Devoir de Philosophie

Toute la vie est un songe. Calderon

Publié le 19/03/2020

Extrait du document

calderon

« Le Roi songe qu’il est un roi, et vivant dans cette illusion il commande, il décrète, il gouverne;

et cette majesté, seulement empruntée, s’inscrit dans le vent, et la mort en cendres la change, oh ! cruelle infortune ! Qui peut encore vouloir régner, quand il voit qu’il doit s’éveiller dans le songe de la mort? Le riche songe à sa richesse, qui ne lui offre que soucis; le pauvre songe qu’il pâtit de sa misère et de sa pauvreté;

il songe, celui qui prospère;

il songe, celui qui s’affaire et prétend,

il songe, celui qui outrage et offense; et dans ce monde, en conclusion, tous songent ce qu’ils sont, mais nul ne s’en rend compte. Moi je songe que je suis ici, chargé de ces fers, et j’ai songé m’être trouvé en un autre état plus flatteur. Qu’est-ce que la vie? Un délire. Qu’est-ce donc que la vie? Une illusion, une ombre, une fiction;

le plus grand bien est peu de chose, car toute la vie est un songe, et les songes ne sont rien que des songes. »

(v. 2158-2187)

«l’homme le plus insolent/le prince le plus cruel/et le monarque le plus impie».

 

« Mon père, que voici présent devant moi pour se soustraire à la fureur de ma nature, fît de moi une bête sauvage, un animal humain...»

(v. 3172-3175)

«Car c’est ainsi que j’ai appris que tout le bonheur de ce monde à la fin passe comme un songe, et je veux en tirer profit, durant le temps qu’il durera, demandant pardon de nos fautes Car le pardon est le bien propre des cœurs nobles et généreux. »

(v. 3312-3319)

 

«Quel bonheur passé n’est-il point un songe?

Qui n’a jamais connu d’éminentes joies

qui ne dise en soi-même, quand

il les ravive en sa mémoire,

tout cela que j’ai vu ne fut assurément qu’un songe? »

(v. 2972-2977)

« Si de tout cela

je me désabuse, puisque je sais que tout plaisir n’est que flamme brillante que convertit en cendres le premier vent qui souffle, tournons-nous vers l’éternité qui est gloire vivante, où le bonheur ne s’assoupit jamais, où les grandeurs n’ont jamais de répit. »

(v. 2977-2985)

 

calderon

« 23 • ILLUSION ET RÉALITÉ / 181 son père.

Ainsi l'ont voulu les astres qu'a consultés le père astrologue.

Quand Sigismond est né, une éclipse de soleil a bouleversé la nature : sa mère a eu un songe prémoni­ toire, avant la naissance de Sigismond, elle s'est repré­ senté un « monstre à forme humaine» (v.

672) et à la naissance, Sigismond donne «la mort à sa mère».

Averti par les astres de la cruauté prévisible de son fils, Basilio, le roi astrologue, cherche à déjouer le malheur en empri­ sonnant la « bête qui vient de naître» ( v.

735).

Son art divinatoire lui avait enseigné que son fils serait « l'homme le plus insolent/le prince le plus cruel/et le monarque le plus impie».

(v.

711 à 713) et que lui-même devrait se soumettre à la tyrannie de son fils.

Sigismond est donc élevé par un précepteur, Clo­ thalde, à l'insu de tous (on le déclare mort-né), isolé du monde par la montagne rocailleuse qui lui sert de cachot.

Or, voici qu'après bien des années, le père se repent d'avoir cédé au destin; il décide alors de tenter l'expé­ rience d'installer sur le trône son fils, se réservant de l'enchaîner de nouveau si l'essai n'était pas concluant.

Le père souhaite mettre à l'épreuve la Hberté dont son fils est censé disposer en tant qu'être humain.

Il pense même que le ciel a calmé sa colère et que l'homme, naissant à la liberté, se montrera capable de maîtriser son destin et de faire preuve de sagesse.

Clothalde, précepteur (éducateur) de Sigismond, lui fait connaître le secret de sa vie et l'épreuve à laquelle il est soumis.

Sigismond est pris d'un accès de violence, se mon­ tre brutal avec tous, menace Clothalde et son père, tue un domestique en le défenestrant, souhaite violer Rosaura qui le fascine (cette jeune fille, accompagnée de son valet bouffon Clarin, est accueillie auprès du roi).

Conformé­ ment à son plan initial, le vieux roi renvoie son fils à son cachot de pierre et lui fera croire que tout l'épisode vécu n'était qu'un songe.

Il paraît donc impossible de transformer « une bête sau­ vage» en un « homme civilisé», comme le constate Ro­ saura.

Sigismond lui-même ne se considère-t-il pas comme «un mélange d'homme et de bête» (v.

1547)?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles