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SUE (Marie Joseph, dit Eugène)

Publié le 19/05/2019

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SUE (Marie Joseph, dit Eugène), écrivain français (Paris 1804-Annecy 1857). Étrange itinéraire que celui de ce fils de grand médecin, sommé de poursuivre une carrière semi-héréditaire, s'y refusant, se réfugiant dans le dandysme pour finir député de la IIe République, persécuté par Napoléon III. Comment le « fashionable » est-il devenu socialiste et le jeune auteur narquois de Plik et Plok (1831), un premier roman, le pédagogue un peu lourd des Mystères du peuple (1849-1857), un de ses derniers ouvrages ?

 

Élève brillant et cancre parfait, adolescent farceur, étudiant dispendieux, Eugène Sue est bientôt prié par un père raisonnable d'aller s'assagir, par exemple comme aide-chirurgien sur les vais

 

seaux. Le jeune homme, qui cultivait la peinture auprès de Gudin, spécialiste de marines, vogue donc sur les mers du Sud et se laisse prendre à la fascination de l’orient. Mais si, tout au long de six années, il a bien observé, et même vécu l'aventure glorieuse (l'affrontement entre la flotte des alliés venus au secours de la Grèce et les navires turcs), s'il a bien examiné parfois (comme cette situation des esclaves noirs aux Antilles), il n'a en rien perdu son appétit du luxe et va s'employer, dès son retour en 1830, à dilapider l'héritage de son père, après celui de son grand oncle : soupers délicats chez Tortoni, maîtresses parées, chevaux et tilbury, réceptions et appartements fastueux... Eugène Sue, membre du Jockey Club, est alors l'hôte du faubourg Saint-Germain. S'il peint encore, c'est par bon goût ; s'il écrit (dans la Nouveauté, quelques articles), c'est pour faire le bel esprit. Mais l'époque est décidément à la publication et l'élégant va composer des écrits plus importants : Atar-Gull (1831), la Salamandre (1832), la Vigie de Koat-Ven (1833), romans maritimes où se mêlent l'observation précise issue de ses voyages, le goût d'une fiction échevelée, le cynisme du mondain subjugué par la beauté perfide du mal, et quelques vagues accents légitimistes. L'Histoire de la Marine (1835) marque un tournant : l'histoire, très romancée, certes, supplante l'exotisme (on la retrouve dans Latréaumont, 1838), l'absolutisme est remis en question, de même que le dandysme {Arthur, 1838). L'évolution va brusquement s'accentuer; est-ce parce que l'homme vieillit, qu'il est ruiné (un conseil judiciaire amical doit gérer ses dettes), ou que, pendant ce temps-là, Paris, à l'instar de Lyon, a vu se développer, dans des quartiers ouvriers en expansion, une agitation croissante ? Le catalyseur est un drame ouvriériste de Félix Pyatt : Sue discute avec le dramaturge : le peuple n'est pas si pauvre ! Pyatt l'emmène chez un ouvrier politisé et éloquent, Fugères, qui sera tué sur les barricades de 1848 : et voilà Sue socialiste! La fin de Mathilde (1841) montre un intérêt accru pour les ques

« 1845), créateur de l'« helvétisme » litté­ raire; Mme de Charrière (1740·1805), d'origine hollandaise, première à avoir pratiqué sur place le roman.

La Révolution française et ses consé­ quences susciteront une littérature poli­ tique et philosophique.

M ...

de Stail!, fille de Necker née à Pari s.

et Benjamin Constant, Suisse devenu Français, grou­ pent à Copp et des écrivains venus de toute l'Europe.

y compris le Genevois Sismondi (1773-1842) et le Bernois Ch.

Victor de Bonsteten ( 1745· 1832), qui écr ivit en allemand avant de les donner en français les principaux de ses ouvrages.

Au JCIX" s ..

on peut signaler, modeste­ ment, Imbert de Gallaix, Alice de Cham­ brier et Louis Duc hosa l que son Livre de Thulë rendi t célèbre.

La plupart des écrivains sont des théologiens protes­ tants, des philosophes.

des pédagogues, des moralistes, des critiques.

parmi lesquels Alexandre Vinet (1797-1847 ) exerce une influence durable.

Le Gene ­ vois R.

Toepffer ( 17991846).

l'inventeur de la bande dessinée, dépense en compo­ sant ses albums des lrésors d'ironie, d'humour et de malice.

H.

F.

Amie! (1821-1881) donne dans son Journal intime un chef-d'œuvre d'analyse psy chol ogi qu e.

Le Neuc h àte lois Philippe Godet (1850-1922) écrira la première hi stoire littéraire de la Suisse romande, simultanément avec le Jurassien Virgile Rossel (1858-1933), auteur de la pre · mière Histoire de la littërature française hors de France {1895).

A la fin du sièc le , Victor Cherbuliez (1829·1889 ), à Paris, se taille une réputat.ion dans le roman cosmopolite.

tandis qu'Édouard Rod (1857-1910) éc ri t des romans psycholo­ giques.

à thèse morale, qui l'apparentent à Paul BourgeL Une place à part revient au Fribcurgeois E.

Egg is (1830-1867), Je seul romantique proprement dit issu de Suisse romande .

Le début du XX' s.

voit une renaissance des lettres par Je canal de deux revues, la Voile latine et.

dans une seconde étape, les Cahiers vaudois, orien té es, la première vers la perfection de la forme, l.

a seconde vers l'enracinement régional.

A la même époque, René Morax (1873- 1963) crée le théâtre du Jorat (1903), et les frères Cingri a.

Alexandre (1879- 1945) et Charles-Albert (1883-1954), incarnent la tendance à l'universel; en face d'eux, le protestant Robert de Traz (1884-1951) et le catholique Gonzague de Reynold (1880·1970) représentent un helvétisme qui ne leur interdira pas de jouer un rôle international, le premier par sa Revue de Genève, lorsque la Société des Nations s'ins talle ra dans cette ville, le second par son act iv ité à la commission des relations culturelles de cette même Société des Nations et par son étude en sept volumes sur la Forma­ tion de l'Europe; ils ouvrent ainsi la voie à Denis de Rougemont (né en 1906).

Mais surtout.

à leurs cOtés.

le grand écrivain qu'est Ramuz (1878-1947) renouvelle le roman en traduisant la sensibilité des vignerons vaudois et des montagnards valaisans et en reproduisant autant que possible les particularités de leur l an gag e.

Il fera école et tout ce qui a suivi porte son emp rein te, à commencer par son ami l'essayiste Edmond GiUiard (1875· 1969) : romanciers tels que Maurice Zermatten (né en 1910), Charles­ François Landry (1909-1973), Emma­ nuel Buenzod (1893-1971), et poètes comme Gustave Roud (1897-1976).

Phi­ lippe Jaccottet (né en 1929).

Gilbert Trolliet (1907 · 1 981).

Claude Aubert (1915-1972).

Pierrette Michelo ud (né en 1920).

Mais pro gre ssiv em en t, dans les générations ultérieures, la production littéraire s'étoffe et se diversifie.

Des romanciers tels que Léon Bopp (1896- 1977), Monique Saint-Hélier (1881· 1941), Clarisse Fran cillo n (1899-1976), Jacques Mercanton (né en 1910).

ou Georges Pirolié (né en 1920) se distin­ guent de l'influence ramuzienne.

L'éven­ tail de la poésie qui s'étendait du symbo­ liste Henri Spiess ( 1876-1940) au néo­ cla ssique Pierre-Louis Matthey (1893- 1970), en passant par Edmond-Henri Crisinel (1897-19 48), Anne Perrier (née en 1922) ou Francis Giauq ue ( 1 93 4- 1965).

au destin tragique.

ne compren· dra guère qu'un seul surréaliste.

Vahé Gode! (né en 193 1).

mais em bra ssera aussi des poètes engagés comme les. »

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