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Grand oral du bac : RUDOLF NOUREÏEV

Publié le 30/01/2019

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Il crée ensuite Extase en 1968, Pelléas et Mélisande en 1969 avec Roland Petit, The Ropes of the Times en 1970 avec Rudi Van Dantzig et La Belle au bois dormant en 1971 dans la version de Rosella High-tower. Mais ses deux chefs-d’œuvre sont Les chants du compagnon errant en 1971, dont Maurice Béjart signe le pas de deux et qu’il danse avec Paolo Bortoluzzi, et Don Juan en 1973 qu’il interprète avec John Neumeier.

 

La plupart des grandes carrières des danseurs de ballet du xxe siècle se sont bâties sur une étroite et durable association avec une troupe. Rudolf Nou-réiev a toujours voulu rester indépendant, aussi se produit-il plus de 200 fois par an avec différentes troupes. Son rythme de travail ne se ralentit pas jusqu’à ses deux dernières tournées en 1991 en Grande-Bretagne et en Australie : tout au long de sa carrière, il ne s’est jamais absenté de la scène plus de quinze jours d’affilée.

En tant que metteur en scène et danseur étoile, il interprète Casse-Noisette à Stockholm, Manfred à Paris et Roméo et Juliette à Londres. En 1962, son apparition comme danseur invité dans le ballet australien débouche, presque dix ans plus tard, sur un film, Don Quichotte, dont il est le producteur.

 

En 1982, il est nommé directeur artistique de la troupe de ballet de l’Opéra de Paris et l’année suivante directeur de cet établissement, poste qu’il occupe jusqu’en 1989. Simultanément, il met en scène pour le Royal Ballet le drame de William Shakespeare, La Tempête. Déjà, en 1972, il avait fait ses débuts à l’écran dans le film de Ken Russell, Valentino. En 1982, il joue dans Exposed de

 

▼ Noureïev sort le danseur masculin de son éternel second rôle. Il élargit et adapte à son talent et à sa virtuosité de nombreux rôles des répertoires classique et contemporain.

 

l’Américain James Toback, et paraît pour la première fois dans une publicité. Si occupé qu’il soit, il trouve le temps de rédiger deux autobiographies et de participer à la tournée de la comédie musicale the King and I.

 

La dernière révérence

 

Pendant l’hiver 1990, il ressent brutalement les contrecoups de son incessante activité. Noureïev a vieilli et se sait atteint du sida, mais ne veut pas s’avouer vaincu. En février 1992, il donne ses dernières représentations publiques: il interprète la fée Carabosse dans La Belle au bois dormant à Berlin et le personnage de l’ange dans Cristoforo à Budapest.

 

En novembre de la même année, il est admis dans un hôpital parisien où il s’éteint dans la matinée du 6 janvier 1993, le jour même du réveillon du Noël russe orthodoxe.

« Rudolf Noureïev écoles de ballets les plus renommées d'Union soviétique, le Kirov .

ll passe deux auditions : la première à huis clos avec un groupe d'adoles­ cents lituaniens, la seconde dans l'auditorium de l'école devant un jury restreint, où il inter­ prète une variation solo du répertoire classique.

En fait, il a choisi de danser un morceau de bra­ voure, le pas de deux de Diane et Actéon du ballet Esmeralda d' Alexandr Dargomyjski (1813-1869).

L'un des examinateurs aurait déclaré, semble-t-il, que l'audition du jeune Noureïev n'était pas particulièrement convain­ cante.

Elle lui valut néanmoins cette remarque de Vera Kostavitskaïa, la doyenne des profes­ seurs du Kirov : « Jeune homme, votre carrière de danseur sera brillante ou complètement ratée.

,, Noureïev prend ces mots pour un défi à relev er.

Toute sa vie, il a considéré Kostavitskaïa avec émotion comme le meilleur professeur de danse de Russie.

L 'affirmation _d'un talent Pendant les trois années qu'il passe au Kirov , Noureïev suit les enseignements du directeur Chelkov et plus tard d' Aleksandr Pouchkine (1907-1970), qui interprétait alors les grands rôles du répertoire.

Avec Pouchkine, il consolide sa technique et acquiert les bases de sa formi­ dable connaissance du répertoire classique.

ll apprend plus de cent ballets différents.

En 1958, alors qu'il est encore élève, ses pres­ tations, lors de la finale du concours national des écoles à Moscou et lors du concours de fin d'études au Kirov , marquent ses premiers pas dans la légende.

Lors du premier, il danse le pas de deux de Diane et Actéon et, dans le second, son rôle fétiche et son morceau de bravoure, le pas de deux du Corsaire avec Alla Sizova (née en 1939) qui est devenue depuis l'une des dan­ seuses les plus populaires du Kirov.

Un danseur étoile recherché Après son succès au concours de fin d'études, le Kirov, le Bolchoï ainsi que la compagnie de bal­ lets Stanislavski proposent chacun à Noureïev un contrat de soliste.

Il choisit le Kirov après que la grande Natalia Doudinskaïa (née en 1912), la danseuse étoile de la troupe, lui ait fait connaître son intention de danser avec lui.

Cela a été l'une des rares occasions de sa carrière où Noureïev , sans discuter , a fait ce qui lui était demandé.

Pendant les trois années qu'il passe au Kirov , Noureïev interprète un vaste répertoire qu'un danseur moyen ne peut espérer danser durant toute sa carrière.

Il incarne, bien sûr, les rôles les plus difficiles du répertoire tels que Raymonda (livret de Lydia Pachkova sur une musique d'Alexandre Glazounov), le Lac des cygnes et La Belle au bois dormant (musiques de Piotr Tchaï­ kovski) ou bien encore le pas de deux de L'oi­ seau bleu (tableaux de Maurice Maeterlinck).

Mais il danse aussi dans des ballets expérimen­ taux.

Il s'agit entre autres de La valse volante et ' Sans l'intervention de Rudolf Noureïev, la carrière de Margot Fonteyn aurait sans doute pris fin dix-sept ans plus tôt.

Il y a eu entre ces deux danseurs une relation professionnelle magique, scellée par leur passion commune pour la danse.

de toutes les chorégraphies soviétiques.

Il incar­ ne également les rôles principaux des classiques éternels comme Giselle, Don Quichotte, Roméo et Juliette et La bayadère.

Mais ce répertoire presti­ gieux ne suffit pas encore à satisfaire ses ambi­ tions.

Noureïev entreprend de modifier les choré­ graphies pour les adapter à son goût et à son talent.

Dès la deuxième représentation du ballet Laurentia, il a retravaillé la chorégraphie, redes­ siné les costumes de scène, imaginé un tout autre décor et réinterprété les personnages.

La politique et la vie privée Alors qu'il est en pleine ascension professionnelle et que s'épanouit son immense talent, Noureïev fait l'objet d'une surveillance rapprochée de la part du KGB et des autorités responsables du Kirov.

Son indépendance, à la fois dans le domaine de l'art comme dans celui de sa vie privée (il est homosexuel), est très mal vue et constitue un frein au développement de sa carrière.

Il n'est autorisé à danser hors de Leningrad que trois fois et, lorsqu'une tournée du Kirov à Paris est annoncée au cours de l'été 1961, Noureïev est convaincu qu'il n'en fera pas partie.

Et de fait, son intuition se confirme.

Mais, au dernier moment, l'administration du Kirov ajoute le nom de Rudolf Noureïev à la liste des élus, réalisant que les Pari­ siens souhaitent voir des danseurs plus jeunes que �atalia Doudinskaïa, alors âgée de cinquante ans.

A Paris, comme il s'y attend, les agents du KGB le suivent à la trace.

Sa position au sein du Kirov est menacée: on lui reproche de fraterniser avec des amis français et, une fois les représenta­ tions terminées, il est sommé de regagner l'Union. »

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