Devoir de Philosophie

CHAPITRE PREMIER Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-tsé-kiang

Publié le 05/11/2013

Extrait du document

CHAPITRE PREMIER Une nuit sur deux, Quentin Albert descendait le Yang-tsé-kiang dans son lit bateau : trois mille kilomètres usqu'à l'estuaire, vingt-six jours de rivière quand on ne rencontrait pas les pirates, double ration d'alcool de riz i l'équipage indigène négligeait de se mutiner. Autant dire qu'il n'y avait pas de temps à perdre. Déjà la décrue u fleuve s'annonçait aux niveaux d'eau établis par les Européens sur les parois rocheuses ; d'une heure à l'autre, 'embarcation risquait de se trouver fichée dans le limon comme l'arche de Noé sur le mont Ararat. Quentin se omplaisait à cette péripétie qui lui permettait de donner sa mesure : sans tergiverser, il s'enfonçait à l'intérieur es terres pour négocier l'achat d'un train de buffles et soudoyer des haleurs, qu'il payait en dollars mexicains 'un change plus avantageux que celui de la sapèque. Les tractations n'allaient jamais sans subtilités car les Jaunes exigeaient d'être rémunérés au préalable. C'était l'instant raffiné où Quentin, seul Français parmi des illiers de Chinois cupides et fourbes, leur opposait sa propre impassibilité, qu'on n'eût pas attendue d'un usilier marin de cet âge. Un sourire aux lèvres, il déchirait en deux les billets de banque du Gouvernement, ce ui les rendait inutilisables, et n'en concédait qu'une moitié au chef de chantier, se réservant de lui remettre la econde lorsque le travail serait accompli. L'Asiatique s'inclinait en connaisseur devant ce trait d'ingéniosité qui oupait l'herbe sous les crocs-en-jambe. Et la navigation reprenait son cours sur l'oreiller, doucement d'abord fin d'éviter les cadavres à la dérive de certains buffles qu'on avait dû faire entrer dans l'eau jusqu'aux cornes. me Quentin ne s'était même pas réveillée. Parfois, on croisait une jonque des factoreries chargée de peaux de yaks qu'on amenait du Tibet pour en xtraire le musc, parfois aussi des sampans débordants d'excréments humains, cotés au poids de l'or à la Bourse ux engrais de Tchoung-king, plus rarement la canonnière britannique déléguée par les cinq nations oncessionnaires pour garantir ce trafic compromis par des riverains versatiles. Il arrivait qu'on rasât un village u plusieurs. La lueur des incendies où s'abîmaient les paillotes se confondait alors avec le reflet des zèbres lamboyants que les phares des voitures, filant vers Paris, faisaient cavaler par intermittence sur les murs de la hambre. Quentin ouvrait les yeux, écoutait le battement ordonné de l'horloge au coeur de l'hôtel, reconnaissait vec indifférence que la soixantaine avait sonné. Autour de lui, c'était l'automne. Son « blanc » de quartieraître, tenue tropicale, était trempé de sueur comme aux plus beaux jours de la saison des pluies. Il se levait esamment, changeait de chemise de nuit dans l'obscurité et piochait à tâtons dans un pochon de bonbons glissé ous son traversin, en essayant de dépister ceux à l'anis qu'il n'aimait pas, peut-être parce qu'ils ressuscitaient ncore la saveur du pastis. M. Quentin avait commencé à sucer des bonbons peu après qu'il eut décidé de cesser de boire. Un lundi de entecôte, un client de passage lui enseigna ce dérivatif. Il le remercia en lui offrant un verre. Car ce client-là ontinuait de picoler, comme presque tous ceux du Stella, et c'est ce qui élevait le prix de la conversion de uentin, surtout dans les débuts où il lui fallait se cramponner à son bureau de la réception quand l'apéritif amenait les hommes au café de l'hôtel. -- Albert, je te prie, j'ai besoin de toi aux cuisines. Le visage providentiel de Suzanne Quentin apparaissait sur le seuil de l'office. Le sacrifice consenti par son ari l'embellissait. Cette âme fondante avait dû prendre de son côté quelque résolution. Elle était passée de la ésignation à l'espérance sans conditions. Dans son idée, le ménage était en voie de refaire sa vie. Le monde gnorait à quel point elle se sentait disponible, sauf pour l'irréparable enfant qu'à deux reprises elle n'avait su chever. -- Laisse, mon petit, ça va. J'ai à travailler. Albert Quentin penchait vers son épouse sa lourde face veinée de bleu : ils se comprenaient, savaient que 'alerte était chaude. Ils évitaient d'en parler, comme de toute chose, et l'on continuait d'ouvrir une bouteille de in sur la table, dans la minuscule salle à manger qu'ils s'étaient ménagée à côté de la lingerie. Á la fin de la emaine, les bonnes la vidaient en compagnie de leurs amoureux, solides gaillards pour qui ces problèmes ne se osaient pas. Suzanne avait eu la sagesse de ne jamais rien démontrer, ni exiger. Quentin n'aurait pas admis de se faire 'esclave d'une cure de désintoxication ou d'un caprice de femme. À l'époque, ses colères étaient redoutées dans a région et il flanquait volontiers les gens à la porte. Le reste du temps, il présentait une ivresse impénétrable, 'oeil tourné en veilleuse sur une épaisse rumination intérieure. Ses compagnons prétendaient qu'il était saoul ebout. Quentin, en effet, était un homme debout ; c'est pourquoi, un soir, sans raison apparente, il avait éclaré : « Je m'arrête. » Plus que l'esprit de gageure, le respect envers soi-même, sa parole, avaient contribué à l'affermir dans les premiers jours. Ce n'est que par la suite, très tard, qu'il avait pris des remèdes en cachette.   Les nuits qu'il ne descendait pas le Yang-tsé-kiang, Quentin se revoyait couché à plat ventre dans un herbage de la côte normande, la tête appuyée contre l'argenterie, marquée H.S., de l'hôtel Stella. De souples fusées vénéneuses se balançaient au-dessus des troupes allemandes qui abandonnaient les bains de mer. Le feu roulait dans le ciel, l'ombre s'émouvait sur la terre. Au flanc des étables, des chars d'assaut froissaient leurs litières ; des rojecteurs s'allumaient en jets de poignards, à hauteur d'homme ; quatre soldats décoiffés apparaissaient loués au mur calciné contre lequel ils se déboutonnaient ingénument, le nez sur le torchis, au coude à coude, omme des otages. Au loin, vers le rivage, les perles de la Manche se retournaient l'une après l'autre dans leurs crins fumants. Quentin, blotti sous un pommier, souffrait de se taire. Ces images illustraient un tournant de sa vie, l'option à laquelle la guerre en son crépuscule l'avait contraint, sans crier gare. Elle avait mis longtemps à le rejoindre, cette guerre fardée de jeunesse qu'il appelait sous la ouette, dès que Suzanne avait tourné le dos. Et voilà qu'elle était venue, toute pourrie, rôder autour de lui, le provoquer, le désigner à l'impuissance. Quand on s'est bien mis dans la tête que ce sont les putains qui nous choisissent, l'existence n'est pas simplifiée pour autant. Au lendemain du débarquement, l'ennemi avait ordonné l'évacuation totale de Tigreville. L'hôtel Stella, transformé en bastringue par l'occupation, se changea en blockhaus sans qu'Albert eût à intervenir. Pour sa grande gueule, soumise à rude épreuve durant quatre années, ce fut le coup de grâce. Il refusa d'accompagner sa femme, repliée sur Lisieux avec deux malles et les papiers de famille, demeura seul à la limite de la zone interdite, énorme sous le cataclysme. Du matin au soir on le voyait ituber entre les gravats, affublé d'un casque colonial dont il s'autorisait pour gravir son perron et traiter en armitons les sentinelles, ses anciens clients. Au couchant délicieusement nomade, il se réfugiait dans une erme désertée, serrant dans un baluchon de trimardeur les trésors qu'il s'employait à distraire au désastre mminent. Hautes, désolées, les campagnes attendaient. Pas longtemps. Les nuits, modestes, s'ingéniaient à accourcir pour laisser toute la scène aux journées historiques. Bientôt l'aube déployait ses filets. Étendu dans la uzerne, Albert s'amusait à dénombrer les merveilles piégées aux nasses du sommeil : amants encore tièdes, omestibles si l'on prend soin d'enlever le coeur ; ivrognes dont les escalopes ont beaucoup macéré dans les arinades aromatiques ; célibataires sur canapés, odieux aux blanchisseuses. Ces grappes de noyés, à peine oins réels que ceux que la marée alignait sur la grève, remontaient à la surface de sa mémoire et il les ccueillait avec des mots oubliés. L'homme est un lent et patient plongeur. Pour la première fois depuis son ervice militaire, la belle étoile lui était rendue, comme en Chine. Mieux, le 13 juillet 1944, une conjuration de projectiles s'assembla sur Tigreville, enjeu dérisoire. Des villas ui n'avaient pas vu le soleil depuis l'impératrice Eugénie s'ouvraient comme des maisons de poupées au soleil e minuit ; le clocher fendu en deux découpait sur l'horizon une silhouette de plongeoir ; le casino de pacotille autait à tout-va. Dans le brouillard sulfureux qui enveloppait la falaise, Quentin devina que l'oeuvre de sa vie troite menaçait de s'écrouler, et avec elle le bavardage et l'écoeurement des jours. L'oiseau de l'avenir, alheureux dans sa cage, se reprit à chanter sur la plus haute note. La déchirure allègre et poignante d'un ivorce s'installa chez Albert. Ce qu'il n'avait pas eu l'audace ou le dégoût d'entreprendre, boucler son sac, laquer des portes, lui dont le métier profond était de maintenir la sienne ouverte, la bataille était en train de le rendre à sa charge. Là-bas, des comparses se massacraient pour rectifier son destin. La vieille guerre crochue doptait enfin ce visage magique où un coup de canon, comme un coup de baguette, change les citrouilles en arrosses et en charrettes à bras. Le bel oiseau de l'avenir s'en donnait à coeur joie. Pourtant, Quentin se sentait peu enclin aux galipettes, surtout en société. Ce que l'aventure laissait présager e comparutions devant les tribunaux intimes, tous ces jurys quotidiens qui vous voient venir, la vanité en lui de ette grande espérance d'entreprendre si noble chez l'adolescent, l'accablèrent brutalement. Jadis, la République ui avait offert sa part de tropiques, de saké, de congaïs. Bon. Mais quand on s'en remet à la R.A.F. ou à la uftwaffe du soin de briser des chaînes de trente ans, c'est qu'on est fait pour elles. Vers trois heures du matin, omme il évoquait Suzanne en exil, assise sur ses valises, au pied d'une basilique, victime désignée pour les oupes populaires, la perspective de s'en aller sur les chemins avec cette innocente lui parut atroce. Les vénements semblaient décidés à ne pas le consulter ; il avait trop peu d'arguments à jeter sur le tapis, sauf à ffrir en holocauste le jardin farouche de l'ivresse, ces arpents tourmentés où il avait sa tanière. Il n'hésita pas à jouer son royaume en l'éclair d'un instant : « Si je rentre dans mon hôtel, si Suzanne à la tombée du jour rallume l'enseigne, qui est notre signe de vie, si un voyageur attiré par cette veilleuse me demande sa clef, jamais plus je ne toucherai à un verre, jamais plus !... » Le nom de Dieu invoqué sur ce serment d'ivrogne s'était perdu dans le fracas du bombardement, à travers lequel Quentin, la figure enfouie sous son bataclan, écoutait passionnément bruire contre son oreille le pouls métallique des petites cuillères. À quelque temps de là, chassé par les combats de fossés en chemins creux, il décréta qu'il ne céderait plus un mètre de terrain devant cette adversité innommable qui l'éloignait de chez lui. Une accalmie se dessinant, il se posta sur le bord de la route pour faire de l'auto-stop, ainsi qu'il en avait usé durant les dernières années. Le véhicule qui se présenta, une chenillette anglaise pour changer, accepta de le prendre à bord. Revenant à

« l’affermir danslespremiers jours.Cen’est queparlasuite, trèstard, qu’ilavait prisdesremèdes encachette.   Les nuits qu’ilnedescendait pasleYang-tsé-kiang, Quentinserevoyait couchéàplat ventre dansunherbage de lacôte normande, latête appuyée contrel’argenterie, marquéeH.S.,del’hôtel Stella.Desouples fusées vénéneuses sebalançaient au-dessusdestroupes allemandes quiabandonnaient lesbains demer.

Lefeu roulait dans leciel, l’ombre s’émouvait surlaterre.

Auflanc desétables, deschars d’assaut froissaient leurslitières ; des projecteurs s’allumaient enjets depoignards, àhauteur d’homme ; quatresoldats décoiffés apparaissaient cloués aumur calciné contrelequelilssedéboutonnaient ingénument,lenez surletorchis, aucoude àcoude, comme desotages.

Auloin, verslerivage, lesperles delaManche seretournaient l’uneaprès l’autre dansleurs écrins fumants.

Quentin,blottisousunpommier, souffraitdesetaire. Ces images illustraient untournant desavie, l’option àlaquelle laguerre enson crépuscule l’avaitcontraint, sans crier gare.

Elleavait mislongtemps àle rejoindre, cetteguerre fardéedejeunesse qu’ilappelait sousla couette, dèsque Suzanne avaittourné ledos.

Etvoilà qu’elle étaitvenue, toutepourrie, rôderautour delui, le provoquer, ledésigner àl’impuissance.

Quandons’est bien misdans latête quecesont lesputains quinous choisissent, l’existencen’estpassimplifiée pourautant.

Aulendemain dudébarquement, l’ennemiavaitordonné l’évacuation totaledeTigreville.

L’hôtelStella,transformé enbastringue parl’occupation, sechangea en blockhaus sansqu’Albert eûtàintervenir.

Poursagrande gueule, soumise àrude épreuve durantquatreannées, ce fut lecoup degrâce.

Ilrefusa d’accompagner safemme, repliéesurLisieux avecdeux malles etles papiers de famille, demeura seulàla limite delazone interdite, énormesouslecataclysme.

Dumatin ausoir onlevoyait tituber entrelesgravats, affubléd’uncasque colonial dontils’autorisait pourgravir sonperron ettraiter en marmitons lessentinelles, sesanciens clients.Aucouchant délicieusement nomade,ilse réfugiait dansune ferme désertée, serrantdansunbaluchon detrimardeur lestrésors qu’ils’employait àdistraire audésastre imminent.

Hautes,désolées, lescampagnes attendaient.

Paslongtemps.

Lesnuits, modestes, s’ingéniaient à raccourcir pourlaisser toutelascène auxjournées historiques.

Bientôtl’aubedéployait sesfilets.

Étendu dansla luzerne, Alberts’amusait àdénombrer lesmerveilles piégéesauxnasses dusommeil : amantsencoretièdes, comestibles sil’on prend soind’enlever lecœur ; ivrognes dontlesescalopes ontbeaucoup macérédansles marinades aromatiques ; célibatairessurcanapés, odieuxauxblanchisseuses.

Cesgrappes denoyés, àpeine moins réelsqueceux quelamarée alignait surlagrève, remontaient àla surface desamémoire etilles accueillait avecdesmots oubliés.

L’homme estunlent etpatient plongeur.

Pourlapremière foisdepuis son service militaire, labelle étoile luiétait rendue, commeenChine. Mieux, le13 juillet 1944,uneconjuration deprojectiles s’assembla surTigreville, enjeudérisoire.

Desvillas qui n’avaient pasvulesoleil depuis l’impératrice Eugénies’ouvraient commedesmaisons depoupées ausoleil de minuit ; leclocher fenduendeux découpait surl’horizon unesilhouette deplongeoir ; lecasino depacotille sautait àtout-va.

Danslebrouillard sulfureuxquienveloppait lafalaise, Quentin devinaquel’œuvre desavie étroite menaçait des’écrouler, etavec ellelebavardage etl’écœurement desjours.

L’oiseau del’avenir, malheureux danssacage, sereprit àchanter surlaplus haute note.Ladéchirure allègreetpoignante d’un divorce s’installa chezAlbert.

Cequ’il n’avait paseul’audace ouledégoût d’entreprendre, bouclersonsac, claquer desportes, luidont lemétier profond étaitdemaintenir lasienne ouverte, labataille étaitentrain dele prendre àsa charge.

Là-bas, descomparses semassacraient pourrectifier sondestin.

Lavieille guerre crochue adoptait enfincevisage magique oùun coup decanon, comme uncoup debaguette, changelescitrouilles en carrosses eten charrettes àbras.

Lebel oiseau del’avenir s’endonnait àcœur joie. Pourtant, Quentinsesentait peuenclin auxgalipettes, surtoutensociété.

Ceque l’aventure laissaitprésager de comparutions devantlestribunaux intimes,touscesjurys quotidiens quivous voient venir,lavanité enlui de cette grande espérance d’entreprendre sinoble chezl’adolescent, l’accablèrent brutalement.

Jadis,laRépublique lui avait offert sapart detropiques, desaké, decongaïs.

Bon.Mais quand ons’en remet àla R.A.F.

ouàla Luftwaffe dusoin debriser deschaînes detrente ans,c’est qu’on estfait pour elles.

Verstrois heures dumatin, comme ilévoquait Suzanneenexil, assise sursesvalises, aupied d’une basilique, victimedésignée pourles soupes populaires, laperspective des’en aller surleschemins aveccette innocente luiparut atroce.

Les événements semblaientdécidésàne pas leconsulter ; ilavait troppeud’arguments àjeter surletapis, saufà offrir enholocauste lejardin farouche del’ivresse, cesarpents tourmentés oùilavait satanière.

Iln’hésita pasà jouer sonroyaume enl’éclair d’uninstant : « Sijerentre dansmonhôtel, siSuzanne àla tombée dujour rallume l’enseigne, quiestnotre signedevie, siun voyageur attiréparcette veilleuse medemande saclef, jamais plusje ne toucherai àun verre, jamais plus !… » Lenom deDieu invoqué surceserment d’ivrogne s’étaitperdudansle fracas dubombardement, àtravers lequelQuentin, lafigure enfouie soussonbataclan, écoutaitpassionnément bruire contre sonoreille lepouls métallique despetites cuillères. À quelque tempsdelà, chassé parlescombats defossés enchemins creux,ildécréta qu’ilnecéderait plusun mètre deterrain devantcetteadversité innommable quil’éloignait dechez lui.Une accalmie sedessinant, ilse posta surlebord delaroute pourfairedel’auto-stop, ainsiqu’ilenavait usédurant lesdernières années.Le véhicule quiseprésenta, unechenillette anglaisepourchanger, acceptadeleprendre àbord.

Revenant à. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles