Traditions des cafés du Caire
Publié le 13/10/2013
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Déjà estimés à plus de mille par Edward Lane en 1830, les « qahwa « sont aujourd'hui au nombre de 30 000 au Cai¬re, ce bien qu'ils soient en voie de disparition dans la stricte acception du terme. En effet, loin d'être de simples débits de boisson, les cafés cai-rotes sont caractérisés par la vie spécifique du quartier où ils se trou-vent et par la commu-nauté qui les fréquente.
«
tout siège pour devenir des
endroits à l'occidentale où
une jeunesse
en jeans se tré
mousse sur du disco.
Traditionnel lieu d'accueil
pour les membres de profes
sions n'ayant
pas de siège éta
bli, comme les courtiers, les
écrivains publics -qui investis
sent
les établissements pro
ches des tribunaux et des ad
ministrations
-, le café de
vient
le théâtre d'opérations
telles que la spéculation bour
sière
et de transactions me
nées par les entrepreneurs en
bâtiment, les courtiers en au
tomobile, les agents immobi
liers et relayées par le patron,
qui sait à qui adresser
leurs
offres.
On peut citer le cas
d'un habitué qui, de simple
employé,
est devenu million
naire en ayant commencé en
changeant des petites som-
mes pour l'un des plus grands
représentants de
la profes
sion.
Au-delà de ces réussites
dues à
l'explosion du marché
noir, beaucoup de corpora
tions anciennes continuent à
avoir leur quartier général
dans les cafés, par exemple la
boulange au café de la place
de Bab Shaariyeh, où les pa
trons viennent recruter de
la
main-d'œuvre.
Toute une
atmosphère
L
e café typique jouxte une
petite
place dans une ruel
le
écartée d'un quartier popu
laire.
La simplicité du décor
extérieur, où
quelques tables
sont ombragées par un arbre
ou une
treille, correspond au
goût de ses habitués.
Le sol
est régulièrement arrosé pour
combattre la poussière, tandis
qu'à
l'intérieur il est recouvert
de sciure.
Sur le comptoir trô
ne une sarabantina en cuivre,
à mi-chemin entre
la machine
à vapeur
et le samovar.
Der
rière
elle sont rangés les fla
cons des pipes à eau (shisha),
qui adoucissent le goût des
feuilles de tabac.
Autrefois
décrié par l'orthodoxie mu
sulmane, cet usage est au
jourd'hui élevé au rang d'un
art de la méditation.
Certains
cafés sont célèbres pour leurs
narguilés,
comme celui de la
Nadwa Thagafiya dans le cen
tre du Caire.
Deux sortes de
tabacs sont
utilisés : le ma'as
sil, mélange de feuilles ha
chées et fermentées avec de
la mélasse, pressé dans des
petits récipients à
l'intérieur
de la shisha et facile à fumer;
le tumbak, tabac séché non
aggloméré enveloppé dans
une
feuille en forme de cône,
dont il faut une heure pour
venir à bout.
Pour
ce qui est du café, il est
préparé
et servi selon une tra
dition séculaire : pulvérisé et
mélangé au sucre, il est porté
à
ébullition dans une tanaka
en cuivre, que
le qahwagi
(serveur) apporte sur un pla
teau en fer blanc, et versé
avec précaution dans
la tasse
pour conserver le wagh (visa
ge),
l'épaisse surface du breu
vage .
Le client doit préciser.
»
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