Grand oral du bac : Les articulations
Publié le 13/11/2018
Extrait du document
UNE ARTICULATION
QUI CLAQUE
Le claquement des doigts (qui se produit quand on les étire brusquement) n'est pas un bruit osseux ou ligamentaire : c'est l'éclatement d'une bulle de gaz dissous dans le liquide articulaire. C'est la baisse de pression liée à l'étirement qui provoque cet éclatement. Il en va de même en cas de manipulation des vertèbres par un ostéopathe ou un chiropracteur : le bruit produit ne correspond pas à une remise en place, mais à un claquement de bulles d'air.
LES LIENS DU SQUELETTE
Les articulations relient deux ou plusieurs os entre eux. Elles assurent la mobilité du squelette, composé d'os rigides et mus par la contraction des muscles.
L'amplitude de mouvements est très variable, de la plus réduite pour les sutures des os du crâne à la plus large pour l'épaule. C'est grâce au nombre élevé d'articulations mobiles que le corps humain peut effectuer des mouvements gracieux ou très précis, comme ceux de la main.
ANATOMIE ARTICULAIRE
Réparties dans tout le corps et d'une grande diversité de structure, les articulations proviennent toutes du même tissu embryonnaire - le mésoderme -, qui donne aussi les os, les cartilages, les muscles, le péritoine, l'appareil urinaire et les organes génitaux.
Les articulations
FIBREUSES FIXES
Les os sont reliés entre eux par des fibres collagènes, sans cartilage ni cavité articulaire. Plus les fibres sont courtes, moins l'articulation est mobile.
• Les sutures, appelées synostoses ou synarthroses, concernent surtout la région du crâne et de la face. Elles n'ont aucune mobilité, sauf chez le nourrisson (l'espace entre les os du crâne forme les fontanelles avant la soudure définitive).
Les sutures crâniennes protègent ainsi parfaitement leur précieux contenu. L'articulation entre la
mâchoire et les dents (gomphose) est de type synostose.
• Dans les syndesmoses, les os,
entre les extrémités inférieures du tibia et du péroné, entre les os du tarse ou ceux du poignet. Les fibres situées entre le radius et le cubitus sont légèrement plus longues.
Les articulations
CARTILAGINEUSES PEU MOBILES
Ici, les extrémités des os sont recouvertes de cartilage. Elles sont reliées par des fibres et il n'y a pas de cavité articulaire.
• Les synchondroses unissent, par exemple, les premières côtes et le sternum. Chez l'enfant, les synchondroses constituent l'essentiel des sites de croissance osseuse (on les appelle alors cartilages de conjugaison). Les synchondroses se soudent à la puberté.
• Dans les symphyses (ou amphiarthroses), les deux surfaces cartilagineuses des os sont unies à un coussinet (dans le cas du pubis) ou à un disque fibreux (dans le cas des corps vertébraux).
Corps vertébral Disque intervertébral de cartilage fibreux
Les articulations
SYNOVIALES MOBILES
La majorité des articulations des membres sont de type synovial (on parle de diarthrose). Ce sont les articulations les plus mobiles du corps. On y trouve divers éléments constants.
• Les surfaces articulaires des os en contact sont constituées de cartilage hyalin, lisse et luisant. Le cartilage est un réseau dense de fibres collagènes qui baignent dans une substance fondamentale, un gel constitué chez l'adulte de 75 % d'eau et de protéoglycanes (des molécules composées d'acide hyaluronique, de protéines et
de glucides soufrés complexes, les chondrosulfates). Des cellules disséminées, les chondrocytes, assurent la synthèse de la substance fondamentale. Le cartilage ne contient ni nerfs, ni vaisseaux sanguins : il se nourrit par imbibition à partir des tissus voisins. Chez l'adulte, le cartilage se renouvelle tous les huit cents jours. L'usure ou la dégradation du cartilage diminuent la qualité et la facilité des mouvements : c'est le mécanisme essentiel de l'arthrose.
• Les ligaments sont composés
de fibres collagènes très résistantes, orientées selon l'axe principal de leur travail. Ils contiennent des récepteurs nerveux qui renseignent le cerveau sur la position de l'articulation. Peu élastiques, ils se déchirent (entorse grave) lorsqu'un étirement dépasse 6 % de leur longueur et ne reviennent pas à leur longueur initiale. Des fibres cicatricielles plus rigides remplacent
LA SPÉCIFICITÉ DE LA HANCHE HUMAINE
La hanche humaine n'a pas d'équivalent, même chez les grands singes, notamment par la longueur du col du fémur et l'amplitude des mouvements. Elle est unique car elle permet la position permanente et la marche debout, dos droit, qui caractérise le passage du primate à l'homme. Sa mobilité permet également de pratiquer les rapports sexuels face à face, une position propre à l’espèce humaine.
«
LA
SPÉCIFICITÉ DE
LA HANCHE HUMAINE
La hanche humaine n'a pas
d'équivalen� même chez les grands
singes, notamment par la longueur
du col du fémur et l'amplitude
des mouvements.
Elle est unique
car elle permet la position permanente
et la marche debout, dos droit, qui
caractérise le passage du primate
à l'homme.
Sa mobilité permet
également de pratiquer les rapports
sexuels face à face, une position
propre à l'espèce humaine.
LA
CHEVILLE
Elle réunit l'extrémité inférieure du
tibia (malléole interne) et l'extrémité
inférieure du péroné (malléole
externe), emboîtées sur l'astragale qui
repose lui-même sur le calcanéum
(os du talon).
Des ligaments courts et
résistants relient tibia et péroné entre
eux, les deux malléoles à l'astragale
(ce sont les ligaments latéraux externes
et internes déchirés lors des entorses),
la malléole externe au calcanéum,
l'astragale et le calcanéum entre eux
et aux autres os du tarse.
Ce système
privilégie la flexion et l'extension de
la cheville, si utiles pour la marche,
la course ou les sauts, tout en limitant
fortement les mouvements latéraux.
NOTIONS DE MÉCANIQUE ARTICULAIRE
Les articulations synoviales sont
1-------------_, classées en six catégories selon
LA HANCHE (ARTICULATION
coxo-FtMORA1E)
Elle présente une large amplitude
de mouvements dans tous les plans
(surtout chez les danseurs, les
gymnastes, les acrobates), mais qui
reste inférieure à celle de l'épaule.
La
tête du fémur est solidement emboîtée
dans le cotyle, une cupule sphérique
profonde de l'os iliaque, renforcée par
un bourrelet fibreux qui en augmente
la profondeur.
Chez le nourrisson, une
profondeur insuffisante du cotyle est
responsable de la luxation congénitale
de la hanche, à caractère fortement
héréditaire.
Plusieurs ligaments solides
et les muscles voisins complètent
l'appareil de stabilité de la hanche.
LE GENOU
C'est l'articulation la plus complexe
du corps.
Elle réunit quatre os (fémur,
tibia, péroné et rotule) et deux
ménisques cartilagineux souples.
Les ménisques sont deux structures
en forme de croissant situées entre le
plateau tibial et les condyles du fémur.
Ils servent d'amortisseurs et évitent les
mouvements latéraux anormaux.
La
capsule articulaire qui entoure les côtés
et l'arrière du genou est renforcée par
de solides ligaments latéraux et des
ailerons rotuliens à l'extérieur de la
capsule, des ligaments croisés à
l'intérieur, le tendon du quadriceps qui
enserre la rotule et les tendons des
muscles postérieurs de la cuisse.
Elle
contient en permanence quelques
centimètres cubes de liquide synovial,
volume qui peut augmenter (60 à
70 cm') en cas de saignement ou
d'épanchement de synovie.
leur
structure et les mouvements
qu'elles peuvent produire.
•les
articulations
planes unissent
deux surfaces
plates et ne
permettent que
de petits mouvements de glissement.
On les trouve entre les os du poignet
et du tarse, entre les apophyses
vertébrales.
• Les articulations
trochléennes
unissent la saillie
convexe d'un os
et la surface
concave d'un autre :
l'humérus avec le cubitus et le radius
dans le coude, le fémur avec le tibia
dans le genou, les phalanges des doigts
entre elles.
Elles ne permettent que les
mouvements de flexion et extension.
• Les articulations
à pivot unissent
l'extrémité arrondie
ou conique à l'anneau
fibreux ou ligamantaire
fixé sur un autre os, ce qui n'autorise
que les mouvements de rotation.
C'est le cas entre les deux premières
vertèbres (mouvement du « non »
de la tête) ainsi qu'entre le radius
et le cubitus dans le coude.
• Les articulations
condyliennes unissent l'extrémité
convexe d'un
os à l'extrémité ainsi
qu'entre le métacarpe et
les premières phalanges.
• Les articulations
en selle ressemblent
aux condyliennes,
mais l'emboîtement
plus important donne
davantage de liberté
de mouvements,
comme entre le premier métacarpien
et la première phalange du pouce.
• Les articulations
sphéroïdes unissent l'extrémité
sphérique d'un os
et la cavité très
concave d'un autre,
ce qui autorise des
mouvements très amples dans toutes
les directions.
Les jonctions omoplate
humérus dans l'épaule et os iliaque
fémur dans la hanche sont les deux
articulations sphéroïdes du corps.
• Les systèmes complexes par
association de plusieurs os forment
un ensemble mécanique particulier.
Ainsi, le tibia et le péroné, unis
à leur extrémité inférieure par
une syndesmose (fibres courtes et
articulation peu mobile), constituent
un tenon dans lequel s'insère une
mortaise formée par l'astragale,
un os essentiel du tarse, lui-même
uni à chacun des deux os de
la jambe par plusieurs ligaments.
lES MOUVEMENTS ARTICULAIRES
Chaque articulation peut produire un
ou plusieurs mouvements commandés
et contrôlés par les muscles, définis
et limités par le type et la structure
articulaires.
Chaque mouvement
simple, primitif, peut être associé à
d'autres mouvements effectués par les
articulations voisines pour effectuer des
mouvements complexes et précis dont
certains, comme ceux de la main, sont
spécifiques de l'espèce humaine.
• Le glissement entre deux surfaces
articulaires planes est le mouvement
le plus simple, d'amplitude limitée.
Il s'observe entre les os du poignet
ou du tarse, les apophyses
vertébrales, le sternum et la clavicule.
• La flexion dans un axe donné
diminue l'angle formé par les deux os
et les rapproche l'un de l'autre.
Par
exemple, le coude ouvert à 180 degrés
peut être fléchi jusqu'à 40 ou 50 degrés ;
le genou ouvert à 180 degrés peut être
fléchi jusqu'à 30 degrés.
La flexion de
la colonne vertébrale se fait lorsqu'on
se penche en avant.
• L'extension est le mouvement inverse
de la flexion :elle augmente l'angle
et la distance entre deux os.
Pour
la colonne vertébrale, l'extension
1-------- --..,..�.,...-.
..,.. .._._ .---------� est
le fait de se pencher en arrière.
Le genou
....
1�---',-- -- Tendon du muscle
quadriceps fémoral
Bourse sus-rotulienne
Rotule
Bourse prérotulienne
1----- - - Ménisque
(corne antffieure)
Ligament croisé
postérieur
Bourse soliS'-rotulienne
ligament rotulien •
L'abdudion écarte latéralement un
membre du corps ou un segment par
rapport à l'axe du membre.
L'abduction
des doigts est le fait, par exemple,
d'écarter le pouce des autres doigts
ou le gros orteil des autres orteils.
• L'addudion est le mouvement
inverse de l'abduction : il rapproche
un membre de l'axe du corps, les doigts
de l'axe de la main, les orteils de l'axe
du pied.
Les muscles adducteurs les
plus puissants du corps agissent sur
la hanche pour rapprocher les deux
cuisses et leur permettre de serrer
trés fortement les genoux.
• La rotation est le mouvement
d'un segment ou d'un membre autour Adduction
.,_;
Pronation
Aexion
d'un axe longitudinal.
La rotation du
membre supérieur implique l'épaule,
celle du membre inférieur implique
la hanche.
La rotation est le seul
mouvement possible du crâne sur les
deux premières vertèbres cervicales.
La rotation du tronc sur lui-même
est la somme de petites rotations
des vertèbres entre elles.
• La pronation et la supination
ne concernent que l'avant-bras et
la rotation du radius autour du cubitus.
La supination place la paume de
la main en avant ou vers le ciel ;
la pronation place la main en arrière
ou vers le bas, selon la position globale
du membre supérieur.
• L'inversion et l'éversion ne
concernent que le pied.
L'inversion
tourne la plante du pied vers l'intérieur,
l'éversion la tourne vers l'extérieur.
• L'opposition ne concerne que le
pouce et lui permet de toucher les
autres doigts.
Grâce à cette opposition
du pouce, la main peut prendre et
manipuler finement les objets.
lA STABILITÉ ARTICULAIRE
À l'état normal, une articulation est
stable : les seuls mouvements qu'elle
effectue sont conformes à sa fonction
et à son anatomie.
Cette stabilité est
assurée par deux grands mécanismes.
• La stabilité passive est liée à la
résistance des fibres collagènes dans
les ligaments et dans la capsule, ainsi
qu'à la forme de certaines articulations,
comme la hanche.
Elle est complétée
par le tonus permanent des muscles,
dont les tendons viennent agir sur
l'articulation.
Celle-ci devient plus
instable si les ligaments ou la capsule
ont été distendus ou déchirés par
des accidents : une entorse grave
mal cicatrisée ou mal réparée
favorise une entorse ultérieure ;
une luxation de l'épaule devient
facilement récidivante.
• La stabilité adive est assurée par
la contraction des muscles liés à
l'articulation.
Ces muscles agissent
sur ordre du cerveau et du cervelet,
informés en permanence par les nerfs
de la sensibilité -dite proprioceptive -
sur la position de chaque segment
de membre et de la tension exercée
sur chaque ligament.
Les terminaisons
nerveuses sensitives renseignent
instantanément le cerveau sur
une éventuelle douleur due à une
distension ligamentaire : le muscle
correspondant à un mouvement
protecteur est aussitôt mis en
contraction.
Ces réflexes perdent leur
précision quand les terminaisons de
la sensibilité proprioceptive et de la
douleur sont lésées par un accident,
une opération ou une maladie :
les entorses ont alors tendance
à récidiver.
Lors d'efforts intenses ---*
Adduction
Supination Extension
et volontaires, la contraction maximale
des muscles renforce de la même
manière la stabilité active d'une
articulation soumise à de fortes
contraintes mécaniques.
l�1!JI:J.\1JII
Les premières manifestations du
vieillissement articulaire normal
sont perceptibles dès l'âge de
trente ans.
Elles sont accélérées
par les microtraumatismes sportifs
ou professionnels, les séquelles
d'accidents, l'excès de poids, la
sédentarité, des facteurs génétiques.
À mesure que les années passen�
on observe :
• une dégradation des cartilages
articulaires (fibres de moins bonne
qualité, diminution de l'épaisseur,
fissuration de la surface, diminution
de la résistance mécanique), due
au remplacement progressif des
chondrosulfates par des kératosulfates ;
• une perte d'élasticité et de capacité
d'étirement des ligaments et des
capsules articulaires, un dessèchement
des tissus fibreux, la multiplication de
petites déchirures non réparées, une
diminution progressive de l'amplitude
des mouvements jusqu'à l'ankylose
ou la raideur articulaire ;
• une perte progressive des capacités
mécaniques et élastiques des muscles
qui agissent sur l'articulation.
Le contrôle du poids et la lutte contre
la d oule u r, l a gy mnast ique d'étirement
et la kinésithérapie sont les meilleurs
moyens de retarder ce vieillissement
C'est à vingt ans qu'on prépare les
articulations de sa vieillesse.
LES MOYENS D'EXPLORATION
la radiographie standard montre
directement les parties osseuses.
L'arthrographie est une radiographie
standard avec injection, dans la cavité
synoviale, d'un produit opaque aux
rayons X, souvent à base d'iode.
Elle permet de mieux visualiser
l'aspect du contenu de la cavité au
niveau d'une épaule, d'une hanche
ou d'un genou.
Le scanner (ou
tomodensitométrie) est un examen
aux rayons X dont 1 'image, reconstituée
par ordinateur, découpe l'articulation
en tranches de l'ordre du millimètre.
L'imagerie par résonance magnétique
(IRM) utilise un champ magnétique,
sans rayons X, qui met en résonance
les atomes d'hydrogène, leur densité
variant d'un tissu à l'autre ; les tissus
riches en hydrogène (graisses,
liquides) donnent une image blanche
et les tissus moins riches (os, organes
creux), une image sombre..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Grand oral du bac : Maladies de l'os et des articulations
- Grand oral du bac : Arts et Culture L'ART DE LA PHOTOGRAPHIE
- Grand oral du bac : Arts et Culture LE BAUHAUS
- Grand oral du bac : Arts et Culture LE BAROQUE
- Grand oral du bac : WALT DISNEY