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ACHE, substantif féminin.

Publié le 01/10/2015

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ACHE, substantif féminin.  

A.—  BOTANIQUE.  Plante de la famille des ombellifères, dont l'espèce la plus connue est le céleri; variété cultivée de l'ache sauvage : 

Ø 1. Herbages en général, ou prairies.

Mousse, plante.

Ache, ou céleri sauvage.

Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU)  tome 3, 1797, page 121. 

Ø 2. Que nous étions heureux dans cette Grande-Claire (...)

Où les longs rubanniers, la menthe et l'ache d'eau

Recouvraient les marais de leur flottant rideau!

AMÉDÉE POMMIER, Océanides et fantaisies,  1839, page 231. 

Ø 3. Le céleri n'est que l'ache cultivée.

FRANÇOIS-LAURENT-MARIE DORVAULT, L'Officine, ou Répertoire général de pharmacie pratique,  1844, page 128. 

—   Dans les expressions couronner, couronné d'ache. 

·    [Avec une signification symbolique] :

Ø 4. Le front couronné d'ache toujours verte, et de roses qui durent si peu, nous nous excitions à jouir de la vie par la considération de sa brièveté :...

FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 248. 

Ø 5. Les Romains se couronnaient d'ache dans les festins.

Dictionnaire de l'Académie française, Compléments.  1842. 

Ø 6. Célénie m'apparaît souvent dans mes rêves comme une nymphe des eaux, tentatrice naïve... couronnée d'ache et de nénufar...

GÉRARD DE NERVAL, La Bohême galante,  1855, page 216. 

·    Proverbe d'origine grecque.  [En parlant d'un malade désespéré] :

Ø 7. Il ne lui faut plus que de l'ache.

Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE)  1845. 

Remarque : Syntagmes rencontrés : ache des marais (Code pharmaceutique, 1821; DESCHAMPS D'AVALLON, Compendium de pharmacie pratique, 1868; Codex Medicamentarius Gallicus, 1908), ache de montagne (Code pharmaceutique, 1821), sirop d'ache ou sirop de racine d'ache (DESCHAMPS D'AVALLON, Compendium de pharmacie pratique, 1868), vert comme (de l')ache (Dictionnaire de l'Académie Française 1835). 

B.—  HÉRALDIQUE et SYMBOLIQUE NOBILIAIRE.  Ornement de couronne, notamment ducale : 

Ø 8. Comme j'allais sortir des galeries, j'ai distingué dans l'ombre une tête de pierre sortant à demi du mur et ceinte d'une couronne à trois fleurons d'ache, comme les rois du onzième siècle.

VICTOR HUGO, Le Rhin,  1842, page 248. 

Ø 9. Le tortil du baron, les feuilles d'aches et les perles du marquis valent bien les pointes de la couronne ducale, quand la race est ancienne et la filiation pure de tout mélange.

THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse,  1863, page 226. 

Ø 10. Un vieux domestique, poudré, couvert de fourrures, se tenait encore dans le vestibule. Sur les boutons de sa livrée noire brillaient les feuilles d'ache d'une couronne ducale.

PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, L'Inconnue à Madame de Laclos, 1883, page 315. 

C.—  ARCHITECTURE : 

Ø 11. Ache. Feuillage offrant une certaine analogie avec celui du trèfle, et usité principalement en blason (pour les couronnes de duc, comte, etc.) et dans un certain nombre de chapiteaux de monuments de l'époque gothique.

JULES ADELINE, Lexique des termes d'art,  1884. 

Remarque : Dans l'Antiquité grecque et romaine, l'ache était un ornement funèbre, tressé en couronnes déposées sur les tombeaux; dans les jeux néméens on couronnait d'ache les vainqueurs, en souvenir de l'origine funèbre de ces fêtes; les Romains se couronnaient d'ache dans les festins. En Gaule, dans la vieille France l'ache était l'élément constitutif des couronnes vertes qu'étaient censés porter, en signe de joie, des génies mythologiques ou les populations naturelles; puis elle est devenue l'ornement typique de la couronne des princes, et surtout des ducs et des marquis; enfin elle a servi d'élément décoratif dans l'architecture gothique (d'après divers dictionnaires du XVIIIXVIIIe.  et du XIXe.  siècle). 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 13. 

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