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Mourir, est-ce essentiel pour l'homme?

Publié le 31/01/2020

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étrange fascination. Bien des œuvres d'art parmi les plus importantes de l'humanité sont des tombeaux ou sont liées d'une manière ou d'une autre à la mort : que l'on songe simplement aux pyramides, qui sont des tombeaux, en architecture, ou bien, en sculpture, aux Esclaves de Michel-Ange, prévus à l'origine pour orner le tombeau du pape Jules II, et, pour la musique, aux nombreux Requiem de notre tradition occidentale.

Cette peur et cette fascination s'enracinent dans notre ignorance : nous savons que nous cessons de vivre, mais nous ne pouvons savoir ce que cela implique. Disparaissons-nous véritablement ou bien quelque chose de nous survit-il? Et si tel est le cas, qu'advient-il à ce quelque chose? Platon, dans le Phédon, dialogue consacré à l'immortalité de l'âme, fait de la mort un croque-mitaine, c'est-à-dire un être imaginaire qu'on évoque pour faire peur aux enfants. La crainte de la mort est donc comparée aux peurs enfantines, c'est-à-dire

« étrange fascination.

Bien des œuvres d'art parmi les plus importantes de l'huma­ nité sont des tombeaux ou sont liées d'une manière ou d'une autre à la mort : que l'on songe simplement aux pyramides, qui sont des tombeaux, en architecture, ou bien, en sculpture, aux Esclaves de Michel-Ange, prévus à l'origine pour orner le tombeau du pape Jules Il, et, pour la musique, aux nombreux Requiem de notre tradition occidentale.

Cette peur et cette fascination s'enracinent dans notre ignorance : nous savons que nous cessons de vivre, mais nous ne pouvons savoir ce que cela implique.

Disparaissons-nous véritablement ou bien quelque chose de nous survit-il? Et si tel est le cas, qu'advient-il à ce quelque chose? Platon, dans le Phédon, dialogue consacré à l'immortalité de l'âme, fait de la mort un croque-mitaine, c'est-à-dire un être imaginaire qu'on évoque pour faire peur aùx enfants.

La crainte de la mort est donc comparée aux peurs enfantines, c'est-à-dire aux peurs irrationnelles qui domi­ nent les enfants quand ceux-ci n'ont pas encore développé pleinement leur raison.

Autrement dit, la crainte de la mort a pour origine la domination de la partie irra­ tionnelle de l'âme humaine sur la partie rationnelle.

Pourtant, c'est celle-ci qui défi­ nit pleinement l'être humain : être un homme, c'est être un être doué de raison.

En conséquence, le souci de la mort, sous la forme de la crainte et de la fascination, n'est pas la caractéristique d'une vie authentiquement humaine, mais au contraire le signe d'une vie affaiblie.

Au contraire, philosopher, c'est apprendre à mourir, c'est­ à-dire à vaincre cette crainte et cette obsession.

Pourtant si philosopher, c'est apprendre à mourir, comme le soutient Platon, n'est-ce pas encore reconnaître l'importance de la mort? La philosophie platonicienne veut nous libérer de la crainte superstitieuse de la mort Elle se présente comme un médecin qui nous libère de nos craintes d'enfants.

Pourtant si l'objet même de la philosophie n'est autre que la mort et le souci que nous en avons, ne faut-il pas reconnaître en elle un élément essentiel de l'existence humaine? Pourquoi le philosophe se soucierait-il de quelque chose de secondaire? La philosophie ne s'identifie peut-être pas à un tel apprentissage.

Autrement dit, mourir n'est pas l'objet essentiel de cette éducation qu'est la philosophie.

Si, comme le soutient Platon, le souci de la mort ne s'enracine que dans la crainte et la fascination et si celles-ci reposent sur nos faiblesses et notre ignorance, la vie pleine et entière ne peut être une méditation de la mort.

Dans !'Éthique, Spinoza exprime nettement ce point:« Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie.

» Vivre pleinement, c'est donc vivre de manière rationnelle, et vivre de manière rationnelle, c'est écarter toute pensée de la mort.

La mort n'est en effet pas une chose réelle: elle est un arrêt, la fin de la vie qui, elle, en revanche, est réelle.

Or, penser rationnellement, ce qu'enseigne la philoso­ phie, c'.est comprendre ce qui est.

En outre, la pensée rationnelle nous apprend à. »

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