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Nietzsche et le libre-arbitre

Publié le 08/11/2019

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Nietzsche et le libre-arbitre : Voir la contribution de Monsieur Alain Jattiot sur le même texte dans sa version complète: Contribution à la lecture de Nietzsche  ( À propos du libre-arbitre) Etude d'un texte de Nietzsche, tiré de l'ouvrage  : "Le crépuscule des idoles " « Il ne nous reste aujourd'hui plus aucune espèce d'indulgence pour l'idée du « libre arbitre » ; nous savons trop bien ce que c'est : le tour de passe-passe théologique le plus suspect qu'il y ait, pour rendre l'humanité « responsable » à la façon des théologiens ; ce qui veut dire : pour rendre l'humanité dépendante des théologiens... Je ne fais que donner ici la psychologie de cette tendance à vouloir rendre responsable. Partout où l'on cherche à établir les responsabilités, c'est généralement l’instinct de punir et de juger qui est à l’œuvre.  On a dépouillé le devenir de son innocence, lorsque l'on a ramené à une volonté, à des intentions, à des actes de responsabilité, le fait d'être de telle ou telle manière : la doctrine de la volonté a été principalement inventée à des fins de châtiment, c'est-à-dire avec l'intention de trouver coupable. Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté, n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prêtres, chefs des communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger une peine, ou plutôt qu'ils voulurent donner ce droit à Dieu... Les hommes ont été considérés comme « libres », pour pouvoir être jugés et punis, pour pouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue, l'origine de toute action comme se trouvant dans la conscience. » __________________________________________________________________________________________________ Introduction : Qui est responsable du mal commis par l'homme? De deux choses l'une : soit le mal moral, c'est à dire la souffrance  que l'homme fait subir à l'homme, qu'elle soit physique ou psychologique, est  le résultat d'une cause extérieure aux hommes et donc pourrait provenir de cette cause fut-elle le destin ou dieu, soit l'homme seul en est  la cause première. Dans le premier cas l'homme subi des affects et il n'est en rien responsable des actes dont il est l'agent, au sens ou il ne peut ni ne doit répondre  de ce qui est  fait dès lors que ce n'est pas lui qui fait mais les causes qui agissent sur lui: c'est comme ça, le mal est un malheur au même titre qu'un événement naturel peut produire une catastrophe. Dans le deuxième cas, l'homme est totalement responsable, car s'il est cause première, c'est à dire libre, de son acte violent, il doit alors répondre de sa décision consciente de choisir délibérément de faire le mal dès lors qu'il est supposé avoir était capable de choisir et de faire le bien, du moins de s'abstenir de suivre la tentation de nuire. Or cette idée du libre-arbitre absolu (métaphysique) est, en effet, indémontrable, elle n'est donc qu'une croyance et nous  savons qu'elle a été introduite parla théologie ou discours interprétatif des choses divines pour faire que Dieu ne soit pas responsable du mal produit pas sa créature, ce qui contredisait et sa perfection et la légitimité de son pouvoir moral de punir qu'il est censé exercer sur les hommes pour les sauver du mal dont ils sont la cause première. mais, selon Nietzsche, ce dieu créateur ainsi que l'idée même de libre-arbitre sont  des inventions des prêtres et des théologiens qui utilisent la croyance en lui qu'ils produisent et entretiennent pour exercer ce pouvoir divin dont ils prétendent être les dépositaires pour punir et se soumettre les hommes au nom même de leur prétendue liberté. Cette ruse perverse, ce mensonge,  est pour N à l'origine du triomphe de la morale au service des faibles dont les prêtres ne sont que l'expression concentrée, pour faire que les forts soient dominés par les faibles. Morale négative et contre nature, morale de l'affaiblissement des forces vitales, symptôme  de leur décadence nihiliste. Mais cette thèse vient heurter de front  l'ensemble du droit, à la fois libéral et pénal fondé une l'idée même du libre-arbitre, elle renverse  tout ce qui semble avoir été au cœur du progrès de la civilisation: le renoncement à la violence pour établir le bien vivre ensemble, la justice, l'ordre pacifique, la solidarité entre les individus. N'est-elle pas à son tour une menace pour le développement de l'humanité en l'homme et un retour à la barbarie pré humaine,  animale, sous  le couvert de la revalorisation des forces vitales et immorales des instincts primitifs? Si le libre-arbitre est une croyance n'est-elle pas nécessaire à l'intériorisation des normes éthiques et des valeurs communes indispensables à la vie sociale pacifiée? Ne faut-il pas moraliser l'animal humain pour le rendre social, dès lors que l&ap...
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« choses divines pour faire que Dieu ne soit pas responsable du mal produit pas sa créature, ce qui contredisait et sa perfection et la légitimité de son pouvoir moral de punir qu'il est censé exercer sur les hommes pour les sauver du mal dont ils sont la cause première.

mais, selon Nietzsche, ce dieu créateur ainsi que l'idée même de libre-arbitre sont des inventions des prêtres et des théologiens qui utilisent la croyance en lui qu'ils produisent et entretiennent pour exercer ce pouvoir divin dont ils prétendent être les dépositaires pour punir et se soumettre les hommes au nom même de leur prétendue liberté.

Cette ruse perverse, ce mensonge, est pour N à l'origine du triomphe de la morale au service des faibles dont les prêtres ne sont que l'expression concentrée, pour faire que les forts soient dominés par les faibles.

Morale négative et contre nature, morale de l'affaiblissement des forces vitales, symptôme de leur décadence nihiliste.

Mais cette thèse vient heurter de front l'ensemble du droit, à la fois libéral et pénal fondé une l'idée même du libre-arbitre, elle renverse tout ce qui semble avoir été au cœur du progrès de la civilisation: le renoncement à la violence pour établir le bien vivre ensemble, la justice, l'ordre pacifique, la solidarité entre les individus.

N'est-elle pas à son tour une menace pour le développement de l'humanité en l'homme et un retour à la barbarie pré humaine, animale, sous le couvert de la revalorisation des forces vitales et immorales des instincts primitifs? Si le libre-arbitre est une croyance n'est-elle pas nécessaire à l'intériorisation des normes éthiques et des valeurs communes indispensables à la vie sociale pacifiée? Ne faut-il pas moraliser l'animal humain pour le rendre social, dès lors que l'instinct n'y suffit pas? La force peut-elle faire droit? Et sinon, le droit n'exige t il pas que les hommes soient considérés comme libres et responsables? Tel est l'enjeu de ce texte, dont on voit qu'il nous oblige remettre en question nos croyances morales et sociales les plus fondamentales, ne serait ce une pour en mesurer la précarité et nous mettre à la recherche de fondements mieux assurés de l'éthique..

L'étude de ce texte, dont le style et le contenu provocant doit nous être une incitation à la réflexion la plus radicale, est donc indispensable pour penser la morale et non la laisser aux aléas de l'opinion conformiste ; d’autant que dans notre société politiquement et culturellement largement déchristianisée, les valeurs éthiques traditionnelles ne vont plus de soi, quand elles ne sont pas ouvertement contestées au nom d'une conception de la liberté individuelle sans limites clairement et consensuellement déterminables.

Analyse commentée du texte 1-1 Analyse globale 1-1-1 Ce texte se présente comme une révocation radicale de l’idée du libre-arbitre présentée comme une invention mensongère, un subterfuge magique (« tour de passe-passe »e) produit par des illusionnistes conscient, les théologiens, au service d’une volonté de domination, la leur, exercée sur les individus naïvement croyants et abusés, le nous désigne ici Nietzsche lui-même et ceux qui se reconnaissent dans ses thèses, mais, plus largement, tous ceux qui ont plus ou moins rompu avec les croyances judéo-chrétiennes, comme fondement transcendant (divin) de la morale.

Nietzsche se borne à réinterpréter à sa manière, en terme d’expression d’une volonté de puissance, des croyances qu’il ne prend pas même la peine ici de critiquer au fond (critique interne), comme si la critique externe qu’il en fait suffisait à réduire à néant toute éventuelle justification de cette croyance dans le libre-arbitre, dont il affirme qu’elle n’a plus cours pour lui et ceux qui s’en sont libérés.

Cette absence de critique interne est « justifiée » par le seul fait que lui, Nietzsche, ne croit. »

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