Le merveilleux ?

« domaine des rêves. Cette mise en scène, qui est évidemment une pure invention de l'esprit, peut correspondre à une idéalisation du monde qui nous fait véritablement rêver, se serait un monde auquel on aimerait accéder. Prenons l'exemple célèbre d'un personnage d'un conte des frères Grimm repris par Walt Disney: Blanche Neige, celle-ci à fait rêver de nombreux enfants et correspond à une certaine attente exprimée par les petites filles, c'est-à-dire l'attente du prince charmant.

On parle alors de merveilleux extérieur : on imagine alors l'existence d'un autre monde qui se superposerait au nôtre, notons que dans bien des cas l'histoire prend ses origines dans les mythes ou autres légendes ancestrales.

Dans ce type d'histoire, le lecteur sait d'avance que le bien pourra contrer le mal et ramènera l'ordre.

Cette littérature est populaire car facile à comprendre et elle est toujours pacifiste. En somme, le merveilleux peut être utilisé à plusieurs fins: pour amuser, émerveiller mais aussi pour instruire.

C'est le cas dans le merveilleux chrétien par exemple, qui au Moyen Age ne cessait de mettre en avant la fameuse image du paradis pour les bons chrétiens et de l'enfer (avec des démons...) pour ceux qui avaient péchés ; ceci permettait de légitimer les comportements.

La religion vit avec le merveilleux en quelque sorte, cela lui permet de contenir le peuple puisqu'il croit à ce monde de l'au delà.

De plus, cela peut être un moyen de se dépayser par le fait de se retrouver au milieu d'un paysage tout autre que celui que l'on connaît ou de titiller notre inconscient et même de le libérer, c'est ce que mettent en évidence les Surréalistes qui ont pour chef de file Breton qui écrivit dans son manifeste du surréalisme (1924) « le merveilleux est toujours beau, n'importe quel merveilleux est beau, il n'y a même que le merveilleux qui soit beau » .

Par ailleurs, le merveilleux breton a permis de transmettre des traditions celtiques, ainsi sont nées de nombreux ouvrages comme Perceval ou le conte du graal de Chrétien de Troyes. Le merveilleux est un moyen pour rester et baigner dans la tendre innocence, mais c'est aussi un moyen de s'instruire, d'être dépaysé, de s'évader pour échapper à une pression de plus en plus insupportable qui est celle de la rationalité caractérisant notre monde actuelle. On se rappellera les succès qu'ont connu en 1961 le matin des magiciens et la revue Planète; pour leurs auteurs Louis Pauwels et Jacques Bergier nous descendrions de civilisations perdues voire même extra-terrestres.

Ceci illustre bien le désir de l'homme pour le rêve et le merveilleux qui sont éternels.

En réalité, il a toujours cherché à oublier sa condition dans l'irréel.

La réalité est souvent bien peu joyeuse avec les guerres, l'instabilité, la violence, la pauvreté....ainsi dans une logique Marxiste on pourrait presque dire que le merveilleux serait en quelque sorte « l'opium du peuple », puisque cet enchantement ne lui permettrait pas de prendre conscience de la réalité dans laquelle il vit, d'ailleurs la religion qui fait imaginer à ses adeptes l'existence d'un au-delà, d'un paradis... permet d'oublier ce qu'il vit au moment présent (si terrible soit-il).. »