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BD: les couleurs du noir

Publié le 05/12/2018

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Le Sommeil du monstre se veut surtout une longue quête sur l’identité, la mémoire. Nike, Amir et Leyla, les trois «enfants» de Sarajevo, sauront-ils faire preuve de plus de discernement que leurs aînés ? Un long chemin reste encore à parcourir. S’il se déroule dans un proche avenir, le dernier album de Bilal distille pourtant quelques interrogations très actuelles, une preuve supplémentaire de l’engagement profond d’un auteur au sommet de son art.

Relativement discret ces dernières années, le polar dessiné effectue aujourd’hui un retour en force à travers de nouveaux ouvrages publiés chez Glénat, Delcourt et Casterman. Parallèlement à sa prestation cinématographique, Gabriel Lecouvreur, alias le Poulpe, mène quant à lui quelques enquêtes hautes en images. 1998 sonne ainsi le renouveau du genre et s’annonce comme une année «noire», très «noire».

Après un Froid Équateur que d’aucuns avaient trouvé décevant - toutes proportions gardées, l’album sortant tout de même du lot -, ce Sommeil du monstre surprend par son ambition, sa maturité. Bilal, qui passa les dix premières années de sa vie à Belgrade, règle ici quelques comptes avec ses propres démons et décline à l’envi ses intimes vérités. Normal, donc, qu’il y dénonce la déshumanisation ou la montée des fascismes... le tout sur fond de polar futuriste.

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