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Le maniérisme (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 13/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

l'élégance des gestes des madones raffinées de son maître, ainsi que l’illusionnisme audacieux de ses décorations de coupoles. Suite à un séjour à Rome, l'aspect linéaire de sa peinture s'accentue jusqu'à l'étirement des corps. Les postures fluides et les figures sinueuses, notamment serpentines (en S), associées à des compositions déséquilibrées, deviennent caractéristiques de son style.

 

La Madone au long cou (1534, galerie des Offices, Florence) constitue son chef-d'œuvre irréel et , :j , ' K fantastique tout de grâce et d'élégance harmonieuses.

 

• Par la gravure, l'art de Parmesan se diffuse largement notamment à Bologne, auprès de Francesco Primaticcio, dit Primatice ( 15041570), et de Nicolo dell'Abate (15091571). Primatice collabore alors avec Jules Romain au palais du Te de Mantoue, pour la création des ornements en stuc, tandis que Nicolo dell'Abate réalise de très remarquables décorations au palais Torfanini. Appelés par François I\", tous deux rejoignent Rosso à Fontainebleau.

 

Le foyer vénitien

Le maniérisme vénitien se développe plus tardivement - vers 1530 -, sous la triple influence de Jules Romain, de Pontormo et de Parmesan.

 

Fortement inspiré par Titien

 

et attiré par l’art de Michel-Ange, Jacopo Robusti, dit Tintoret (15181594), multiplie les formes

Un des centres maniéristes les plus remarquables va se structurer à Fontainebleau sous l’impulsion de François Ier, qui appelle de nombreux artistes italiens. Le château constitue alors une « école », qui diffusera son enseignement au-delà des frontières.

 

La décoration intérieure et la recherche ornementale sont les thèmes principaux de cet art de cour novateur, dont la sensualité raffinée connaîtra un grand succès jusqu'au milieu du xvn' siècle.

 

La première école de Fontainebleau

Les trois maîtres

 

Appelé par François I\" en 1530, Rosso introduit le maniérisme en France et forme avec Primatice et Nicolo dell'Abate, arrivés en 1532 et 1552, un véritable courant artistique. La première école se rattache à Michel-Ange, Raphaël, Jules Romain, Corrège et Parmesan, mais aussi à Léonard de Vinci, dont les chefs-d'œuvre sont conservés à Fontainebleau.

 

Les trois maîtres italiens dominent successivement l'art de la cour : Rosso jusqu'à sa mort en 1540, puis Primatice durant trente années, en collaboration jusqu'en 1555 avec Nicolo dell'Abate.

« de cadres majestueux (Les Noces de Cana, 1562, musée du louvre, Paris ; Le Rep11s chez Lévi, 1573, galerie de l'Académie , Venise).

LE MANIÉRISME FRANÇAIS Un des centres maniéristes les plus remarquables va se structurer à Fontainebleau sous l'impulsion de François 1" , qui appelle de nombreux artistes italiens.

le chateau constitue alors une " école » , qui diffusera son enseignement au-delà des frontières .

La décoration intérieure et la recherche ornementale sont les thèmes principaux de cet art de cour novateur, dont la sensualité raffinée connaîtra un grand succès jusqu'au milieu du XVI~ siècle.

LA PREMihE tCOLE DE FONTAINEBLEAU Les trois maitres Appelé par François 1" en 1530, Rosso introduit le maniérisme en France et forme avec Primatice et Nicola dell'Abate, arrivés en 1532 et 1552, un véritable courant artistique .

la première école se rattache à Michel ­ Ange , Raphaël, Jules Romain, Corrège et Parmesan , mais aussi à léonard de Vinci, dont les chefs-d'œuvre sont conservés à Fontainebleau .

les trois maîtres italiens dominent successivement l'art de la cour : Rosso jusqu'à sa mort en 1540, puis Primatice durant trente années , en collaboration jusqu'en 1555 avec Nicola dell'Abate.

·la galerie François 1" {1534 -1537) est l'unique œuvre de Rosso conservée à Fontainebleau .

Il y crée un nouveau type de décor , mêlant des panneaux rectangulaires de fresques et des encadrements grandioses de stuc.

Ses ornements se caractérisent par la r e présentation de la figure humaine.

les corps nus, mouvementés en contraposti violents, sont placés au cœur de cartouches de cuir et de guirlandes .

Ces caractéristiques sont décuplées dans sa puissante Pietà (musée du louvre, Paris), à la lumière et aux couleurs étranges .

• Collaborateur de Rosso, Primatice dirige les chantiers de Fontainebleau à partir de 1540 (dont celui de la galerie d'Ulysse, détruite) .

Il ne subsiste de son œuvre décorative que la porte dorée, la chambre de la duchesse d'Étampes et la salle de bal.

Son style est empreint d'équilibre et de finesse.

Il assimile les schémas de Rosso et développe en stuc des nus féminins élégants , évoquant les figures serpentines de Parmesan.

• Dernier venu à Fontainebleau , Nicola dell'Abate , décorateur toscan renommé , collabore avec Primatice à partir de 1552, sur les grands décors de la salle de bal et de la galerie d'Ulysse.

Sa production se caractérise par des coloris et une technique très libres , mais surtout par des thèmes nouveaux : scènes de genre et paysages merveilleux, présentant des architectures fantastiques en fond (Enlèvement de Proserpine , musée du Louvre, Paris ; Eurydice et Aristée, National Gallery, Londres) .

Les autres artistes Parallèlement à ces trois maîtres , des artistes italiens et français exercent également à Fontainebleau.

• l'un des plus importants, luca Penni (1500 -1556), produit aux côtés de Primatice les décors du pavillon des Poesies et de la galerie d'Ulysse.

Il représente la tendance " classique » de l'école de Fontainebleau.

• Parmi les Français, Jean Cousin (1490- 1560) , influencé par Nicola dell'Abate, assimile de façon personnelle les maîtres de Fontainebleau .

Il produit avec monumentalité le premier nu français (Eva Prima Pandora , musée du Louvre, Paris) .

·Antoine Caron (1521 -1599) peint également à Fontainebleau avant de s 'établir à Paris .

Ses œuvres présentent un dessin " maniéré », au style froid et recherché , autour de thèmes d'actualité traités en allégories aux teintes chaudes - r.rl'"' : --~- ~-~·.._.

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(Le M11ss11cre du triumvirat , musée du louvre, Paris) .

·François Clouet (1510-1572) crée, sous l'influence bellifontaine , le thème de la Dame à la toilette (National Gallery of Art, Washington ), imité plus tard dans de nombreux tableaux anonymes .

Ces portraits de femmes nues ou à peine voilées, aux couleurs froides, dégagent un érotisme raffiné illustrant parfaitement l'art de Fontainebleau .

La sculpture • La sculpture liée à la première école de Fontainebleau est représentée par le Toscan Benvenuto Cellini.

Invité par François 1", il produit La Nymphe d'Anet (musée du Louvre , Paris) et réalise un élément d 'orfèvrerie proche de l'art de la miniature , d'une technique parfaite et d 'une minutie extrême (S11Iière de Fr11nçois f', 1540 , Vienne).

Cette sculpture rappelle la monumentalité des figures allongées des tombeaux de Michel -Ange avec une élégance et un grand raffinement.

Parallèlement , des Français interprètent également les grands maîtres italiens, tels Jean Goujon (1510 -1566) et Germain Pilon (1537 -1590 ).

Ces deux artistes synthétisent les influences diverses , réalisant un équilibre entre le maniérisme et le classicisme .

• Formé en Italie , Jean Goujon produit des œuvres influencées par Parmesan et par la Pietà de Rosso , conservée au Louvre.

Ses draperies " mouillées » révèlent son goût pour les œuvres hellénistiques .

Son chef-d 'œuvre reste les bas-reliefs de la fontaine des Innocents (musée du Louvre , Paris) .

la spécificité de Goujon réside dans l'adaptation des figures allongées à leurs cadres et dans la délicatesse de leur modelé .

• Germain Pilon présente une interprétation différente, plus proche de la sculpture médiévale française .

A la mort de Henri Il, Primatice lui confie l'exécution du Monument du cœur de Henri Il (musée du louvre, Paris) .

l'influence classique apparaît dans les statues des Trois Grâces, qui dérivent d'un modèle perdu de Raphaël.

L'artiste est également l'auteur de la majorité du Tombe11u de Henri Il et de Clltherine de Médicis (église abbatiale , Saint-Denis), pour lequel il crée des figures en mouvement et s'attache à une reproduction très personnelle de la physionomie .

LA SECONDE tcOLE DE FONTAINEBLEAU Sous le règne de Henri IV {1589-1610 ) , une seconde école de Fontainebleau, composée d 'artistes français , se distingue par ses influences nordiques -probablement introduites par les artistes flamands , tels Dubois ou les Dhoeys -associées à celles des œuvres majeures de la première école .

Ce mouvement admire la couleur et les innovations de Primatice et de Nicola dell'Abate , notamment le goût du paysage et de la scène de genre .

Du point de vue technique , la couleur froide de la première école est remplacée par des teintes plus chaudes .

• Formé auprès de Ruggiero de Ruggieri sur les chantiers de Fontainebleau, Toussaint Dubreuil (1561-1602) est un décorateur habile et un paysagiste de valeur .

Il réalise, à la fin de sa vie, 78 toiles pour le château de Saint­ Germain (Hy11nthe et Climène à leur toilette, musée du Louvre, Paris ; Cybèle éveillant Morphée, Fontainebleau) , représentant une synthèse originale des maîtres Primatice et Rosso, et annonçant les prémices du classicisme .

• Ambroise Dubois {Ambrosius Bosschaert , 1543-1614), originaire d 'Anvers , prend la suite des décorat ions de Fontainebleau à la mort de Dubreuil.

Il s'inspire de Primatice et de Nicola dell'Abate , mais aussi du maniérisme nordique, et notamment de H .

Spranger .

On lui doit l'ancien cabinet de la reine (actuel salon Louis Xlii), où les peintures sont entourées de stucs (Histoire de Théagène et Charic/ée ) , et le cabinet de Clorinde , dans la galerie de Diane .

Il collabore également au cabinet doré de la reine, au Louvre .

• la mort subite de Toussaint Du breuil provoque aussi le retour en France de la troisième grande figure de ce mouvement , Martin Fréminet (1567 - 1619) .

Formé à Rome, il est nommé peintre du roi par Henri IV.

Son chef ­ d'œuvre est la décoration inachevée de la chapelle royale de la Trinité, à Fontainebleau.

Il y reprend le programme de la première école, mêlant stucs et fresques avec une violence et une étrangeté qui préludent souvent au baroque.

L'EXPANSION EUROPÉENNE Grâce à la généralisation des voyages et de la gravure , les œuvres produites en Italie et en France sont diffusées dans l'Europe entière.

Chaque pays assimile de façon différente ces influences extérieures , créant ainsi une multitude de maniérismes.

• le plus connu des maniéristes espagnols est sans conteste Domenikos Theotokopoulos (1541-1614) , dit Greco .

De Venise à Rome , puis à Tolède, Greco privilégie la traduction de la vie, fondée sur une manière unique de la forme et de la couleur .

L'allongement extrême des personnages, l'indépendance avec laquelle il adapte ses modèles (Titien, Tintore~ Dürer ou Pontormo), les couleurs sans dominante harmonique et les tons livides caractérisent son art I' Ent"""ment du comte d'Org11z (église Santo Tomé, Tolède), où l 'irréalisme spatial est total.

• La sculpture maniériste espagnole est inspirée par la tradition florentine.

le Toscan Leone Leoni (1509-1590) et son fils Pompeo gagnent le Péninsule, où ils introduisent cette forme singulière du maniérisme.

Au service de Charles Quint , Leoni exécute pour lui des médailles et des sculptures en ronde bosse (Charles Quint foulant aux pieds la Fureur , musée du Prado, Madrid) illustrant ses influences toscanes .

L'ANGLETERRE Malgré l'attachement à la tradition gothique , les conditions historiques et artistiques de l'Angleterre favorisent un art de cour.

Les innovations techniques et thématiques venues d'Italie, de France et des Flandres sont adoptées.

En matière de décoration , les influences florentines et romaines sont apportées par Antonio del Nunziata , dit Toto, et le style bellifontain par Bartolommeo Pen ni, frère de Luca Pen ni.

• Nicola da Modena , inspiré par Primatice et surtout par Rosso à Fontainebleau, vit en Angleterre de 1537 à 1569 , où il exerce une forte influence.

Ses dessins exécutés pour un décor de galerie (musée du louvre , Paris) illustrent une adaptation un peu sèche de la galerie François 1".

L'EUROPE DU NORD • Aux Pays-Bas, des artistes de retour de Rome , tels que Jan Van Score! , transmettent la connaissance directe du goût de l'antique , du maniérisme romain et de Michel -Ange.

Frans Floris (1516-1570), d 'Anvers, synthétise les innovations de ce dernier , l'influence de Tintoret et celle de l'école de Fontainebleau .

A Utrecht, Abraham Bloemaert (1564-1651) exprime un maniérisme exacerbé , influencé par Michel-Ange et très marqué par une dramatisation des éclairages.

• Dans les pays germaniques , Cranach l'Ancien (1472-1553) illustre le courant dans ses compositions mythologiques élégantes et froides , où le nu tient une place prépondérante.

Mais le canon des corps et leur angularité ramènent à la tradition gothique tardive, que l'artiste prolonge jusqu'au milieu du XVI' siècle .

• Un peintre italien s ingulier, Giuseppe Arcimboldo (1527-1593) , se distingue également à la cour germanique , où font fureur ses tableaux fantastiques représentant des personnages en buste , de face ou de profil , composés d'un assemblage de fruits , fleurs , légumes .

Ces ghiribizzi Oeux caricaturaux) représentent des allégories des saisons (Le Printemps, musée du louvre, Paris) ou des éléments, des portraits incarnés par divers attributs de leur métier (Le Bibliothécaire, collection Eva Hëkenberg.

Stockholm).

• Au Danemark, le sculpteur flamand Adrien De Vries exécute pour les grands d'Europe bustes , groupes , fontaines, fonts baptismaux, tombeaux ...

Ses œuv res illustrent sa formation florentine et son goût pour la peinture par des oppositions v iolentes d 'ombre et de lumière (Mercure emportant Psyché, musée du Louvre , Paris).

LE HRME • MANitRISME • l'épithète « maniériste » apparalt pour la première fois au XVII' siècle chez Fréart de Chambray (1662), et le substantif" maniérisme »seulement à la fin du XVIII' siècle .

Ce tenme, issu de l'expression "à la manière de », reflète le jugement très négatif porté sur l'art de cette période, et ce jusqu'au XX' siècle .

Vasari, historien de l'art du XVI' siècle, qualifie ce mouvement de bella maniera, parce qu'il exige de l'harmonie, de l'imagination et de la fantaisie, mais ne renie pas la supériori té des grands maîtres de la Renaissance.

l'idée d'une dècadence des artistes se développe en une analyse critique sévère, accusant les maniéristes d'Imitation et de répétition de formules anciennes.

Ce préjugé perdure jusqu'au siècle dernier, quand les travaux des chercheurs européens permettent de (re)découvrir ces œuvres.

De grandes expositions (Naples, 1952, et Paris, 1965) les révèlent alors à un large public, modifiant le regard porté sur elles.. »

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