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Fronton du temple de Delphes Connais-toi toi-même Socrate

Publié le 12/09/2015

Extrait du document

socrate
Voulez-vous un conseil ? Eh bien, laissez aux dieux le soin d’apprécier ce qui convient, ce qui doit servir nos intérêts. Au lieu de ce qui plaft seulement, les dieux nous donneront ce qui nous est vraiment utile. L‘homme leur est encore plus cher qu’il ne l’est à soi-même. Emportés par l’élan de nos cœurs, par l’aveuglement de nos ardents désirs, nous souhaitons une épouse, des enfants. Eux, ils savent ce que seront ces enfants, ce que sera cette épouse. Si pourtant vous tenez à demander quelque chose, à offrir dans les temples les entrailles et les saucisses sacrées d’un blanc cochon de lait, que vos prières sollicitent un esprit sain dans un corps sain. Demandez une âme forte, exempte des terreurs de la mort et qui place parmi les bienfaits de la nature l’étape suprême de la vie; une âme capable de supporter n’importe quels labeurs, inaccessible à la colère, aux vains désirs et qui préfère les travaux, les épreuves d’Hercule aux amours, aux festins, au duvet moelleux de Sardana-pale. Je vous montre là des biens que vous pouvez vous procurer vous-mêmes: c’est par la vertu que passe l’unique sentier d’une vie tranquille. Si nous sommes sages, ô Fortune, ton pouvoir n’existe plus. C’est nous, oui, nous, qui te faisons déesse et qui te plaçons au ciel.
 Alors Socrate dit : « Dis-moi, Euthydème, es-tu jamais allé à Delphes ? — J’y suis même allé deux fois, par Zeus, dit-il. — Tu as donc remarqué, quelque part, sur le temple, l’inscription : Connais-toi toi-même? — Oui. — Ne t’es-tu soucié en rien de cette inscription, ou bien y as-tu fait attention, et as-tu entrepris d’examiner qui tu étais? — Nullement, par Zeus, dit-il; je pensais en effet très bien savoir cela; et j’aurais du mal à connaître autre chose, si je ne me connaissais pas moi-même [...] — Cela n’est-il pas encore évident, dit Socrate, qu’en se connaissant eux-mêmes, les hommes reçoivent beaucoup de bonnes choses, et en se trompant sur eux-mêmes, beaucoup de choses mauvaises ? Ceux qui se connaissent eux-mêmes savent ce qui leur convient, et distinguent ce qu’ils peuvent faire de ce qu’ils ne peuvent pas. Faisant ce qu’ils savent, ils se procurent ce dont ils ont besoin, et sont heureux tandis que s’abstenant de ce qu’ils ne savent pas, ils évitent les fautes et échappent au malheur.

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« 54 1 Connaissance n'est-il pas encore évident, dit Socrate, qu'en se connais­ sant eux-mêmes, les hommes reçoivent beaucoup de bonnes choses, et en se trompant sur eux-mêmes, beau­ coup de choses mauvaises? Ceux qui se connaissent eux­ mêmes savent ce qui leur convient, et distinguent ce qu'ils peuvent faire de ce qu'ils ne peuvent pas.

Faisant ce qu'ils s3vent, ils se procurent ce dont ils ont besoin, et sont heureux tandis que s'abstenant de ce qu'ils ne savent pas, ils évitent les fautes et échappent au malheur.

» L'explication, on le voit, est simple et bien accordée à l'image d'un Socrate plus préoccupé de morale que de métaphysique que Xénophon nous renvoie dans son œuvre : il faut se connaître soi-même pour être en mesure d'apprécier ses possibilités véritables et ne s'engager que dans des entreprises dont le succès est envisageable.

C'est une interprétation plus complexe que propose Platon dans des textes comme Charmide ou Apologie de Socrate.

Il faut pour en saisir la portée rappeler que, dans une large mesure, la pensée de Socrate se déve­ loppe contre celle des sophistes.

Ceux-ci prétendaient disposer par la maîtrise du langage et l'art de la rhétori­ que du savoir suprême et de la puissance de convain­ cre.

A cette fausse science, ce que Socrate oppose c'est la connaissance véritable, non pas tournée vers le monde extérieur dans l'ambition de le soumettre, mais dirigée vers le monde intérieur que chacun de nous porte en lui avec la volonté de le découvrir.

Il ne s'agit pas d'accumuler les connaissances par l'artifice des sciences et du langage mais de connaître le Vrai et le Bien dans l'écoute et l'interrogation de soi-même.

Comme il l'affirme avec force dans L'Apologie, Socrate peut ne rien savoir mais se connaissant lui-même et sachant qu'il ne sait rien, il dépasse en sagesse ceux qui se laissent prendre à l'illusion d'une connaissance inutile .

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Voir «Culture».. »

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