La télévision vue par le cinéma américain

aux grands moyens de communication et à l’usage que l’on en fait, du cinéma lui-même à la presse, la radio et la télévision. S’érigeant comme sa grande rivale à partir du début des années 50, avant d’en triompher, cette dernière est très vite devenue la cible privilégiée de ses attaques. Le cinéma avait enfin trouvé dans le petit écran un moyen d’expression culturellement « inférieur », qui subissait - mais considérablement amplifiés - les reproches que l’on avait jusque-là nourris à son égard. La télévision est ainsi apparue dans tout débat ou (presque) tout film sur la culture de masse comme l’exemple même de la superficialité, de la vénalité, de la manipulation et de la malhonnêteté intellectuelle. 

Fiction paranoïaque comme le cinéma hollywoodien aime régulièrement en produire, the Truman Show ne se distingue pas moins par l’originalité de son sujet et de sa réflexion de la majorité des films d’outre-Atlantique. Il représente à ce jour la vision la plus radicale proposée par le cinéma du pouvoir maléfique de la télévision, incarné ici par un producteur démiurge et satanique, Christof(Ed Harris), inventeur d’un univers artificiel peuplé d’acteurs et de figurants «jouant» 24 heures sur 24pour 5000 caméras qui enregistrent la vie quotidienne de Truman Burbanh (True-man = homme vrai), seule personne authentique vivant dans l’ignorance d’un spectacle télévisé quotidien et ininterrompu dont il est le héros.