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Victor SCHOELCHER (1804-1893) Nous plaidons au nom des droits imprescriptibles de l'homme Nous plaidons au nom des droits imprescriptibles de l'homme ; nous poursuivons l'esclavage en dehors de toute considération, parce qu'il offense l'humanité.

Publié le 21/10/2016

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esclavage
Victor SCHOELCHER (1804-1893) Nous plaidons au nom des droits imprescriptibles de l'homme Nous plaidons au nom des droits imprescriptibles de l'homme ; nous poursuivons l'esclavage en dehors de toute considération, parce qu'il offense l'humanité. Ce n'est point tel ou tel acte de cruauté qui le constitue. La question n'est pas une question de traitement doux ou cruel. C'est une question de principe. Que des planteurs soignent bien leurs esclaves, ce n'est pas ce dont il s'agit : d'autres peuvent les traiter mal. Ce dont il s'agit, c'est du principe qui fait que de deux hommes, l'un se dit maître de l'autre et lui arrache ses droits d'homme. Le principe ! Là est tout le crime nommé esclavage. La bonté de certains possesseurs ne peut venir en expiation de ce crime de principe, si elle n'équivaut à son entière destruction, autrement dit si le possesseur ne rend pas sa liberté au possédé. […] Mais écartons ces horreurs, supposons qu'en raison de leur caractère exceptionnel elles ne soient pas suffisantes pour nécessiter la transformation d'un état social où elles peuvent se reproduire chaque jour : supposons même qu'elles soient impossibles, et que tous les esclaves jouissent du bien-être matériel dont nous avons reconnu l'existence pour la majorité. Cela supposé, les esclaves sont-ils aussi malheureux moralement que nous le croyons ; nous, surtout avec nos idées ? Non, ils sont misérables, mais pas malheureux ; ils s'ignorent eux-mêmes ; l'abrutissement de la masse l'empêche d'apprécier sa misère dégradée, ils ne souffrent véritablement pas. Élevés dès leur enfance, nourris dans leur vieillesse, soignés dans leurs maladies, on prévoit tout pour eux ; et en échange de cette sécurité de l'existence entière, ils n'ont à donner que neuf ou dix heures de travail par jour. Ils sont un peu moins bien traités que les animaux du Jardin des Plantes qui n'ont rien à donner du tout ; mais ils sont assurément mieux approvisionnés, et plus tranquilles que les ouvriers européens. C'est là le grand argument des créoles, ils s'appuient toujours sur ce point, qu'il n'y a pas en France un paysan aussi heureux que leurs esclaves. Parce que le prolétaire, dans le souverain exercice de son libre arbitre, dans la toute-puissance de son individualisme, sous la glorieuse responsabilité de tous ses actes, lutte avec douleur contre l'adversité au milieu d'une société mal construite, ils disent que le sort de l'esclave est meilleur que celui du prolétaire [...]. On ne voit point d'esclaves mourir de faim chez vous ; mais on ne voit pas non plus de bœufs mourir de faim en Europe. Si le prolétaire y expire de besoin, un aussi horrible accident condamne la société où il a eu lieu, mais ne justifie pas la permanence de l'infamie qui se commet dans la vôtre. Des colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage, 1842.
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« souverain exercice de son libre arbitre, dans la toute-puissance de son individualisme, sous la glorieuse responsabilit? de tous ses actes, lutte avec douleur contre l'adversit? au milieu d'une soci?t? mal construite, ils disent que le sort de l'esclave est meilleur que celui du prol?taire [...]. On ne voit point d'esclaves mourir de faim chez vous?; mais on ne voit pas non plus de b?ufs mourir de faim en Europe.

Si le prol?taire y expire de besoin, un aussi horrible accident condamne la soci?t? o? il a eu lieu, mais ne justifie pas la permanence de l'infamie qui se commet dans la v?tre. Des colonies fran?aises.

Abolition imm?diate de l'esclavage, 1842.. »

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