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l'imaginaire

Publié le 18/01/2017

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L’imaginaire se situe-il à l’opposé du réel ? L’imaginaire comme position d’un irréel : Sartres Les oiseaux, d’abord, qui sont perçus à travers divers imaginaires dont les symptômes sont les discours produits à leur égard soit pour les décrire, soit pour les qualifier soit en imaginant leurs intentions : imaginaire de « mort ou de menace » lorsqu’ils sont noirs [13] (corbeaux) ou lorsqu’ils se précipitent sur de la chaire fraîche (les charognards) ; imaginaire d’« amour » (les cailles) ou de « fidélité » (les inséparables) mais aussi de « luxure » ou de « perversité » (les perdrix), lorsqu’ils ne se laissent pas attraper et jouent à tromper celui qui veut les attraper [14] ; imaginaire de « vigilance » et d’« intelligence » comme les oies du Capitoles qui évitèrent le massacre de la population de Rome, mais sans oublier que les oies appartiennent également à l’imaginaire de la « bêtise » ou de la « naïveté » (bête comme une oie/oie blanche). Autre exemple : le corps. Le médecin, en l’examinant, le tâtant, le palpant, produit un discours qui en fait un lieu d’apparition de symptômes : c’est l’imaginaire médical de la « trace » ou de l’« indicialité » comme recherche d’une signification cachée sous la manifestation d’un signe. Mais le biologiste considère le corps à travers un imaginaire « tissulaire » et « cellulaire », et le psychanalyste le considère comme lieu de « somatisation ».La conscience imageante est l’objet sur lequel Sartre focalise son attention puisqu’elle nous offre la possibilité d’imaginer. Notre conscience applique aux images une forme d’« affectivité » ; Sartre explique que l’acte d’imagination est notamment régi par certaines « réactions affectives3 » et qu’il reflète la manière dont nous avons perçu l’objet en question. L’imagination est commune à chacun d’entre nous mais elle se fonde également sur notre propre émotivité lorsque nous concevons un objet : il est associé à des sentiments. Sartre distingue alors clairement la perception et l’image produite par mon esprit. L’image, issue de la conscience imageante, n’est pas la réalité, elle n’est pas l’objet qu’elle représente : elle n’est qu’un rapport à l’objet dont l’observateur a fait l’expérience. L’auteur dénonce et retire le statut que nous conférons habituellement à l’image dans la conscience. En effet, nous avons parfois l’impression que ces images ont l’air plus vraies que nature et ce, alors même qu’elles sont issues de notre conscience. Or, Sartre insiste sur l’idée que l’imagination implique une image totalement différente de la réalité, nous ne sommes donc pas en mesure de tirer de celleci une quelconque information véritable sur le monde réel si nous cherchons à étudier l’image mentale. Selon Sartre, la conscience imageante est soumise, d’une certaine manière, à la génération ou à la corruption : les objets qu’elle s’approprie peuvent changer. Sartre en vient donc à sa théorie sur la néantisation qui, étymologiquement, signifie « réduire à rien ». Selon lui, la conscience est un néant, c’est-à-dire que l’objet n’est plus un être dans le monde ou un être en soi, ou une réalité extérieure, mais devient un être néantisé. La notion de néantisation implique donc un être pour soi, lorsque l’objet est abordé par la conscience. C’est l’acte même de poser l’étant comme phénomène. Cependant, il serait faux de confondre la néantisation et l’anéantissement puisqu’il ne s’agit pas de « d&e...

« pas comme existant.

L’objet imagé est une sorte de « néant d’être13 », il se présente comme absent et nous pouvons le faire apparaître à notre esprit sans l’avoir sous les yeux.

Les objets représentés via la conscience imageante ne sont donc pas réels, ni reproduits avec exactitude par notre conscience.

De plus, il ne s’agit pas des objets du monde réel eux mêmes mais d’une reproduction imagée de ceux-ci.

Cette reproduction est biaisée et irréelle, proprement personnelle, marquée par la subjectivité bien que basée sur la réalité.

Dans la conscience imageante, les objets sont représentés « globalement », voire grossièrement.

C’est-à-dire qu’ils sont vus sous tous les angles possibles en même temps : l’objet que je tente de me représenter apparaît à la fois sous toutes les facettes que j’ai pu saisir de lui.

Nous ne pouvons imaginer parfaitement un objet, même si nous le connaissons, même si nous avons pris le temps d’en faire l’expérience au préalable par la perception.

Par exemple, lorsque j’imagine le visage d’un ami, j’arrive à me souvenir à quoi ce visage ressemble mais sans que cela soit extrêmement précis : je l’imagine comme un « tout ».

Ce « tout » correspond aux multiples angles sous lesquels j’ai vu le visage de cet ami et dont je me souviens.

Les données que j’ai récoltées concernant le visage se mélangent entre elles.

C’est comme si je le voyais à la fois de profil, de face, etc., car tous les souvenirs que j’ai de son visage se réunissent en un seul bloc lorsque ma conscience intervient pour me le faire apparaître.

Il y a ce que Sartre appelle une « multiplication des points de vue».

Ainsi, la difficulté réside dans le fait que, d’après Sartre, l’objet irréel est à la fois présent mais absent, inatteignable, intouchable et motivé par notre propre volonté de nous l’imaginer.

Sartre traite de « la libre spontanéité de la conscience15 » ; dès lors, l’objet imagé devient « objet passif16 ».

Il est totalement dépendant de notre conscience : c’est elle qui lui donne « vie » et qui le fait disparaître si elle le souhaite.

Par exemple, si j’écoute d’une histoire, des images m’apparaissent et disparaissent au fur et à mesure du récit.

Cependant, l’objet irréel répond à un désir, à savoir celui de nous le faire apparaître à la conscience alors qu’il est absent et que nous ne sommes pas en mesure d’en faire réellement l’expérience à ce moment spécifique.

Il assouvit sans assouvir ce désir, puisqu’il est présent dans notre conscience mais il reste irréel.

Finalement, l’objet irréel répond à un manque, à un besoin.

Une personne qui nous manque suscite en nous l’envie de revoir son visage.

La conscience imageante se charge de faire apparaître ce visage que nous ne pouvons voir réellement.

C’est une substitution : si nous ne pouvons pas accéder à la réalité, alors nous nous l’offrons mentalement, irréellement.

Le problème de l’irréalité est causé non seulement par l’inexactitude de l’objet représenté mentalement, mais également par sa nature même qui est trompeuse et quelque peu frustrante.

Nous nous l’offrons mentalement, mais non réellement ; or, le désir se traduit par l’envie de « posséder » ou faire réellement l’expérience de l’objet en question.

Mais en ce qui concerne l’objet irréel, cela est fondamentalement impossible.

Tout ce qui contribue à l’apparition de l’objet dans la conscience imageante est tout aussi irréel : l’espace, la matière, la couleur, les différentes caractéristiques, etc.

B) L’imaginaire comme structure a priori de toute activité de l’humain.  Il est ce qu’est la langue est à la parole : Gilbert Durand définit l’imagination comme un « dynamisme organisateur [qui] est facteur d’homogénéité dans la représentation » [4].

Il insiste sur ce processus mouvementé qui caractérise le travail de l’imagination sans toutefois y voir une anarchie.

Comme Bachelard « suppose que c’est notre sensibilité qui sert de médium entre le monde des objets et celui des songes » [5], on intègre la sensibilité comme déclenchant la rêverie à partir du monde concret. L’imaginaire est l’espace de la création libre, de l’anti-conformisme.

C’est la faculté qui nous permet d’outrepasser le réel et ses contraintes.

À l’image du rêve, l’imagination déforme le réel pour plus d’expressivité : « éliminant ce qui lui paraît sans résonance,. »

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