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Bergson: l’expérience et la théorie

Publié le 14/03/2019

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bergson

Dégagez l’intérêt philosophique de ce texte en procédant à son étude ordonnée.

 

Trop souvent nous nous représentons encore l'expérience comme destinée à nous apporter des faits bruts : l'intelligence, s'emparant de ces faits, les rapprochant les uns des autres, s'élèverait ainsi à des lois de plus en plus hautes. Généraliser serait donc une fonction, observer en serait une autre. Rien de plus faux que cette conception du travail de synthèse, rien de plus dangereux pour la science et pour la philosophie. Elle a conduit à croire qu'il y avait un intérêt scientifique à assembler des faits pour rien, pour le plaisir, à les noter paresseusement et même passivement, en attendant la venue d'un esprit capable de les dominer et de les soumettre à des lois. Comme si une observation scientifique n'était pas toujours la réponse à une question, précise ou confuse ! Comme si des observations notées passivement à la suite les unes des autres étaient autre chose que des réponses décousues à des questions posées au hasard ! Comme si le travail de généralisation consistait à venir, après coup, trouver un sens plausible à ce discours incohérent.

 

Bergson

Ce qui se précise ici, c'est donc la différence entre la curiosité dilettante et l'esprit de recherche du scientifique. Le premier collectionne à plaisir des bribes inconsistantes mais qui frappent d'autant plus l'imagination ; le second commence par bâtir un questionnement rigoureux et recherche les conditions de sa vérification, de son élargissement.

 

C'est également dans ce sens que Bachelard parlera du << nouvel esprit scientifique >> qui ne consiste pas à entériner les conjectures souvent fantaisistes et fantasmatiques du sens commun, mais au contraire à dire << non >> et à savoir refuser les propositions pseudo-scientifiques. Mais Descartes lui-même, bien avant Bergson et Bachelard, avait affirmé dans le Discours de la méthode qu'un philosophe ou un savant ne peuvent rien construire de solide à partir de préjugés et d'observations incohérentes : mieux vaut << raser l'édifice >>, pour reprendre l'image cartésienne, et tout reconstruire à partir de principes plus rigoureux.

bergson

« + + + + +,+ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + REP ERER LE MOU VEMEN T DU TEXTE Le texte se répartit très clairement en trois moments argu­ menta tifs : Th èse : on se représente encore trop souvent une sépar ation des fonctions d'observation et de génér alisation.

Critique de l'argu ment : « Rien de plus faux [.

..

]» :les conséquences de cette façon de voir .

Réf utation : « Comme si [.

..

]» :Berg son oppose à celle qu'il a critiq uée sa conception de ce qu'est véritablement l'observation des faits.

+++++++++++++++++++++++++ EXPLI CITER LES TERMES + « des faits bruts » :à quoi s'oppose l'adjectif « brut » ? En quoi marque-t-i/ l'opposition courante entre l'expérience et la théorie ? Quel adjectif opposé pourrait caractéri ser les faits dont s'est « emparée » l'inte lligence ? « des lois de plus en plus hautes » :a utrement dit de plus en plus abstraites et générales, englobant de plus en plus de faits.

« travail de synthèse » :p récisez le lien entre cette expression et l'idée de « générali sation ».

« rien de plus dangereux pour la science et pour la philoso­ phie » :p ourquoi aussi pour la philosophie ? - « noter paresseusement» :c 'est-à-dire sans effort de trans­ fo rmation de la réalité observée.

Or cela suppose que les faits se présentent à nous tels quels, en quelque sorte prédécoupés, ce que Berg son conteste :pour « voir » des faits et pouv oir les noter il fa ut déjà faire un travail de découpage du réel et donc adopter une attitude d'interrogat ion.

+ + + BIBL IOGR APHIE G.

BACHELARD, Le Nouvel Esprit scientifique, PUF.

H.

BERGSON, La Pensée et le Mouva nt, PUF.

+. »

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