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« Voyez, Milord, dit-il d'un air sombre, voici une femme qui était sous ma garde et qui s'est tuée !

Publié le 04/11/2013

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« Voyez, Milord, dit-il d'un air sombre, voici une femme qui était sous ma garde et qui s'est tuée ! - Soyez tranquille, Felton, dit Lord de Winter, elle n'est pas morte, les démons ne meurent pas si facilement, oyez tranquille et allez m'attendre chez moi. - Mais, Milord... - Allez, je vous l'ordonne. « À cette injonction de son supérieur, Felton obéit ; mais, en sortant, il mit le couteau dans sa poitrine. Quant à Lord de Winter, il se contenta d'appeler la femme qui servait Milady et, lorsqu'elle fut venue, lui recommandant la prisonnière toujours évanouie, il la laissa seule avec elle. Cependant, comme à tout prendre, malgré ses soupçons, la blessure pouvait être grave, il envoya, à l'instant même, un homme à cheval chercher un médecin. CHAPITRE LVIII ÉVASION Comme l'avait pensé Lord de Winter, la blessure de Milady n'était pas dangereuse ; aussi dès qu'elle se rouva seule avec la femme que le baron avait fait appeler et qui se hâtait de la déshabiller, rouvrit-elle les yeux. Cependant, il fallait jouer la faiblesse et la douleur ; ce n'étaient pas choses difficiles pour une comédienne omme Milady ; aussi la pauvre femme fut-elle si complètement dupe de sa prisonnière, que, malgré ses nstances, elle s'obstina à la veiller toute la nuit. Mais la présence de cette femme n'empêchait pas Milady de songer. Il n'y avait plus de doute, Felton était convaincu, Felton était à elle : un ange apparût-il au jeune homme pour accuser Milady, il le prendrait certainement, dans la disposition d'esprit où il se trouvait, pour un envoyé du démon. Milady souriait à cette pensée, car Felton, c'était désormais sa seule espérance, son seul moyen de salut. Mais Lord de Winter pouvait l'avoir soupçonné, mais Felton maintenant pouvait être surveillé lui-même. Vers les quatre heures du matin, le médecin arriva ; mais depuis le temps où Milady s'était frappée, la blessure s'était déjà refermée : le médecin ne put donc en mesurer ni la direction, ni la profondeur ; il reconnut seulement au pouls de la malade que le cas n'était point grave. Le matin, Milady, sous prétexte qu'elle n'avait pas dormi de la nuit et qu'elle avait besoin de repos, renvoya la femme qui veillait près d'elle. Elle avait une espérance, c'est que Felton arriverait à l'heure du déjeuner, mais Felton ne vint pas. Ses craintes s'étaient-elles réalisées ? Felton, soupçonné par le baron, allait-il lui manquer au moment décisif ? Elle n'avait plus qu'un jour : Lord de Winter lui avait annoncé son embarquement pour le 23 et l'on était arrivé au matin du 22. Néanmoins, elle attendit encore assez patiemment jusqu'à l'heure du dîner. Quoiqu'elle n'eût pas mangé le matin, le dîner fut apporté à l'heure habituelle ; Milady s'aperçut alors avec effroi que l'uniforme des soldats qui la gardaient était changé. Alors elle se hasarda à demander ce qu'était devenu Felton. On lui répondit que Felton était monté à cheval il y avait une heure, et était parti. Elle s'informa si le baron était toujours au château ; le soldat répondit que oui, et qu'il avait ordre de le prévenir si la prisonnière désirait lui parler. Milady répondit qu'elle était trop faible pour le moment, et que son seul désir était de demeurer seule. Le soldat sortit, laissant le dîner servi. Felton était écarté, les soldats de marine étaient changés, on se défiait donc de Felton. C'était le dernier coup porté à la prisonnière. Restée seule, elle se leva ; ce lit où elle se tenait par prudence et pour qu'on la crût gravement blessée, la brûlait comme un brasier ardent. Elle jeta un coup d'oeil sur la porte : le baron avait fait clouer une planche sur le guichet ; il craignait sans doute que, par cette ouverture, elle ne parvint encore, par quelque moyen diabolique, à séduire les gardes. Milady sourit de joie ; elle pouvait donc se livrer à ses transports sans être observée : elle parcourait la chambre avec l'exaltation d'une folle furieuse ou d'une tigresse enfermée dans une cage de fer. Certes, si le couteau lui fût resté, elle eût songé, non plus à se tuer elle-même, mais, cette fois, à tuer le baron. À six heures, Lord de Winter entra ; il était armé jusqu'aux dents. Cet homme, dans lequel, jusque-là, Milady n'avait vu qu'un gentleman assez niais, était devenu un admirable geôlier : il semblait tout prévoir, tout deviner, tout prévenir. Un seul regard jeté sur Milady lui apprit ce qui se passait dans son âme. « Soit, dit-il, mais vous ne me tuerez point encore aujourd'hui ; vous n'avez plus d'armes, et d'ailleurs je suis sur mes gardes. Vous aviez commencé à pervertir mon pauvre Felton : il subissait déjà votre infernale influence, mais je veux le sauver, il ne vous verra plus, tout est fini. Rassemblez vos hardes, demain vous partirez. J'avais fixé l'embarquement au 24, mais j'ai pensé que plus la chose serait rapprochée, plus elle serait sûre. Demain à

« CHAPITRE LVIII ÉVASION Comme l’avaitpenséLorddeWinter, lablessure deMilady n’étaitpasdangereuse ; aussidèsqu’elle se trouva seuleaveclafemme quelebaron avaitfaitappeler etqui sehâtait deladéshabiller, rouvrit-ellelesyeux. Cependant, ilfallait jouerlafaiblesse etladouleur ; cen’étaient paschoses difficiles pourunecomédienne comme Milady ; aussilapauvre femme fut-elle sicomplètement dupedesaprisonnière, que,malgré ses instances, elles’obstina àla veiller toutelanuit. Mais laprésence decette femme n’empêchait pasMilady desonger. Il n’y avait plusdedoute, Felton étaitconvaincu, Feltonétaitàelle : unange apparût-il aujeune homme pour accuser Milady, ille prendrait certainement, dansladisposition d’espritoùilse trouvait, pourunenvoyé du démon. Milady souriait àcette pensée, carFelton, c’étaitdésormais saseule espérance, sonseul moyen desalut. Mais LorddeWinter pouvait l’avoirsoupçonné, maisFelton maintenant pouvaitêtresurveillé lui-même. Vers lesquatre heures dumatin, lemédecin arriva ;maisdepuis letemps oùMilady s’étaitfrappée, la blessure s’étaitdéjàrefermée : lemédecin neput donc enmesurer niladirection, nilaprofondeur ; ilreconnut seulement aupouls delamalade quelecas n’était pointgrave. Le matin, Milady, sousprétexte qu’ellen’avait pasdormi delanuit etqu’elle avaitbesoin derepos, renvoya la femme quiveillait prèsd’elle. Elle avait uneespérance, c’estqueFelton arriverait àl’heure dudéjeuner, maisFelton nevint pas. Ses craintes s’étaient-elles réalisées ?Felton,soupçonné parlebaron, allait-il luimanquer aumoment décisif ? Ellen’avait plusqu’un jour :LorddeWinter luiavait annoncé sonembarquement pourle23 etl’on était arrivé aumatin du22. Néanmoins, elleattendit encoreassezpatiemment jusqu’àl’heuredudîner. Quoiqu’elle n’eûtpasmangé lematin, ledîner futapporté àl’heure habituelle ; Miladys’aperçut alorsavec effroi quel’uniforme dessoldats quilagardaient étaitchangé. Alors ellesehasarda àdemander cequ’était devenuFelton.Onluirépondit queFelton étaitmonté àcheval il y avait uneheure, etétait parti. Elle s’informa sile baron étaittoujours auchâteau ; lesoldat répondit queoui, etqu’il avait ordre dele prévenir sila prisonnière désiraitluiparler. Milady répondit qu’elleétaittropfaible pourlemoment, etque sonseul désir étaitdedemeurer seule. Le soldat sortit,laissant ledîner servi. Felton étaitécarté, lessoldats demarine étaientchangés, onsedéfiait doncdeFelton. C’était ledernier coupporté àla prisonnière. Restée seule,elleseleva ; celitoù elle setenait parprudence etpour qu’on lacrût gravement blessée,la brûlait comme unbrasier ardent.

Ellejetauncoup d’œil surlaporte : lebaron avaitfaitclouer uneplanche sur le guichet ; ilcraignait sansdoute que,parcette ouverture, elleneparvint encore, parquelque moyen diabolique, àséduire lesgardes. Milady souritdejoie ; ellepouvait doncselivrer àses transports sansêtreobservée : elleparcourait la chambre avecl’exaltation d’unefollefurieuse oud’une tigresse enfermée dansunecage defer.

Certes, sile couteau luifût resté, elleeûtsongé, nonplus àse tuer elle-même, mais,cettefois,àtuer lebaron. À six heures, LorddeWinter entra ;ilétait armé jusqu’aux dents.Cethomme, danslequel, jusque-là, Milady n’avait vuqu’un gentleman assezniais, étaitdevenu unadmirable geôlier :ilsemblait toutprévoir, toutdeviner, tout prévenir. Un seul regard jetésurMilady luiapprit cequi sepassait danssonâme. « Soit, dit-il,maisvousneme tuerez pointencore aujourd’hui ; vousn’avez plusd’armes, etd’ailleurs jesuis sur mes gardes.

Vousaviez commencé àpervertir monpauvre Felton : ilsubissait déjàvotre infernale influence, mais jeveux lesauver, ilne vous verra plus,toutestfini.

Rassemblez voshardes, demain vouspartirez.

J’avais fixé l’embarquement au24, mais j’aipensé queplus lachose seraitrapprochée, pluselleserait sûre.Demain à. »

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