Devoir de Philosophie

  CHAPITRE DIX GRANDS-PAS Frodon, Pippin et Sam revinrent au petit salon.

Publié le 30/10/2013

Extrait du document

  CHAPITRE DIX GRANDS-PAS Frodon, Pippin et Sam revinrent au petit salon. Il n'y avait pas de lumière. Merry n'était pas là, et le feu avait baissé. Ce ne fut qu'après avoir joué du soufflet et jeté des fagots sur les braises ranimées qu'ils s'aperçurent que rands-Pas était venu avec eux. Il était là, calmement assis dans un fauteuil près de la porte ! -- Tiens ! dit Pippin. Qui êtes-vous et que désirez-vous ? -- On m'appelle Grands-Pas, répondit-il ; et, bien qu'il l'ait peut-être oublié, votre ami m'a promis d'avoir avec moi un tranquille entretien. -- Vous avez dit que je pourrais apprendre quelque chose qui me sera utile, il me semble, dit Frodon. Qu'avez-vous à me dire ? -- Plusieurs choses, répondit Grands-Pas. Mais, naturellement, j'ai mes conditions. -- Qu'entendez-vous par-là ? demanda vivement Frodon. -- N'ayez pas peur ! Je veux seulement dire ceci : je vous apprendrai ce que je sais et je vous donnerai de bons conseils - mais il me faudra une récompense. -- Et quelle sera-t-elle, je vous prie ? dit Frodon. Il soupçonnait à présent être tombé sur un coquin, et il eut la pensée désagréable de n'avoir emporté que peu d'argent. La totalité ne satisferait pas un fripon, et il ne pouvait en distraire une seule partie. -- Pas plus que vous ne pourrez vous le permettre, répondit Grands-Pas avec un lent sourire, comme s'il devinait les pensées de Frodon. Simplement ceci : il faudra m'emmener avec vous jusqu'au moment où je voudrai vous quitter. -- Ah, vraiment ! répondit Frodon, surpris, mais non très soulagé. Même si je désirais un compagnon upplémentaire, je n'y consentirais pas avant d'en savoir beaucoup plus long sur vous et sur vos affaires. -- Excellent ! s'écria Grands-Pas, croisant les jambes et se carrant confortablement dans son fauteuil. Vous paraissez revenir à la raison, et c'est tant mieux. Vous avez été beaucoup trop insouciant jusqu'à présent. Très ien ! Je vais vous dire ce que je sais, et je vous laisserai juge de la récompense. Peut-être, après m'avoir ntendu, serez-vous heureux de l'accorder. -- Eh bien, allez-y ! dit Frodon. Que savez-vous ? -- Trop, trop de sombres choses, dit Grands-Pas sinistrement. Mais quant à votre affaire... Il se leva, alla à la porte, qu'il ouvrit vivement, et regarda au-dehors. Puis il la referma doucement et se rassit. -- J'ai l'ouïe fine, reprit-il, baissant la voix et, bien que je ne puisse disparaître, j'ai chassé maintes créatures sauvages et méfiantes, et je puis généralement éviter d'être vu, si je le désire. Or donc, j'étais derrière la haie ce oir sur la route à l'ouest de Bree, quand quatre Hobbits sont sortis de la région des Hauts. Je n'ai pas besoin de appeler tout ce qu'ils dirent au vieux Bombadil ou entre eux, mais une chose m'a intéressé. Rappelez-vous, je ous en prie, dit l'un d'eux, que le nom de Sacquet ne doit pas être prononcé. S'il faut donner un nom, je suis . Soucolline. Cela m'a intéressé au point que je les ai suivis jusqu'ici. Je me suis glissé par-dessus la porte juste derrière eux. Peut-être M. Sacquet a-t-il une raison honnête d'abandonner son nom, mais dans ce cas, je lui conseillerais, à lui et à ses amis, de faire plus attention. -- Je ne vois pas quel intérêt mon nom peut avoir pour quiconque à Bree, dit Frodon, irrité, et il me reste encore à apprendre en quoi il vous intéresse, vous. M. Grands-Pas a peut-être une raison honnête d'espionner et d'écouter indiscrètement, mais dans ce cas, je lui conseillerais de l'expliquer. -- Bien répondu ! dit Grands-Pas, riant. Mais l'explication est simple : je cherchais un Hobbit du nom de Frodon Sacquet. Je voulais le trouver rapidement. J'avais appris qu'il emportait de la Comté, eh bien ! un secret qui me concernait, moi et mes amis. « Pour ça, ne vous méprenez pas ! s'écria-t-il comme Frodon se levait de son siège et que Sam se dressait d'un air menaçant. Je prendrai plus grand soin du secret que vous. Et l'attention est nécessaire. (Il se pencha en avant et les regarda) Surveillez toutes les ombres ! dit-il d'une voix basse. Des cavaliers noirs ont traversé Bree. Lundi, l'un d'eux a descendu le Chemin Vert, à ce qu'on dit, et un autre est apparu après cela, montant du sud par le Chemin Vert. «   Il y eut un silence. Enfin, Frodon s'adressa à Pippin, et à Sam : -- J'aurais dû le deviner à la façon dont le gardien nous a accueillis, dit-il. Et l'aubergiste semble avoir entendu parler de quelque chose. Pourquoi nous a-t-il pressés de rejoindre la compagnie ? Et pourquoi, diantre, nous sommes-nous conduits aussi sottement ? Nous aurions dû rester tranquillement ici. -- Ça aurait mieux valu, dit Grands-Pas. Je vous aurais empêchés d'aller dans la salle commune, si je l'avais u, mais l'aubergiste n'a pas voulu me laisser entrer pour vous voir, ni se charger d'une commission. -- Croyez-vous qu'il... ? commença de demander Frodon. -- Non, je ne pense aucun mal du vieux Poiredebeurré. Mais il n'aime pas trop les mystérieux vagabonds de mon espèce. Frodon lui lança un regard perplexe. -- Eh bien, j'ai assez l'air d'un gredin, non ? dit Grands-Pas avec une moue de dédain et une curieuse lueur ans les yeux. Mais j'espère que nous arriverons à nous mieux connaître. Quand ce sera fait, j'espère que vous m'expliquerez ce qui s'est passé à la fin de votre chanson. Car cette petite facétie... -- C'était un pur accident ! s'écria Frodon, l'interrompant. -- Je me le demande, dit Grands-Pas. Enfin, accident, si vous le voulez. Cet accident a rendu votre situation angereuse. -- Guère plus qu'elle ne l'était déjà, dit Frodon. Je savais que ces Cavaliers étaient à ma poursuite, mais à résent, en tout cas, il semble qu'ils m'aient manqué et qu'ils soient partis. -- Ne comptez pas là-dessus ! dit vivement Grands-Pas. Ils reviendront. Et il en arrive d'autres. Il y en a 'autres. Je connais leur nombre. Je connais ces Cavaliers. Il s'arrêta, et ses yeux étaient froids et durs. Puis il reprit : -- Et il y a à Bree des gens à qui il ne faut pas faire confiance. Bill Fougeron, par exemple. Il a mauvaise éputation dans le Pays de Bree, et de curieuses gens lui rendent visite. Vous avez dû le remarquer dans la ompagnie : un noiraud ricaneur. Il était très proche d'un de ces étrangers du sud, et ils se sont glissés dehors nsemble juste après votre « accident «. Ces gens du sud n'ont pas tous des intentions pures ; quant à Fougeron, l vendrait n'importe quoi à n'importe qui, ou il ferait du mal par simple plaisir. -- Qu'est-ce que Fougeron vendra et qu'est-ce que mon accident a à voir avec lui ? demanda Frodon, oujours décidé à ne pas comprendre les allusions de Grands-Pas. -- Des nouvelles de vous, naturellement, répondit Grands-Pas. Un récit de votre exploit serait d'un grand ntérêt pour certains. Après cela, il serait à peine nécessaire de leur révéler votre nom véritable. Il ne me semble ue trop probable qu'ils en entendront parler dès avant la fin de la nuit. Cela vous suffit-il ? Vous pouvez faire ce ue vous voulez en ce qui concerne ma récompense : me prendre pour guide ou non. Mais je puis vous dire que e connais tout le pays qui s'étend entre la Comté et les Monts Brumeux, car je l'ai parcouru en tous sens endant bien des années. Je suis plus vieux que je n'en ai l'air. Je pourrais vous être utile. Dès demain, il vous audra quitter la route découverte, car les cavaliers la surveilleront nuit et jour. Vous pourrez vous échapper de ree, et il vous sera loisible de poursuivre votre chemin tant que le soleil sera là, mais vous n'irez pas loin. Ils ous tomberont dessus dans les régions désertes, à quelque sombre endroit où il n'y a aucun secours. Voulezous donc qu'ils vous trouvent ? Ils sont terribles ! Les Hobbits le regardèrent et virent avec surprise que son visage était tiré comme par la douleur et que ses ains étaient crispées sur les bras de son fauteuil. La pièce était très calme et silencieuse, et la lumière semblait voir pâli. Il resta un moment assis, le regard vide, comme plongé dans des souvenirs anciens ou prêtant l'oreille des sons au loin dans la nuit. -- Voilà ! s'écria-t-il au bout d'un moment, se passant la main sur le front. Peut-être en sais-je davantage ue vous sur ces poursuivants. Vous les redoutez, mais vous ne les craignez pas encore suffisamment. Demain, il ous faudra vous échapper, si cela est possible. Grands-Pas peut vous mener par des sentiers rarement arcourus. Le voulez-vous ? Il y eut un lourd silence. Frodon ne répondit pas, l'esprit troublé par le doute et la crainte. Sam fronça les ourcils, les yeux fixés sur son maître, et il finit par éclater : -- Avec votre permission, monsieur Frodon, je dirais non ! Ce Grands-Pas, il prodigue les avertissements et l dit « faites attention « ; et à cela, je dis oui, à commencer par lui. Il vient des terres sauvages, et je n'ai jamais entendu dire du bien de gens comme ça. Il sait quelque chose, c'est clair, et plus qu'il ne me plaît ; mais ce n'est as une raison pour qu'on se laisse mener vers quelque sombre endroit éloigné de tout secours, comme il le dit. Pippin s'agita, l'air mal à l'aise. Grands-Pas, sans répondre à Sam, tourna ses yeux perçants vers Frodon ; elui-ci saisit son coup d'oeil et détourna le regard. -- Non, dit-il. Je ne suis pas d'accord. Je crois, je crois que vous n'êtes pas vraiment tel que vous voulez le araître. Vous m'avez parlé au début comme les gens de Bree, mais votre voix a changé. Toutefois, Sam a raison n ceci : je ne vois pas pourquoi vous nous avertissez de prendre garde, tout en nous demandant de vous mmener de confiance. Pourquoi ce déguisement ? Qui êtes-vous ? Que savez-vous vraiment sur... sur mes ffaires ; et comment le savez-vous ? -- La leçon de prudence a été bien apprise, dit Grands-Pas avec un sourire sardonique. Mais la prudence est ne chose et l'irrésolution en est une autre. Vous n'arriverez jamais seuls à Fondcombe, maintenant, et me faire onfiance est votre seule chance. Il faut vous décider. Je répondrai à certaines questions, si cela peut vous y aider. Mais pourquoi croiriez-vous à mon histoire, si vous ne me faites pas déjà confiance ? La voici, cependant... À ce moment, quelqu'un frappa à la porte. M. Poiredebeurré venait avec des chandelles, et derrière lui Nob ortait des brocs d'eau chaude. Grands-Pas se retira dans un coin sombre. -- Je suis venu vous souhaiter une bonne nuit, dit l'aubergiste, déposant les chandelles sur la table. Nob ! pporte l'eau dans les chambres ! Il entra et referma la porte. -- Voici comment c'est, commença-t-il par dire, d'un air hésitant et troublé. Si j'ai causé quelque tort, je le regrette assurément. Mais une chose en entraîne une autre, vous l'admettrez ; et je suis un homme très occupé. Mais une chose d'abord et puis une autre cette semaine ont mis ma mémoire en mouvement, comme on dit ; et pas trop tard, à ce que j'espère. Vous comprenez, on m'avait demandé de guetter des Hobbits de la Comté, dont n surtout du nom de Sacquet. -- Et qu'est-ce que cela a à voir avec moi ? demanda Frodon. -- Ah ! vous le savez mieux que personne, dit l'aubergiste d'un air entendu. Je ne vous trahirai pas, mais on m'a dit que ce Sacquet voyagerait sous le nom de Soucolline, et on m'a fourni un signalement qui vous convient assez, si vous me permettez de le dire. -- Vraiment ! Eh bien, donnez-le donc ! dit Frodon, l'interrompant étourdiment. -- Un gros petit bonhomme aux joues rouges, dit solennellement M. Poiredebeurré. Pippin gloussa, mais Sam eut l'air indigné. -- Cela ne vous sera pas d'un grand secours ; ça convient à la plupart des Hobbits, Prosper, qu'il m'a dit, poursuivit M. Poiredebeurré, jetant un coup d'oeil à Pippin. Mais celui-ci est plus grand que la moyenne et ieux que la plupart, et il a une fente dans le menton : un type déluré, à l'oeil brillant. Sauf votre respect, c'est lui qui l'a dit, pas moi. -- Lui ? Et qui était-ce, lui ? demanda Frodon avec intérêt. -- Ah ! c'était Gandalf, si vous voyez qui je veux dire. Un magicien, qu'on dit qu'il est, mais un bon ami à oi, que ce soit vrai ou pas. Et maintenant, je ne sais ce qu'il va avoir à me dire, si je le revois : il ferait surir toute ma bière ou me transformerait en bloc de bois que ça ne m'étonnerait pas. Il est un peu vif. Mais ce qui est fait est fait. -- Eh bien, qu'avez-vous fait ? dit Frodon, impatient devant la lenteur avec laquelle se démêlaient les pensées de Poiredebeurré. -- Où en étais-je ? demanda l'aubergiste, s'arrêtant avec un claquement des doigts. Ah, oui ! Le Vieux Gandalf. Il y a trois mois, il est entré tout droit dans ma chambre, sans frapper. Prosper, qu'il me dit, je pars emain matin. Voulez-vous me rendre un service ? Dites seulement, que je réponds. Je suis pressé, qu'il dit, et je n'ai pas le temps moi-même, mais je voudrais faire porter un message dans la Comté. Avez-vous quelqu'un à nvoyer, dont vous soyez sûr qu'il ira ? Je peux trouver quelqu'un, que je dis, demain peut-être ou aprèsdemain. Arrangez-vous pour que ce sort demain, qu'il dit, et puis il m'a donné une lettre. -- L'adresse est assez claire, dit M. Poiredebeurré, tirant une lettre de sa poche et lisant l'adresse avec lenteur et fierté (il se flattait de sa réputation de lettré) : MONSIEUR FRODON SACQUET, Cul-de-Sac, Hobbitebourg dans la COMTÉ. -- Une lettre pour moi de Gandalf ! s'écria Frodon. -- Ah ! dit M. Poiredebeurré. Votre vrai nom est donc Sacquet ? -- Oui, dit Frodon, et vous feriez mieux de me remettre cette lettre tout de suite et de m'expliquer pourquoi vous ne l'avez jamais envoyée. C'est ce que vous êtes venu me dire, je suppose, encore que vous ayez mis bien ongtemps à y arriver. Le pauvre M. Poiredebeurré eut un air gêné : -- Vous avez raison, Maître, dit-il, et je vous en demande pardon. Et j'ai mortellement peur de ce que dira . Gandalf, s'il en résulte quelque mal. Mais je ne l'ai pas retenue exprès. Je l'ai mise de côté en sécurité. Et puis je n'ai pu trouver personne pour aller dans la Comté le lendemain, ni le surlendemain, et aucun de mes propres gens n'était disponible ; et puis une chose après l'autre me l'ont fait sortir de l'esprit. Je suis très occupé. Je ferai tout mon possible pour rétablir les choses, et si je peux faire quoi que ce soit, vous n'avez qu'à le dire. « Indépendamment de la lettre, je n'ai pas moins promis à Gandalf : Prosper, qu'il m'a dit, cet ami à moi, e la Comté, il peut venir par ici avant peu, lui et un autre. Il s'appellera Soucolline ! Notez-le ! Mais vous 'avez pas besoin de poser de questions. Et si je ne suis pas avec lui, il aura peut-être des ennuis et il pourra avoir besoin d'aide. Faites ce que vous pourrez, et je vous en serai reconnaissant, qu'il a dit. Et vous voilà, et les nnuis ne sont pas loin, à ce qu'il semble. -- Que voulez-vous dire ? demanda Frodon. -- Ces hommes noirs, dit l'aubergiste, baissant la voix. Ils sont à la recherche de Sacquet, et si leurs intentions sont bonnes, eh bien, moi je suis un Hobbit. C'était lundi, et tous les chiens gémissaient et les enfants urlaient. Surnaturel, que j'ai dit. Nob, il est venu me dire qu'il y avait deux hommes noirs à la porte, qui emandaient après un Hobbit du nom de Sacquet. Les cheveux de Nob étaient tout dressés sur sa tête. J'ai dit ux types noirs de passer leur chemin et j'ai claqué la porte derrière eux ; mais ils ont posé la même question out le long du chemin jusqu'à Archet, à ce que j'ai entendu dire. Et ce Rôdeur, Grands-Pas, il a posé des uestions, lui aussi. Il a essayé d'entrer ici pour vous voir, avant que vous n'ayez pris une bouchée ou un souper,

« nous sommes-nous conduitsaussisottement ? Nousaurions dûrester tranquillement ici. — Ça aurait mieux valu,ditGrands-Pas.

Jevous aurais empêchés d’allerdanslasalle commune, sije l’avais pu, mais l’aubergiste n’apas voulu melaisser entrerpourvousvoir,nise charger d’unecommission. — Croyez-vous qu’il… ?commença dedemander Frodon. — Non, jene pense aucun malduvieux Poiredebeurré.

Maisiln’aime pastrop lesmystérieux vagabondsde mon espèce. Frodon luilança unregard perplexe. — Eh bien,j’aiassez l’aird’un gredin, non ?ditGrands-Pas avecunemoue dedédain etune curieuse lueur dans lesyeux.

Maisj’espère quenous arriverons ànous mieux connaître.

Quandcesera fait,j’espère quevous m’expliquerez cequi s’est passé àla fin devotre chanson.

Carcette petite facétie… — C’était unpur accident ! s’écriaFrodon, l’interrompant. — Je meledemande, ditGrands-Pas.

Enfin,accident, sivous levoulez.

Cetaccident arendu votresituation dangereuse.

— Guère plusqu’elle nel’était déjà,ditFrodon.

Jesavais quecesCavaliers étaientàma poursuite, maisà présent, entout cas,ilsemble qu’ilsm’aient manqué etqu’ils soient partis. — Ne comptez paslà-dessus ! ditvivement Grands-Pas.

Ilsreviendront.

Etilen arrive d’autres.

Ilyen a d’autres.

Jeconnais leurnombre.

Jeconnais cesCavaliers. Il s’arrêta, etses yeux étaient froidsetdurs. Puis ilreprit : — Et ilya à Bree desgens àqui ilne faut pasfaire confiance.

BillFougeron, parexemple.

Ilamauvaise réputation danslePays deBree, etde curieuses gensluirendent visite.Vousavezdûleremarquer dansla compagnie : unnoiraud ricaneur.

Ilétait trèsproche d’undeces étrangers dusud, etils sesont glissés dehors ensemble justeaprès votre« accident ».

Cesgens dusud n’ont pastous desintentions pures ;quantàFougeron, il vendrait n’importe quoiàn’importe qui,ouilferait dumal parsimple plaisir. — Qu’est-ce queFougeron vendraetqu’est-ce quemon accident aàvoir avec lui ?demanda Frodon, toujours décidéàne pas comprendre lesallusions deGrands-Pas. — Des nouvelles devous, naturellement, réponditGrands-Pas.

Unrécit devotre exploit seraitd’ungrand intérêt pourcertains.

Aprèscela,ilserait àpeine nécessaire deleur révéler votrenomvéritable.

Ilne me semble que trop probable qu’ilsenentendront parlerdèsavant lafin delanuit.

Celavous suffit-il ? Vouspouvez fairece que vous voulez encequi concerne marécompense : meprendre pourguide ounon.

Mais jepuis vous direque je connais toutlepays quis’étend entrelaComté etles Monts Brumeux, carjel’ai parcouru entous sens pendant biendesannées.

Jesuis plus vieux quejen’en ail’air.

Jepourrais vousêtreutile.

Dèsdemain, ilvous faudra quitter laroute découverte, carlescavaliers lasurveilleront nuitetjour.

Vous pourrez vouséchapper de Bree, etilvous seraloisible depoursuivre votrechemin tantquelesoleil seralà,mais vousn’irez pasloin.

Ils vous tomberont dessusdanslesrégions désertes, àquelque sombreendroitoùiln’y aaucun secours.

Voulez- vous donc qu’ils voustrouvent ? Ilssont terribles ! Les Hobbits leregardèrent etvirent avecsurprise quesonvisage étaittirécomme parladouleur etque ses mains étaient crispées surlesbras deson fauteuil.

Lapièce étaittrèscalme etsilencieuse, etlalumière semblait avoir pâli.Ilresta unmoment assis,leregard vide,comme plongédansdessouvenirs anciensouprêtant l’oreille à des sons auloin dans lanuit. — Voilà ! s’écria-t-il aubout d’unmoment, sepassant lamain surlefront.

Peut-être ensais-je davantage que vous surcespoursuivants.

Vouslesredoutez, maisvousneles craignez pasencore suffisamment.

Demain,il vous faudra vouséchapper, sicela estpossible.

Grands-Pas peutvous mener pardes sentiers rarement parcourus.

Levoulez-vous ? Il yeut unlourd silence.

Frodonnerépondit pas,l’esprit troublé parledoute etlacrainte.

Samfronça les sourcils, lesyeux fixéssurson maître, etilfinit paréclater : — Avec votrepermission, monsieurFrodon,jedirais non !CeGrands-Pas, ilprodigue lesavertissements et il dit « faites attention » ; etàcela, jedis oui , à commencer parlui.Ilvient desterres sauvages, etjen’ai jamais entendu diredubien degens comme ça.Ilsait quelque chose,c’estclair, etplus qu’il neme plaît ; maiscen’est pas une raison pourqu’on selaisse mener versquelque sombreendroitéloignédetout secours, commeille dit. Pippin s’agita, l’airmalàl’aise.

Grands-Pas, sansrépondre àSam, tourna sesyeux perçants versFrodon ; celui-ci saisitsoncoup d’œil etdétourna leregard. — Non, dit-il.Jene suis pasd’accord.

Jecrois, jecrois quevous n’êtes pasvraiment telque vous voulez le paraître.

Vousm’avez parléaudébut comme lesgens deBree, maisvotre voixachangé.

Toutefois, Samaraison en ceci : jene vois paspourquoi vousnous avertissez deprendre garde,toutennous demandant devous emmener deconfiance.

Pourquoicedéguisement ? Quiêtes-vous ? Quesavez-vous vraimentsur…surmes affaires ; etcomment lesavez-vous ? — La leçon deprudence aété bien apprise, ditGrands-Pas avecunsourire sardonique.

Maislaprudence est une chose etl’irrésolution enest une autre.

Vousn’arriverez jamaisseulsàFondcombe, maintenant,etme faire confiance estvotre seulechance.

Ilfaut vous décider.

Jerépondrai àcertaines questions, sicela peut vous y aider.

Maispourquoi croiriez-vous àmon histoire, sivous neme faites pasdéjà confiance ? Lavoici, cependant…. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles