Devoir de Philosophie

ACCOMMODATION, substantif féminin.

Publié le 30/09/2015

Extrait du document

ACCOMMODATION, substantif féminin.  

Action (ou résultat de l'action) d'accommoder, de s'accommoder. 

A.—  [Avec une idée d'arrangement répondant à l'amélioration du confort, de l'utilisation] 

1. Vieilli.  [L'objet désigne une personne]  Action d'installer convenablement : 

Ø 1. Dans chaque maison, même, on recommande de tenir autant que possible le malade en un appartement distinct. Les hôpitaux ne sont que des constructions exceptionnelles et restreintes, pour l'accommodation temporaire de quelques cas pressants. « Vingt, trente malades au plus, peuvent se trouver, —  chacun ayant sa chambre particulière, —  centralisés dans ces baraques légères... »

JULES VERNE, Les Cinq cents millions de la Bégum,  1879, page 163. 

2. [L'objet désigne une chose]  Action d'aménager, de préparer pour un meilleur usage. 

a) Très rare.  [En parlant d'un lieu] :

Ø 2. La nécessité de s'unir pour l'aménagement des eaux, la construction de puits, l'entretien de certains travaux, l'accommodation d'un milieu favorable aux cultures, resserre la cohabitation.

PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 186. 

b) Peu attesté.  [En parlant d'aliments] (Attesté dans Larousse trois volumes en couleurs). 

B.—  [Avec une idée de mise en rapport d'harmonie ou de correspondance] 

1. [L'objet désigne une entité abstraite ou l'esprit] 

a) SCIENCES RELIGIEUSES.   [En parlant de l'Écriture sainte]  Action d'appliquer (le contenu d') un texte à un objet différent de son objet originel —  en vue de favoriser sa compréhension : 

Ø 3.... il est résulté, dans le siècle dernier, de violentes controverses entre les catholiques et les rationalistes. Ceux-ci prétendent que Jésus-Christ et ses apôtres ne se sont pas toujours expliqués clairement sur quelques points d'une discussion dangereuse, afin d'éviter les attaques auxquelles aurait pu les exposer cette discussion même, et qu'ils ont professé parfois une doctrine moins élevée, moins céleste que la leur, mais plus propre à frapper les esprits grossiers de leurs contemporains. C'est là, selon les rationalistes, le système d'accommodation.

Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE)  1845. 

Ø 4. Cette adaptation se fait de deux manières. Le texte, appliqué à une personne, un objet, une situation différents de ceux qu'avait en vue l'auteur inspiré, garde-t-il son sens premier et naturel, l'accommodation a lieu par extension. L'application est fondée sur quelque ressemblance, sur l'analogie et une sorte d'identité morale des situations. Ainsi un pécheur emploierait pour excuser sa faute les paroles d'Ève : Serpens decepit me, Genèse, III, 13 (...). Par suite de son adaptation à une autre circonstance, le texte perd-il son sens naturel et a-t-il une signification nouvelle [?] Il n'y a plus qu'une simple allusion à l'Écriture, une coïncidence de sens entre une parole divine et l'expression d'une pensée humaine.

Dictionnaire de la Bible.  1912, pages 112-115. 

b) Domaine idéologie, philosophie [En parlant d'une doctrine quelconque]  Action d'adapter aux individus, aux circonstances : 

Ø 5. Le communisme soviétique a compris la gravité du problème; et c'est justement pourquoi il a entrepris de créer une humanité nouvelle. Comme je l'indiquais plus haut, il s'agit pour lui (je parle des exigences idéales du système, quoi qu'il en soit des atténuations et accommodations que la vie concrète pourra ou a pu déjà introduire), il s'agit pour lui de changer l'homme afin d'évincer le Dieu transcendant dont il est l'image...

JACQUES MARITAIN. Humanisme intégral, problèmes temporels et spirituels d'une nouvelle chrétienté,  1936, page 71. 

Ø 6. Le type courant en est offert par le mensonge oratoire qui, sans positivement briser les reins à la vérité, accentue ce qui doit plaire à l'auditeur, atténue ce qui ne doit pas lui plaire et ne sait plus bien lui-même où sont les limites du vrai. Il est un type d'orateur et de politicien que Gambetta représente à merveille et que les partis ont reproduit depuis en de nombreux exemplaires; ils ne vivent que de compromis, non par lâcheté franche ou par esprit de synthèse; seulement, ils ne savent refuser à leur partenaire cette accommodation de la vérité qui assure une séduction immédiate.

EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 492. 

2. [L'objet désigne un organe, une structure] 

a) OPHTALMOLOGIE, OPTIQUE.  Mise au point de la vision (grâce aux modifications de courbure du cristallin selon la distance des objets et grâce à la dilatation de la pupille selon les variations d'intensité lumineuse) de façon à former une image claire et nette sur la rétine. (Se dit aussi d'un système optique) : 

Ø 7. Sa vue a beaucoup baissé (...), elle a été consulter un spécialiste. Il paraît que c'est la sensibilité rétinienne qui faiblit. Tu comprends qu'il y a deux choses très différentes : d'une part une défectueuse accommodation du cristallin, à quoi les verres remédient. Mais, même après qu'ils ont écarté ou rapproché l'image visuelle, celle-ci peut impressionner insuffisamment la rétine et cette image n'être plus transmise que confusément au cerveau.

ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs,  1925, page 1161. 

Ø 8. Il existe en outre tout un groupe de réflexes dont le point de départ est un organe sensoriel et dont l'effecteur est l'organe mobile qui porte ce sens : ce sont les réflexes d'accommodation et d'exploration : cligner des yeux à l'approche brusque d'un objet ou sous l'effet d'une lumière vive et subite, suivre des yeux un objet qui ne sort pas du champ visuel, accommoder, amener les yeux en convergence sur un objet peu distant, voilà des réflexes qui d'ailleurs ne sont pas incoercibles au même degré, dont plusieurs se commandent par synergie (par exemple la contraction ciliaire, la convergence et l'accommodation) et qui ne sont manifestement pas des réflexes de défense mais bien d'orientation, d'adaptation à une situation :...

PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949, pages 223-224. 

Ø 9. La mise au point des images dans l'oeil comporte : —  une variation de la courbure de la face antérieure du cristallin entraînant une variation de la convergence des milieux transparents de l'oeil : c'est l'accommodation, grâce à laquelle l'image nette est constamment ramenée sur la rétine (...); —  une variation du diamètre de la pupille : c'est la diaphragmation.

HENRI CAMEFORT, A. GAMA, Sciences naturelles (baccalauréat 2e.  partie), Paris, Hachette, 1953, page 152. 

Ø 10. Accommodation aux distances. Un oeil ne peut voir nettement en même temps un objet rapproché et un objet éloigné. Mais il passe rapidement de la vision nette d'un objet éloigné à celle d'un objet rapproché et inversement : l'oeil s'accommode aux distances. 

L'oeil normal est au point pour l'infini. Pratiquement il voit encore nettement sans accommodation un objet distant de 60 m. De l'infini à 60 m, l'oeil normal voit sans accommoder.

R. SIMON, Anatomie et physiologie humaines, Paris, Dunod, 1954, pages 100-101. 

Ø 11. Chez l'Homme et les Mammifères, l'accommodation comporte essentiellement une déformation du cristallin dans le sens d'un accroissement du pouvoir de réfraction, exclusivement, ce qui a pour effet de projeter sur la rétine les images de points de plus en plus rapprochés de l'oeil, avec une limite variable définissant l'amplitude d'accommodation. Sur le mécanisme de cette déformation, engendrée par une contraction du muscle ciliaire, plusieurs théories s'opposent encore. Il existe toutefois une très faible capacité de déformation inverse diminuant le pouvoir de réfraction (accommodation négative).

Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON)  1963. 

b) PHONÉTIQUE ou plus généralement ACOUSTIQUE.  Action d'accorder aux vibrations sonores. 

—   [En parlant de l'appareil auditif] :

Ø 12. Le tympan est une membrane vibrante, capable d'entrer en vibration à l'unisson des ondes sonores qui la frappent. Ses différentes zones, dont la tension peut être modifiée par l'action des muscles agissant sur la chaîne des osselets, peuvent s'accommoder au nombre et à l'amplitude des ondes sonores, et vibrer à l'unisson d'une série très étendue de sons. La cavité de l'oreille moyenne fait fonction de caisse de résonance, d'où son nom de caisse du tympan. Les vibrations sont transmises à l'oreille interne, à la fois par l'air qui remplit l'oreille moyenne, par les parois osseuses et par la chaîne des osselets. Cette dernière joue en même temps le rôle d'un appareil d'accommodation.

PIERRE REY, Sciences naturelles (Manuel du baccalauréat, 2e.  partie), Paris, Vuibert, 1946, pages 122-123. 

Ø 13. L'oreille moyenne transmet les vibrations sonores. Le tympan peut vibrer synchroniquement avec toutes les vibrations audibles, car il est inégalement tendu des bords au centre et, de plus, il est capable d'une certaine accommodation : sa tension peut être augmentée par la traction que lui fait subir en se contractant le muscle du marteau, ce qui l'accorde pour les sons aigus; inversement, le muscle de l'étrier le détend et l'accorde pour les sons graves.

HENRI CAMEFORT, A. GAMA, Sciences naturelles (baccalauréat 2e.  partie), Paris, Hachette, 1953, page 164. 

·    Spécialement. Accommodation auditive : \" deuxième stade de l'adaptation auditive (on l'appelle encore adaptation perstimulatoire). \" (Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1963). 

—   [En parlant d'un appareil phonateur] :

Ø 14. Dans toute la tessiture de la voix (...) on peut chanter dans ces deux timbres [clair et sombre] sauf sur quelques notes extrêmes, rebelles aux différentes transformations des cavités de résonances ne possédant qu'une seule accomodation [sic] des résonateurs capables de donner un joli son.

JEANNE ARGER, Initiation à l'art du chant,  1924, page 56. 

—   [En parlant de phonèmes voisins qui s'assimilent plus ou moins partiellement] :

Ø 15. Les articulations françaises s'unissent très étroitement, si bien qu'il y a entre elles compénétration et non pas simple juxtaposition. L'accommodation est de règle. Ainsi dans ya et dans yu, la position des lèvres variera même pour y (...). Comparer également pa et pu. L'organe obéit ici à une loi de prévoyance : il prépare, autant que la chose est possible, dès la première articulation, le mouvement de la seconde.

Précis de prononciation française (PIERRE-JOSEPH ROUSSELOT, FAUSTE LACLOTTE)  1927, page 73. 

Ø 16.... deux phonèmes, du fait qu'ils sont contigus ou à brève distance, tendent à devenir identiques ou à acquérir des caractères communs : la sonore g de latin ago devient sourde c devant la sourde t de actus (...). L'assimilation est partielle et s'appelle alors quelquefois accommodation (...) dans le cas qui vient d'être cité de actus...

Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU)  1951, page 33 (au mot assimilation. ). 

c) PHYSIOLOGIE.   [En parlant d'un organisme]  Processus de modifications morpho-physiologiques non héréditaires qui permet l'équilibre et la survie dans le milieu ambiant : 

Ø 17. L'homme s'acclimate à une haute altitude par des modifications de son sang et des systèmes circulatoire, respiratoire, squelettique et musculaire. Les globules rouges répondent à l'abaissement de la pression barométrique en se multipliant L'accommodation se fait rapidement. (...). En même temps, la peau se protège contre la lumière de la neige par une pigmentation intense. Le thorax et les muscles de la poitrine se développent. Après peu de mois de vie active dans les hautes montagnes, le système musculaire s'accoutume à l'effort plus grand de la marche et à l'escalade des rochers. La forme et l'attitude du corps se modifient. L'appareil circulatoire et le coeur s'habituent aussi à l'exercice incessant qui leur est demandé. En même temps, l'organisme devient résistant au froid.

ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu,  1935, pages 259-260. 

Ø 18. Par opposé aux réflexes que la physiologie découvre à la base du besoin et plus largement de l'organisation, les réflexes de protection et de défense, d'appropriation, d'accommodation et d'exploration se donnent comme réflexes dans le corps ou comme emprise incoercible du monde sur moi; ils ne sont pas impliqués dans un autre vécu dont ils seraient en quelque sorte l'envers objectif; ils constituent par eux-mêmes un embryon de fonction avec une adaptation de première urgence...

PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949, page 219. 

Ø 19.... il peut se faire aussi que la subsistance dans le second milieu soit due à un simple phénomène d'accommodation, se reproduisant à chaque génération, dans les mêmes conditions, la modification non héréditaire étant une réaction de l'organisme aux facteurs du nouveau milieu.

Encyclopédie de la Pléiade, Biologie, 1965, page 1655. 

Ø 20. Le terme général d'adaptation englobe divers phénomènes : l'adaptation individuelle ou accommodation, l'adaptation spécifique ou naturalisation, l'adaptation éthologique ou statistique.

Encyclopédie de la Pléiade, Biologie, 1965 page 1699. 

Remarque : La fixation héréditaire de ces modifications constituerait l'adaptation (confer Baldwin dans VOCABULAIRE TECHNIQUE ET CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE  (ANDRÉ LALANDE) 1968). 

—  Spécialement. 

·    OBSTÉTRIQUE.  Changement postural du foetus qui fait concorder ses particularités formelles avec celles de l'utérus et du bassin : 

Ø 21. L'expérience journalière a montré que le plus souvent, le foetus est placé, in utero, la tête en bas et le siège en haut; cette disposition est d'autant plus fréquente que la grossesse est plus avancée. Cette situation, ainsi que toutes les autres, se trouve commandée par une série de facteurs physiologiques et mécaniques, dont l'ensemble constitue ce que l'on a nommé l'accommodation foeto-utéro-pelvienne.

LOUIS DUBRISAY, CYRILLE JEANNIN, Précis d'accouchement, Paris, Lamarre, 1946, page 120. 

·    ÉLECTRO-BIOLOGIE.  Accommodation électrique, \" relèvement du seuil, faible par rapport au processus d'excitation, et accompagnant, d'après les observations, une stimulation de durée adéquate. \" (Larousse). 

d) PSYCHOLOGIE.   [En parlant du psychisme d'un individu]  Processus de modifications psychologiques (avec répercussion éventuelle sur le comportement) qui permet l'équilibre dans ou avec le milieu ambiant; spécialement  \" Activité mentale de l'enfant transformant un schème initial pour s'adapter à une situation nouvelle (soit que la situation soit telle qu'elle ne puisse être assimilée, soit que sa maturation ait fait dépasser à l'enfant le stade de la simple assimilation) (Piaget). \" (Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1963) : 

Ø 22. Se subordonner, ce n'est pas seulement servir la société, c'est nous servir. C'est la grande vérité découverte et pratiquée par Goethe. Il est rare qu'un artiste tout jeune en ait la divination. D'ordinaire il hésite entre la révolte de son individualité et l'accommodation au milieu, mais dans cette hésitation même on peut deviner la sagesse des renoncements futurs.

PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, tome 1, 1883, page 18. 

Ø 23. Et lui se devait considérer comme un modèle de bel animal pensant, absolument souple et délié; doué de plusieurs modes de mouvement; (...). Il doit suffire à l'être suprêmement coordonné de se prescrire certaines modifications cachées et très simples au regard de la volonté, et immédiatement il passe de l'ordre des transformations purement formelles et des actes symboliques au régime de la connaissance imparfaite et des réalités spontanées. Posséder cette liberté dans les changements profonds, user d'un tel registre d'accommodations, c'est seulement jouir de l'intégrité de l'homme, telle que nous l'imaginons chez les Anciens.

PAUL VALÉRY, Variété I,  1924, page 193. 

Ø 24. Que la vie mentale soit aussi accommodation au milieu ambiant, cela ne peut faire davantage de doute. L'assimilation ne peut jamais être pure, parce qu'en incorporant les éléments nouveaux dans les schèmes antérieurs, l'intelligence modifie sans cesse ces derniers pour les ajuster aux nouvelles données. (...) l'adaptation intellectuelle, comme tout autre, est une mise en équilibre progressive entre un mécanisme assimilateur et une accommodation complémentaire. L'esprit ne peut se trouver adapté à une réalité que s'il y a parfaite accommodation, c'est-à-dire si plus rien, dans cette réalité, ne vient modifier les schèmes du sujet.

JEAN PIAGET, La Naissance de l'intelligence chez l'enfant, Paris, Delachaux et Niestlé, 1935, page 15. 

Ø 25. Le bois, cette croix brute qui n'a pas encore parachevé sa forme, c'est tout ce à quoi entre les circonstances Dieu a confié la tâche de refaire l'homme à Son image, tout ce qui dans l'ambiance est né pour exercer sur lui une action, une contrainte formative. C'est l'armature et le patron. C'est l'instrument de cette douloureuse accommodation en nous de l'intérieur avec l'extérieur. Dans cet hymen de la Croix et de l'homme qu'elle est appelée à pétrir, il y a trois choses à considérer : résistance, effort, transport.

PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix,  1938, page 56. 

Ø 26. Réciproquement, le milieu agit sur l'organisme, et l'on peut désigner, conformément à l'usage des biologistes, cette action inverse sous le terme « d'accommodation », étant entendu que l'être vivant ne subit jamais telle quelle la réaction des corps qui l'environnent, mais qu'elle modifie simplement le cycle assimilateur en l'accommodant à eux. Psychologiquement, on retrouve le même processus, en ce sens que la pression des choses aboutit toujours, non pas à une soumission passive, mais à une simple modification de l'action portant sur elles. Cela dit, on peut alors définir l'adaptation comme un équilibre entre l'assimilation et l'accommodation, ce qui revient donc à dire un équilibre des échanges entre le sujet et les objets.

JEAN PIAGET, La Psychologie de l'intelligence, Paris, Armand Colin, 1962, page 13-14. 

Remarque : Exceptionnellement, par une création d'auteur, accommodation donne lieu à une expression composée : 

Ø 27.... l'humidité, qui amollit, apparaissait comme l'agent de la plasticité et de la passivité : corrigeant l'action du chaud, elle le rendait utile en développant les facultés d'adaptation et de modération, la réceptivité sensorielle, intellectuelle et morale, avec, comme contrepartie, la versatilité; le sec, au contraire, figurait la tension, la non-accommodation, la rigidité, et par suite l'âpreté, la dureté, l'obstination, la violence.

EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 179. 

Remarque : 1. Accommodation relève essentiellement de la langue technique moderne (notamment scientifique). Dans son acception A, il paraît rivaliser avec accommodage et accommodement, par exemple dans le langage culinaire. 2. Accommodation s'associe syntagmatiquement avec les substantifs suivants (auxquels il sert souvent de complément) : amplitude d'-; champ d'-; - du cristallin; effort d'-; - au, avec le, du milieu; réflexe d'-; spasme d'-; et avec les adjectifs suivants : - auditive, mentale, négative, visuelle. 3. Accommodation s'associe paradigmatiquement aux substantifs suivants : a) synonymes : accommodement, adaptation, ajustement, aménagement, appropriation, arrangement, assimilation, atténuation, changement, compromis, conciliation, contraction, convergence, déformation, dilatation, entretien, équilibre, installation, intégration, interprétation, lâcheté, mensonge, mise au point, modification, naturalisation, passivité, plasticité, réaction, réceptivité, réglage, renoncement, réponse, révolte, soumission, transformation, transposition, utilisation, variation, versatilité; b) antonymes : dureté, rigidité. 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 52. 

Liens utiles