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En quoi les lois sont-elles nécessaires à la liberté ?

Publié le 14/01/2020

Extrait du document

« [...] Comme dans les démocraties le peuple paraît à peu près faire ce qu'il veut, on a mis la liberté dans ces sortes de gouvernements, et on a confondu le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple.

[...] Mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l'on veut. Dans un État, c'est-à-dire dans une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir.

Il faut se mettre dans l'esprit ce que c'est que l'indépendance et ce que c'est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même1 ce pouvoir. »

Montesquieu

1. « Tout de même » signifie ici : « de la même façon », « également ».

Questions

1. Dégagez l'idée principale du .texte et les articulations de son exposition.

2. a. Expliquez :

1) « On a confondu le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple » ;

2) « La liberté ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir, et à n'être point contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir. »

b. Pourquoi Montesquieu affirme-t-il que le citoyen n'aurait plus ‘ de liberté s'il pouvait faire ce que les lois défendent?

3. En quoi les lois sont-elles nécessaires à la liberté ?

« G) Corrigé La typographie rend clairement apparente la structure du texte; en revanche le style peut se révéler ditfidle à expliquer.

On portera donc une attention particulière à l'op­ position entre « faire ce que l'on veut » et «pouvoir faire ce que l'on doit vouloir ».

2.

L'idée principale est que la liberté politique doit être soigneusement distinguée de l'indépendance qui consiste à faire ce que l'on veut.

La liberté politique consiste dans un certain rapport aux lois.

Montesquieu commence par dénoncer une confusion fréquente à propos de la démocratie : on pense que son principe est la liberté de faire ce que l'on veut.

Or démocratie signifie« pouvoir du peuple» et non «liberté du peuple».

Pour éviter cette confusion, Montesquieu propose alors une définition pré­ cise de la liberté politique dans un État muni de lois justes.

Le citoyen est libre lorsqu'il peut faire ce qu'il doit et n'est pas contraint de faire ce qu'il ne doit pas.

L'auteur peut, grâce à cette définition, préciser la distinction entre indé­ pendance et liberté, et rappeler que la liberté est indissociable de l'obéis­ sance aux lois qui la garantissent.

2.

a.

1) Montesquieu dénonce ici une idée fausse à propos de la démo­ cratie.

Étymologiquement, ce mot veut dire« le pouvoir du peuple», ce qui signifie que le peuple, directement ou par le biais de ses représentants, est consulté régulièrement et prend part aux décisions politiques et au travail législatif.

Autrement dit, le peuple n'est pas soumis à l'arbitraire d'un tyran ou d'un petit groupe d'hommes.

En quoi ce pouvoir est-il distinct de la liberté? En ce qu'il ne signifie pas que le peuple n'est soumis à aucune autorité et que chaque individu fait absolument ce qu'il veut.

Dans une dictature, le peuple n'est absolument pas libre car il est soumis à la volonté du tyran; dans une démocratie le peuple est politiquement libre car il est soumis à l'autorité de lois qu'il a lui­ même votées, mais qui n'en demeurent pas moins obligatoires.

2) Dans la société, nos actions ne sont pas purement indifférentes, elles se répartissent en fonction du juste et de l'injuste, du légal et de l'illé­ gal, du bien et du mal.

C'est pourquoi nous ne pouvons pas dire simple­ ment que nous faisons tout ce que nous voulons, mais il y a des choses que nous devons vouloir (le bien, le juste) et d'autres que nous ne devons pas vou­ loir (le mal, l'injuste).

Nous ne nous réglons pas sur notre bon plaisir mais sur notre conscience, éclairée par notre raison et tout ce que la société nous a apporté en termes d'éducation civique et morale.

C'est par rapport à cet aspect de la rationalité que Montesquieu définit la liberté.

Deux caractéristiques lui semblent fondamentales.

La première. »

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