Pourquoi parle-t-on ?
Publié le 19/03/2020
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ANALYSE DU SUJET
Remarquer qu’on ne dit que des hommes qu 'ils « parlent » (même si l’on peut admettre, en un certain sens; quil existe des langages « animaux»). Il sera donc opportun de s'interroger sur le fait que seuls les hommes « parlent ».
Remarquer également que la question « pourquoi » est quelque peu équivoque. En effet elle peut signifier : « dans quel(s) dessein(s) parle-t-on ? » aussi bien que « quelles sont les conditions spécifiques qui font que l’on peut parler ? ».
«
- La parole devient impraticable lorsque l'agir s'effectue sous l'aspect de la
violence.
La violence est par définition muette -son expression se limite, au mieux, au cri.
Accéder (ou revenir) à la parole, c'est donc, pour l'être humain, la
possibilité de substituer à la violence le dialogue (éventuellement philosophique, cf Socrate).
-D'un autre côté, la parole constitue un accompagnement permanent au réel
(dès le jeu de la petite enfance, lorsque le sujet décrit ce qu'il fait), une sorte de doublure symbolique qui en assure une maîtrise même en son absence Ue peux
parler d'un pays lointain ou de tout objet hors du champ perceptif).
Parlant, j'ai la
possibilité de tout prendre en charge (le passé et le futur aussi bien que le présent), ou de prendre en charge le tout.
D'où l'éventuel statut ontologique de la parole
comme mode d'accès à l'être.
Cf Heidegger: l'homme est le berger de l'être parce
qu'il est
le seul existant à pouvoir (tenter de) le dire (Lettre sur l'humanisme).
Conclusion
Ainsi comprise, la parole n'est pas simplement un bruit de fond pour le quotidien.
Mais, du même coup, elle confère à celui qui l'utilise une importante responsabi
lité.
Parler n'est jamais innocent (les psychanalystes le démontrent à leur façon, pour lesquels tout fait sens- y compris le silence- même hors de la volonté du locuteur) puisque c'est sur cette capacité que s'élabore le sens de notre existence, tant invididuelle que généralement humaine..
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