Devoir de Philosophie

L'examen de l'histoire nous permet-il d'affirmer l'existence du progrès ?

Publié le 20/01/2014

Extrait du document

histoire

 

 

 

La réflexion sur le progrès apparaît comme le propre du XVIIIe siècle. D’emblée, elle est inséparable d’un questionnement sur l’histoire. Mais ce lien entre histoire et progrès n’est-il pas dépassé ? L’idée d’une histoire comme lieu du progrès n’est-elle pas qu’une illusion d’un siècle passé ? Si l’on reprend la manière kantienne (in Le Conflit des facultés), il faudrait aborder les trois conceptions de l’histoire comme : régression, c’est ce que Kant nomme la version « terroriste « ; constante progression, c’est la vision « eudémoniste «, enfin, la stagnation sur le mode de l’alternance du Bien et du Mal — de progrès et de recul — c’est la lecture « abdérit «. 

On semble tenir avec la deuxième conception une affirmation de l’existence du progrès dans l’histoire mais Kant la ruine aussitôt en parlant d‘ « espérances imaginaires «. Comment concevoir l’histoire comme progrès sans verser dans les excès et les ridicules de l’eudémonisme ? On voit qu’il faut réfléchir non seulement sur l’histoire et le progrès mais aussi sur les conditions de possibilités de leur affirmation conjointe. Il faut savoir ce que l’on peut attendre de l’« examen de l’histoire «. Est-ce à l’histoire de faire la preuve du progrès ? Si tel est le cas, que cela veut-il dire quand à l’histoire elle-même ?

Enfin, le progrès qui transparaît ou non dans l’histoire : de quelle nature est-il ? Quel rôle joue la notion de progrès dans une réflexion sur l’histoire ?

histoire

« dégénérescence.

Il recouvre selon son expression « les chaines de fers à nos yeux de guirlandes de fleurs ».

Ce que l’histoire manifeste à nos yeux comme progrès ne serait -il pas toujours ce vain fantôme traqué par Rousseau ? Ne faut -il pas alors al ler jusqu’à affirmer avec Rousseau que l’histoire loin d’être le lien d’un progrès est, pour l’homme, celui de sa chute et de son obsolescence ? On n’envisage plus ici le progrès comme celui des productions humaines mais comme celui de l’homme lui- même.

Le Discours sur l’origine et l’inégalité parmi les hommes analyse l’historicité comme éloignement des origines qui brise les liens du l’homme avec la nature et avec sa propre nature.

La médiation, intérieure et extérieure, prend la place de l’immédiateté ori ginelle.

Pour Rousseau donc, le progrès ne peut consister que dans un retour, individuellement et non collectivement possible vers ce que les hommes ont coutume d’appeler « progrès ».

Ce que propose en fait Rousseau, c’est une tentative pour l’homme de s’a rracher de l’histoire ou de l’historicité.

Nul paradoxe ici puisque pour Rousseau l’Histoire de l’ homme est elle-mêm e conti ngente : des « hasard s funest es » qui auraient pu ne pas s e produire sont à son comm encem ent.

L’examen de l’histoire suffit- il pour remonter au sens caché de l’histoire ? Ce premier moment de l’analyse montre à quelles difficultés on se heurte si l’ on veut s’en tenir au témoigna ge de l’histoire des faits.

Si l’examen de l’histoir e pe rmet de conclure l’existence du progrès, celui -ci peut être dénoncé comme pure appar ence.

L’histoire ne dit rien.

Si l’on s’en ti ent à l’ expérience, un exemple a toujours son contraire.

Aucune décision n’est possible.

Le premier problèm e qui se pose est donc méthodologique.

Un parti pris d’ empirisme la isse l’histoire demeurer un donné sans clarté.

Pour éclairer celui -ci, il est nécessaire d e trouve r un « fil conducteur » s emblable au fil d’Ariane qui aut oris e de sortir du labyrinthe.

Néanmoins, ce fil conducteur, l’expérience ne saurait le fournir.

Ainsi que l’écrit Kant : « On ne peut immédiatement résoudre le problème par l’ expérience.

» De même Rousseau ne pr éte ndait pas avoir écrit son histoire d e l’homme d’après des documents : il a fait des hypothèses, has ardé des conj ectures.

Ainsi l’ exam en de l’ histoire, c’ est -à -dire le point de vue qui veut considér er l’histoire comme une suite d’événem ents dont on cons erv e plus ou moins la trace par des docum ents, ne peut guère parvenir qu’à établir et déterminer leurs caus es et leurs effets.

L’exam en de l’histoire s’ en tient à un dét erminisme.

Il explique et fait compr endre.

Mais le progrès est -il de l’ordre d e ce qui s’explique ? L’idée du progrès, c’ est -à -dire l’idée que l’histoire ait un sens, dépasse le terrain de l’expéri ence.

L’idée de progrès suppose en dernier li eu un point d e vue finaliste sur l’histoire.

L’ histoire est lien d’un progrès si elle te nd à une fin, qu’on ne doit pas assimiler à un terme fix é.

L’idée de finalité est au cœur du sujet.

La fin ordonne et orie nte l’ensemble du cours de l’ histoire et dans ses grandes lignes et dans ses événements particuliers.

Ainsi Kant envisage l’histoire comme « conforme à un plan dét erminé de la nature ».

« On peut envisage r l’histoire de l’ espèce humaine en gros comme la réalisation d’un plan caché de la nature.

» Le déterminism e même s’en trouve éclairé.

Doit-on rejeter alors to talement l’expéri ence ? On sait mainte nant ce que l’on peut raisonnablement demander à l’examen de l’histoire.

On ne peut en attendre des pr euves de l’existence ou de la non- existence du progrès.

Le fait ne prouve pas.

Mais on peut y chercher des si gnes ou des indices de cette e xistence.

Aucun même des progrès particuliers qu’on peut y r encontr er n’est autr e chose qu’une de s e s marques.

L’utilisation d e l’ expérience est donc médiatisée.

Kant r echerche ainsi un événem ent qui sans être la cause du progrès, puisse êtr e re gardé comme une « indication » , un signe historique.

Il doit montrer l’existenc e en l’homme d’une tendance au progrès, vers le Bien po litique et moral.

C’est événement c’est pour Kant la Révolution française : un phénomène qui « ne s’oublie plus ».

Cet événement n’est pas le progrès lui -même mais il rend possible l’affirmation de l’existence du progrès et d. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles