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EMC gilets jaunes

Publié le 11/10/2020

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Les efforts de l'Etat pour plus d'égalité. De l’école au monde du travail, en passant par l’accès aux soins ou au logement, la France, l’un des pays les plus riches au monde, a les moyens de s’attaquer aux inégalités. L’État propose des solutions. Rendre la société plus juste passe par des mesures concrètes en faveur de l’égalité des chances.Peut-on rendre la société plus juste ? Il existe deux façons simples de refuser le débat. La première est apparemment pragmatique : c’est la montée du chômage qui fragilise les moins qualifiés et rouvre le débat sur les inégalités : il « suffirait » de réduire le chômage pour que tout rentre dans l’ordre. La seconde, plus idéologique, accuse la faille de notre modèle occidental de capitalisme régulé et prône un changement radical de système.Pour ceux qui veulent agir sans attendre le plein-emploi ou le grand soir, une société plus juste passe par l’accès de chacun à tous les possibles, l’abolition de tous les privilèges de l’argent ou de l’école. Mais la véritable égalité des chances passe aussi par un fonctionnement d’ensemble lui-même moins inégalitaire, où les hiérarchies sont moins pesantes et où la collaboration joue un rôle accru au détriment de la compétition.Mieux vaut prévenir que guérir. De plus en plus d’experts s’accordent pour dire qu’il faut agir à la racine, en particulier via le système scolaire, et donner véritablement des chances à chacun. Les moyens consacrés aux enfants en difficulté ne sont pas à la hauteur : le gouvernement veut les « concentrer » sur les publics les plus en difficulté tout en soulignant que l’échec scolaire concerne un public très large. Les inégalités de revenus reflètent notamment le pouvoir de négociation des salariés au sein de l’entreprise. Le chômage de masse et la précarité ont fait basculer le rapport de force en faveur des directions d’entreprise, au détriment des salariés les plus fragiles et les moins qualifiés.Sans attendre le retour du plein-emploi, il est pourtant possible de mieux respecter le droit du travail. Les inspecteurs n’ont pas les moyens de jouer leur rôle, notamment dans le domaine des conditions de travail et des statuts. Personne ne conteste que les contrats à durée déterminée, par exemple, sont pour une bonne part renouvelés de façon illégale. Le droit individuel à la formation de vingt heures par an, nouvellement mis en place, va dans ce sens, mais il demeure encore insuffisant pour les moins qualifiés. Un débat oppose ceux qui voudraient redistribuer la richesse et ceux qui pensent qu’il faut réduire les inégalités « primaires » (avant redistribution). Mais il n’y a rien de tel pour réduire les inégalités à la base que de redistribuer la richesse pour permettre à tous les citoyens d’accéder à un niveau de vie décent. Les prestations du système de protection sociale, du RMI aux allocations logement en passant par les allocations familiales, jouent un rôle essentiel pour amortir les conséquences du chômage pour des millions de foyers. La mesure la plus coûteuse pour l’Etat, le mécanisme du quotient familial, qui n’existe qu’en France et qui consiste à alléger l’impôt des familles en proportion croissante de leur niveau de revenu. Enfin, la TVA, qui constitue la plus importante des ressources fiscales de l’Etat, pourrait jouer un rôle davantage redistributif, par une modulation des taux en fonction des biens. En diminuant les impôts, la France choisit d’accroître le pouvoir d’achat des catégories aisées, plutôt que d’améliorer la qualité de ses services collectifs, du niveau national au niveau local. Or, les services collectifs, de l’éducation à la santé, en passant par les transports, le logement et la culture, sont des facteurs de réduction structurelle des inégalités et porteurs de mobilit&e...

« une modulation des taux en fonction des biens. En diminuant les impôts, la France choisit d’accroître le pouvoir d’achat des catégories aisées, plutôt que d’améliorer la qualité de ses services collectifs, du niveau national au niveau local.

Or, les services collectifs, de l’éducation à la santé, en passant par les transports, le logement et la culture, sont des facteurs de réduction structurelle des inégalités et porteurs de mobilité sociale. La politique de lutte contre les discriminations est l’objet d’une grande hypocrisie.

Nombreux sont ceux qui se satisferaient de compter autant de femmes « pédégères » que d’hommes et quelques présentateurs de couleur au journal télévisé. Les outils en la matière ont été multipliés : les chartes et autre labels fleurissent, une Haute autorité de lutte c ontre les discriminations et pour l’égalité a été créée .

En juin dernier, le gouvernement se voit même doté d’un ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances.

Les plus ardents défenseurs de l’égalité oublient souvent qu’elle ne s’arrête pas au diplôme ou à l’emploi, mais qu’elle comprend aussi le fait de passer l’aspirateur.

En moyenne, les femmes consacrent cinq heures par jour aux tâches domestiques, le plus souvent les moins valorisées, les hommes deux.

Cette inégalité a une répercussion sur les carrières professionnelles des femmes, mais aussi sur leurs loisirs, leurs activités associatives ou leur engagement politique.

Les politiques publiques ne peuvent agir directement dans ce domaine, qui relève de la négociation au sein du couple et où ce qui concerne le choix et la contrainte n’est pas toujours facile à définir.

L’essentiel se joue par l’éducation, dès la plus petite enfance : les rôles sont très rapidement distribués . L’évolution des mentalités est d’autant plus lente que l’on fait pe u de choses pour l’améliorer.

Les 35 heures ont été décriées dans de nombreux milieux, mais notamment par les hommes.

60 % des femmes indiquent que la réduction du temps de travail a permis de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale .

Les femm es sont les premières victimes de leur remise en cause actuelle.

Pour les femmes cadres, la pratique très française et très masculine de dépassement des horaires en fin de journée est particulièrement pénalisante.

Enfin, un véritable service public d’accue il des jeunes enfants avant l’école maternelle serait un pas en avant pour davantage d’égalité.. »

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