Devoir de Philosophie

Jean Giraudoux : « Il faut épousseter de temps en temps les statues éternelles. »

Publié le 16/10/2013

Extrait du document

giraudoux

.../.../...

giraudoux

« ou Sartre.

Cette distanciation trouve dans le langage dramatique un terrain propice à une expression neuve, les répliques se teintant d'humour et d'irrévérence, la parole prenant volontiers une tonalité ironique ou parodique.

Enfin l'anachronisme, qui est sans doute le procédé le plus fréquemment em­ ployé par les dramaturges, accentue cette distanciation en superposant les tempora­ lités.

Il -LA MODERNISATION DU MYTHE ANTIQUE ET SES MÉRITES Une plus grande accessibilité Moderniser le mythe antique, c'est le rendre plus accessible à travers une langue qui, si elle reste parfois très littéraire, comme celle de Gide ou de Girau­ doux, ne répugne pas aux tournures familières.

Cocteau, Anouilh, Sartre, mais éga­ lement Giraudoux font parler à leurs personnages une langue proche de la réalité linguistique des spectateurs.

Parfois ils ne reculent pas devant telle audace (la Jocaste de Cocteau appelle le devin Tirésias« Zizi») ou telle trivialité(« Qu'elle se casse la gueule la petite Électre! »,s'exclame le Mendiant de Giraudoux).

Le mythe devient ainsi plus directement intelligible et donc assimilable.

La prise en compte de la modernité Elle s'effectue par le biais des personnages à travers leurs paroles et leurs ac­ tions : !'Eurydice d'Anouilh meurt dans un accident d'autocar, !'Antigone d' Anouilh se fait préparer un café, les soldats de La Machine infernale évoquent les boîtes de nuit de Thèbes.

La modernité apparaît aussi à travers différentes réfé­ rences culturelles, religieuses ou artistiques qui n'ont rien à voir avec l' Antiquité: le féminisme dans Électre, le surréalisme et le christianisme dans Orphée, le cinéma dans Eurydice.

Bien des corps de métier, bien des activités sont ceux du monde mo­ derne : violoniste, actrice, président de tribunal, maçon, vitrier, ouvriers en grève ...

Le mythe inscrit dans la temporalité de !'Histoire Marqué par la présence des deux guerres mondiales, par les bouleversements politiques, socio-économiques, ce théâtre s'inscrit dans !'Histoire dont il porte la marque.

L'Antigone d'Anouilh se réfère à la Résistance et au régime de Vichy, celle de Brecht au nazisme; Giraudoux traite de l'avènement de la guerre dans La Guerre de Troie comme dans Électre; O'Neill situe l'action de sa pièce Le deuil sied à Électre dans l'après-guerre de Sécession; Sartre dans Les Mouches évoque implicitement la défaite de 1940, le gouvernement de Vichy et les rapports avec l'occupant allemand.

L'intemporalité du mythe se charge d'une temporalité historique très présente dans les pièces de l'entre-deux-guerres et de l'immédiat après-guerre 1939-1945.

Ill -UNE DRAMATURGIE À RISQUES ? L'ambiguïté du propos et de sa forme Un tel théâtre présente cependant une certaine ambiguïté, tant dans son propos que dans sa forme.

Héritier de la tragédie antique, du drame shakespearien, de la tra­ gédie classique et du drame romantique, il conserve bien des empreintes de ces di­ verses influences, avouées ou non.

Aussi suppose-t-il de la part de son public une réelle culture qui permette d'appréhender à leur juste valeur les multiples références ou clins d'œil à la mythologie, à !'Histoire, à la littérature, aux arts en général.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles