Devoir de Philosophie

Kant : «Être bienfaisant envers d'autres hommes [...] est un devoir»

Publié le 02/10/2013

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Clothilde Tronquet pour le 17/11/08 TES1 Philosophie : Explication de texte Au XVIII, Kant propose un fondement à la conscience morale : la raison. Celle-ci permet une morale du devoir, dans laquelle l'obligation, c'est-à-dire la loi qu'on s'impose librement, doit porter vers l'universalité. Dans le texte présenté, Kant traite un aspect de la morale : la bienfaisance, en abordant les questions suivantes : doit-on être bienfaisant envers tout homme ? Quelle place laisser à nos sentiments envers les autres dans notre pratique du devoir ? Cette pratique conduit-elle à un changement favorable dans nos dispositions ? Si oui, à quelles conditions ? Kant estime que la pratique de la bienfaisance est un devoir et qu'à ce titre, elle doit se distancier et prendre le dessus sur toutes considérations sentimentales. Ainsi qu'importe le mérite de l'homme, qu'importe ses vices, on se doit de prendre pour fin son bien être. D'ailleurs, à force de pratiques vertueuses, quel que soit cet homme, on finit par l'aimer. Nous nous pencherons tout d'abord sur l'indépendance du devoir de bienfaisance vis-à-vis des sentiments que l'on peut éprouver envers l'humanité : Kant affirme qu'il faut vouloir et faire du bien, même à un homme qui n'est pas digne d'amour ou qui abhorre l'humanité, la haine du vice n'affecte pas non plus ce devoir. Puis nous étudierons les conséquences de cette pratique du bien envers l'humanité dans sa globalité sur nos propres sentiments à son encontre ; selon Kant, l'exercice régulier et « réussi « de la bienfaisance engendre une inclination à la bienfaisance en général : l'amour des hommes. Kant assure qu'«Être bienfaisant envers d'autres hommes [?] est un devoir«. Le devoir dans la morale kantienne est une intention pure, dictée par la raison, il correspond à une loi que l'on s'impose à soi-même en toute liberté et qui doit pouvoir être appliquée universellement; faire le bien, être bienfaisant serait donc une obligation morale pour tout homme. Pour tout homme certes, mais chacun à son niveau: Kant ajoute en effet que cette bienfaisance doit être accomplie « selo...

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« Kant assure qu’«Être bienfaisant envers d’autres hommes […] est un devoir». Le devoir   dans la morale kantienne est une intention pure, dict ée par la raison, il correspond  à une loi que   l’on s’impose  à soi­m ême en toute libert é et qui doit pouvoir  être appliqu ée universellement;   faire le bien,  être bienfaisant serait donc une obligation morale pour tout homme. Pour tout   homme certes, mais chacun  à son niveau: Kant ajoute en effet que cette bienfaisance doit  être   accomplie   «   selon notre pouvoir   », c'est­ à­dire selon nos capacit és. Nous ne pouvons pas tous   faire le bien dans la m ême mesure, alors quelles sont les limites   ? On peut ais ément imaginer   des limites mat érielles, physiques, financi ères qui emp êcheraient une vaste pratique du bien.

  Enfin, il reste  à remarquer que cette bienfaisance est   : «envers d’autres hommes», elle est   dirig ée vers autrui, on ne s’int éressera donc pas ici  à celle orient ée sur soi, bien que celle­ci   puisse  être per çue comme un pr éalable  à la bienfaisance  à l’ égard d’autrui. L’expression «envers d’autres hommes   » laisse penser «envers tous les hommes» et en   effet c’est ce qu’elle signifie, Kant le souligne un peu plus loin   : «   ce devoir ne perdrait rien de   son importance quand bien m ême on devrait faire cette triste remarque que notre esp èce,   lorsqu’on la conna ît de plus pr ès, h élas   ! n’est gu ère propre  à être trouv ée particuli èrement   digne d’amour   ». L’esp èce humaine s’illustre effectivement r éguli èrement par sa violence (dans   les guerres), par sa fausset é, par son avarice ou encore par son orgueil, cette accumulation de   tares ne la rend gu ère digne d’amour, on peut penser qu’elle ne m érite ni bienveillance, ni   bienfaisance, elle n’est pas  à leur hauteur. Kant estime pourtant que cet  état de fait ne les   entame en rien. Le devoir de faire le bien ne doit aucunement prendre en compte ces   observations quant  à la nature humaine. La volont é pure n’est pas conditionn ée par quoi que ce   soit. Un autre exemple est donn é, Kant  écrit qu’   «   Etre bienfaisant envers d’autres hommes […]   est un devoir, qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas   », l à encore on retrouve l’id ée que les   sentiments que l’on peut ressentir pour autrui ne doivent en rien constituer un frein au devoir de   bienfaisance, ce n’est pas parce qu’on a en horreur quelqu’un qu’il faut ne pas lui vouloir de   bien, voire lui vouloir du mal, cela serait en effet immoral ne serait­ce que parce qu’appliqu é à   l’ échelle de l’humanit é, cet acte provoquerait des massacres. Il est donc de notre devoir de   vouloir et de faire le bien, pour tout homme. De la m ême fa çon, il faut adopter une attitude   bienfaisante envers les misanthropes   : «   la bienveillance demeure toujours un devoir, m ême  à   l’ égard du misanthrope qu’on ne saurait certes aimer, mais auquel on peut toutefois faire   quelque bien   ». Le misanthrope d éteste l’humanit é, collectionne les vices tels que l’ingratitude,   pour cela on ne peut l’aimer, cependant rien ne nous emp êche de lui vouloir du bien. On parle   ici de «   bienveillance   » et non plus de «   bienfaisance   », la premi ère  étant le principe de la   seconde. Kant induit ici qu’il sera certainement plus difficile et d élicat de faire du bien  à un   misanthrope –qui se moque a priori des attentions des autres­, il n’ évoque d’ailleurs que   «   quelque   » bien, mais on peut toujours le vouloir avec la m ême ardeur, d’o ù le terme   bienveillance. On a pu rendre compte ici du farouche attachement au devoir de Kant, ce devoir   é tant un imp ératif cat égorique, il n’admet aucune condition. La bienfaisance  étant command ée   par la raison, les sentiments (l’affectivit é, le ressenti) en sont exclus. On s’aper çoit d’ailleurs   que bien souvent, la raison se heurte aux sentiments, elle doit pr évaloir sur eux. On pourrait   reprocher  à Kant sa rigidit é, quel homme parvient  à repousser enti èrement ses sentiments de ses. »

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