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livres et écriture

Publié le 04/06/2019

Extrait du document

livres et écriture. 1. L’écriture s’était développée au Proche-Orient et en Égypte bien avant d’atteindre la Grèce. En Grèce, à la fin de l’âge du bronze, une écriture que l’on appelle le linéaire* B était utilisée sur des tablettes d’argile, mais, pour autant qu’on le sache, uniquement pour dresser des inventaires officiels et non dans un but littéraire; elle n’a pas survécu à l’effondrement de cette civilisation vers 1150 av. J.-C. Homère fait une allusion obscure à l’écriture (L’Iliade

 

VI, 166 sq.) mais semble concevoir le monde homérique comme un monde sans écriture et sans livres. Les Grecs d’époque classique croyaient, sûrement avec raison, que leur système d’écriture venait de Phénicie (voir Cadmos). Les témoignages archéologiques et littéraires suggèrent que l’écriture se répandit en Grèce entre 750 et 650 av. J.-C. Voir aussi alphabet.

 

2. Dans tout le monde antique, le matériau le plus courant pour écrire fut le papyrus. Le plus ancien rouleau de papyrus connu est égyptien et date d’environ 3000 av. J.-C. Nous n’avons aucun témoignage solide sur le moment où il se répandit en Grèce, mais il est difficile de penser que cela ait pu avoir eu lieu après l’époque du poète Archiloque (v. 680-640 av. J.-C.), à une date où il semble que l’on ait commencé à mettre la poésie par écrit. Le principal concurrent du papyrus était la peau animale ; Hérodote précise que les Ioniens utilisaient la peau des moutons et des chèvres lorsqu’ils ne pouvaient se procurer de papyrus. Le papyrus a peut-être été à l’origine importé en Grèce de la ville phénicienne de Byblos d’où les Grecs ont tiré le mot qui a désigné le papyrus, puis le livre (biblos — d’où «la Bible»). Il était fait avec le cœur d’une plante aquatique qui dans l’Antiquité poussait surtout aux bords du Nil. La moelle était décortiquée en fines bandelettes; une couche de ces bandelettes était étalée en disposant les fibres verticalement, puis une autre superposée, avec les fibres à l’horizontale, les deux couches étant pressées ensemble, sans usage de colle. La feuille était ensuite séchée et la surface polie. On écrivait normalement du côté où les fibres étaient horizontales (recto). Souvent l’autre côté (verso) était utilisé plus tard pour des textes

« non littéraires.

Dans de rares cas le texte du recto se poursuit au verso et le rouleau est alors appelé opisthographe.

Les feuilles ainsi fabriquées, d'une lar­ geur maximale de 40 cm et d'une hau­ teur normale de 23 cm, étaient collées ensemble, côte à côte, de manière à former un rouleau continu, les rac­ cords étant pratiquement invisibles sur les rouleaux de bonne qualité.

Les feuilles collées étaient appelées en grec kollemata.

Plus tard, la première page d'un document juridique, sur la­ quelle on pouvait lire les éléments au­ thentifiant l'acte, fut désignée par le terme grec protokollon, d'où le fran­ çais «protocole».

C'est probablement la bibliothèque d'Alexandrie (voir ALEXANDRIE, BIBLIOTHËQUE D') qui fut responsable d'une certaine standardi­ sation dans la production des livres.

Le papyrus était acheté en rouleaux d'en­ viron 10 rn de longueur en général, et non en feuilles.

Avec une écriture de taille moyenne, de tels rouleaux pou­ vaient contenir un livre de Thucydide, ou deux des chants les plus courts d'Homère.

L'œuvre était écrite en co­ lonnes verticales de 5 à 10 cm de lar­ geur, sur toute la longueur du rouleau, avec une marge entre les colonnes et une marge plus large en haut et en bas.

Les scribes ne semblent pas avoir cherché à maintenir un nombre régu­ lier de lignes par colonne ou de carac­ tères par ligne.

Le lecteur ne trouve qu'un minimum d'aide: la ponctua­ tion• et même l'espace entre les mots sont inexistants ou dans les meilleurs des cas fantaisistes, et l'on n'utilise pas les capitales initiales.

Un court trait sous la ligne (paragraphos) indi­ quait souvent une pause dans le sens ou un changement d'interlocuteur dans les textes dramatiques (mais le nom du personnage qui parle n'est presque ja­ mais donné).

Les accents• n'apparais­ sent, et encore, que dans les textes poétiques; la ponctuation•, là où elle existe, prend la forme d'un point placé au niveau du haut des caractères.

Les scribes écrivaient avec une encre noire faite d'un intense noir de charbon.

(L'orateur athénien Démosthène se moque d'Eschine qui devait se lever tôt pour «broyer l'encre» utilisée dans l'école de son père.) On se servait pour écrire d'une plume dure en roseau.

Les titres étaient écrits à la ftn des rou­ leaux (la partie la moins susceptible de s'abîmer); un rouleau était habituelle­ ment identifié par une étiquette (gr.

si/lybos, lat.

titulus) qui pendait lorsque le rouleau était placé sur son étagère, dans son casier ou dans sa boîte.

Un bouton (gr.

omphalos, lat.

umbilicus) pouvait être attaché à l'ex­ trémité du rouleau, décoré de cabo­ chons.

Les rouleaux contenant une œuvre longue ou les œuvres complètes d'un auteur pouvaient être gardés ensemble dans un placard (lat.

arma­ rium) ou dans un coffret (lat.

capsa).

Le lecteur devait dérouler le texte de la main droite et le réenrouler de la gauche au fur et à mesure.

L'autre matériau, en dehors du pa­ pyrus, était le vélin (lat.

vellus, «peau», «cuir») fabriqué avec de la peau de bestiaux, de mouton ou de chèvre.

Les peaux étaient grattées, nettoyées à la pierre ponce et préparées à l'alun.

Ce matériau fut plus tard appelé parche­ min, nom dérivé de celui de Per­ game•.

cité célèbre pour celui qu'elle fabriquait.

(Dans l'usage moderne, le parchemin est en peau de mouton ou de chèvre, Je vélin en veau, en agneau ou en chevreau.) 3.

Les livres, pour les Grecs d'épo­ que classique, étaient surtout un sub­ stitut de la récitation.

Ce n'est pas avant I.e v< siècle av.

J.-C.

à Athènes que l'on rencontre les débuts d'un commerce des livres, suscité par le grand nombre de livres en prose écrits. »

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