Devoir de Philosophie

  52.

Publié le 15/12/2013

Extrait du document

  52. L'homme qui se leva, contourna le bureau et s'avança pour les accueillir était de grande taille et d'âge déjà ûr. Il avait le teint café-au-lait et ses cheveux, crépus, étaient gris acier. Il tendit la main et c'est d'une voix rave et douce qu'il se présenta : « Je suis S.Q. Je suis enchanté de vous rencontrer, mes chers professeurs. -- Je n'ai aucun titre universitaire, rectifia Trevize. J'accompagne simplement le professeur Pelorat. Appelezoi Trevize tout court. Je suis ravi de faire votre connaissance, professeur Abt. » Quintesetz leva la main, visiblement gêné : « Non, non. Abt n'est qu'un vague titre idiot et sans aucune ignification à l'extérieur de Seychelle. Ignorez-le, je vous en prie, et appelez-moi S.Q. Nous avons coutume 'employer simplement nos initiales dans les rapports de la vie courante. Je suis si content de faire votre onnaissance à tous deux quand je ne m'attendais qu'à une seule personne. » Il parut hésiter un instant puis tendit la main droite après l'avoir ouvertement essuyée sur ses pantalons. Trevize la prit, tout en se demandant quelle était la façon de saluer en usage sur Seychelle. Quintesetz enchaîna : « Mais asseyez-vous, je vous en prie. J'ai peur que ces chaises ne soient inanimées mais our ma part, je me refuse à me faire peloter par mes sièges. Je sais bien que c'est la grande vogue pour les haises de vous peloter aujourd'hui mais tant qu'à me faire peloter, j'ai d'autres préférences, hein ! -- Qui ne serait pas d'accord ! » admit Trevize, jovial. « Dites-moi, S.Q., c'est plutôt un nom de la Périphérie, e semble-t-il ? Mais excusez-moi si ma remarque vous semble impertinente. -- Pas du tout. Effectivement, une des branches de ma famille est originaire d'Askone. Il y a cinq générations, es trisaïeux ont quitté Askone lorsque la domination de la Fondation se fit trop pressante. -- Et nous qui sommes de la Fondation, dit Pelorat. Nous sommes confus... » Quintesetz leva la main avec cordialité : « Je n'ai pas la rancune si tenace qu'elle s'étende sur cinq énérations. Non pas que la chose ne se soit pas vue, hélas... Mais, voulez-vous boire ou manger quelque hose ?... Un fond musical, peut-être ?... -- Si ça ne vous dérange pas, dit Pelorat, j'aimerais autant qu'on en vienne tout de suite au vif du sujet, si bien ûr les usages seychellois l'autorisent. -- Les usages seychellois ne sont en rien un obstacle, je vous l'assure... vous n'avez pas idée de ma surprise, octeur Pelorat : il n'y a pas deux semaines que je suis tombé dans la Revue d'archéologie sur votre article traitant de l'origine des mythes... j'ai été très impressionné par cette synthèse absolument remarquable - et pour moi bien trop brève. » Pelorat rougit de plaisir. « Comme je suis content que vous l'ayez lu. J'ai dû le condenser, bien entendu, uisque la Revue n'aurait jamais passé l'intégrale d'une étude. Je compte bien rédiger une monographie sur le sujet... -- J'espère bien que vous le ferez. En tout cas, sitôt que j'eus lu votre article, j'ai eu le désir de vous voir. L'idée 'a même effleuré de me rendre à Terminus dans ce but mais c'eût été matériellement difficile... -- Pourquoi cela ? » demanda Trevize. Quintesetz parut embarrassé : « Je suis désolé, mais il faut bien dire que Seychelle n'est pas pressée de ejoindre la Fédération et découragerait plutôt toute tentative de rapport avec la Fondation. Nous avons une ongue tradition de neutralisme, voyez-vous. Même le Mulet ne nous a jamais ennuyés - sinon pour nous xtorquer un engagement solennel de neutralisme. Pour cette raison, toute demande de passeport pour se endre dans le territoire de la Fondation en général - et sur Terminus en particulier - est vue d'un mauvais oeil ême s'il est probable qu'un chercheur tel que moi, dans le cadre de son travail universitaire, finisse par obtenir n visa... Mais rien de tout cela n'a été nécessaire : c'est vous qui êtes venu me voir ! Je peux à peine le croire. Je e pose la question : pourquoi ? Avez-vous entendu parler de moi comme j'ai pu entendre parler de vous ? -- Je connais vos travaux, S.Q., et j'ai dans mes archives des résumés de vos articles. Voilà pourquoi je suis enu vous voir. Je travaille à la fois sur le problème de la Terre, cette planète qui passe pour être le berceau de 'humanité, et sur la période des débuts de l'exploration et de la colonisation de la Galaxie. Et en particulier, si je uis venu à Seychelle, c'est aux fins d'enquêter sur sa fondation... -- Au vu de votre article, dit Quintesetz, je présume que ce sont les mythes et les légendes qui vous intéressent u premier chef. -- Plus encore l'histoire, les faits réels s'ils sont accessibles. A défaut, je me rabats sur les mythes et égendes. » Quintesetz se leva, se mit à arpenter son bureau d'un pas rapide, s'arrêta pour dévisager Pelorat, puis reprit sa arche. Trevize dit avec impatience : « Eh bien, monsieur... -- Bizarre, fit Quintesetz. Vraiment bizarre ! Et c'est justement hier... -- Eh bien, quoi, hier ? demanda Pelorat. -- Je vous l'ai dit, docteur Pelorat... au fait, puis-je vous appeler J.P. ? Je trouve que cet usage du nom entier manque de naturel. -- Faites, je vous en prie. -- Je vous ai dit, J.P., que j'avais admiré votre papier et que j'avais envie de vous voir. Ma raison était que vous déteniez manifestement une collection considérable de légendes sur les origines des planètes - sans pourtant avoir les nôtres. En d'autres termes, je voulais vous voir, précisément pour vous dire ce pour quoi vous êtes venu ici me consulter ! -- Mais quel rapport avec hier, S.Q. ? demanda Trevize. -- Nous avons des légendes. Une légende. Fondamentale pour notre société, puisqu'elle est devenue notre mystère central... -- Un mystère ? s'étonna Trevize. -- Je ne parle pas d'une énigme ni de quoi que ce soit de ce genre. Ça, ce serait sans doute la signification usuelle du terme en galactique classique. Ici, le mot a un sens particulier ; il signifie " quelque chose de secret " ; quelque chose dont seuls certains adeptes connaissent la signification complète ; une chose dont on ne doit pas parler aux étrangers. Et c'était justement hier le jour... -- Le jour de quoi, S.Q. ? » fit Trevize en forçant légèrement son air d'impatience. « C'était justement hier que tombait le Jour de la Fuite. -- Ah ! dit Trevize : un jour de calme et de méditation, où chacun est censé se retirer chez soi. -- Quelque chose comme ça, en théorie, sinon que dans les grandes villes, les régions les plus évoluées, on observe assez peu la tradition... Mais je vois que vous êtes au courant. » Pelorat, que le ton de Trevize avait mis mal à l'aise, s'empressa d'intervenir : « Nous en avons entendu parler, étant justement arrivés hier... -- Comme de juste, fit Trevize, sarcastique. Écoutez, S.Q., je vous l'ai dit, je ne suis pas un universitaire mais j'ai une question à vous poser : vous nous parlez là d'un mystère central, censé, dites-vous, ne pas être révélé aux étrangers. Dans ce cas, pourquoi nous en parler ? Nous sommes des étrangers. -- Effectivement. Mais personnellement, je n'observe pas cette pratique et j'avoue que l'ardeur de ma superstition est assez limitée dans ce domaine. L'article de J.P., toutefois, m'a conforté dans une impression que j'avais depuis fort longtemps. Un mythe ou une légende ne surgit pas, comme ça, du néant. C'est pour tout la même chose : d'une manière ou de l'autre, il faut qu'il y ait un fond de vérité derrière - si déformée soit-elle, et j'aimerais bien connaître la vérité sous-jacente à notre légende du Jour de la Fuite. -- Est-il prudent d'en parler ? » demanda Trevize. Quintesetz haussa les épaules. « Pas totalement, je suppose. Les éléments les plus traditionalistes de notre population seraient horrifiés. Néanmoins, ils ne contrôlent pas le gouvernement - cela fait un siècle qu'ils n'ont plus le pouvoir. Les laïcs sont puissants et le seraient encore plus si les traditionalistes n'avaient pas tiré avantage de nos penchants - excusez-moi - antifondationistes. Et puis, comme de toute façon je discute du sujet dans le cadre de mes recherches universitaires, la Ligue des académiciens me soutiendra toujours avec vigueur, si besoin est. -- En ce cas, dit Pelorat, voulez-vous nous parler de votre mystère central, S.Q. ? -- Oui, mais permettez-moi de m'assurer d'abord que nous ne serons pas dérangés - ou en l'occurrence, surpris. Même s'il faut regarder le taureau dans les yeux, ce n'est pas la peine de lui taper sur le mufle, comme on dit. » Du doigt, il dessina un motif sur le panneau d'un appareil posé sur son bureau et dit : « Nous sommes tranquilles, désormais. -- Vous êtes sûr que votre bureau n'est pas piégé ? -- Comment ça, piégé ? -- Espionné ! Placé sous écoute ! Exposé à un dispositif permettant à distance de vous observer ou de vous entendre ou les deux... » Quintesetz eut l'air choqué : « Pas ici sur Seychelle ! » Trevize haussa les épaules. « Si vous le dites... -- Je vous en prie, poursuivez, S.Q. », dit Pelorat. Quintesetz fit une moue, se carra dans son fauteuil (qui céda légèrement sous son poids) et joignit le bout des doigts. Il avait l'air de se demander par quel bout commencer. « Savez-vous ce qu'est un robot ? -- Un robot, fit Pelorat. Non. » Quintesetz se tourna vers Trevize, qui hocha lentement la tête. « Vous savez ce qu'est la cybernétique, tout de même ? -- Bien sûr, fit Trevize avec impatience. -- Eh bien, un outil cybernétique mobile... -- ... est un outil cybernétique mobile », acheva Trevize, toujours aussi peu patient. « Il en existe une variété infinie et je ne connais pas de terme générique autre que outil cybernétique mobile. -- ... qui ressemble exactement à un être humain est un robot. » S.Q. avait terminé d'énoncer sa définition ans se démonter. « Le trait distinctif d'un robot est qu'il est anthropomorphe. -- Pourquoi anthropomorphe ? » demanda Pelorat, franchement surpris. « Je ne sais pas au juste. C'est une forme remarquablement inefficace pour un outil, je vous l'accorde. Mais je e fais que répéter la légende. Robot est un mot ancien, rattaché à aucun langage connu, bien que nos linguistes ffirment qu'il porte la connotation de travail. » Trevize était sceptique : « Je ne vois aucun mot apparenté même vaguement à robot et qui ait le moindre apport avec la notion de travail. -- En galactique, sûrement pas, mais c'est ce qu'ils disent. » Pelorat intervint : « C'est peut-être une tymologie à rebours : ces objets étant destinés à travailler, le terme a fini par signifier travail. « De toute manière, pourquoi parlez-vous de cela ? -- Parce que la tradition est fermement ancrée, ici sur Seychelle, que lorsque la Terre était encore une planète nique au beau milieu d'une Galaxie alors inhabitée, on y inventa et construisit des robots. Il y eut alors deux ortes d'êtres humains : naturels et artificiels, de chair ou de métal, biologiques et mécaniques, complexes et simples... » Quintesetz se tut puis remarqua, avec un sourire dépité : « Je suis désolé. Il est impossible de parler des robots sans citer le Livre de la Fuite. Les gens de la Terre ont construit des robots - et il est inutile d'en dire plus. C'est assez clair. -- Et pourquoi les construisirent-ils, ces robots ? » demanda Trevize. Quintesetz haussa les épaules. « Qui peut le dire ? Ça remonte à si longtemps... Peut-être les Terriens étaientils peu nombreux et avaient-ils besoin d'aide - en particulier pour cette vaste tâche qu'étaient l'exploration et le euplement de la Galaxie. -- C'est une suggestion raisonnable, dit Trevize. Une fois la Galaxie colonisée, les robots n'auraient plus été écessaires. Sans doute n'existe-t-il plus d'outils cybernétiques mobiles humanoïdes de nos jours. -- En tout cas, dit Quintesetz, l'histoire est celle-ci - en schématisant considérablement et en laissant de côté on nombre d'ornements poétiques que pour ma part je me refuse à admettre, même si la majorité les accepte u fait comme si. Dans les parages de la Terre, donc, se sont développées des colonies sur les planètes en orbite utour des étoiles proches et ces colonies possédaient beaucoup plus de robots que la Terre elle-même ; ceux-ci taient en effet plus utiles sur des mondes vierges et neufs. La Terre, en fait, fit machine arrière, ne voulut plus e robots, et finit par se rebeller contre eux. -- Qu'est-il arrivé ? demanda Pelorat. -- Les Mondes extérieurs furent les plus forts. Aidés par leurs robots, les enfants défirent et soumirent la erre - la Mère. Pardonnez-moi mais je ne peux m'empêcher de citer le texte. Mais restaient ceux qui avaient pu uir la Terre - ils étaient dotés de meilleurs vaisseaux et mieux équipés pour les voyages hyperspatiaux. Ils 'enfuirent donc vers des étoiles et des mondes lointains, bien plus loin que les planètes proches, déjà colonisées. e nouvelles colonies furent établies - sans robots, celles-ci - où les hommes purent vivre librement. Tels furent es Temps de la Fuite, comme on les a appelés, et le jour où le premier Terrien atteignit le secteur de eychelle - très exactement cette planète, en fait - est devenu le Jour de la Fuite, que l'on célèbre chaque année depuis des milliers et des milliers d'années. -- Mon cher collègue, ce que vous êtes en train de nous dire, c'est donc que Seychelle a été directement fondée par les Terriens. » Quintesetz réfléchit et hésita quelques instants avant de répondre : « Telle est du moins la croyance officielle. -- Manifestement, intervint Trevize, vous ne l'acceptez pas. -- Il me semble... » commença Quintesetz puis, n'y tenant plus : « Oh ! Grandes Étoiles et Petites Planètes ! on, je n'y crois pas ! C'est franchement trop invraisemblable ; mais c'est le dogme officiel et le gouvernement a eau être devenu laïc, on exige au moins un agrément de principe. Mais revenons à notre question... Dans votre article, J.P., rien n'indique que vous soyez au courant de cette histoire - avec les robots, et les deux vagues de colonisation, une première, limitée, avec les robots, puis une autre, plus vaste, sans eux. -- Je ne la connaissais certainement pas, dit Pelorat. Je l'entends pour la première fois aujourd'hui et, mon cher S.Q., je vous suis infiniment reconnaissant de l'avoir portée à ma connaissance. Je suis étonné que pas la moindre allusion à tout ceci n'apparaisse dans les textes que... -- Ça prouve à quel point notre système social est efficace. C'est le secret de Seychelle - notre grand mystère. -- Peut-être, dit sèchement Trevize. Pourtant, la seconde vague de colonisation - celle sans les robots - a bien dû s'étendre dans toutes les directions. Alors, pourquoi n'est-ce que sur Seychelle que l'on trouve ce grand mystère ? -- Il se peut qu'il existe ailleurs et reste tout aussi secret. Nos traditionalistes eux-mêmes croient que seule Seychelle a été colonisée par la Terre et que tout le reste de la Galaxie fut colonisé par la suite à partir de Seychelle. Ce qui est, bien entendu, probablement une absurdité. -- Ces énigmes secondaires pourront toujours être résolues par la suite, dit Pelorat. Maintenant que j'ai un point de départ, je peux désormais rechercher des informations similaires sur les autres planètes. Ce qui compte, c'est que j'aie découvert la question à poser, et, bien entendu, une bonne question est la clé qui permet de

« — Bizarre, fitQuintesetz.

Vraimentbizarre !Etc’est justement hier... — Eh bien,quoi, hier ? demanda Pelorat. — Je vousl’aidit, docteur Pelorat...

aufait, puis-je vousappeler J.P. ?Jetrouve quecetusage dunom entier manque denaturel. — Faites, jevous enprie. — Je vousaidit, J.P., quej’avais admiré votrepapier etque j’avais enviedevous voir.Maraison étaitque vous déteniez manifestement unecollection considérable delégendes surlesorigines desplanètes – sans pourtant avoirlesnôtres.

End’autres termes,jevoulais vousvoir,précisément pourvousdirecepour quoivous êtes venu icime consulter ! — Mais quelrapport avechier, S.Q. ? demanda Trevize. — Nous avonsdeslégendes.

Unelégende.

Fondamentale pournotre société, puisqu’elle estdevenue notre mystère central... — Un mystère ? s’étonnaTrevize. — Je neparle pasd’une énigme nide quoi quecesoit decegenre.

Ça,ceserait sansdoute lasignification usuelle duterme engalactique classique.Ici,lemot aun sens particulier ; ilsignifie “ quelque chosedesecret ” ; quelque chosedontseuls certains adeptesconnaissent lasignification complète ;unechose dontonnedoit pas parler auxétrangers.

Etc’était justement hierlejour... — Le jourdequoi, S.Q. ? » fitTrevize enforçant légèrement sonaird’impatience. « C’était justement hierquetombait leJour delaFuite. — Ah ! ditTrevize : unjour decalme etde méditation, oùchacun estcensé seretirer chezsoi. — Quelque chosecomme ça,enthéorie, sinonquedans lesgrandes villes,lesrégions lesplus évoluées, on observe assezpeulatradition...

Maisjevois quevous êtesaucourant. » Pelorat, queleton deTrevize avaitmismal àl’aise, s’empressa d’intervenir : « Nousenavons entendu parler, étant justement arrivéshier... — Comme dejuste, fitTrevize, sarcastique.

Écoutez,S.Q.,jevous l’aidit, jene suis pasununiversitaire mais j’ai une question àvous poser : vousnous parlez làd’un mystère central,censé,dites-vous, nepas être révélé aux étrangers.

Danscecas, pourquoi nousenparler ? Noussommes desétrangers. — Effectivement.

Maispersonnellement, jen’observe pascette pratique etj’avoue quel’ardeur dema superstition estassez limitée danscedomaine.

L’articledeJ.P., toutefois, m’aconforté dansuneimpression que j’avais depuis fortlongtemps.

Unmythe ouune légende nesurgit pas,comme ça,dunéant.

C’estpourtoutla même chose : d’unemanière oudel’autre, ilfaut qu’il yait un fond devérité derrière – si déforméesoit-elle,et j’aimerais bienconnaître lavérité sous-jacente ànotre légende duJour delaFuite. — Est-il prudent d’enparler ? » demandaTrevize. Quintesetz haussalesépaules.

« Pastotalement, jesuppose.

Leséléments lesplus traditionalistes denotre population seraienthorrifiés.

Néanmoins, ilsne contrôlent paslegouvernement – cela faitunsiècle qu’ilsn’ont plus lepouvoir.

Leslaïcs sontpuissants etleseraient encoreplussiles traditionalistes n’avaientpastiré avantage denos penchants – excusez-moi – antifondationistes.

Etpuis, comme detoute façon jediscute dusujet dans lecadre demes recherches universitaires, laLigue desacadémiciens mesoutiendra toujoursavecvigueur, si besoin est. — En cecas, ditPelorat, voulez-vous nousparler devotre mystère central,S.Q. ? — Oui, maispermettez-moi dem’assurer d’abordquenous neserons pasdérangés – ou enl’occurrence, surpris.

Mêmes’ilfaut regarder letaureau danslesyeux, cen’est paslapeine delui taper surlemufle, comme on dit. » Du doigt, ildessina unmotif surlepanneau d’unappareil posésurson bureau etdit : « Nous sommes tranquilles, désormais. — Vous êtessûrque votre bureau n’estpaspiégé ? — Comment ça,piégé ? — Espionné ! Placésousécoute ! Exposéàun dispositif permettant àdistance devous observer oudevous entendre oules deux... » Quintesetz eutl’air choqué : « Pasicisur Seychelle ! » Trevize haussalesépaules.

« Sivous ledites... — Je vousenprie, poursuivez, S.Q. »,ditPelorat.

Quintesetz fitune moue, secarra danssonfauteuil (qui céda légèrement soussonpoids) etjoignit lebout desdoigts.

Ilavait l’airdesedemander parquel bout commencer.

« Savez-vous cequ’est unrobot ? — Un robot, fitPelorat.

Non. » Quintesetz setourna versTrevize, quihocha lentement latête. « Vous savezcequ’est lacybernétique, toutdemême ? — Bien sûr,fitTrevize avecimpatience. — Eh bien,unoutil cybernétique mobile... — ...

estunoutil cybernétique mobile »,achevaTrevize, toujours aussipeupatient.

« Ilenexiste unevariété infinie etjene connais pasdeterme générique autrequeoutil cybernétique mobile.. »

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