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lecture analytique

Publié le 16/04/2018

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Error: Mismatch between font type and embedded font file Error: Mismatch between font type and embedded font file Error: Mismatch between font type and embedded font file I. Une scène de dénouement : épilogue qui dénoue la crise et rétablit l'ordre 1. Scène de l'apaisement : les énigmes ont trouvé leurs solutions - le sort des personnages est déjà réglé avant cette scène : Œdipe a compris qu'il était le meurtrier de son père et qu'il couchait avec sa mère, Jocaste est déjà morte, Œdipe s'est crevé les yeux = scène d'apaisement car le départ d'Œdipe signe la fin de la peste dans Thèbes (l. 23), puisqu'il en était cause. - moment de la journée est symbolique : le jour cf Œdipe dit "La journée sera rude" (l. 20) = s'oppose à tout le reste de la pièce, qui se déroulait la nuit (acte I sur les remparts pour la rencontre avec le fantôme, acte II à la tombée de la nuit pour la rencontre avec le sphinx, acte III la nuit de noces) : c'est donc le moment de la vérité : "J'y vois clair, Tirésias" (l. 19), alors qu'avant l'obscurité signifiait l'ignorance - le lieu est symbolique aussi : aspect cyclique de la pièce : Œdipe quitte Thèbes, mais il quitte aussi la scène + descend les escaliers, aidé par sa mère et Antigone cf acte I où Jocaste, aidée par Tirésias, montait les escaliers à la rencontre du fantôme de Laïus et les redescendait en compagnie du jeune soldat. Si au 1er acte Jocaste montait vers la vérité mais ne la trouvait pas, ici Œdipe descend l'escalier la vérité connue. La boucle est bouclée. 2. L'instauration d'un nouvel ordre Il y a un renversement des rôles : - Œdipe est déchu, diminué : il inspire la terreur et la pitié cf réaction de Créon : "Pourquoi, pourquoi a-t-il fait cela ? Mieux valait la mort." - Créon devient régent et prend son rôle très au sérieux cf ne cesse de donner des ordres : termes jussifs et futurs autoritaires : « Il est impossible qu’on laisse... » (l. 21) ; « Je vais donner des ordres... » (l. 31) ; « Je n’autoriserai pas cette petite... » (l. 56) ; « Je ne te laisserai pas [...] sortir en liberté. »(l. 83-84) ; « J’ai le devoir... »(l. 84). L’interpellation d’Antigone : « Antigone ! Antigone ! Je t’appelle » (l. 58), comme la graphie, détachant les syllabes « C’est im-pos-sible » (l. 83) font entendre le ton impératif du personnage, imbu de son nouveau pouvoir, — ce que dénote également la récurrence de l’indice personnel « je ». - Tirésias, malmené tout au long de la pièce, retrouve la dignité due à sa fonction et use de son autorité acceptée et reconnue. Lorsque Créon veut passer en force pour retenir Œdipe, Tirésias s’interpose impérativement, lui intimant un ordre sans réplique : « Halte ! » (l. 1). Il ose empoigner le régent — c’est le verbe employé par la didascalie — et même le faire taire en lui mettant la main sur la bouche sans égards pour sa dignité. Il use de son autorité pour le convaincre de laisser partir Œdipe accompagn&e...
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« 3.

Le mythe continue - Pourtant nous devinons les tragédies à venir par la présence d’Antigone : n ou velle arrivée d an s l'acte IV et la mention de sa fratrie.

Les Labdacides doivent être éliminés de la terre et le caractère volontaire de la fillette laisse présager d’autres confrontations violentes.

Elle est bien la fille d’Œdipe.

En une seule réplique, elle répète trois fois « Je ne veux pas » (l.59 -60).

Ses prières insistantes se font à la forme impérative : « Ne me quitte pas ! Emmène -moi ! Ne me laisse pas seule ! » (l.

61 et 69 -71) (trois fois).

Elles finissent par avoir raison de la résistance de so n père.

Elle est déjà très « fière » (l.

72), dit Jocaste, d’une fierté qui l’oppose déjà si violemment à Créon qu’elle préfigure de futurs affrontements. = le mythe exigeant la destruction totale des Labdacides, la déchéance d’Œdipe ne rétablit qu’un ordr e provisoire, lourd des tragédies à venir, même s’il s’achemine vers une réconciliation avec les dieux, comme le fait espérer Tirésias. - les pers deviennent des mythes cf réplique de Tirésias : Antigone et Œdipe appartiennent dorénavant "au peuple, aux poètes, aux cœurs purs" et à l'ext érieur de Thèbes ils vont trouver "la gloire" (l.

98).

En partant de Thèbes, ils entrent d an s la litt érature , ils deviennent une hist oire transmise par le peu ple et par les écrivains.

On ne pt pas mettre fin à un mythe : d'autres écrivains écriront, ap rès Cocteau, des réécr itures du mythe d'Œdipe.

Le peuple se transmet de génération en génération le mythe venu du fond des âges ; c’est en ce sens que le mythe est populai re, qu’Antigone et Œdipe appartiennent au peuple et ce sont les poètes, Sophocle en particulier, qui, dans leurs Œuvres, donnent un sens à l’aventure de ces héros et les font vivre éternellement dans les « cœurs purs.

» -Le héros de Cocteau s’est crevé les yeux dans un acte volontaire, devenant ainsi voyant, ce qui lui permet d’avoir commerce avec le monde invisible, de se hisser au niveau de Tirésias grâce à une souffrance purificatrice, de voir Jocaste morte, elle -même purifiée de l’inceste, et de revivre une relation enfant/mère à ses côtés.

Créon ne comprend rien, qui ne voit dans l’aventure d’Œdipe que « déshonneur, honte » (l.

99), nullement convaincu par la prédiction du devin car la gloire d’Œdipe est étrangère, incompréhensible au monde des préjugés qui régissent la société.

Le paria n’appartient plus au monde des hommes, il n’est plus jugé selon les lois de la cité.

C’est déjà le sens des paroles consolatrices de Jocaste, sur un ton désabusé : « Les choses qui paraissent abominables aux humains, si tu savais, de l’endroit où j’habite, si tu savais comme elles ont peu d’importance.

» (l.

50 à 54) II.

Mélange des tonalités dans la scène 1.

La tonalité tragique (l'horreur et la pitié) - fatalité du destin, signes que la machine infernale a broyé Œdipe : Tirésias dit d'Œdipe qu' « il a voulu être le plus heureux des hommes ; maintenant il veut être le plus malheureux.

» (l.

4 à 6) Œdipe est bien un être d’exception par sa volonté de vivre hors du commun, sa volonté d’atteindre le paroxysme dans les deux pôles de la condition humaine, ce que soulignent la symétrie des deux superlatifs et l’opposition passé/présent.

Aux malheurs traditionnels, il ajoute celui de la solitude dans la cité dont il fut le roi honoré et aimé : hors Tirésias, Antigone et Joc aste, nul ne compatit à ses douleurs. - sentiment d’horreur qu’éprouve Œdipe à l’égard de lui -même : il commence par repousser sa fille pour la protéger de son contact impur : « Qu’on abatte la bête immonde ! » (l.8) = animalisation, métaphore.

Antigone : « Père ! » Œdipe : « Laisse -moi [...] ne touche pas mes mains, ne m’approche pas ».

Il faut la médiation de Tirésias pour que se rétablisse le contact avec la fillette.

De même il faut l’intercession de Jocaste pour qu’il accepte qu’Antigone le suive. - le héros s’abandonne à la douleur avec retenue et naturel : « Je souffre » (l.

19 -20), « J’ai mal ».

Pour évoquer les épreuves à venir il emploie un euphémisme : « La journée sera rude » (l.

20).

Alors l’émotion gagne le spectateur à la vue de cet homme cour ageux qui exprime sa souffrance. »

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