Devoir de Philosophie

La Coupe de l'America

Publié le 19/11/2018

Extrait du document

LE PLUS PRESTIGIEUX DES TROPHEES DE VOILE

Née en 1851, la Coupe de l'America est le plus vieux trophée sportif au monde. Cette course, tenant son nom de son premier vainqueur, a été remportée par les Américains pendant 132 ans. Depuis une vingtaine d'années, elle a considérablement évolué, est devenue plus internationale et s'est dotée de nouvelles régies. Elle reste néanmoins l'occasion pour les nations participantes de rivaliser en matière de technologie navale.

UN DÉFI PERMANENT

les Britanniques défiés

 

En 1851, la Grande-Bretagne organise l'Exposition universelle. Première puissance mondiale, l'Empire britannique règne sur toutes les mers du globe et la réputation de ses marins est excellente. De l'autre côté de l'océan Atlantique, un homme d'affaires, John Cox Stevens, fondateur du yacht-club de New York en 1844, brûle de défier les Anglais. Il réunit quelques amis et crée un syndicat dont la mission est d’armer un navire capable de vaincre les meilleurs bateaux anglais. Il fait appel à George Steers, un architecte naval, qui dessine un voilier de 100 pieds baptisé America

Invité par les Britanniques à participer à une compétition autour de l'île de Wight, au sud de l'Angleterre, l'America traverse l’Atlantique. Sa réputation de vitesse est telle que les Anglais hésitent à l'affronter. De peur de voir les Anglais accusés de lâcheté, le Royal Yacht Squadron inscrit finalement le bateau américain à la Coupe des Cent Guinées, une course de 53 milles.

 

Face au défi de John Stevens

 

se dressent quatorze bateaux anglais de différents tonnages. La course va durer plus de dix heures

 

et, malgré un départ catastrophique,

le voilier américain devance le premier navire anglais, Aurora, de douze minutes. L'histoire retiendra que c’est en prenant un raccourci qu'America a enlevé la fameuse aiguière d'argent récompensant le vainqueur de la Coupe des Cent Guinées. De retour à New York, John Stevens rédige un règlement, «The Deed of Gift», qui institue une compétition entre nations, disputée par des clubs et dont la récompense est l'aiguière d'argent ramenée d'Angleterre. Le «challenger» affronte le «defender» selon des modalités décidées en commun. C'est l'acte de naissance de la Coupe de l'America.

 

Les premières courses (1870-1887) Aucun défi n’est lancé au New York Yacht Club (NYYC) pendant plusieurs années. La guerre de Sécession (1861-1865) terminée, le Royal Thames Yacht Squadron propose d'affronter le bateau du defender et toute une flotte de navires américains. En 1870, Cambria, une goélette anglaise de 108 pieds armée par James Ashbury, se retrouve en baie de New York. Malgré sa vélocité, elle ne termine que huitième, loin derrière Magic, le vainqueur, et même le vieil America, troisième de cette régate. L'année suivante, les Anglais proposent de régater sous forme de matchs contre un seul defender et non contre une flotte. Ils ont armé un voilier baptisé Livonia. Le NYYC accepte la proposition à condition de pouvoir choisir l’un de ses quatre bateaux au matin des régates. Six manches sont prévues et le vainqueur doit remporter quatre manches. L'un des navires américains, Columbia, remporte les deux premières manches mais perd la troisième. C'est un autre bateau américain, Sappho, qui permet de remporter le trophée.

 

En 1876, ce sont les Canadiens du Royal Canadian Yacht Club qui lancent un défi aux defenders. Un seul bateau participe aux régates de chaque côté. Madeleine, l'américain, défait aisément le Countess of Dufferin canadien. En 1881, les Canadiens subissent une nouvelle défaite, aussi sèche que la précédente. Lors de cette édition, les navires ne sont plus des goélettes mais des sloops, des petits bateaux légers à un seul mât.

 

En 1885, les Anglais du Royal Yacht Squadron reviennent à la charge. Le sloop anglais, Genesta, est pourtant dominé par deux fois par Puritan, le voilier américain.

 

La course a été acharnée et, l'année suivante, les Anglais préparent un nouveau bateau baptisé Galatea. Malheureusement pour eux, Calatea est dominé par Mayflower, le sloop du NYYC. Un défi écossais est lancé en 1887 mais leur bateau, Thistle, est battu lourdement par Volunteer. Les règles de la compétition sont quelque peu modifiées.

« et un catamaran de 18 mètres pour les defenders.

Les Américains conservent la coupe malgré les plaintes des Néo­ Zélandais qui vont jusqu'à intenter une action en justice.

Pour en terminer avec ce genre de défi déséquilibré, les organisateurs de la Coupe définissent une nouvelle classe de voiliers destinés à prendre part à la compétition : les Class America.

Longs de 25 mètres environ, ces bateaux peuvent être adaptés dans bien des domaines (coque, voilure, quille ...

) de manière à favoriser l'innovation technologique.

La course s'internationalise de plus en plus.

En 1992, les Américains de AmericaJ parviennent à repousser les Italiens d'// Moro Coupe de l'America.

Ils défendent victorieusement ce trophée en 2000 face aux Italiens.

En 2003, le skipper néo-zélandais a rejoint la Société nautique de Genève qui a monté un syndicat financé par un milliardaire, Ernesto Bertarelli.

Ils s'imposent coup sur coup dans la coupe Louis-Vuitton et dans la Coupe de l'America, où ils font subir à Team New lea/and une défaite cinglante (5·0).

Dépourvue d'accès à la mer, la Suisse organisera en 2007 la Coupe de l'America à Valence, en Espagne.

lA FORMULE La Coupe de l'America est une course entre deux voiliers.

Elle est désormais disputée tous les quatre ans.

Chaque voilier représente à la fois une nation et un club de voile.

Pour prendre part à la Coupe de l'America, il faut être organisé en syndicat et disposer d'un bateau aux normes de la course (un Class America).

Chaque syndicat prend part à la compétition soit dans le camp de la nation détentrice de la coupe (les defenders), soit dans le camp des autres nations (les challengers).

Selon les cas, des éliminatoires sont organisées pour déterminer quels sont les deux syndicats qui vont participer à la Coupe de l'America.

Pour les challengers, cette compétition se nomme la Coupe Louis-Vuitton.

Une compétition similaire peut être organisée pour les tenants du titre (Citizen Cup), même si, le plus souvent.

un seul syndicat défend la Coupe.

Les courses se déroulent selon le principe du match racing entre deux bateaux.

Il s'agit d'une régate sur un parcours donné avec un départ simultané.

Le premier bateau qui coupe la ligne d'arrivée a gagné.

LES BATEAUX Depuis 1992, la Coupe de l'America se dispute avec des bateaux appartenant à la catégorie des Class America (longueur: environ 25 mètres, largeur: 4 mètres, doivent obligatoirement être construits sur le territoire de leur syndicat d'origine.

Les Class America sont dotés d'une coque légère, le plus souvent en fibres de carbone et Kevlar.

Ils disposent d'un jeu de voiles limité à 45 unités lors de la Coupe Louis-Vuitton et à 30 lors des régates de la Coupe de l'America.

L'équipage en course est composé de 17 membres.

Parmi eux, le barreur, ou skipper, est chargé de mener la marche du bateau et de coordonner le travail de l'équipage.

Le tacticien et le navigateur sont chargés de la conduite de la course.

Les autres équipiers (wincheurs, soutier, régleurs, équipiers d'avant...) s'occupent généralement de mettre en place les voiles du bateau.

LES SYNDICATS Les règles d'engagement dépendent du "Deed of Gift».

Cette charte datant de 1851 exige un consentement mutuel entre les participants de la course.

Ceux-ci mettent donc au point le Protocole, un texte qui permet de définir les règles d'engagement et de course.

Le plus souvent, le defender choisit un challenger pour mettre au point les règles d'engagement Les autres challengers doivent s'y plier.

Pour participer à la Coupe de l'America, il faut représenter un yacht-club reconnu, et déposer un défi officiel en accord avec les termes du Protocole.

Chaque défi est payant à hauteur de 1 million d'euros.

lA COMPtliTION (LE MATCH RACING, L'AIRE DE COURSE, LE DÉPART ...

) Les bateaux doivent effectuer trois allers-retours et virer autour de bouées.

Le départ est le moment dé de la course.

Franchir la ligne en premier constitue un avantage capital.

Il est en effet plus facile au bateau qui mène la course de contrôler son adversaire.

La ligne de départ est une ligne virtuelle entre une bouée et le bateau de la direction de course.

Les navires se positionnent afin d'être prêts à la franchir au signal dans les meilleures conditions de vent.

Dix minutes avant le départ, le bateau se met en condition de course, embarquant ou débarquant les voiles nécessaires.

Cinq minutes avant le départ, chaque navire se positionne par rapport à l'autre afin de prendre l'avantage.

L'idéal pour les compétiteurs est de couper la ligne au coup de canon.

Un bateau auteur d'un faux départ doit franchir de nouveau la ligne.

Tout au long de la course, des arbitres embarqués sur des navires en surveillent le bon déroulement.

En cas d'infraction, un bateau est forcé de réaliser une rotation de 270°.

Il est libre de l'effectuer à n'importe quel moment de la régate, sauf si sa faute est grave ou qu'il s'agit d'un deuxième avertissement.

Chaque bateau doit respecter des règles de navigation afin de ne pas entrer en collision avec son concurrent.

En cas de contestation, les équipages peuvent recourir aux arbitres en indiquant leurs réclamations à l'aide de drapeaux de différentes couleurs.

LE SYSTÈME DE COMPtliTION Afin de préparer les équipages et les bateaux, un certain nombre de régates sont organisées avant l'édition de la Coupe Louis-Vuitton.

Celle-ci est organisée en différentes phases.

Les deux premiers tours, baptisés "Rounds Robin», voient tous les participants s'affronter à deux reprises.

Le vainqueur de chaque régate marque un point.

Un classement est établi au terme des deux Rounds Robin.

Les challengers les moins bien classés sont éliminés.

Huit équipages participent aux quarts de finale organisés sous forme de duels.

Un équipage doit remporter quatre régates face à son adversaire afin de se qualifier pour les demi-finales.

Le système d'élimination est identique en demi-finale.

En finale, le premier bateau totalisant cinq points est déclaré vainqueur de la Coupe Louis-Vuitton et Le marin néo-zélandais, deux fois vainqueur de la Coupe de l'America, est devenu une légende dans son pays.

Après avoir remporté les plus grandes courses (Fastnet, Sydney­ Hobart, Whitbread, Trophée Jules- devient le challenger officiel de la Coupe de l'America.

La Coupe de l'America voit s'affronter le challenger et le defend er au cours de régates répondant aux mêmes règles que celles des éliminatoires.

Le premier équipage à cinq victoires est désigné vainqueur.

Les nationalités sont données par les chiffres suivants : 1.

Etats-Unis ; 2.

Angleterre ; 3.

Canada ; 4.

Ecosse ; 5.

Australie ; 6.

Nouvelle-Zélande ; 7.

Italie ; 8.

Suisse.

Le nom du skipper figure entre parenthèses.

COUPE DE L'AMERICA 1851 à Cowes :America (Brown) bat quatorze voiliers anglais.

1870 à New York :Magic O> (Comstock) bat Cambriaa> (Tannock) Hl 1871 à New York : Columbia et Sappho (Comstock-Greenwood) battent Livonia (Woods) 4-1 1876 à New York :Madeleine (Williams) bat Countess of Dufferin �> (Ellsworth) 2-0 1881 à New York : Mischief (Ciock) bat Ata/anta '' (Cuthbert) 2-0 1885 à New York : Puritan (IJ (Crocker) bat Genesta. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles