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Mantegna : LE CHRIST MORT - analyse

Publié le 14/09/2014

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rière, sauf le temps de deux voyages en Toscane (en 1466 et en 1467) et d'un troi­sième à Rome (1488-1490). Au palais ducal, il décore d'abord la chambre des époux, ou camera picta (1465-1466), avec des fresques qui imitent un pavillon antique ouvert sur les côtés sur des ter­rasses, où se tient la cour, et sur le ciel, par une ouverture circulaire (oculus) en trompe-l'oeil depuis laquelle se penchent des personnages. Mais il réalise aussi des tableaux religieux (Saint Sébastien, le Christ mort...) et mythologiques, et, notamment, à la fin de sa carrière, deux toiles commandées par la duchesse Isabelle d'Este pour décorer son cabinet de travail (studiolo), le Parnasse et le Triomphe de la Vertu (Paris, musée du Louvre, 1497).

Andrea Mantegna est né à Isola de Carturo, près de Padoue, en 1431 et est mort à Mantoue en 1506.

Formé à Padoue dans l'atelier du peintre Francesco Squarcione au moment où le grand sculpteur florentin Donatello travaillait dans la ville, Mantegna réalise sa première oeuvre importante dans l'église des Érémitains de Padoue, où il peint, entre 1448 et 1456, des fresques représentant l'Assomption de la Vierge et des scènes représentant la vie de saint Christophe et celle de saint Jacques (ce cycle a été en grande partie détruit par un bombardement pendant la Seconde Guerre mondiale).

 

En 1460, Mantegna s'installe à Mantoue, au service du duc Ludovic III Gonzague. Il y demeurera toute sa car‑

christ

« des rides multiples, sillons tracés avec des p in cea u x fins comme une mine, y marque n t l es visages.

Mais, au-delà des préférences techniques, l e refus d'utiliser une grande variété de couleu r s procè d e d'un choix théorique.

Déjà, lorsqu'il travaill e a ux Éré m it a ins, Man teg n a ado pt e u n e gamme d e coule urs res treinte, au poi nt qu'une fois la décoration terminée les com­ ma nditaires lui r e prochent d'avoir fait des peintures •à l'imitati on des mar bres antiq ues» (Vasari).

Et, en effet, ce que Mantegna veut, c'est non pas imite r la nature, mais retrouver la grande u r et la noblesse de l'art des temps romains.

A u ssi ses peintu res imitent-elles les bas- relie f s a ntiques jusqu e dan s la mo nochro ­ mie.

Tout au long de sa vie, l'artiste réalise des peintures faisant appel à des motifs clas­ siques : vestiges de sta tues, ruines d'architec ­ tur es - a insi dans le Saint Sébastien du m u sée du L ouv re, à Paris.

À la fin de sa carrière, il renonce presque totalement à la couleu r, pei ­ gnant dans des camaïeux de gris sur fond rose - c onf ormé ment à la tec hni que des camées chers aux Romai n s - des scènes qui sem­ blent la reproduction exac t e des sculptures romaines (comme Samson et Dalila ou l'lntroduction du culte de Cybèle à Rome , respecti­ vement 1495 et 1500, à la Natio nal Gallery de Lon dres).

Une très grande force d'émotion Au-delà du tour de force géo métrique et chro ­ matique, Manteg n a ré u ssit une image sais is­ san te et qui force la compassio n .

L e cadrage serré lui permet de concentrer l'attention sur l'essentiel : le cadavre exsang ue, fro id et dur comme la pie rre sou s l ui, et les visages torturés, bou ch es o uvertes, larmes coulant sur les joues, de ceux qui se lamentent.

Le basc uleme nt du corps n'est pas non plus un simple exercice de sty le : il con traint le regar d à se fixer sur les plaies de la plante des pieds puis, plu s loin, su r celles des mains posées sur l'étoffe et enfin sur celle du côté gauche d u thorax.

C'est toute la souffrance d'un corps supplicié que Mantegna met ainsi en évidence .

L'im p ortance donnée à la t ête du Christ s'explique de la même façon : si l e peintre avait jusqu'au bout respecté les règles de la diminution perspective, cette tête aurait d û être bea ucoup plus peti te.

Mais M an t egna a vou lu donne r au visage d u C hrist d es dime n ­ sions convenables, pour ne pas affaiblir le pou­ voir de suggestion de l'œuvre.

Le Christ mort, Andrea Mantegna, vers 1480? (M ilan, pinacothèq u e de Bre ra).

L e Ch rist mo rt, ou la Lamentation sur le C hrist mort , est une œuvre peinte à la détrempe , c' est -à-dire s elon un procédé à ba se de colle , sur une toile de 68 cm de haut sur 81 cm de large.

Elle fut acquise par l'Académie des beaux -arts de Milan (ancêtre de la pinacothèq u e de Brera ) en 1829 .

L 'œuvre est mentionnée en 1506 dans l'inventaire de la maison de Man tegna après sa mort .

Les histo ­ riens la d a tent de 1480 environ , époque maximale des recherches s ur la représentation des corps en raccourci , en Italie .

Le panneau a peut -être été peint pa r Mantegna pour son propre usage dévotionnel.

Pourtant, des variation s d'après l 'original ou des copies anciennes sont mentionnées , notamment par Félibien dans la col ­ lection du cardinal Mazarin , en France au xv11• siècle.. »

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