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THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION

Publié le 25/12/2015

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theorie
UNIVERSITE LIBRE INTERNATIONALE DE MOLDOVA FACULTE LANGUES ETRANGERES DEPARTEMENT PHILOLOGIE FRANÇAISE ULIM – 15 ani de ascensiune Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION support didactique à l’intention des étudiants en filière traduction cycle licence CHI?IN?U – 2007 CZU 81’25(075.8) G98 Le présent support didactique est élaboré à l’intention des étudiants du cycle licence de la Faculté de Langues Etrangères, Département de Philologie Française de l’Université Libre Internationale de Moldova. Le cursus est prévu pour 20 heures de conférences et comprend 10 sujets qui viennent initier les apprenants à la théorie et la pratique de la traduction. Suite à ce cursus les étudiants doivent acquérir des compétences visant les fondements de la théorie de la traduction, la terminologie du domaine, ainsi que les instruments épistémologiques essentiels. Le présent support est constitué de deux parties?: les textes des 10 conférences et les documents annexes. Chaque texte de conférence est suivi de la liste de sources à consulter qui sont recommandées aux étudiants. Les documents annexes proposent aux étudiants des informations complémentaires, puisées principalement sur les sites web. Au milieu du livre l’auteur insère le curriculum du cursus qui contient la méthodologie du travail individuel des apprenants, la grille d’évaluation à l’examen, les sujets pour les études de cas. Recenzent: conf. univ., dr. Zinaida Radu Redactor: mg. Ludmila Hometkovski Le cursus a été recommandé à la publication par le Sénat de l’ULIM, séance du 25 avril 2007, Procès verbal No 7. Descrierea CIP a Camerei Na?ionale a C?r?ii Gu?u, Ana Théorie et pratique de la traduction: support didactique à l’intention des étudiants en filière traduction du cycle licence/Ana Gu?u?; Univ. Libre Int. de Moldova. Fac. Langues Etrangères. Dep. Philologie Fr. – Ch.?: ULIM, 2007. - 173 p. ISBN 978-9975-934-32-9 100 ex. 81’25(075.8) ©Ana Gu?u? TABLE DE? MATIÈRES I. TEXTES DES CONFÉRENCES Conférence 1.................................................................................................. 5 Conférence 2................................................................................................ 13 Conférence 3................................................................................................ 17 Conférence 4................................................................................................ 21 Conférence 5................................................................................................ 25 Conférence 6................................................................................................ 28 Conférence 7................................................................................................ 32 Conférence 8................................................................................................ 38 Conférence 9................................................................................................ 41 Conférence 10.............................................................................................. 49 II. CURRICULUM DISCIPLINAIRE....................................................57 III. DOCUMENTS ANNEXES Dossier pour la Conférence 1..................................................................... 72 Dossier pour la Conférence 2..................................................................... 83 Dossier pour la Conférence 3..................................................................... 85 Dossier pour la Conférence 4................................................................... 107 Dossier pour la Conférence 5................................................................... 117 Dossier pour la Conférence 6................................................................... 121 Dossier pour la Conférence 7................................................................... 130 Dossier pour la Conférence 8................................................................... 147 Dossier pour la Conférence 9................................................................... 154 Dossier pour la Conférence 10................................................................. 163 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION I.TEXTES DES CONFÉRENCES CONFÉRENCE I Questions à discuter: 1. Aspects historiques de la traduction (espace roumain) 2. Aspects historiques de la traduction (Occident) 3. Le rôle et l’importance de la traduction. La traduction et les autres disciplines. Sources: 1. Banto? A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, Bucure?ti, 1999. 2. Cary, E. Comment faut-il traduire ? 2-ième édition revue et corrigée, Lille : Presses Universitaires de Lille, 1986. 3. Gu?u A. Certains aspects de théorie, empirisme et didactique des langues. Chi?inau, 2005. 4. Van Hoff H. Histoire de la traduction à l’Occident. P., 1995. 5. http://www.thomas-aquin.net/Pages/ToraH/Septante.htm 6. http://fr.wikipedia.org/wiki/Traductions_de_la_Bible_en_français 7. http://www.bpcbs.com/lecture/brochure/transmission/transm_index. htm 8. http://www.info-bible.org/histoire/histoire.htm 1. Aspects historiques de la traduction dans l’espace roumain La traduction à la longue des siècles s’est étroitement entrecroisée avec le développement de la culture, de la littérature écrite dans l’histoire de toute civilisation du monde. Il en est de même pour l’histoire de la traduction en Roumanie. A l’époque de la création de l’Etat Dace (environ l’année 70 av.J.C.) sous l’occupation romaine et lors de la colonisation de la Dace (106-271 n.e.) et même pendant le Moyen Age qui pour nous est resté comme période d’invasions de certains peuples nomades, les traductions se sont limitées dans la plupart des cas au processus d’ interprétation. A cette époque le slave était la langue officielle et la langue de l’élite. Le premier monument écrit en langue roumaine fut une lettre datée de 1521. De la même année est datée la mention officielle des traductions de et vers le roumain, traductions effectuées pour le Conseil Municipal de Sibiu. La même année le prince régnant valaque Neagoe Basarab finit sa synthèse morale «?Préceptes pour mon fils?» (Înv???tur? c?tre fiul meu) rédigée dans la langue 5 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U slave. La fin du XV-e siècle, plus exactement en 1500, a marqué le début d’une période où l’on a copié des textes traduits en langue roumaine (1500-1559). Vers la fin du XV-e siècle, le prince régnant de la Moldova Etienne le Grand (1457-1504) qui avait un secrétaire italien et entretenait des relations avec des pays européens plus développés économiquement, comme la Pologne et l’Italie (Venise), a ordonné l’écriture des chroniques, fait qui nous rappelle l’apparition des premières littératures nationales du monde. Ces chroniques étaient rédigées en slave et grec – langues de vaste circulation (à côté du latin) parmi les représentants du clergé et les personnalités remarquables de la culture moldave, valaque et transylvanienne. Cette circulation des valeurs spirituelles de la culture a entraîné, d’une part, l’utilisation des langues étrangères à une échelle large, d’autre part, le développement et l’épanouissement des traductions. Aux XVI-e –XVIIe siècles on a fait des traductions de l’Ancien et du Nouveau Testament en langue roumaine commune, cristallisée dans sa partie majeure sous sa forme contemporaine, de façon que le texte est facile à comprendre même aujourd’hui, trois siècles après. En 1688 apparaît la première version complète de la Bible de ?erban Cantacuzino, car elle fut publiée la dernière année du règne du voïvode valaque, après les efforts soutenus de quelques savants les plus renommés de l’époque, parmi lesquels le polyglotte Nicolae Milescu. Condessio fidei orthodoxae (La confession de la religion orthodoxe de l’Est?), écrite en 1643 par l’épiscope moldave Petru Movil?, fut approuvée par le Synode de Constantinople et traduite en plusieurs langues. Le lien entre la traduction en tant qu’activité linguo-littéraire et composante de base de la conscience nationale a constitué l’idée motrice dans l’oeuvre de Dimitrie Cantemir, éminente personnalité littéraire et politique (1673-1723) qui, paraît-il, est le premier Roumain traduit dans les langues étrangères?: L’histoire de la croissance et la chute de l’Empire Ottoman - livre écrit par lui en latin et devenu ouvrage standard dans le domaine, paru en 1724 à Londres, traduit par son fils Antioh Cantemir, à l’époque ambassadeur de Pierre le Grand à Londres et premier poète original de la Russie. Dans le Pays roumain, la génération du ’48, ayant à leur tête Ion Heliade Radulescu (1802-1872) ont initié, parmi d’autres programmes d’instruction du peuple, la Bibliothèque Universalis contenant 230 titres. Bien sûr, le projet n’a été réalisé qu’à moitié dans les décennies suivantes, mais, de toute façon, il «?prévoyait tout ce qui est fondamental dans l’histoire de la culture?», comme le soulignait George C?linescu (1869-1965). Ainsi donc, les traductions ont commencé à donner des résultats dans les oeuvres de Gh. Asachi, I.H.Radulescu, Grigore Alexandrescu, Alexandru Donici, Costache Negruzzi, Dimitrie Bolintineanu, et, d’une manière supérieure , chez Vasile Alecsandri, dans ses comédies et drames. 6 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Les traductions des poésies populaires roumaines, recueillies et peaufinées par le grand poète, dramaturge et prosateur Vasile Alecsandri (1821-1890) ont paru à Paris en 1852 – Poésies roumaines, Les Doinas, Poésies Moldaves. Presque immédiatement elles ont été reprises par E.C.Granville Murray qui les a présentées au public anglais avec le titre ?The Doinas or the National Songs and Legends of Romania, London, 1843. A par la vaste activité de traducteur d’Eminescu, un des événements majeurs dans le domaine des traductions classiques fut marqué par l’activité traduisante de George Co?buc?: L’Odissée de Homère, Enéide et Géorgiques de Virgile, Sacuntala de Kalidasa, Rigveda, Mahabharata et Ramayana – une ouverture si bien précoce qu’admirable vers la philosophie de l’Orient, à part le poème Mazepa de Byron, les comédies de Plaute et Terentium, les vers de Catul, Anakreon, ensuite de Schiller, Chamisso et même de l’Américain Longfellow. Une place toute spéciale est réservée à La Divine Comédie de Dante, accompagnée d’amples commentaires érudits. L’historien, l’écrivain, le critique et le politicien Nicolae Iorga (18711940), renommé internationalement pour ses ouvrages en byzantinologie et histoire moderne (doctor honoris causa de plusieurs universités, dont celle d’Oxford) lisait en 11 langues et en parlaient 5 ou 6?; en effet, une grande partie de ses 1250 livres et 25.000 articles (quelques 180.000 pages au total) ont été rédigés en français, anglais, allemand et italien, à côté du roumain. Quelques écrivains se sont fait connaître à l’étranger sans l’assistance des traductions?: le fils de Dimitrie Cantemir, Antioh Cantemir (1708-1744) a écrit des fables?, des odes en russe étant devenu le premier poète culte dans cette langue. A l’époque plus récente, Elena Vacarescu (1864-1947) a passé la plus grande partie de sa vie en France, y connue comme une poétesse bien estimée (Hélène Vacaresco), amie et membre assidu des cercles littéraires, de même que la mémorialiste et poétesse Marthe Bibesco (1876-1933) connue sous le nom de Anna de Noailles. Le prosateur Panait Istrati (1884-1935) a été apprécié et promu par Romain Rolland, et, ses romans et nouvelles (transis de réalias roumains, ainsi que d’expressions idiomatiques à peine traduites en français) ont été longtemps savourés par le public français entre les deux guerres, de même que ses deux livres de voyages à travers la Russie bolchévique. Le poète Tristant ?ara (1896-1963) qui, en 1916 a fondé le courant dadaïste (ensemble avec Hans Arp, avec l’artiste roumain Marcel Jancou et d’autres), à côté d’autres promoteurs de la poésie moderniste et surréaliste, Ilarie Voronca (1903-1946) et B. Fundoianu (1898-1944, connu sous le pseudonyme Benjamin Fondane), ils ont tous ensemble illustré surtout la littérature française. Le philosophe Emil Cioran a également contribué à l’essai français de circulation mondiale (1911-1997), aussi comme Mircea Eliade (1907-1987), romancier et nouvelliste, professeur et auteur des histoires des religions. Il est notoire de 7 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U mentionner le nom du dramaturge et essayiste Eugène Ionesco (né en Roumanie en 1907), représentant du courant existentialiste dans la littérature. Du point de vue de la circulation de l’oeuvre traduite, la première place revient à Liviu Rebreanu (1885-1944), dont les romans, inspirés de la vie des paysans transylvaniens (Ion) ou montagnards (L’Emeute, Ciuleandra), ou bien des tragédies de la Seconde Guerre Mondiale (La forêt des pendus) ont connu les plus nombreuses traductions sur le plan mondial?: en 21 pays de l’Europe, de l’Asie et des deux Amériques encore du vivant de l’écrivain, s’élevant en 1973 aux 77 titres en 25 langues, publiés en 31 pays. Il est important de citer à ce chapitre les noms de Lucian Blaga avec Faust de Goethe et les poésies d’Edgar Poe, Tudor Vianu avec des vers de Goethe et les tragédies romaines de Shakespeare, Al. Philipide avec les vers de Baudelaire et d’Edgar Poe, ainsi que la prose de science fixion, Ion Vinea avec les tragédies principales de Shakespeare. Une place à part revient à Tudor Arghezi, non seulement pour ses vers splendides des comédies de Molière, mais aussi pour les interprétations originales des fables de La Fontaine et Krilov. Grâce à l’activité prodigieuse des traducteurs littéraires comme le sont A.E.Baconski, Leon Levi?chi, Dan Dutescu, Aurel Covaci, Romulus Vulpescu, Dan Grigorescu, Eta Boeriu, Theodor Bosca, St.Aug.Doinas, Petre Solomon, Alexandru Gromov, George Chiri?a, Vasile Vasilache, Argentina Cupcea-Josu, Igor Cre?u le grand public a la possibilité d’avoir accès aux chef-d‘oeuvres de la littérature universelle à travers d’excellentes traductions, souvent en plusieurs versions compétitives, par exemple, «?Les fleurs du mal?» de Baudelaire et les quatre intégrales des Sonnets de Shakespeare des dernières 15 années. 2. Aspects historiques de la traduction (Occident) La traduction est de tous les temps. Elle fait partie intégrante de la vie intellectuelle de toute nation. Nous lui devons les deux piliers de notre civilisation: l’héritage gréco-romain et la culture judéo-chrétienne. J.-R.Ladmiral affirme que la traduction c’est le deuxième le plus ancien métier du monde. Les premières sources écrites de la traduction sont les textes sacrés. C’est du troisième millénaire avant Jésus-Christ que l’on date généralement le plus ancien témoignage de la fonction d’interprète, à savoir les inscriptions gravées sur les parois tombales des princes d’Eléphantine, en HauteEgypte. On est en droit de supposer qu’il s’agit là des tout premiers indices significatifs de l’activité qui consiste à passer d’une langue dans une autre. En revanche, on ne possède pas de traces de réflexion théorique sur la traduction à cette époque. 8 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Dès -2700, néanmoins, des scribes spécialisés constituaient et examinaient des listes de signes. Symbolisant ce même type de démarche, des glossaires bilingues ont été retrouvés dans la ville d’Ebla, en Syrie sous forme de tablettes en pierre. Et même, comme l’indique Mounin, “?un lexique quadrilingue?”, prédécesseur des dictionnaires d’aujourd’hui. Le document classique monumental de la traduction c’est la Bible écrite en hébreu, traduite ensuite en grec et puis en latin. Il apparaît clairement combien l’activité traduisante est intrinsèquement liée aux phénomènes d’autres natures, et notamment à ceux d’ordre économique, qui impulsent l’essentiel des mouvements historiques de quelque importance. Dans la Grèce antique, c’est le caractère hégémonique de la civilisation hellénique qui, dans une large mesure, justifie le mépris bien connu des Grecs pour les langues et traditions étrangères, lequel s’est inéluctablement accompagné d’une absence notoire de traduction. Rome, à l’inverse d’Athènes, se fait le théâtre d’importantes activités de traduction, et dans l’ensemble, on y conçoit alors ce phénomène comme un enrichissement de la langue, et par conséquent de la culture, ce qui se répercute naturellement au niveau lexical. Dans la Rome antique, la traduction se définit plus comme le produit d’une littérature savante que comme le moyen de faire connaître un texte à ceux qui en ignorent la langue. Le Mythe de la Septante dit qu’à l’époque ou la Grèce était un état florissant (285-246 av.J.C.), on a enfermé 72 traducteurs juifs dans l’île Pharos d’Alexandrie sous le règne de Ptolémée II Philadelphe pour qu’on traduise la Bible de l’hébreu en grec, et au bout de 3 mois les traducteurs sont sortis de leurs cellules séparées et, ils ont constaté que tous ont traduit de la même façon, c’était le même texte par miracle. La critique moderne s’accorde sur la datation, le III-ème siècle avant notre ère, et sur la localisation égyptienne, mais rien ne permet d’affirmer qu’elle eut lieu à Alexandrie même. Plus tard, aux IV-V (385-405) s. la Bible a été traduite en latin, traduction faite par Saint Jérôme - La Vulgata. On a interprété différemment la parole de Dieu, c’est pourquoi on a eu une scission des courants religieux: le judaïsme, le catholicisme, l’orthodoxie, le protestantisme. La traduction de la Bible du latin en français Avant imprimerie: • 1226-1250, traduction de Jean Le Bon de l’Université de Paris; inachevée et poursuivie au XIVe?siècle par Jean de Sy et les Dominicains, Jehan Nicolas, Guillaume Vivien, et Jehan de Chambly?; • 1297 la Bible historiale de Guyart Desmoulins ; 9 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U • 1377, Bible de Charles V ,Traduction de Raoul de Presles dédiée au roi Charles V. Après imprimerie: • 1476, le Nouveau Testament , imprimé par Barthélemy Buyer à Lyon, traduit à partir de la Vulgate latine?; • 1487, la Bible de Jean de Rely , imprimée pour la première fois à Paris et rééditée au moins dix fois dans les cinquante années qui suivirent. Il s’agit d’une Bible historiée, comme il est écrit au folio 353, éditée à partir d’un manuscrit tardif de la Bible historiale de Guyart Desmoulins. Les versions de référence de la Bible • La Bible de Luther en allemand, 1522 (Luther entreprend ensuite la traduction de l'Ancien Testament à partir du texte hébreu)?; • La Bible de Tyndale en anglais, 1525 (Tyndale traduit l’Ancien Testament de l’hébreu en anglais)?; • La Bible d'Olivétan en français, 1535 (traduite à partir des originaux hébreux et grecs). La Bible est le document écrit fodamental de l’humanité qui a déterminé l’évolution de la pensée philosophique et religieuse des civilisations dès son élaboration en hébreu et qui, grâce à son éclectisme, a donné une multitude d’interprétaions via les traductions dans les langues nationales. La nature même des textes bibliques exige que, pour les interpréter, il faut utiliser les méthodes et les approches indispensables à rendre fidèlement la parole de Dieu. Les temps prédominants de la narration de la Bible sont le présent, le passé composé, l’imparfait et le futur simple, le présent et l’imparfait ayant la mission de généraliser, le passé – d’invoquer l’expérience transcendentale divine, le futur – d’invoquer la fatalité révélatrice divine. Les traductions roumaine, française et latine des 10 préceptes, du Notre Père et du Credo sont équivalentes entre elles d’après le contenu et la forme, gardant la méméité de l’idée divine; la variante roumaine est plus appropriée à celle latine, la traduction française est plus explicite, paraphrastique, laissant plus de place à l’interprétation. Les philosophèmes bibliques en tant que vérités axiomatiques métaphysiques inaliénables, sont traduits fidèlement du latin, aussi bien en français qu’en roumain. Les tropes de la Bible suivent la même fidélité que les formes systémiques grammaticales . Van Hoof indique que «c’est la renaissance, qui, éprouvant le besoin d’inventer des termes pour désigner des réalités nouvelles, façonne une notion entièrement neuve de la traduction.» Il signale également que «l’introduction du vocable traducere par les humanistes italiens, et en particulier par Bruni met fin 10 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION à la multiplicité synonymique qui a régné jusque là.» La première école des traducteurs - Ecole de Tolède a été fondée par Raymond de Tolède, au XII siècle en Espagne, en 1125-1151. Dans cette école on formait des traducteurs dans toutes les langues européennes, classiques et orientales. Pour l’histoire de la traduction en Occident, le travail fourni par l’école de Tolède est comme un travail de popularisation, la traduction sort de l’inconnu. L’école de Tolède réunissait les deux conditions nécessaires à cette naissance : une différence de culture entre deux communautés et le contact direct entre ces deux?: les communautés chrétienne et musulmane. Le retard culturel et scientifique de l’Occident sur les Arabes ne pouvait manquer de provoquer une soif énorme de connaissances, fait qui explique pourquoi tant de brillants esprits ont préféré s’adonner à la traduction plutôt qu’à la recherche scientifique originale. Au XVIII siècle la diplomatie internationale s’est limitée à utiliser le français et cet état de chose a duré jusqu’au début du XX siècle. A l’époque de la Renaissance aux XVIII-XIX s. la traduction était envisagée plutôt comme une activité faite par écrit à la base des oeuvres littéraires. A cette époque a apparu le slogan – adage Traduttore – traditore. Cet adage a perdu son actualité, car l’activité traduisante a avancée dans le temps, et les théories existantes ont déjà plus d’une fois prouvé la viabilité, la nécessité et la pérennité de la traduction. Le mot traduction fut utilisé pour la première fois en français en 1540 par Etienne Dolet en France. En France au XVII siècle à l’époque de Louis XIV, le Roi Soleil, on a beaucoup traduit, surtout les pièces de théâtre pour la Comédie Française. Un travail renommé de traduction a été fourni par Gallant, diplomate à la cour du roi qui a traduit «?Les mille et une nuit?» de l’arabe. Gallant a adapté l’ouvrage aux mœurs de la cour, en excluant les scènes de truculence, les poésies, l’érotisme. Au XIX-e siècle Mardrus un autre traducteur a rendu justice à l’ouvrage original, en traduisant encore une fois «?Les mille et une nuit?». Lui, il a été très fidèle au contenu de l’œuvre, a conservé la saveur de l’original, a traduit les poésies et, même, a fait preuve d’excès de zèle en «?arabisant?» d’avantage les noms propres. La traduction de Mardrus est considérée jusqu’à présent la meilleure traduction du chef-d’œuvre arabe. 3. Le rôle et l’importance de la traduction L’importance de la traduction dans la vie sociale vise la dimension civilisatrice, anthropologique. On a traduit pour des raisons multiples: découvrir ou redécouvrir un patrimoine culturel; diffuser des idées religieuses; imposer ou combattre des doctrines politiques; créer ou parfaire une langue nationale; s’approprier des 11 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U connaissances. Jadis considérée exclusivement comme un art, la traduction, au fil des siècles , a quitté le champs clos des lettres pour se tailler une place de plus en plus grande dans tous les domaines de l’activité humaine et devenir un instrument indispensable de l’internationalisation du savoir. La traduction contribue à l’interpénétration des cultures et des civilisations différentes. Elle assure la communication entre différents peuples à l’échelle internationale. La traduction contribue aussi à la popularisation des innovations scientifiques et techniques. (Au XIX-e s. est inventée la langue espéranto, langue artificielle, par un polyglotte, langue qui ressemble surtout à l’espagnol. Cette langue n’a que 16 règles de grammaire.) L’interprétation de conférence assure la bonne marche des travaux dans les organisations internationales?: O.N.U., U.N.E.S.C.O., C.E., Le Parlement Européen, La Cour Européenne des Droits de l’Homme. Un autre aspect qui vise l’importance de la traduction gît dans sa portée didactique: la traduction est un instrument efficace pour l’apprentissage des langues. La traduction est organiquement liée aux autres disciplines et sciences: linguistique, histoire, psychologie, philosophie, civilisation, art, politique, informatique, médecine, droit, économie etc. Ces liens sont justifiables autant du point de vue des fondements théoriques que du point de vue pragmatique et utilitaire. Devoir: • Dissertation: Les similitudes et les ressemblances entre l’évolution de la traduction en Occident et dans l’espace roumain. • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 12 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION CONFÉRENCE 2 Question à discuter: 1. Problèmes de la définition de la traduction. 2. Les théoriciens de la traduction. La traduction et les autres disciplines humaines. 3. Les termes clés de la traduction. Sources: 1. Banto? A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, Bucure?ti, 1999. 2. Cary, E. Comment faut-il traduire ? 2-ième édition revue et corrigée, Lille : Presses Universitaires de Lille, 1986. 3. Mounin G. Problèmes théoriques de la traduction. Paris, Gallimar, 2004. 4. Oustinoff?M. La traduction, Presses Universitaires de France, 2003. 5. Van Hoff H.. Histoire de la traduction à l’Occident. P., 1995. 6. http://traduction.betranslated.com/techniques-traduction.php 1. Problèmes de la définition de la traduction Comme toute autre notion la traduction peut être définie différemment en dépendance des critères et des principes mis à la base de sa conception. La traduction peut être envisagée comme un terme eurysémique (ayant un volume sémantique assez large) à l’intérieur duquel on peut distinguer 5 significations: • La traduction comme processus, activité?; • La traduction comme résultat final, produit?; • La traduction comme moyen de communication?; • La traduction comme interprétation?; • La traduction comme transformation du message, du texte. Le mot traduction a été pour la première fois utilisé en français par Etienne Dolet, en 1540. La traduction c’est la transformation du texte exprimé par les moyens de la langue de départ, en texte exprimé par les moyens de la langue d’arrivée. La traduction est un cas particulier de convergence linguistique, elle est appelée à désigner toute forme de médiation interlinguistique permettant de transmettre l’information entre les locuteurs des langues différentes. La traduction est un art. La traduction est une science. 13 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U Assertions sur la traduction?: Cervantès, écrivain espagnol, comparait la traduction à un tapis mis à l’envers: tous les motifs sont là, mais rien de leur beauté n’est perceptible. Dante, écrivain italien, écrivait : Aucune chose de celles qui ont été mises en harmonie par liens de poésie ne se peut transporter de sa langue en une autre sans qu’on rompe sa douceur et son harmonie. Humboldt en Allemagne proclamait: Toute traduction me paraît incontestablement une tentative de résoudre une tâche irréalisable. Schlegel, philosophe allemand, affirmait : La traduction est un duel à mort, où périt inévitablement celui qui traduit ou celui qui est traduit. Voltaire, philosophe français, estimait que les traductions augmentent les fautes d’un ouvrage et en gâtent les beautés. J.Barrow soutien que: la traduction est au mieux un écho. Ernest Renan disait: Une œuvre non-traduite est à demi publiée. A l’opposé des opinions émises, d’autres personnalités éminentes considéraient qu’on peut mieux juger un auteur par la traduction de son oeuvre. Lamartine, poète français, disait qu’il avait toujours eu plus de plaisir à lire un poète étranger en traduction qu’en original. Le critique Swinburne s’était prononcé que Byron n’était supportable qu’en traduction. La traduction fait passer un message d’une langue de départ ou langue source, dans une langue d’arrivée ou cible. E. Nida, sociolinguiste américain: La traduction consiste à produire dans la langue d’arrivée l’équivalent naturel le plus proche du message de la langue de départ, d’abord quant à la signification puis quant au style. 2. Les théoriciens de la traduction Pour ce qui est de la véritable théorisation de l’activité traduisante en tant que processus et résultat final on ne pourrait en parler qu’après la II Guerre Mondiale, quand on a procédé à la valorisation du patrimoine linguistique, où la traduction apparaît comme un domaine marginal, souvent refoulé sur le dernier plan, malgré le fait que les premières références à l’activité traduisante datent de l’antiquité – dans les travaux d’Aristote, de Cicéron, ensuite de Saint Jérôme, d’Etienne Dolet, Martin Luther et d’autres. Ces premiers fondements théoriques avaient un support philosophique par excellence. L’oeuvre incontestablement fondamentale, qui a jeté les bases d’une véritable théorisation de la traduction c’est Problèmes théoriques de la traduction de G.Mounin parue en 1956. Comme tout enfant précoce, ce premier ouvrage porte les empreintes de la forte influence linguistique exercée par le Cours de linguistique générale de F. de Saussure. Une autre œuvre sienne 14 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION assez renommée qui traite de la traduction c’est Les belles infidèles. Ainsi, Mounin, dit-il que toute traduction c’est une opération effectuée exclusivement sur les langues. Donc, selon lui, la traduction est une affaire de langues. Mounin considère qu’en traduisant il faut opérer avec les langues, mais, il se contredit lui-même parce que, cherchant appuyer ses postulats théoriques, il cite des exemples de traductions poétiques du russe en français, sans se rendre compte qu’il passe du niveau de la langue au niveau de la communication poétique, au niveau du texte. Un autre homologue de Mounin est le russe Fiodorov qui est devenu fameux en tant qu’un des théoriciens de la traduction dans l’espace russe par le biais de son œuvre qui a été traduite dans les langues européennes Les fondements de la théorie de la traduction (?????? ?????? ????????). J.-P.Vinay et J.Darbelnet ont lancé en 1956 leur ouvrage devenu classique Stylistique comparée du français et de l’anglais. Un autre théoricien de la traduction c’est Edmond Cary, parmi ses livres on pourrait citer Comment faut –il traduire?. Il est le précurseur des théories de la traduction ayant un fondement non linguistique. A côté de Cary, on pourrait mentionner J. Delisle, J.Piaget, M.Ballard, E.Nida, G.Steiner, R.Jakobson, K.Reiss. La nouvelle génération des théoriciens de la traduction comprend des noms mondialement renommés comme : J.R. Ladmiral, D. Seleskovitch, M.Lederer, D.Gouadec, C.Laplace, R.Bell, T.Cristea etc. Grosso modo on pourrait diviser la totalité d’ouvrages sur la traduction en deux classes: • Les ouvrages qui attribuent à la traduction une origine strictement linguistique. • Les ouvrages dont les auteurs bâtissent leurs théories de traduction sur le principe interprétatif, communicationnel, textuel, qui suppose une approche pluriaspectuelle dans l’étude de la traduction. En traduisant on opère sur le message, le texte, le traducteur est en lien étroit avec l’auteur, la langue de départ, et le résultat de son travail dépend aussi bien de ses compétences linguistiques que de ses compétences extra-linguistiques. Les auteurs des ouvrages sur la traduction issus du principe linguistique aboutissent immanquablement à l’affirmation que la traduction est impossible au niveau de la langue. Les auteurs des ouvrages sur la traduction issus du principe interprétatif affirment que tout est traduisible. G. Mounin : Le traducteur ne doit pas se contenter d’être un bon linguiste, il doit être un excellent ethnographe, ce qui revient à demander non seulement qu’il sâche tout de la langue qu’il traduit, mais aussi tout du peuple. 15 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U 3. Les termes clés de la traduction Comme toute discipline, la traduction possède elle aussi un certain champs terminologique (épistémologique) avec lequel elle opère aussi bien au niveau théorique qu’au niveau pragmatique. Il faut quand bien même mentionner qu’il n’y a pas d’unification homogène et d’accord général entre les théoriciens sur l’utilisation des termes qui vise la théorie et la pratique de la traduction. Nous citerons les termes les plus cristallisés et véhiculés dans le domaine: • Langue originale, langue source, langue de départ - langue cible, langue d’arrivée. • La version - traduction faite de la langue étrangère vers la langue maternelle. • Le thème - la traduction faite de la langue maternelle vers la langue étrangère. • La liberté - dans la traduction, c’est la prise d’attitude subjective envers les moyens linguistiques et extralinguistiques dans la réexpression d’un texte dans la langue cible. • La fidélité - c’est la prise d’attitude subjective par laquelle le traducteur imite fidèlement les moyens linguistiques et extralinguistiques du texte rédigé dans la langue source pour obtenir sa réexpression dans la langue cible. Le fameux dilemme de la traduction est: traduire la lettre ou l’esprit? Dilemme lancé par Ciceron. • • L’interférence des langues c’est le phénomène propre au débutant dans l’apprentissage des langues étrangères et il constitue une confusion souvent passagère avec le temps et l’acquisition des nouvelles connaissances langagières qui consiste dans le mélange des informations linguistiques des langues différentes vu leur similitude. Interprétation de conférence = traduction orale. Devoir: • Dissertation: La traduction – entre mythe et réalité. Ma définition de la traduction. • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 16 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION CONFÉRENCE 3 Questions à discuter: 1. Les types de traduction. 2. Les types de traducteurs. Sources: 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. Banto? A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, Bucure?ti, 1999. Ciujakin I. Practiceskii kurs perevoda. M., 1997. Cary E. Comment faut-il traduire? P., 1956. Gu?u A. Les types de traduction selon les différents critères de classification//Symposia professorum, ULIM, 2000. Seleskovitch D., Lederer M. Pédagogie raisonnée de l’interprétation: deuxième édition corrigée et augmentée, Didier Érudition/Klincksieck, Office des publications officielles des Communautés européennes/ Luxembourg, 2002. http://www.atlf.org/ http://perso.orange.fr/e-weiser/frameexercice.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Traduction/Théories_de_la_traduction 1. Les types de traduction On peut distinguer différents types de traduction selon les principes mis à la base de la classification des traductions. D’après le genre du texte on distingue: • la traduction littéraire ou plutôt la traduction des oeuvres • la traduction spécialisée ou terminologique La traduction littéraire ou plutôt la traduction des oeuvres - terme appartenant à Antoine Berman; Il envisage sous ce terme la traduction des oeuvres philosophiques et des œuvres littéraires. La traduction poétique, comme on le dit, est une figure de haut pilotage, dans les poésies c’est l’image et les sentiments qu’il faut traduire. La traduction spécialisée ou terminologique (vise surtout les textes terminologiques, couvrant différents domaines de l’activité humaine: traduction juridique, médicale, économique, technique etc). D’après la forme d’expression du message on distingue : • la traduction écrite et • la traduction orale ou l’interprétation des conférences (consécutive, simultanée) 17 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U La traduction consécutive s’effectue oralement quand l’interprète intervient en alternance après l’orateur. Il opère sur des séquences sonores régulières exprimant des idées bien définies. L’interprétation intervient après la communication de l’orateur. ? Assis parmi les participants, l’interprète écoute l’intervention et la retransmet, à la fin, dans une autre langue, en s’aidant généralement de notes. De nos jours, l’interprétation consécutive a largement cédé la place à la simultanée, mais elle conserve son utilité dans certains contextes (comme les réunions très techniques, les déjeuners de travail, les réunions en petits comités ou les visites sur le terrain). Un interprète chevronné est capable de restituer des interventions de dix minutes ou plus avec une grande précision. La traduction simultanée est réalisée synchroniquement au moment de la prise de la parole par l’orateur. Elle peut s’effectuer seulement dans des endroits spécialement prévus pour cela, étant équipé de technologies adéquates à cette activité (une cabine, des casques, des micros, un poste de commande). Pour la première fois la traduction simultanée a été utilisée au procès de Nurnberg, où l’on a jugé les criminels de la II Guerre Mondiale. L’interprète travaille dans une cabine insonorisée, avec au minimum un collègue. Dans la salle, l’orateur utilise un microphone; l’interprète reçoit le son à travers un casque et restitue le message presque instantanément par le truchement d’un microphone. Chaque participant sélectionne le canal correspondant à la langue dans laquelle il souhaite écouter l’interprétation. La traduction linéaire (touristique) – (non-officielle) est réalisée lors de l’accompagnement des délégations dans les hôtels, les restaurants etc. Pour assurer l’interprétation dans les deux sens entre les langues officielles actuelles, il faut une équipe de 33 interprètes, or, en restreignant le nombre de langues actives à trois, neuf interprètes peuvent suffire. Régime linguistique Les interprètes parlent de langues actives et passives. Une langue active est une langue parlée par les interprètes à l’intention des participants. Une langue passive est une langue parlée par les participants et comprise par les interprètes. Une réunion à régime 11-11 se caractérise par la présence de 11 langues passives et 11 langues actives. Dans les institutions de l’Union européenne, cela signifie que toutes les langues officielles sont interprétées dans toutes les langues officielles. Ce type de régime est dit complet et symétrique. Un régime réduit est un régime dans lequel l’interprétation n’est pas assurée dans l’ensemble des langues officielles. Un régime est dit symétrique lorsque les participants peuvent s’exprimer 18 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION et écouter l’interprétation à partir des mêmes langues. Un régime est dit asymétrique lorsque le nombre de langues parlées dépasse le nombre de langues disponibles par le biais de l’interprétation. L’expression «régime 11-3» désigne le fait que les participants à la réunion peuvent s’exprimer dans les onze langues officielles, mais que l’interprétation n’est assurée que vers l’allemand, l’anglais et le français. Qu’est-ce que le relais? Interprétation d’une langue vers une autre en passant par une troisième.? Lorsqu’un participant s’exprime dans une langue non couverte par une cabine en langue active, celle-ci peut se «connecter» (lien audio) à une autre cabine qui couvre la langue en question et, donc, assure le relais. L’interprète passe ainsi par une troisième langue sans perte sensible de qualité. Qu’est-ce que le chuchotage? Interprétation simultanée réalisée en chuchotant.? L’interprète se tient assis ou debout dans l’assistance et effectue une interprétation simultanée directement à l’oreille des participants. Le chuchotage ne convient que pour de très petits groupes de participants assis ou debout à proximité les uns des autres. Cette technique est utilisée principalement lors de réunions bilatérales ou dans des groupes dont très peu de membres ne possèdent aucune langue commune. Pour gagner du temps, le chuchotage est souvent utilisé de préférence à la consécutive. Il arrive que l’interprète pratiquant le chuchotage utilise un casque audio pour optimiser la qualité du son reçu du locuteur. D’après l’exigence du donneur d’ouvrage (DO) on distingue: • traduction signalétique - c’est la réexpression dans la langue d’arrivée de certains points de repère du texte/message à traduire (le titre, l’auteur, la date de l’écriture, le sujet du texte, les notions clés)?; • traduction banalisée - c’est la réexpression dans la langue d’arrivée du contenu du message à traduire sans tenir compte des affinités stylistiques et de la bonne rédaction du texte traduit?; • traduction absolue - c’est la réexpression dans la langue cible du contenu du texte original avec le respect obligatoire de tous les paramètres d’une traduction hautement qualitative compte tenu de tous les aspects – sémantique, grammatical, stylistique, orthographique etc. D’après la qualité on distingue: • la traduction révisable - traduction primaire contenant des imperfections stylistiques, nécessitant une rédaction; • la traduction livrable ou diffusable - traduction finale, révisée, imprimée, qualitative, prête à être livrée au donneur d’ouvrage et diffusée. 19 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U D’après le degré du respect du sens du message original on distingue: • Traduction littérale (motamotiste) - le traducteur se tient à la forme, au mot de peur qu’il ne viole pas la pensée originale de l’auteur?; • Traduction libre - c’est le cas où le traducteur se tient au sens, au contenu, en prenant des libertés dans le choix de la forme de réexpression du texte original. D’après la direction on distingue: • La version – traduction vers la langue maternelle?; • Le thème – traduction vers la langue étrangère. Le thème est encore nommé par les interprètes le retour. 2. Les types de traducteurs Les traducteurs qui exercent leur activité dans la société peuvent être également groupés suivant les spécificités de leur activité traduisante. Ainsi distingue-t-on: • des interprètes (assurent l’interprétation de conférence)?; • des traducteurs professionnels (qui travaillent avec des textes spécialisés au profit d’une entreprise de traduction ou d’une unité économique)?; • des traducteurs littéraires (qui traduisent les oeuvres)?; • des universitaires (leur métier essentiel est d’enseigner la traduction ou les langues, mais ils exercent aussi la traduction pour maintenir leur professionnalisme au niveau requis). Devoir: • Dissertation: Laquelle des traductions je préfère – celle écrite ou celle orale? Voilà mon argumentation. • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 20 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION CONFÉRENCE 4 Questions à discuter: 1. Les exigences envers le traducteur. 2. Les écoles de formation des traducteurs. 3. Les langues en Europe. Sources: 1. Banto? A., Croitoru E. Didactica traducerii. Teora, Bucure?ti, 1999. 2. Ballard M. Europe et traduction, Artois Presses Université, Arras, 1998. 3. Seleskovitch D. Lederer M. Pédagogie raisonnée de l’interprétation: deuxième édition corrigée et augmentée, Didier Érudition/Klincksieck, Office des publications officielles des Communautés européennes/ Luxembourg, 2002. 4. http://www.cidj.com/Viewdoc.aspx?docid=476&catid=1#etudes 5. http://ec.europa.eu/education/policies/lang/languages/index_fr.html 6. http://assembly.coe.int/MainF.asp?link=/Documents/AdoptedText/ ta98/FREC1383.htm (consultat la 18.01.2006). 7. http://www.taurillon.org/Du-multilinguisme 8. http://www.touteleurope.fr/fr/actualite-europeenne/breve-et-article 1. Les exigences envers les traducteurs L’étiquette professionnelle occupe une place importante dans l’activité du traducteur, car son métier est lié à la transmission de l’information. Le traducteur est responsable des informations qui passent par lui. De nos jours l’information constitue la clef du succès. Celui qui s’en empare peut l’utiliser dans différents buts: positifs ou négatifs. 1. Le traducteur doit être loyal, fidèle, ne pas divulguer l’information qu’il possède, c’est-à-dire respecter la confidentialité. 2. Le traducteur ne doit jamais être proliférant, dire des choses qui n’ont pas été dites, prononcées, écrites. 3. Le traducteur doit se soucier en permanence de son niveau linguistique et extralinguistique, il doit augmenter le niveau de sa qualification, lire, s’informer dans les langues qu’il parle. 4. Le traducteur doit s’encadrer dans la vie corporative (associative). Il doit faire partie de différentes associations professionnelles. 5. Les interprètes doivent avoir toujours une tenue impeccable (tenue vestimentaire , présentation). 6. Les interprètes doivent toujours être prêts à voyager, se souciant de 21 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U mettre dans leur trousse des comprimées pour la gorge. 7. Le traducteur-terminologue doit se documenter en permanence. 8. Le traducteur/l’interprète doit savoir ménager son métier, il doit savoir évaluer ses capacités de travail, sa rentabilité, le niveau de qualité de ses services. 2. Les écoles de formation des traducteurs Il existe 2 principes de formation de traducteurs: • le principe linguistique consiste dans l’idée de la possibilité de formation de traducteurs rien qu’à la base de l’apprentissage des langues étrangères. • Le principe traductionnel suppose l’admission dans les écoles d’interprétation et de traduction des personnes ayant déjà acquis des connaissances linguistiques nécessaires dans telle ou telle langue étrangère, en s’apprêtant à perfectionner leurs connaissances et à apprendre la méthodologie de la traduction. On citera quelques écoles?: l’Ecole de formation des traducteurs et des interprètes (Génève), ESIT-Paris III, ISIT, Université Rennes-II, Institut des Traducteurs et des interprètes de Strasbourg, ISTI de Bruxelles etc. 3. Les langues en Europe D’après une étude Eurobaromètre, les langues officielles de l’Union sont parlées au titre de langue maternelle par les pourcentages suivants de citoyens de l’Union:? L’anglais est la langue la plus pratiquée au sein de l’Union européenne. Elle est la langue maternelle de 16% de la population européenne, mais?31% supplémentaires possèdent des connaissances suffisantes pour converser dans cette langue. À l’exception de l’anglais, l’ordre d’importance des langues correspond plus ou moins au nombre d’habitants. • L'allemand est la langue maternelle de 24% des citoyens de l’Union et 8% supplémentaires le pratique comme «deuxième langue». • Le français est parlé par 28% de la population, dont plus de la moitié sont des locuteurs natifs. • L'italien est la quatrième langue la plus répandue au sein de l’Union. Le nombre de locuteurs natifs est équivalent à ceux du français, mais le pourcentage de locuteurs non natifs de l’italien est nettement plus faible (2%). • 15% de l'Union parle l’espagnol (11% au titre de langue maternelle et 4% comme langue étrangère). 22 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION • 45% des citoyens européens sont capables de prendre part à une conversation dans une langue autre que leur langue maternelle. Lorsqu'on leur demande quelle est la langue qu'ils considèrent la plus utile en plus de leur langue maternelle, la plupart des personnes interrogées répondent l'anglais, suivi du français et de l'allemand. Les langues les plus enseignées L’anglais est généralement la première langue étrangère des systèmes d’enseignement de tous les États membres non anglophones. Le français se classe presque toujours en deuxième position.? 26% des élèves non anglophones du niveau primaire apprennent l’anglais et 4% des non francophones apprennent le français.? Dans l’enseignement secondaire, la langue la plus enseignée comme langue étrangère est l’anglais.? Dans l’ensemble, 89% des élèves apprennent l’anglais.? Pourquoi avons-nous besoin de traducteurs?? Le multilinguisme à l’UE L’Europe est un espace caractérisé par une grande diversité culturelle, et donc aussi linguistique. Un des objectifs des pères fondateurs de l’UE était d’assurer le respect et la préservation de cette richesse. C’est pourquoi le principe de la parité linguistique a été, dès le début, incorporé dans les traités fondateurs des Communautés européennes. En cela l’UE se distingue d’autres organisations internationales. Le principe du multilinguisme, tel qu’il est pratiqué à l’UE, consiste à mettre à la disposition des citoyens, des administrations nationales, des opérateurs économiques et des tribunaux des États membres les textes législatifs dans leur propre langue et à leur garantir, également dans leur langue, l’accès aux institutions de l’Union. Ainsi, tous les États membres et tous les citoyens de l’Union sont placés sur un pied d’égalité pour communiquer avec celle-ci.? Pour ces raisons, l’UE doit disposer en permanence d’importants services de traduction écrite et d’interprétation orale (ces services étant séparés), qui assurent un niveau élevé de qualité linguistique. Le principe du multilinguisme assure la transparence démocratique et l’égalité des droits des citoyens et des États membres pour l’accès à la législation et la communication avec les institutions de l’UE. Il garantit aussi la sécurité juridique: les actes législatifs qui sont d’application directe dans les États membres doivent être adoptés dans les différentes langues afin de permettre à tous les intéressés d’en prendre connaissance dans des conditions d’égalité. 23 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U Devoir: • Dissertation: Les solutions que je propose pour promouvoir le multilinguisme européen par le prisme de la traduction. • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 24 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION CONFÉRENCE 5 Questons à discuter: 1. Le problème de l`unité de traduction. 2. Les niveaux de la traduction (phonème, morphème, mot, syntagme, texte). Sources: 1. Cristea T. Teoria traducerii – studiu contrastiv. Bucure?ti, 1995. 2. Mounin G. Problèmes théoriques de la traduction. Paris, Gallimar, 2004. 3. Oustinoff M. La traduction. Presses Universitaires de France, 2003. 4. Vinay J.-P. et Darbelnet J. Stylistique comparée de l’anglais et du français. P. 1958. 5. http://www.phil.pu.ru/depts/02/anglistikaXXI_01/39.htm 6. http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Canon-Roger/CanonRoger_Traduction.html 1. Le problème de l?’unité de traduction A partir de l`apparition de la théorie de la traduction un des problèmes clés débattus par les savants a été celui de l`unité de traduction. Quel élément minimal de la langue doit servir de point de départ pour la traduction? Il y a plusieurs réponses. Apparemment, il serait judicieux de considérer le mot comme unité de traduction universelle. Cette hypothèse a été rejetée, d`emblée par certains linguistes (parmi eux: Vinay et Darbelnet, Eugène Nida, Daniça Seleskovitch, Marianne Lederer, Teodora Cristea). Mais il existe des savants qui considèrent que l`unité minimale de traduction c`est le mot (Georges Mounin, Roman Jakobson etc.) Quelles sont les pours et les contres du mot en tant qu’unité de traducton: Les raisons pour sont : a. le mot est l`espace entre deux blancs, unité linguistique complexe, susceptible d’avoir une ou plusieurs significations se rapportant à la réalité référentielle et exprimant des objets ou des phénomènes transcendants d`une langue à une autre?: masa = mensa = table prietenie = amitié = friendship b. les mots d`une langue sont facilement répertoriables par les dictionnaires explicatifs bilingues, trilingues, polyglottes; c. le mot est facile à discerner ou à repérer dans la chaîne parlée ou 25 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U écrite. Les raisons contre le mot en tant qu`unité de traduction : a. les savants disent qu`il n’y a pas de transcendance idéale d`une langue à une autre en vertu du non-isomorphisme grammatical, sémantique, stylistique: ex. Dans certaines langues il existe des mots exprimant des notions ou des objets qui manquent dans d` autres langues et vice-versa : izba, troika; dor, noroc; ces mots n’ont pas de correspondants directs en d`autres langues. b. Il existe des cas où il faut traduire l`idée, mais cette idée est matérialisée en plusieurs mots, et, alors le mot cesse d`être l’unité minimale de traduction. ex. Tels est le cas des expressions idiomatiques, des proverbes, des dictons : il n`y a pas de quoi fouetter un chat - nu face nici cât o ceap? digerat?. c. Les mots sont évanescents (qui a la faculté de disparaître). Cela tient surtout de la traduction orale. Unité de traduction – c’est l`élément textuel doté d`un sens qui s`engendre, s`agence logiquement avec l`élément suivant et qui peut être rendu sans difficulté, sans ambiguïté dans la langue d`arrivée. On peut conclure que l`unité de traduction n`a pas de dimension concrète, bien délimitée. Parfois le mot et l`unité de traduction coïncident, mais il y a des fois où l`unité de traduction dépasse les limites d`un, de deux et même de plusieurs mots. 2. Les niveaux de la traduction (phonème, morphème, mot, syntagme, texte). Malgré la recherche perpétuelle d`une unité de traduction idéale, il existe une hiérarchie des niveaux de la traduction qui dérive des niveaux de la langue, établis par la linguistique générale. Le niveau du phonème - l`unité minimale de la langue qui sert à distinguer le sens des mots. La traduction ne se fait pas au niveau du phonème, les onomatopées monophoniques en sont une exception : Ex: Oh! tu est là... Ah! tu esti aici... Le niveau du morphème - l`unité de langue minimale dotée de sens. Ex.?: les morphèmes grammaticaux: suffixes: -teur (m); -trice (f); les préfixes : a-, re-, réLa traduction ne se fait pas au niveau du morphème, car on constate les 26 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION différences structurelles et formelles du corpus grammatical des langues. Le niveau du mot - c`est à ce niveau que commence la possibilité de la traduction. Au niveau du mot sont surtout traduisibles les notions de la réalité objective, référentielle, couvrant les besoins les plus immédiats de la communication humaine. Ex.?: les notions anthropologiques: mère, père, enfant, sœur, frère; les objets et les phénomènes tels que le soleil, la terre, la pluie, le vent etc. sont présents dans toutes les langues. Le niveau du syntagme – le syntagme est un groupement des mots, exprimant un sens unitaire, qui peut être libre ou figé. Ex.: avoir faim; dans les expressions idiomatiques – être laid à faire rater une couvée de singes). Le syntagme est traduisible au-delà du contexte, c`est-à-dire au niveau de la parole. Le niveau du texte - les adeptes de la traduction exclusivement au niveau du texte sont : E. Co?eriu, H.Meschonnic, D.Seleskovitch, M. Lederer, J.-R. Ladmiral. Ils soutiennent qu`il faut traduire le message, le sens du texte dans son intégralité, compte tenu des spécificités linguistiques et extralinguistiques. Devoir: • Dissertation: Une plaidoirie pour l’unité de traduction – pour ou contre le mot? • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 27 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U CONFÉRENCE 6 Questons à discuter: 1. Les procédés techniques de la traduction. 2. Les transformations d`ordre global et les transformations d`ordre intratextuel. Sources: 1. 2. 3. 4. 5. Cristea T. Teoria traducerii – studiu contrastiv. Bucure?ti, 1995. Fiodorov V. Osnovy teorii perevoda. M., 1953. Mounin G. Problèmes théoriques de la traducton. P., Gallimard, 2004. Mounin G. Dictionnaire de linguistique. P., Quadrige, 2004. Vinay J.-P. et Darbelnet J. Stylistique comparée de l’anglais et du français. Paris, Didier, 2000. 6. http://www.erudit.org/revue/meta/2003/v48/n3/007602ar.html 1. Les procédés techniques de la traduction Les procédées de la traduction ont été exposés par Vinay et Darbelnet dans ”Stylistique comparée du Français et de l’Anglais”. Selon eux, il existe deux types de procédés de la traduction: 1) directs • • • L’emprunt Le calque La traduction littérale 2) obliques • • • • La transposition La modulation L’équivalence L’adaptation L`emprunt direct (intégration dans la langue d’un élément d’une langue étrangère – Mounin, Dictionnaire de linguistique, p. 124) est un procédé par lequel on transplante en langue cible un terme de la langue source, pour lequel il n`y a pas d`équivalent. Il s`agit dans la plupart des cas des termes de civilisation conservés dans le texte d`arrivée pour la réexpression précise de la réalité 28 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION référentielle ou de la couleur locale de la langue source. Ex. mujik, izba, babuchka?; mamaliga, brinza... Les mots précisant les couleurs locales sont appelés les réalia. Un phénomène intéressant lié à l’emprunt c’est l`emprunt boumerang (le mot humeur emprunté pas les Anglais, qui ont modifié le sens et puis ce sont les Français qui l`ont emprunté de retour - humour) Le calque résulte de la traduction littérale des éléments constitutifs d`une séquence figée de la langue source. ex. week-end = fin de semaine living-room = salle de séjour La traduction littérale consiste en une transposition terme à terme de la structure des unités de la langue source. ex. Trenul intr? în gar? = Le train entre en gare. El merge încet = Il marche lentement. La transposition est un procédé qui consiste en un changement de classe grammaticale des éléments lexicaux du texte exprimé dans la langue cible par rapport à la classe grammaticale des éléments exprimés dans le texte original. Ce changement n’affecte pas le contenu du message/texte traduit. ex. Bunica zîmbi ciudat = La grand-mère eut un sourire étrange. La modulation est un procédé de traduction oblique qui implique une structure grammaticale et sémantique des éléments du texte cible obtenue par le biais d’une modification qui laisse intact le constituant fondamental de l`unité de traduction. Ex. lemne de foc - bois de chauffage?; calea ferata - chemin de fer?; ma?in? de spalat - machine à laver; mettre le feu - a da foc. L`équivalence c`est une réorganisation complète dans la langue cible des éléments du texte/message original qui n`affecte pas la référence à la situation communicative du texte source (il s`agit surtout de la traduction des expressions idiomatiques) ex.: cât ai zice pe?te - en un clin d`oeil?; la pa?tele calului - quand les ânes parleront latin?; a vedea stele verzi – voir 36 bouts de chandelles. L`adaptation est un procédé qui repose sur une équivalence situationnelle impliquant le contexte extralinguistique. Dans le sens plus large du concept, l`adaptation représente un principe de transformation globale du contenu d`une oeuvre lors de la traduction. Ex. Mille et une nuit (a été traduit de l`arabe en français par Gallant au XVII siècle et elle représentait une adaptation aux moeurs de la cour de Louis XIV). Par contre, la traduction faite au XIX siècle par Mardrus est considérée 29 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U comme la plus réussie, la plus savoureuse, parce que l`auteur a conservé tout le charme de l`époque et de la couleur arabe – truculence, poésies, érotisme. En tant qu’exemple classique d’adaptation on pourrait citer les fables d’Esope, adaptées par Krilov, Donici et La Fontaine et les aventures de Pinocchio (Buratino). 2. Les transformations dans la traduction. Les transformations lors du processus de la traduction sont inévitables. Ces transformations peuvent survenir à des niveaux différents de la langue. Quels sont ces transformations? 1. d’ordre grammatical?; 2. d’ordre stylistique?; 3. d’ordre lexical. Les transformations d’ordre grammatical sont les plus rependues. Elles sont dûes au non-isomorphisme des systèmes grammaticaux des langues différentes. Les transformations peuvent tenir de la substantivisation des verbes ou verbalisation des noms, ou adverbialisation des adjectifs, ou adjectivation des adverbes etc. Ex.: La grand-mère eut un sourire étrange.- Bunica surâse ciudat. Il lui jeta un regard toisé. - Îl privi cu furie. Les transformations d’ordre stylistique surviennent quand le traducteur est à la quête des meilleurs procédés stylistiques afin de rendre fidèlement la marcation affective du texte à traduire. Elles visent la traduction des métaphores, des symboles, des épithètes, des comparaisons, des métonymies, des antithèses etc. Ex.: La soare te puteai uita dar la dânsa ba. Elles était belle comme le soleil. Ella era hermosa como una flor. etc. Les transformations d’ordre lexical visent surtout la traduction des synonymes, des antonymes, des paronymes, des noms propres dans les contes, des mots polysémiques etc. Le non-isomorphisme des systèmes lexicaux des langues est flagrant, surtout quand on parle des langues des familles différentes. La traduction des proverbes et des expressions idiomatiques est l’exemple classique d’une difficulté lexicale extrême. Ex.: A vorbi cai verzi pe pere?i. - Dire des salades. La nevoie ?i racu-i pe?te. - Faute de grives on mange des merles. Cine se scoal? diminea?a mai departe ajunge. - A qui se lève le matin Dieu prête la main. etc. Un phénomène intéressant qui a lieu dans la traduction, largement connu par les traducteurs, c’est «?les faux amis du traducteur?». Ce phénomène est dû à l’interférence des langues et à la confusion des formes linguistiques qui entraînent des fautes de sens, de contre-sens ou de non-sens – erreurs graves 30 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION inadmissibles pour les traducteurs et les interprètes. Pour la première fois ce terme a été utilisé en 1928 par Koeussler et Derocquigny (Les faux amis ou les trahisons du vocabulaire anglais – cité d’après Mounin, 2004, p.139). Ils ont désigné les faux amis du traducteur les mots d’étymologie et forme semblable, mais de sens différents (totalement ou partiellement). Ex.: a idolatriza – idolâtrer, non pas idolatriser; a minimaliza – minimiser, non pas minimaliser, tratative - non pas tratatives, mais négociations, pourparlers etc. Devoir: • Dissertation: La plus compliquée transformation lors de la traduction selon moi c’est … • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 31 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U CONFÉRENCE 7 Les problèmes empiriques de la traduction Questions à discuter: 1. La traduction de la prose: expérience, exemples, contrastivité. 2. Les particularités de la traduction poétique. Sources: 1. Cary, E. Comment faut-il traduire ? 2-ième édition revue et corrigée, Lille : Presses Universitaires de Lille, 1986. 2. Guiraud P. Les jeux de mots. Paris, 1979. 3. Gu?u A. Certains problèmes de théorie, empirisme et didactique des langues. Chi?inau, 2005. 4. Gu?u A. L’Autotraduction – acte crétaeur complexe?: entre l’équivalence et la prolifération.//Studii de traducere: retrospectiv? ?i perspective. Conferin?? interna?ional?. 16-17 iunie 2006. Editura Funda?iei Universitare „Dun?rea de Jos”, Gala?i. 5. Gu?u A. La transcendence de l’imaginaire dans la traduction des poèmes d’Eminescu?: intraduisibilité ou révélation?? In?: Lecturi filologice No 4, anul 2007. 6. Gu?u A. Les philosophèmes antithétiques – expression de la dualité mondovisionnelle dans les œuvres de Voltaire. In?: Atelier de traduction. Pour une poétique du texte traduit. Editura Universit??ii Suceava, 2007. 7. Meschonnic H. Poétique du traduire. Paris, 1999. 8. Mounin G. Les belles infidèles, P., 1968. 9. http://www.geocities.com/aaeesit/tradlit1.html 10. http://www.erudit.org/revue/meta/1998/v43/n2/003295ar.html 11. http://www.translationdirectory.com/article1135.htm 12. http://ashda.ugr.es/laboratorio/tlt/tlt2/libros/fraseologia/otrolozano.pdf 1. La traduction de la prose: expérience, exemples, contrastivité. La traduction littéraire d’un texte de prose est la mise au point d’une autre œuvre, c’est-à­ ire d’un texte autonome de même statut. L’essentiel n’est plus d alors de calquer l’original, mais de produire un nouvel original qui viendra se substituer à lui. L’unité de traduction n’est plus le mot, le syntagme ou la phrase, mais le texte tout entier (H.Meschonnic, F.Rastier). L’exactitude de l’information compte 32 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION moins que la création d’un effet propre à susciter une réaction affective, une émotion esthétique voisines de celles qu’engendre le contact avec l’original. Les principales contraintes de la traduction d’un texte de prose, vu les difficultés, sont: a) La traduction des titres?; b) La traduction des noms propres?; c) La traduction des jeux de mots?; d) La traduction des tropes et des figures de pensée?; e) La traduction des proverbes, des dictons et des expressions idiomatiques. La traduction des titres. On affirme souvent que les titres ne se traduisent pas, les livres se réintitulent. Ex.: Le Grand Bleu – ??????? ??????. /Pe aripile vântului – ????????? ??????. Il y a là une raison plausible – l’intérêt de l’éditeur à vendre ses livres et qui soutient que le titre d’un livre doit accrocher le public, le lecteur, le titre doit convaincre le lecteur à acheter le livre. La traduction des noms propres. Bien sûr, les noms propres qui ne sont pas motivés (Gu?u, Petrov, Ionescu etc.), ne présentent rien d’intéressant pour la traduction, car ils transcendent dans la langue cible sans modification. Le problème se pose pour les noms propres connotatifs, passés dans la classe des noms communs et des noms propres des contes (ex.: F?t-Frumos, Ileana Cosânzeana, Fl?mânzila, S?til?, P?s?ri-L??-Lungil? – Prince Charmant, Hélène la Belle, Le Gros Mangeur, Le Gros Buveur, L’Habile-Attrape-Oiseaux etc). La traduction des jeux de mots. Le jeu de mots est une figure de la pensée qui se base sur une cadence rythmique, phonique ou sémantique pour mettre en valeur un trait distinctif d’une personne, la confusion d’une situation communicative etc. C’est une allusion plaisante fondée sur l’équivoque de mots qui ont une ressemblance phonétique mais contrastent par le sens. La base des formes de cette équivoque en est dans la polysémie ou l’homonymie. L’antanaclase - d’après le grec anti signifie «contre?» et anaklasis «?répercussion?» - est une figure de rhétorique qui consiste à reprendre un mot dans une phrase, mais avec un sens différent. Ex.?«?Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon église?»?; ou, dans la fameuse pensée de Pascal?: «?Le coeur a des raisons que la raison ne connaît pas.?» Le pataquès – la modification d’une ou deux lettres dans le mot – ex.: “rénumération”? pour “?rémunération”? (en roumain ?“renumera?ie” pour “remunera?ie”; “iconomie” pour “économie” en roumain “iconomie” pour “economie”; Ex.: Chez Molière: - Comment se porte-t-elle? Elle se porte sur ses deux jambes. / - Cum îi mai merge? - Merge pe amîndou? picioarele. Chez Molière: “…épouser une sotte pour n’être point sot.” 33 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U traduction: cand nu esti prost, o proast? alege?i de nevast?. nous proposons?: C-o proast? de te-ai însura, nicicand ea nu te-a-ncornora. La traduction des tropes et des figures de pensée – par exemple, des métaphores (par métaphores, par comparaisons, par démétaphorisation), des antithèses (par antithèses, par oxymores, par comparaisons, par métaphores), des symboles (par des symboles équivalents, par des métaphores, par notes en bas de pages), des métonymies, des comparaisons etc. Traduction des métaphores par métaphores (dans les poèmes d’Eminescu): • râuri de lapte rivières de lait (Isanos) • râuri de foc rivières de feu (?Micl?u) • lun?, tu, st?pâna m?rii lune, toi, des mers maîtresse (Vericeanu) Traduction des métaphores par comparaisons: • bra?ele de marmur comme en marbre blanc les bras (Isanos) • p?rul de aur cheveux comme l ‘or (Isanos) Traduction des métaphores par la paraphrase: • Codrul b?tut de gânduri bois plongé dans ses pensées (Micl?u) • Privazul negru al vie?ii seuil noir de ma triste vie (Micl?u) Châssis de ma vie sombre ( Vericeanu) • Ale vie?ii valuri la vie avec ses larmes (Isanos) Les flots de la vie (Vericeanu) La traduction des proverbes, des dictons et des expressions idiomatiques. Comme espèce de la création folklorique, le proverbe (la parémie) a été l’objet de nombreuses études qui l’ont décrit, défini, lui ont établi une histoire, une typologie, lui ont fixé un statut poétique. Malgré les variantes répertoriées dans les dictionnaires, la traduction des proverbes dans les œuvres littéraires dans la plupart des cas est un choix délibéré du traducteur qui se base sur l’adaptation à la situation communicationnelle. La classification la plus traditionnelle des proverbes est celle thématique, ex.: La logique des actions?, La morale du monde, Les échanges et les biens, La vie quotidienne, Les relations humaines, Les activités psychologiques, Les conditions sociales, La Religion, La communication, Les âges de la vie, La nourriture?, Les activités intellectuelles, La guerre , La nature , La justice, Le monde du travail?. ? ? ? ? Ex.: Creang?: Când nu sînt ochi negri, s?ru?i ?i alba?tri?; Traducteur: Au royaume des aveugles les borgnes sont rois; Dictionnaire: Quand on n’a ce que l’on aime il faut aimer ce que l’on a. Creang?: Dac? dai nas lui Ivan, el se suie pe divan; Traducteur :Laisse faire Ivan, il grimpera sur le divan; Dictionnaire: Si vous lui donnez un pied, il en prendra quatre. 34 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION 2. Les particularités de la traduction poétique La poésie impose au traducteur, à part les contraintes formelles mentionnées, la contrainte de la rime, du vers, de l’euphonie, du rythme, tout en parlant, pour le moment, de l’importance de la forme dans la traduction poétique. Ces quatre paramètres introduisent des rigueurs qui rendent plus difficile la tâche du poètetraducteur, compte tenu aussi de la langue vers laquelle il va réaliser sa traduction. Quant au contenu poétique, celui-ci se prête souvent à des modifications transformationnelles causées par les contraintes citées plus haut. Les transformations dans des cas pareils ne sont pas contre-indiquées, au contraire, elles doivent être opérées, car le but suprême de la traduction poétique est de susciter chez le récepteur de la langue cible les mêmes sentiments, les mêmes émotions, provoqués par le poème chez le récepteur dans la langue originale. Tout conseil pratique à propos des solutions concrètes visant la traduction des poèmes perd quasi totalement son importance à cause de l’altérité de la traduction dans l’espace et dans le temps. Il n’y a pas qu’une traduction, il y en a une multitude. Cet axiome est surtout valable pour la traduction des poésies. Pour traduire des poésies deux possibilités se présentent: 1) un poète fait la mise en vers d’une traduction fidèle effectuée par un traducteur; 2) le traducteur est lui-même poète. De nos jours une troisième variante se dessine – l’appropriation de la poésie par le poète traducteur. Devoir: • Dissertation: Si je compare la traduction de la prose avec celle de la poésie je découvre que… • Conditions: 1 page A4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse [email protected] ou présentation sur feuille imprimée. 35 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U CONFÉRENCE 8 Les problèmes empiriques de la traduction Questions à discuter: 1. La traduction des pièces de théâtre, le doublage des films, le sous-titrage. 2. La traduction des films pour les aveugles. 3. La traduction des messages publicitaires. Sources: 1. Cary, E. Comment faut-il traduire ? 2-ième édition revue et corrigée, Lille : Presses Universitaires de Lille, 1986. 2. Gu?u A. Certains problèmes de théorie, empirisme et didactique des langues. Chi?inau, 2005. 3. Guidère M. Publicité et traduction, L’Harmattan, Condé-sur Noireau, 2000?. 4. Meschonnic H. Poétique du traduire. Paris, 1999. 5. Peeters J?. La traduction: De la théorie à la pratique et retour, Presses Universitaires de Rennes, Haute-Bretagne, 2006. 6. Ricoeur P. Sur la traduction, Bayard, Paris, 2004. 7. http://www.erudit.org/revue/ttr/2001/v14/n1/000531ar.html 8. http://www.geocities.com/Eureka/Office/1936/audio4.html 1. La traduction des pièces de théâtre, le doublage des films, le sous-titrage. Les pièces de théâtre – comédies, tragédies, drames – représentent un autre genre littéraire qui impose ses lois à la traduction. Le traducteur doit prendre conscience du fait que son produit sera joué par un acteur sur la scène devant un public-récepteur, c’est-à-dire, la gestualité, la mimique, le ton (moyens de communication non-verbale) - seront les complices fidèles et les assistants du traducteur. Les difficultés les plus pertinentes dans cette activité sont: la traduction des jeux de mots, des calambours; la traduction de la satyre et du comique; des noms propres connotatifs; des vers; des ambiguïtés voulues. Le doublage des films (substitutif et parallèle) – est une activité spécifique qui suppose: la recherche (par le traducteur opérateur) d’une conformité équilibrée entre les mouvements labiaux des acteurs qui parlent la langue originale et l’aspect phonique des répliques dans la langue cible. Cette conformité ne doit pas sacrifier le contenu/le sens des répliques au profit de la forme visuelle. 36 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Il existe un doublage particulier – celui de la traduction des films pour les aveugles (sonorisation des images du film entre les répliques des personnages). Cette activité s’appelle aussi traduction. Le sous-titrage des films ou des émissions implique également des spécificités de l’activité traduisante: raccordement des séquences écrites au débit des répliques des personnages, fait qui suppose un certain sacrifice du contenu au profit de la vitesse des sous-titres qui doit concorder avec la vitesse de la lecture et de la compréhension du récepteur-téléspectateur. 2. La traduction des films pour les aveugles Importance du groupe ciblé Selon les fédérations d’aveugles et de mal-voyants, près de 6 millions de personnes en Europe souffrent de handicaps visuels importants les empêchant de suivre les programmes télévisés ou d’utiliser d’autres moyens audiovisuels (s’y ajoute nombre de personnes âgées). Il existe en France 1 million de personnes aveugles et mal-voyantes alors qu’ils seraient environs 650.000 en Allemagne. De l’histoire de l’audiovision Ce procédé de description des images est apparu pour la première fois aux Etats-Unis de l’Amerique en 1975 grâce à August Coppola, frère du célèbre réalisateur Francis Ford Coppola, et Doyen de L’Université de San Francisco. Il a été implanté en France par L’?ssociation Valentin Haüy. Audiovision Le procédé audiovision «entendre pour voir?» est une description en voix off de l’essentiel de l’image (décor, paysage, action) qui permet aux aveugles de suivre le déroulement du film grâce au pouvoir des mots et de l’imagination. But: permettre aux aveugles et mal-voyants de suivre facilement un film sans être tributaires des explications d’une tierce personne. Le principe est simple: lors des moments sans dialogues ni bruits une voix décrit aux spectateurs tout ce qui est inaccessible aux déficients visuels (mimiques, expressions corporelles mouvements, costumes, lumières, décors…). Cette description ne doit absolument pas empiéter sur les dialogues et les effets sonores afin que l’intégralité du son du film soit perçue par l’auditeur aveugle ou mal-voyant. Cette description est un support verbal qui permet d’imaginer les images. La méthode passe par quatre étapes essentielles: • L’analyse du message?; • Le sens du message?; • Le choix des éléments pertinents à décrire pour être fidèle au sens?; • La ré-expression, c’est-à-dire l’élaboration du texte descriptif. Cette dernière opération suppose certaines contraintes qu’il est impératif de 37 THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION Ana GU?U respecter: • La clarté de l’expression: travail sur la langue?; • La conclusion: élément essentiel à l’efficacité du discours?; • La précision terminologique: résultante d’une recherche documentaire approfondie et d’une exploitation lexicale rigoureuse. Trois problèmes fondamentaux se posent dans le transfert linguistique audiovisuel: • La relation entre images, sons et paroles?; • La relation entre la langue étrangère et langue d’arrivée?; • La relation entre code oral et code écrit. Le traducteur d’image ou le descripteur Fonctions Il décrit un film c’est-à-dire donne accès au déroulement de l’action, au caractère des personnages, définit les lieux, les situations et exprime aussi l’humeur et le mouvement de l’œuvre. Au delà de l’explicite il fait passer l’implicite (exprime la charge émotionnelle voulue par l’auteur et les acteurs). Le rôle du descripteur est de bien permettre au récepteur aveugle d’éprouver les mêmes sensations et émotions que le spectateur voyant. Pour y parvenir, il doit rester objectif et se garder de projeter ses émotions propres. Le procédé de description des images Ce sont des professionnels qui réalisent les descriptions, une équipe d’une dizaine de traducteurs d’image intermittents et deux techniciens. En Allemagne, une équipe de traducteurs d’image est composée de 2 voyants et d’un aveugle, en France de 2 voyants et testée ensuite par des aveugles. La description du film est faite à deux voix, masculine et féminine pour éviter la monotonie mais aussi pour marquer les changements de lieux et d’action. Les traducteurs sont chargés de repérer et minuter les blancs, de rédiger les commentaires et de les enregistrer avant qu’ils soient mixés à la bande son. Le procédé exige le pré-enregistrement de la description sur une bande–son séparée qui est ensuite synchronisée à la bande son du film. Durée totale de l’opération - entre 4 jours et une semaine par film pour un coût compris entre 4.600 et 9.200 €. Un film de 90 minutes est décrit en une dizaine de jours. Une minute de film exige un travail d’une heure. Aspect technique Lors de la projection du film dans la salle de cinéma, le spectateur aveugle ou mal-voyant est équipé d’un casque à infrarouge afin de suivre en toute autonomie le film en compagnie des spectateurs voyants. Evolution A l’origine, la projection en salle s’effectuait en 35 mm double bande, ce qui imposait un matériel important et peu mobile et un coût élevé. Dorénavant, la vidéo-projection et la diffusion infrarouge répondent à trois exigences: • Coût d'équipement réduit, mais fiabilité maximum?; 38 Ana GU?U THEORIE ET PRATIQUE DE LA TRADUCTION • Facilité et rapidité d’installation?; • Volume réduit et transport facile du matériel. Statistiques en France A ce jour, une centaine de films ont été adaptés, ainsi qu’une centaine de pièces de théâtre. Neuf traducteurs d’image traduisent environ 45 films par an. Parmi les films en audiovision on peut citer: Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, Les Enfants du Paradis, La Vie est Belle, La Vie est un Long Fleuve Tranquille, Marius et Jeannette, La Guerre du Feu, Le Bouquet de Jeanne Labrune, Les Visiteurs, Tanguy etc. Plus de 45.000 spectateurs aveugles ont assisté à une séance de cinéma . 3. La traduction des messages publicitaires Le message publicitaire est une formule linguistique de structure diverse qui accompagne une image (dans les revues), un spot video (à la télé ou au cinéma), une séquence radio, ayant le but de persuader le consommateur à acheter tel ou tel produit ou service. En dépendance du genre des produits (de consommation courante – produits alimentaires, vêtements - ou de luxe – automobiles, meubles, parfums, bijoux) le message publicitaire peut être neutre (Ex.: Ils se cachèrent dans un bois et eurent plein de Ioplait avec des fruits des bois (Ioplait)) o...
theorie

« CZU 81’25(075.8) G98 Le présent support didactique est élaboré à l’intention des étudiants du cycle licence de la Faculté de Langues Etrangères, Département de Philologie Française de l’Université Libre Internationale de Moldova. Le cursus est prévu pour 20 heures de conférences et comprend 10 sujets qui viennent initier les apprenants à la théorie et la pratique de la traduction. Suite à ce cursus les étudiants doivent acquérir des compétences visant les fondements de la théorie de la traduction, la terminologie du domaine, ainsi que les instruments épistémologiques essentiels. Le présent support est constitué de deux parties : les textes des 10 conférences et les documents annexes. Chaque texte de conférence est suivi de la liste de sources à consulter qui sont recommandées aux étudiants.

Les documents annexes proposent aux étudiants des informations complémentaires, puisées principalement sur les sites web. Au milieu du livre l’auteur insère le curriculum du cursus qui contient la méthodologie du travail individuel des apprenants, la grille d’évaluation à l’examen, les sujets pour les études de cas. Recenzent: conf.

univ., dr.

Zinaida Radu Redactor: mg.

Ludmila Hometkovski Le cursus a été recommandé à la publication par le Sénat de l’ULIM, séance du 25 avril 2007, Procès verbal No 7. Descrierea CIP a Camerei Na ţionale a Cărţii Guţu, Ana Théorie et pratique de la traduction: support didactique à l’intention des étudiants en filière traduction du cycle licence/Ana Guţu ; Univ. Libre Int. de Moldova. Fac. Langues Etrangères. Dep. Philologie Fr. – Ch. : ULIM, 2007. - 173 p. ISBN 978-9975-934-32-9 100 ex. 81’25(075.8) ©Ana Guţu. »

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