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BLASONS ET CONTRE-BLASONS Une évocation poétique du

Publié le 03/11/2019

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BLASONS ET CONTRE-BLASONS Une évocation poétique du corps féminin Cette anthologie poétique regroupe 5 poèmes sur le thème du Blason : 1) La courbe de tes yeux de Paul Eluard, 1924 2) Vous faites voir des os de Paul Scarron, 1654 3) Vénus anadyomène d’Arthur Rimbaud, 1870 4) Femme noire de Léopold Sédar Senghor, 1945 5) A une laide amoureuse de Jean Auvray, 1623 La femme est depuis très longtemps utilisé comme thème poétique. Elle occupe une place importante dans la société passée et actuelle. Plusieurs artistes l'idéalisent par son corps. En littérature, ce sont surtout les poètes qui, au cours des siècles, ont été très nombreux à venter le corps de la femme. Ainsi l'organisation de ce corpus est chronologique avec des exemples pris du XVIe au XXe siècle .Les poèmes les plus anciens sont présentés en vieux français pour garder la musicalité des mots. Le \"blason\" est un court poème qui fait l’éloge d’une femme par un détail physique (\"Blason du beau tétin\" de Marot, \"Le Front\" de Maurice Scève\", \"Blason de l'œil\" de Mellin de Saint-Gelais, \"Le Blason\" de Georges Brassens, ... ).Dans le même esprit, certains poèmes évoquent le corps entier en détaillant successivement ses différentes parties (\"Marie, vous avez la joue aussi vermeille...\" de Ronsard, \"L'Union libre\" de Breton). Quand le blason se fait satirique, on parle alors de \"contre-blason\" (\"Blason du laid tétin\" de Marot, \"O beaux cheveux d'argent...\" de Du Bellay). Le blason ne suit pas de règle fixe. A l'époque de Marot, il est généralement bref, en rimes plates, en octosyllabes ou décasyllabes. D'habitude, on s'adresse directement à la partie du corps célébrée en empruntant le modèle rhétorique de l'apostrophe. 1) La courbe de tes yeux de Paul Eluard blason Après la première guerre mondiale, Paul Eluard (1895-1952) adhère au mouvement Dada (remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques), puis au surréalisme (croyance du rêve tout puissant) avec André Breton dont il est l'ami intime. Toute la vie de Paul Eluard se confond alors avec le mouvement surréaliste dont il est l'un des piliers et aussi l'écrivain le mieux accueilli par la critique traditionnelle. Entre 1916 et 1952, celui-ci, qui est considéré comme un poète majeur, publie plus de 100 recueils de poésie. A côté de ses œuvres où il fait de la femme une muse et où il \"chante\" l'amour, il demeure un poète engagé dans des aspirations à la fois humanistes et révolutionnaires. Le recueil « Capitale de la douleur » (d’où est issu ce poème) est un recueil poétique en vers et en prose traitant les thèmes de l’amour, du rêve ou encore de la peinture. Sortit en 1926, il rassemble des poèmes antérieurs mais aussi des nouveautés. Le recueil est écrit pour Gala, épouse du poète qui l’a abandonné pour Salvador Dalí. On peut aussi comprendre le titre comme le superlatif de la souffrance, de la douleur. Le titre est en soit une énigme. Mais ce titre énigmatique ne doit pas masquer les cris de désarroi qui re...

« 1) La courbe de tes yeux de Paul Eluard blason Après la première guerre mondiale, Paul Eluard (1895-1952) adhère au mouvement Dada (remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politiques) , puis au surréalisme (croyance du rêve tout puissant) avec André Breton dont il est l'ami intime.

Toute la vie de Paul Eluard se confond alors avec le mouvement surréaliste dont il est l'un des piliers et aussi l'écrivain le mieux accueilli par la critique traditionnelle.

Entre 1916 et 1952, celui-ci, qui est considéré comme un poète majeur, publie plus de 100 recueils de poésie.

A côté de ses œuvres où il fait de la femme une muse et où il "chante" l'amour, il demeure un poète engagé dans des aspirations à la fois humanistes et révolutionnaires.

Le recueil « Capitale de la douleur » (d’où est issu ce poème) est un recueil poétique en vers et en prose traitant les thèmes de l’amour, du rêve ou encore de la peinture.

Sortit en 1926, il rassemble des poèmes antérieurs mais aussi des nouveautés.

Le recueil est écrit pour Gala, épouse du poète qui l’a abandonné pour Salvador Dalí.

On peut aussi comprendre le titre comme le superlatif de la souffrance , de la douleur.

Le titre est en soit une énigme.

Mais ce titre énigmatique ne doit pas masquer les cris de désarroi qui retentissent à chaque vers et l'emportent sur les chants de bonheur amoureux.

Les jours sont nostalgiques , des jours de pluie, de miroirs brisés , de malchance.

Le poème « La courbe de tes yeux » (1924) chante les yeux d'une femme mais qui ne se limite pas qu'au sens physique.

Ici Eluard renoue avec le poème de courtoisie mais il y a une faille : l'homme dépend trop de la femme.La femme est essentiellement décrite à travers ses yeux, par métonymie et cette éloge fait de ce poème un blason.

On peut retrouver le thème du couple, on voit le bonheur d’un amour partagé.

La femme offre le monde au poète.

Le poème est fondé sur une envolée de plus en plus large qui va du tout petit au très grand jusqu’à ce que la femme devienne une sorte de déesse. La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur, Un rond de danse et de douceur, Auréole du temps, berceau nocturne et sûr, Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée, Roseaux du vent, sourires parfumés, Ailes couvrant le monde de lumière, Bateaux chargés du ciel et de la mer, Chasseurs des bruits et sources des couleurs, Parfums éclos d’une couvée d’aurores Qui gît toujours sur la paille des astres, Comme le jour dépend de l’innocence Le monde entier dépend de tes yeux purs. »

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