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pourquoi certain pays restent profondément pacifistes après la 1er guerre mondial ?

Publié le 28/10/2019

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Nousallons maintenant nous intéresser au cas de l'Allemagne, vaincu de la guerre. A partir du 11 janvier 1923, des troupes françaises et belges occupent la région de la Ruhr réclamant le paiement par l'Allemagne de la dette de guerre. C'est une bonne partie de la production industrielle allemande qui est ainsi confisquée. Une résistance passive, sous forme de grèves généralisées, et financée par la république de Weimar va s'organiser. Cette résistance pacifique à l’occupation va constituer un des éléments du pacifisme allemand de l’entre-deux guerres. Au même moment, le mouvement anarcho-pacifiste allemand commence à publier de nombreux périodiques comme Junge Anarchisten (Jeunes Anarchistes 1923-1931) et Die Schwarze Fahne (Le drapeau Noir publié entre 1925 et 1929). Ernst Friedrich auteur de Krieg dern Krieg (guerre à la guerre !) ouvrage antimilitariste, crée à Berlin un musée anti-guerre. Friedrich espérait ainsi dévoiler la vraie nature de la guerre en montrant des photographies de soldats mutilés et d’attirail militaire. Autant dans son livre que dans son musée anti-guerre Friedrich rassemble d’effrayantes photos de soldats gazés et de cadavres de toutes nationalités pourrissant en tas. Il espère alors rendre l’homme plus conscient de l’abomination de la guerre au point de l’en détourner. Au début des années 30 dès l’accession au pouvoir des nationaux socialistes, le mouvementpacifiste allemand fût démantelé. La littérature pacifiste et antimilitariste comme celle de Friedrich fut interdite immédiatement ou brûlée.
Le pacifisme allemand est donc très vite étouffé et muselé par le pouvoir.

Si les années vingt apparurent comme une période marquée par la volonté de bâtir une paix stable, la situation changea radicalement avec les effets de la grande crise et la montée des fascismes. La création, en 1920, à Genève, de la SDN répondait à un idéal généreux et soulevait un grand espoir : elle devait garantir la paix par la sécurité collective. Elle ouvrait une tribune internationale à tous les pays adhérents. Les pouvoirs de la SDN restaient toutefois limités à ses capacités de persuasion ; en cas de difficultés, elle ne pouvait prendre, contre un État récalcitrant ou qui contrevenait aux principes de l’organisation, que des décisions de sanctions morales ou économiques. Au niveau des peuples, le pacifisme s’exprime principalement par des notions d’antimilitarisme et d’objection de conscience. C’est d’abord les partis d’extrême gauche qui véhiculent des idéaux pacifistes dès les lendemains de la guerre, puis le pacifisme est relayé à l’ensemble de la société.
Mais le courant pacifiste ne résistera pas à la poussée des nationalismes, à la crise de 29 et à l’arrivée des nazis au pouvoir en 1933, directement lié au refus de la défaite en 1918.

« 000 orphelins, des milliers d’invalides.

La guerre a aussi contribué à renforcer cette forme d’expression : le vécu de l’horreur, les sacrifices et souffrances dont chacun a du s’acquitter.

La population ne veut plus revoir un tel massacre se qui renforce encore l'idée de pacifisme. Les associations d’anciens combattants constituent un véritable mouvement de masse qui constituent un facteur essentiel du mouvement pacifiste durant l’entre-deux-guerres.

Leurs effectifs sont évalués entre 2 700 et 3 100 000.

Les mouvements des combattants pris une place importante au sein du courant pacifiste et les différentes associations menèrent une propagande inlassable sur ce thème.

Toute fois si les anciens combattants étaient pacifistes ils n'en demeuraient pas moins patriote.

Ainsi lors des commémorations du 11 Novembre, ce sont les citoyens morts pour la liberté et l’espoir de la paix qui sont célébrés et non la nation victorieuse. Ce patriotisme des anciens combattants est épris d’humanité; cette notion est souvent associée à l’esprit et au discours combattant.

Ce pacifisme se caractérise en premier lieu par la haine de la guerre et le rejet du militarisme. Les prémices étaient apparues au cours du conflit; il trouva après-guerre sa pleine expression dans l’adhésion collective.

Cependant, les résultats politiques incertains du pacifisme combattant n’infirment pas la continuité avec laquelle celui-ci s’inscrit dans la profession de foi des nations alliées, le règlement et les suites qu’elles ont su donner au conflit. Le pacifisme intégral, qui est le refus absolu de la guerre en toute circonstance, ne concerne qu’une minorité parmi les partisans de la paix et il s’affirme après 1918 dans des conditions difficiles. Dans un premier temps les pacifistes intégraux vont se retrouver aux côtés des communistes pour dénoncer le militarisme et la politique française à l’égard de l’Allemagne et de la Russie.

Le 1er mai 1919, une manifestation à l’appel de la CGT pour la journée de 8 heures ainsi que pour affirmer les idéaux pacifistes est organisée. Dès lors, les pacifistes forment des comités pour la démobilisation des soldats encore maintenus sous les drapeaux, pour l’amnistie aux déserteurs et insoumis, pour le soutien des révolutionnaires russes et des mutins de la mer noire.

Les anarchistes soutenaient que le prolétariat détenait des clés de la paix en refusant son concours à la fabrication et au transport des armes. Les pacifistes n’en continuent pas moins leur action.

En même temps, le mouvement international de la réconciliation groupait des chrétiens, surtout des protestants, qui se réclamaient du message de non -violence du christ et qui, à partir de 1928, défendaient leurs idées dans les cahiers de la réconciliation.

Mais le pacifisme intégral n’avait qu’une audience limitée alors que les bruits de guerre s’éloignaient. Nous allons maintenant nous intéresser au mouvement pacifique à travers l'Europe.

La guerre a profondément marqué ceux qui en ont vécu l’horreur et les intellectuels, comme c’est leur rôle, ont voulu porter témoignage, c'est pourquoi elle fut au centre de la création littéraire.

Des ouvrages cherchant à décrire de façon la plus réaliste possible les souffrances des poilus ou des ouvrages qui avait une visée clairement politique, pacifiste, antimilitariste et souvent communiste.

Les horreurs de la guerre ont renforcé parmi les intellectuels le courant pacifiste et par conséquent le pacifisme populaire.

Les intellectuels ne se contentent pas d'écrire sur le pacifisme, ils cherchent aussi à organiser la propagande de leurs idées, influer sur les décisions politiques, et nouer des contacts avec les intellectuels européens partageant leurs idéaux.

Romain Rolland, Alain ou encore Marc Sangnier dénoncent l’absurdité des passions nationalistes et proposent de construire la paix sur l’humanisme et la paix collective.

A partir de 1925, une nouvelle génération d'auteurs, incarnation de la modernité littéraire, vint rejoindre les représentants d’une génération plus âgées mais non moins pacifiste, tel Bertrand Russel ou H.G.Wells. Les avant-gardes artistiques jouent aussi un rôle certain dans un renouveau de l’esprit.

Surréalisme et dadaïsme en France et expressionnisme en Allemagne avec nottament Otto Dix Maître de l'expressionnisme allemand qui réalise entre 1920 et 1924, sous l'influence de Grosz, une oeuvre dans laquelle il prône son antimilitarisme, sa haine de la guerre dans un style pathétique et violent.

Ces artistes tentent de libérer les forces créatrices en brisant les conventions esthétiques. La grande presse fait aussi une large place aux problèmes de la paix.

Des articles d’inspiration pacifiste paraissent différents journaux.

Les journaux pacifistes ont une audience plus limitée. Le souvenir de la Première Guerre mondiale a fait naître chez les Britanniques le désir d’éviter un autre conflit ; le pays joue un rôle de premier ordre au sein de la Société des Nations (SDN) ce qui constitue un élément. »

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