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Le Mauvais Genie son chagrin.

Publié le 11/04/2014

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Le Mauvais Genie son chagrin. M. Georgey fut enchante, lui raconta beaucoup d'histoires du pays, de la ferme, de Julien, et il laissa Frederic reellement remonte et content de toutes ces nouvelles du pays. XXVI. CONSEIL DE GUERRE Peu de jours apres, le conseil de guerre s'assembla pour juger Alcide et Frederic. Frederic fut amene et place entre deux chasseurs. Il etait d'une paleur mortelle; ses yeux etaient gonfles de larmes qu'il avait versees toute la nuit. Sa physionomie indiquait l'angoisse, la honte et la douleur. Alcide fut place a cote de lui. Son air effronte, son regard faux et mechant, son sourire force contrastaient avec l'attitude humble et triste de son compagnon. On lut les pieces necessaires, l'acte d'accusation, les depositions, les interrogatoires, et on appela le marechal des logis pour deposer devant le tribunal. Il accusa tres energiquement Alcide, et il parla de Frederic en termes tres moderes. LE PRESIDENT.--Mais avez-vous ete touche par Bonard? LE MARECHAL DES LOGIS.--Touche pour se defendre, oui, mais pas pour attaquer. LE PRESIDENT.--Comment cela? Expliquez-vous. LE MARECHAL DES LOGIS.--C'est-a-dire que lorsque Bourel l'a appele, il est arrive, mais en chancelant, parce que le vin lui avait ote de la solidite. Quand il a approche, je l'ai pousse, il a voulu s'appuyer sur Bourel, et il s'est trompe de bras et de poitrine, je suppose, car c'est sur moi qu'il a chancele. Je l'ai encore repousse; il est revenu tomber sa tete sur mon epaule. Puis le poste est accouru; on les a empoignes tous les deux; mais il y a une difference entre pousser et s'appuyer. --C'est bien; vous pouvez vous retirer", dit le president en souriant legerement. Le marechal des logis se retira en s'essuyant le front; la sueur inondait son visage. Frederic lui jeta un regard reconnaissant. Les hommes du poste deposerent dans le meme sens sur ce qu'ils avaient pu voir. Quand les temoins furent entendus, on interrogea Alcide. LE PRESIDENT.--Vous avez appele le marechal des logis face a claques, gros joufflu, canaille? ALCIDE.--C'est la verite; ca m'a echappe. LE PRESIDENT.--Vous l'avez pousse? ALCIDE.--Je l'ai pousse et je m'en vante: il n'avait pas le droit de me prendre au collet. LE PRESIDENT.--Il en avait parfaitement le droit, du moment que vous lui resistiez et que vous etiez ivre. Mais, de plus, vous lui avez donne un coup de poing. XXVI. CONSEIL DE GUERRE 93 Le Mauvais Genie ALCIDE.--Il n'etait pas bien vigoureux. Je n'avais pas toute ma force. Le vin, vous savez, cela vous casse bras et jambes. LE PRESIDENT.--Vous avez appele vos camarades a votre secours, et specialement Frederic Bonard? Pourquoi appeliez-vous, si vous n'aviez pas l'intention de lutter contre votre marechal des logis? ALCIDE.--Je ne voulais pas me laisser frapper; l'uniforme francais doit etre respecte. LE PRESIDENT.--Est-ce par respect pour l'uniforme que vous frappiez votre superieur? ALCIDE.--Si je l'ai un peu bouscule, Bonard en a fait autant. LE PRESIDENT.--Il ne s'agit pas de Bonard, mais de vous. ALCIDE.--Si je parle de lui, c'est que je n'ignore pas qu'on veut tout faire retomber sur moi pour excuser Bonard. LE PRESIDENT.--Je vous repete qu'il n'est pas question de Bonard dans les demandes que je vous adresse, mais de vous seul. De votre propre aveu, vous avez donne un coup de poing a votre chef, vous l'avez traite de canaille, et vous avez appele vos amis dans l'intention evidente de vous delivrer par la force. Avez-vous quelque chose a dire pour votre excuse? ALCIDE.--Quand j'aurais a dire, a quoi cela me servirait-il, puisque vous etes tous decides d'avance a me faire fusiller et a acquitter Bonard qui est un hypocrite, un voleur?... C'est un jugement pour rire, ca. . LE PRESIDENT.--Taisez-vous; vous ne devez pas insulter vos juges ni accuser un camarade. Je vous previens que vous rendez votre affaire plus mauvaise encore... ALCIDE.--Ca m'est bien egal, si je parviens a faire condamner ce gueux de Bonard, ce voleur, ce..." M. Georgey se leve avec impetuosite et s'ecrie: "Je demande le parole. LE PRESIDENT.--Vous aurez la parole, Monsieur, quand nous en serons a la defense. Veuillez vous asseoir." M. Georgey se rassoit en disant: "Je demandais excus; ce coquine d'Alcide m'avait mis en fureur." Alcide se demene, montre le poing a M. Georgey en criant: "Vous etes un menteur! c'est une ligue contre moi! LE PRESIDENT.--Reconduisez le prisonnier a son banc." Deux soldats emmenent Alcide, qui se debat et qu'on parvient difficilement a calmer. LE PRESIDENT.--Bonard, c'est avec regret que nous vous voyons sur le banc des accuses; votre conduite a toujours ete exemplaire. Dites-nous quel a ete le motif de votre lutte contre votre marechal des logis. XXVI. CONSEIL DE GUERRE 94

« ALCIDE.—Il n'etait pas bien vigoureux.

Je n'avais pas toute ma force.

Le vin, vous savez, cela vous casse bras et jambes. LE PRESIDENT.—Vous avez appele vos camarades a votre secours, et specialement Frederic Bonard? Pourquoi appeliez-vous, si vous n'aviez pas l'intention de lutter contre votre marechal des logis? ALCIDE.—Je ne voulais pas me laisser frapper; l'uniforme francais doit etre respecte. LE PRESIDENT.—Est-ce par respect pour l'uniforme que vous frappiez votre superieur? ALCIDE.—Si je l'ai un peu bouscule, Bonard en a fait autant. LE PRESIDENT.—Il ne s'agit pas de Bonard, mais de vous. ALCIDE.—Si je parle de lui, c'est que je n'ignore pas qu'on veut tout faire retomber sur moi pour excuser Bonard. LE PRESIDENT.—Je vous repete qu'il n'est pas question de Bonard dans les demandes que je vous adresse, mais de vous seul.

De votre propre aveu, vous avez donne un coup de poing a votre chef, vous l'avez traite de canaille, et vous avez appele vos amis dans l'intention evidente de vous delivrer par la force.

Avez-vous quelque chose a dire pour votre excuse? ALCIDE.—Quand j'aurais a dire, a quoi cela me servirait-il, puisque vous etes tous decides d'avance a me faire fusiller et a acquitter Bonard qui est un hypocrite, un voleur?...

C'est un jugement pour rire, ca.

. LE PRESIDENT.—Taisez-vous; vous ne devez pas insulter vos juges ni accuser un camarade.

Je vous previens que vous rendez votre affaire plus mauvaise encore... ALCIDE.—Ca m'est bien egal, si je parviens a faire condamner ce gueux de Bonard, ce voleur, ce...” M.

Georgey se leve avec impetuosite et s'ecrie: “Je demande le parole. LE PRESIDENT.—Vous aurez la parole, Monsieur, quand nous en serons a la defense.

Veuillez vous asseoir.” M.

Georgey se rassoit en disant: “Je demandais excus; ce coquine d'Alcide m'avait mis en fureur.” Alcide se demene, montre le poing a M.

Georgey en criant: “Vous etes un menteur! c'est une ligue contre moi! LE PRESIDENT.—Reconduisez le prisonnier a son banc.” Deux soldats emmenent Alcide, qui se debat et qu'on parvient difficilement a calmer. LE PRESIDENT.—Bonard, c'est avec regret que nous vous voyons sur le banc des accuses; votre conduite a toujours ete exemplaire.

Dites-nous quel a ete le motif de votre lutte contre votre marechal des logis.

Le Mauvais Genie XXVI.

CONSEIL DE GUERRE 94. »

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