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T'SERSTEVENS Albert (vie et oeuvre)

Publié le 08/11/2018

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T'SERSTEVENS Albert (1886-1974). Écrivain d’origine belge (naturalisé français en 1937), né à Uccle, près de Bruxelles. Il vient faire ses études à Paris et se lie avec Biaise Cendrars (cf. L'homme que fut Biaise Cendrars, 1972), Morand, Cocteau, Picasso, Fernand Léger (\"ce génial fumiste\"), Poulenc, Auric. Après des Poèmes en prose (1911) et une incursion dans le journalisme, t’Serstevens découvre sa vocation : le voyage. D’Italie il rapporte un récit à peine romancé, le Vagabond sentimental (1923); de ses pérégrinations à travers la France, l’Europe centrale, le Moyen-Orient, il tire une trilogie romanesque, l'Homme seul, incluant les Sept parmi les hommes (1919), reviviscence d’une légende chrétienne, Un apostolat (1920), satire d’une tentative de communauté saint-simonienne, et Béni Ier, roi de Paris (1926), regard cocasse d’un Huron sur la vie parisienne. Parcourant aussi les mers, il rédige, entre deux courses dans le Pacifique, des récits d’aventures marines à l’aide d’archives habilement mêlées à ses propres souvenirs : les Corsaires du roi (1930), l'Or du « Cristobal » (1936), avec ses flibustiers « lancés sur la route monotone vallonnée par l’alizé qui pousse devant lui des flots toujours égaux », Ceux de la mer, nouvelles (1937), etc.

 

Mais, rompant progressivement avec cette « littérature pour lecteurs paresseux », t’Serstevens se consacre à des relations de voyage, « itinéraires » écrits à la première personne, alliant le souci d’exactitude dans la peinture des mœurs, des sites archéologiques, la nomenclature des musées, à un esthétisme de la description rappelant les Portraits de ville de Morand : l'itinéraire espagnol (1933), l'itinéraire yougoslave (1938), l'itinéraire portugais (1940), Mexique, pays à trois étages (1955), le Périple des archipels grecs (1963), récits à la fois érudits et pittoresques, traversés d’anecdotes vécues mais aussi de réflexions critiques, morales et politiques, invitant le lecteur à un voyage hors de ses habitudes par un renouvellement de son « capital de vision et de jugement ». L’humour non plus n’est jamais absent, et l’auteur s’amuse de découvrir au marché de Mexico l’étalage des couronnes mortuaires, notant qu’à la fin de sa vie il lui reste encore « 8/10 de la terre à visiter ».

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