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Bernin : L'EXTASE DE SAINTE

Publié le 14/09/2014

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Bernin

Gian Lorenzo Bernini, dit Bernin, est né à Naples en 1598 et mort à Rome en 1680.

Sculpteur et architecte à la fois, il a travaillé essentiellement à Rome, réalisant des commandes pour des églises (baldaquin de Saint-Pierre, Extase de sainte Thérèse...). il est l'auteur, également, de la double colonnade qui, comme deux bras écartés pour embrasser la chré­tienté, enserre la place de la basi­lique Saint-Pierre et il a réalisé des fontaines (fontaine du Triton, fon­taine des Quatre-Fleuves...) et des oeuvres plus modestes, notamment des bustes.

Le roi Louis XIV l'appela à Paris pour réaliser la façade du palais du Louvre. Reçu avec beaucoup d'hon­neurs, il repartit sans avoir pu faire triompher aucun de ses projets, signe de la résistance de la France au goût baroque (1665).

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« est d'une beauté peut-être divine, mais qui s'exprime surtout dans un visage infiniment séduisant.

Plus qu'un ange, il est un Cupidon grandi, un Amour musicien qui saisit sa flèche d'or comme on tient un archet et adresse à la sainte un sourire plein d'un subtil amuse­ ment.

La victime, ô combien consentante, se pâme devant l'apparition.

Tête renversée, yeux clos, bouche ouverte, main abandonnée , elle n'est plus qu'un corps épuisé de pla isir, et les plis tumultueux de sa robe font écho à son frémissan t émoi.

C'est la première fois qu'un artis te ose produire , dans un cad re sacré, une image si évidemment érotique.

L'ange et la nuée Ce traitement qui remplace la raison par l 'émotion est typique du baroque.

Typique aussi est la composition , faite exclusivement de lignes obliques - celles des rayons , celle du corps basculé de la sainte, et même celle de l' ange légèrement incliné en arrière.

La place donnée à cet ange est encore caractéris­ tique du style baroque .

Dans la seconde moi­ tié du XVII' siècle , en effet, à Rome comme dans le reste de l' Europe , les anges sont légion .

Ils sont les figures d'accompagnement obligées des saints, dont l' Église se soucie alors de consolider le culte dans une Europe troublée par la Réforme protestante.

Les anges enlèvent les saints au ciel dans les pein­ tu r es de plafonds qui représentent les triomphes de ces derniers ; ils portent les ins­ truments de la Passion dans les Cr11ci(ixio11 et les Jugem ent d ernier pei nts et dans la sculpture - il en va ainsi dans la série d 'anges réalisés par Bernin lui-même sur le pont Saint-Ange , devant le château Saint-Ange, à Rome.

Le nuage sur lequel repose la sainte participe aussi du décor baroque.

Cet •accessoire •, dont l'historien Hubert Darnisch a mis en évi­ dence l'importance , évoque la lévitation de la sainte - dont le corps est censé avo ir flotté dans l'air lors de certaines extases -, et sur- tout l'ascension de son âme au ciel, non seule­ men t après sa mo rt ma is a u ssi au cours de ses expériences mystiques.

Nuages et vapeurs jouent d'ailleurs un rôle considérable dans les textes de sainte Thérèse.

Elle écrit, ainsi : •Le Seigneur prend l'âme et l' élève complètement de terre , comme les nuées ou le soleil att i rent les vapeurs [ ...

] La nuée divine s'élève dans le ciel , emporte l'âme à sa suite et commence à lui faire découvr ir les splende urs du Royaume qui lui est préparé. • Bernin a certainement lu de tels passages et il en a tenu compte.

La vision dont il livre une trad uct ion dans le ma rb re et l'or apporte au dévôt un avant -goût du paradis céleste , et l'adjure de tâcher à son tou r d' accé der à ces délices.

L 'Extase de sainte Thérèse , groupe sculpté en marbre de B e rnin , se trouve dans la chapelle funéra ire du cardinal Federico Cornaro , com manditaire de l'œuvre , dans l'église Sainte-Marie-de-la­ Victoire , à Rome .

Cons truit e à part ir de 1647 , la chapelle dut être prête à recevoir une décorat ion sculptée e n 1650 environ .

C'est peut -être autour de cette date que fut commencée la réalisation de l'œu vre, projetée sans doute dès les prem iers travau x.

L'ensemble fut inauguré en 1651 , deu x ans avant la mort de Cornaro .

L'Exta se de saint e Th érèse , Bernin , 164 7-1651 (Rom e, Sainte-Marie­ de-la-Victoir e, ch a p e lle Cornar o).. »

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