VERCORS : sa vie et son oeuvre
Publié le 11/11/2018
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VERCORS, pseudonyme de Jean Bruller (1902-1991). Né à Paris, Jean Bruller se fait d'abord connaître comme dessinateur et peintre et publie divers essais (Hypothèse sur les amateurs de peinture, 1927; Vingt et une recettes pratiques de mort violente, 1928; Un homme coupé en tranches, 1929).
Mais son pseudonyme, Vercors, entre dans la légende avec la parution clandestine en 1943 d’une nouvelle écrite en 1941. le Silence de la mer, suivie de Ce jour-là (1943), de la Marche à l'étoile (1943), de F Imprimerie de Verdun (1945). Relatant des épisodes de l’Occupation — pendant laquelle Vercors fut, avec Pierre de Lescure, le fondateur des Éditions de Minuit clandestines —, écrits dans un style retenu où l’émotion fuse soudain en romantiques métaphores, ces récits disent l’amertume d’un humanisme déçu, en deuil d’une France idéale, mère de la civilisation, vénérée par l’ennemi même, dégradée pourtant par la collaboration : pour l’otage juif Muritz, traîné au supplice par ses compatriotes, le pire n’est pas la mort mais la fin d'un rêve, « un amour assassiné » (la Marche à l'étoile).
Après la guerre, avec les Armes de la nuit (1946), les Yeux de la lumière (1948), Plus ou moins homme ( 1950), la Puissance du jour (1951), l’œuvre de Vercors demeure fidèle à la cause d'un humanisme vivifié par l’existentialisme : l’imaginaire querelle anthropologique d’un roman à suspens, les Animaux dénaturés (1952), rend caduque toute définition a priori de la nature humaine, cette « dignité à conquérir » au prix d’efforts et de larmes. Engagement qui s’exprime aussi dans l’adhésion de Vercors au communisme, avec lequel il rompt lors des événements de Budapest (1956). Il se tourne ensuite vers le théâtre (Zoo ou F Assassin philanthrope, adaptation des Ammaux dénaturés, 1964), le conte merveilleux, enfin l’histoire : Moi, Aristide Briand (1981), «essai d’autoportrait» à la première personne,
«
Certaines personnes croient que lorsqu’il y a eu la Deuxième Guerre mondiale
en 1939, les soldats ont seulement été touchés physiquement.
Ce n’est pas le
cas pour Vercors, l’écrivain de la nouvelle « Le silence de la mer ».
Dans le
recueil le silence de la mer publié en 1941 , Vercors témoigne de la réalité que
les Français ont affrontée.
Les soldats ont fait face à plusieurs épreuves.
Tout au
long de cette nouvelle sera démontré le fait que les personnages sont
tourmentés.
En effet, dans ce récit, Vercors présente les émotions et les
souffrances que les personnages ont éprouvées physiquement et
psychologiquement surtout dans la deuxième partie de la nouvelle.
D’une part, les personnages expriment leurs émotions tourmentées par leur
langage corporel.
Suite à une conversation entre la nièce et le soldat, il y a un
sentiment torturé démontré par les gestes de cette dernière.
Lors d’une
description d’un personnage, le narrateur décrit ainsi l’état apparent observé :
« La jeune fille lentement laissa tomber ses mains au creux de sa jupe, où elles
demeurèrent penchées et inertes comme des barques échouées sur le sable, et
lentement, elle leva la tête, et alors, pour la première fois, pour la première fois
elle offrit à l’officier le regard de ses yeux pâles » 1
.
Cette phrase est une
comparaison qui accentue le fait que le personnage laisse tomber ses mains
dans le vide comme le feraient des barques en s’échouant sur le sable.
La
gestuelle démontre une émotion irrégulière corporelle véhiculée par le
personnage.
Également, plus tard dans le texte, le narrateur décrit par
l’immobilité du soldat la manière irrégulière qu’il a de regarder sa nièce.
Une
phrase éclaire bien cette manifestation physique : « Il restait tout à fait immobile,
et dans son visage immobile et tendu, les yeux étaient plus encore immobiles et
tendus, attachés aux yeux,trop ouverts ,trop pâles, de ma nièce » 2
.
Cet extrait
qui contient beaucoup de répétitions des mots « immobile » 3
et « tendu » 4
met
en évidence les émotions tourmentées et l’effet corporel dont souffre le soldat.
1
Vercors, le silence de la mer , « Le silence de la mer », Paris, Albin Michel, 2011 [1994], page 45
2
Ibid, page 51
3
Ibid, page 51
4
Ibid, page 51.
»
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