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La clinique médicale au XIXe siècle par Maurice Loeper de l'Académie de médecine, Paris La clinique est la soeur de la pathologie et la médecine est faite de leur union.

Publié le 05/04/2015

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La clinique médicale au XIXe siècle par Maurice Loeper de l'Académie de médecine, Paris La clinique est la soeur de la pathologie et la médecine est faite de leur union. Si la médecine peut revendiquer aujourd'hui sa place parmi les sciences, la pathologie est une science pure et la clinique une science appliquée. Encore la clinique est-elle faite aujourd'hui de quatre sciences : anatomie, physique, chimie et physiologie. En réalisant ce groupement, le XIXe siècle, qui est un grand siècle de la médecine, a donné à la clinique des bases plus solides qu'autrefois. L'anatomie, est-il besoin de le dire, apporte au clinicien l'élément indispensable à la localisation d'une douleur, aux connexions d'une tumeur, à l'étude d'une paralysie. Elle guide vers l'organe qui souffre, se contracte ou s'évacue mal et le diagnostic de localisation, à vrai dire, précède souvent le diagnostic d'origine ou le diagnostic de nature. La méthode anatomo-clinique trouve sa plus belle expression dans l'oeuvre de Laennec qui peut servir de modèle à toutes les autres. L'immortel inventeur de l'auscultation médiate reste le créateur d'une méthode et l'apôtre d'un principe nouveau qui établit le rapport entre le symptôme et la lésion et subordonne l'un à l'autre. Ce principe est celui de l'anatomo-clinique. Grâce à lui, le râle crépitant traduit l'hépatisation ; les sibilances et les râles muqueux, la bronchite ; le souffle amphorique, le pneumothorax ; la respiration soufflante et l'égophonie, la pleurésie, etc. La phtisie, déjà étudiée par Bayle, prend une physionomie personnelle ; le tubercule et l'infiltration tuberculeuse sont confrontés ; la dilatation des bronches et la gangrène pulmonaire émergent d'un chaos de maladies expectorantes et cachectisantes. La méthode anatomo-clinique a vu naître la cirrhose atrophique de Laennec et la cirrhose biliaire de Hanot, la maladie d'Addison, la néphrite interstitielle et parenchymateuse, le goitre exophtalmique de Graves, l'ostéopathie de Paget, l'acromégalie de Pierre Marie, et même la cachexie hypophysaire de Simmonds. Mais de toutes les disciplines, c'est peut-être la neurologie qui en bénéficia le plus. Dans un tel champ, très neuf, où s'essayaient déjà les Leuret, les Turck, les Gratiolet, des phénomènes cliniques assez systématiques appelaient des solutions topographiques. Duchenne de Boulogne avait à peine découvert l'incoordination des mouvements, qui est le signe dominant de l'ataxie locomotrice, et l'atrophie paralytique qui est le propre de la poliomyélite ; Romberg avait à peine achevé la description du tabes, que Charcot, avec une intuition magnifique, fixait définitivement les rapports de ces affections avec la lésion élective des cordons postérieurs ou de la corne antérieure et abordait délibérément la sclérose en plaques, la sclérose amyotrophique et les scléroses combinées. Il ne sépara jamais le symptôme la lésion nerveuse ou cordonale, pas plus que Laennec n'avait séparé les signes de l'auscultation des lésions du poumon. Et l'étude des autres organes, bien que leur langage soit moins aisément intelligible, fut calquée sur celle du poumon et du système nerveux. L'histologie pathologique s'ajoute bientôt à l'anatomie pathologique. C'est l'Allemand Hermann Lebert, élève de Muller, qui l'introduit à Zurich et à Paris. Weigert, Marchi, Nissl donnent des techniques de coloration et les médecins, par un usage raffiné du microscope, précisent les caractères du noyau e...

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