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La psychanalyse et le langage

Publié le 13/10/2019

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psychanalyse

Dans son effort pour rapprocher psychanalyse et linguistique, Lacan va donc élaborer les rapprochements suivants  :

 

1. Condensation

2. Métaphore

 

3. Substitution

 

4. Synchronie

1. Déplacement

 

2. Métonymie

 

3. Combinaison

 

4. Diachronie

le passé et l'écriture (théorie de la sublimation) ? Y a-t-il homologie entre le travail du rêve et le travail du texte ? En effet, l'analyse d'un texte est, par nature, différente d'une cure : l'oeuvre est un matériau intangible et fini qui n'autorise ni la méthode des \"associations libres\" de la cure ni le dialogue analysé/analysant

 

Ces interrogations expliquent la diversité des écoles qui se réclament de la psychanalyse de l'an. Qu'il s'agisse du projet de la \"psychanalyse existentielle\" défini par Sartre, esquissé dans son Baudelaire ou son Saint-Genet, et poursuivi dans son travail sur Haubert (L'idiot de la famille ); qu'il s'agisse de la psychocritique de C. Mauron avec sa méthode des \"métaphores obsédantes\"; ou que les analyses s'orientent dans la recherche des rapports entre roman et mythe des origines 21 ou entre le désir et la tragédie 22 : dans tous ces cas la critique littéraire est amenée à interpréter un texte par rapport au désir et aux conflits de force qui s'y structurent.

 

Toutefois, l'interprétation semble osciller entre une psychanalyse de l'auteur et une lecture de l'oeuvre. La première orientation se heurte bien évidemment au faible matériel biographique possédé sur l'auteur et au risque d'élaborer une psychanalyse clinique, négligeant la spécificité de l'oeuvre littéraire. Aussi, c'est plutôt dans la seconde direction que nous semblent devoir s'orienter les rapports entre le texte et l'analyse. Une oeuvre, en effet, renvoie tout d'abord à elle-même avant de renvoyer à une quelconque extériorité : l'auteur ou le monde. En d'autres termes, c'est dans une analyse de l'énigme du texte, de sa structuration, de ses procédés rhétoriques - dans la voie ouverte par J. Lacan - que les recherches et les découvertes les plus fécondes pourraient s'effectuer.

 

Cependant, malgré cet apport de la psychanalyse de l'art doivent être soulignés - limites dont Freud lui-même était conscient en écrivant : ''Le don artistique et la capacité de travail de l'artiste sont intimement liés à la sublimation, mais nous devons avouer que l'essence de la fonction artistique nous reste, psychanalytiquement , inaccessible\".

 

En effet, toute la difficulté réside, une fois de plus, dans l'analogie postulée entre le langage inconscient du rêve et le langage volontaire et travaillé de l'art. Jusqu'à quel point peut-on pousser le rapprochement entre le rêve, produit fugitif et stérile de nos nuits, et l'oeuvre d'art, production durable et mémorable de nos jours ? Si l'oeuvre d'art demeure, en enrichissant de significations nouvelles la culture humaine, n'est-ce pas qu'elle procède d'un travail spécifique, qu'elle transmet un sens communicable à un public permettant une meilleure compréhension de l'homme par lui-même. Si l'aspect créatif de l'art fait qu'il n'est pas la simple projection des conflits de l'artiste mais leur solution, on en concluera que, certes, l'art est rapport avec le passé et l'histoire du créateur, mais histoire transcendée. Autrement dit, l'oeuvre est à la fois sous la dépendance d'un destin vécu et subi mais elle est aussi futur imaginé.

 

Ces difficultés ou plus exactement ces ambiguïtés concernant la possibilité d'une psychanalyse de l'art ne sont-elles pas le reflet des ambiguïtés mêmes du discours freudien ? Certes, qu'il s'agisse de la cure, du fonctionnement de l'inconscient, du texte littéraire structuré par le désir, tous ces moments nous ramènent au langage. Toutefois, la théorie élaboré par Freud et reformulée par la psychanalyse contemporaine ne manque pas de poser à l'observateur quelques questions que nous voudrions soulever en guise de conclusion.

 

Ces questions nous semblent s'articuler autour de trois grands axes : quel est le rapport entre le passé et l'activité présente d'un individu, qu'est-ce que guérir, et enfin à quelles conditions un discours raisonnable est-il possible (ou, si l'on veut,

Cette trop brève - et forcément simplifiée - présentation de la théorie lacanienne aura donc permis de comprendre l'importance que la psychanalyse contemporaine attache au langage, tant au niveau de la fonction symbolique d'accession à l'humanité que dans le fonctionnement de l'inconscient par la mise en évidence de la corrélation entre les figures de la rhétorique et les processus de la chaîne signifiante.

 

Entre langage et psychanalyse, il existe bien une rencontre qui n'est pas seulement de circonstances.

psychanalyse

« Sigmund Freud en 1906.

(Photo H.

Roger-VioUet). »

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