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La Malmaison : les portraits des cheiks

Publié le 03/01/2015

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LE DRAME DE ZEINAB A l'arrivée des Français, Zeinab, la fille du cheikh Khalil el-Bakri, n'a que seize ans. Comme beaucoup de jeunes femmes cairotes, elle est séduite par le changement de moeurs apporté par l'armée de Bonaparte. Mais elle sera victime de la réaction qui va suivre le départ des Français : « Elle s'était débauchée avec les Français, écrit le chroniqueur Djabarti. Interrogée sur sa conduite, elle répondit qu'elle s'était repentie. On demanda ensuite l'avis de son père ; il répondit qu'il désavouait sa fille. On coupa alors le cou de la malheureuse. » « Parmi les peintres, il y avait Rigo qui faisait des portraits, témoigne un chroniqueur égyp¬tien, il avait fait le ta¬bleau de chacun des cheiks et d'autres no¬tables. Il était si habile qu'en voyant ses por¬traits on eût dit qu'ils étaient en relief et tous prêts à parler.» A ccrochés dans la salle de billard de La Malmaison par Napoléon Bonaparte, les six portraits de Rigo connu-rent un grand succès, et on commanda plusieurs copies de la série au peintre : «Il a été exécuté, Monseigneur, écrit Denon à l'intendant gé-néral de la Couronne, plu-sieurs suites de ces portraits ; la première présentée à Sa Majesté se trouve maintenant placée au palais de La Mal-maison. Depuis, l'artiste en a vendu à Son Altesse impériale le prince vice-roi, à Son Altes¬se le prince de Neufchâtel et à Monsieur le duc d'istries, elles lui ont été payées 3 000, 2 400 et 2 000 francs. »

« transférés en 1836 au château de Versailles, où on peut les admirer aujourd'hui.

Les six cheiks L e premier tableau de la sé­ rie représente le président du diwan du Caire, le cheikh Abdallah el-Cherkaoui.

Issu d'un milieu modeste, Cher­ kaoui était à l'arrivée des Français le chef de l'université d'el-Azhar.

Il avait la réputa­ tion d'être ambitieux, et les Cairotes raillaient la taille dé­ mesurée de son turban, que l'on peut apprécier dans son portrait, en parlant de« grand comme le turban du cheikh».

En tant que président du di­ wan, le cheikh avait parfois des relations tendues avec Bo ­ naparte.

Quand le général en chef voulut l'h onorer en lui faisant porter une écharpe tricolore , que les Égyptiens considéraient comme un em­ blème de l'athéisme, Cher­ kaoui s'emporta : « Je serai déconsidéré devant Dieu et dans le cœur de mes coreli­ gionnaires ! » Après le départ des Français, il conserva un pouvoir important au Caire et mourut en 1812.

«On mit sur sa tombe un turban encore plus grand que celui qu'il por­ tait pendant sa vie», nota un chroniqueur cairote.

Le cheikh Aboul Anouar el­ Sadate, vice-président du di­ wan, était d'une origine plus aisée, et sa famille prétendait descendre du Prophète .

Loyal à l'égard de l'autorité françai­ se, il refusa de soutenir la ré­ bellion fomentée par les Turcs et répondit même à leur émis­ saire : «La licence de vos sol­ dats était sans borne.

Pour eux la guerre est le pillage ou les amusements dans les lieux prohibés.

A cause d'eux, les musulmans sont accablés de tous les maux.

La ville jouissait de la paix et de la sécurité, vous y avez introduit le feu de l'insurrection, puis vous vous êtes sauvés comme des souris poursuivies par un chat ! » El­ Sadate fut pourtant soupçon­ né d'avoir participé à la révol­ te, et Kléber le fit injustement emprisonner et battre.

Libéré après la mort du général fran­ çais, il se retira des affaires et mourut en 1817.

Le secrétaire du Divan était le cheikh el-Mehdi, issu d'une famille copte, mais qui s'était converti à l'islam à l'âge de. »

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