SENGHOR (Léopold Sédar)

SENGHOR (Léopold Sédar), écrivain et homme politique sénégalais (Joal, près de Dakar, 1906). Membre de l'ethnie sérère, il fait ses études primaires et secondaires au Sénégal avant de rejoindre Paris et la Sorbonne, où il effectue de brillantes études de lettres. Le premier agrégé de grammaire d'Afrique noire est également le fondateur, avec Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas, de la revue l'Étudiant noir, qui, en 1934, jette les bases du mouvement de la négritude. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle il est fait prisonnier, Senghor ne tarde pas à s'engager dans la carrière politique, qu'il mène de front avec ses activités d'enseignement, et, après avoir siégé à l'Assemblée constituante, devient le premier président du Sénégal (1960).

Son œuvre littéraire comporte une série de recueils poétiques [Chants d'ombre, 1945 ; Hosties noires, 1948 ; Éthiopiques, 1956 ; Nocturnes, 1962 ; Lettres d'hivernage, 1972 ; Élégies majeures, 1979), Y Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française, que précède Y Orphée noir de Jean-Paul Sartre (1948), et une somme d'essais et de conférences dont la plupart ont été rassemblés dans les volumes successifs de Liberté I (1964), Liberté II (1971), Liberté III (1977) et Liberté IV (1984). En 1980, L. S. Senghor a volontairement renoncé à sa charge de premier magistrat du Sénégal pour une paisible « retraite poétique et grammaticale », marquée par son élection, en 1983, à l'Académie française.