P ré vos t) et de Marivaux; les invectives de Fanni annon­ cent la tirade de Marceline dans le Mariage de Figaro (1784) : «Hommes plus qu 'in gra ts ...

» Mais, d'une cer­ taine façon, M"'c Riccoboni va plus loin.

Dans la plu part de ses romans épistolaires, la réponse de l'homme ne vaut pas d'être citée; et face à la stérile futilité mascu­ line, ses héroïnes comme elle-même ou ses contemporai­ nes.

Mm• de Gra ffi gny , M11 • de La Guesne rie, ne recon­ naissent qu'à leur propre vie affective Je droit de devenir objet d'écrilure.

BIBLIOGRAPHLE Textes.

-M"" Riccoboni's Letters to David Hume, David Gar­ rick and Sir Robert Liston, 1764-1783, Oxford, Studies on Vol­ taire, CXLIX, 1976.

présentées par J.

Nicholls; Lettres de F{mni Butlerd, éd.

J.H.

Stewart, Genève, Droz, 1979; Lettres de milady Juliette Catesby, prés.

S.

Menant, Paris, Desjon quères, 1984; Histoire du marquis de Cressy, éd.

Olga B.

Cragg dans Swdies on Voltaire, 266.

1989.

A consulter .- E.A.

Crosby, Une romancière oubliée, M'"' Ric­ coboni, Paris, 1924, Genève, Slatkine Reprints, 1970; M.

Ser­ vien, M'"' Riccoboni, vie et œuvre, thèse, univ.

Paris IV, 1973 (dactyl.); J.H.

Stewan, the Novels of M"" Riccoboni, Cha pel Hill, North Carolina Univ., 1976.

J.-P.

DE BEAUMARCHAIS. »

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