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ACQUIT, substantif masculin.

Publié le 04/10/2015

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ACQUIT, substantif masculin.  

A.—  Action d'acquitter. 

1. Vieilli.  Action d'acquitter quelque chose (confer acquitter I B) : 

Ø 1. Faute par lui de fournir cette caution, les meubles sont vendus, et leur prix est déposé, ainsi que la portion non déléguée du prix des immeubles, pour être employés à l'acquit des charges de la succession.

Code civil des Français (ou Code Napoléon)  1804, page 147. 

Remarque : Le mot subsiste dans la langue du fisc. Confer en-tête des feuilles d'impôt adressées aux contribuables : Avertissement délivré par le Directeur des impôts pour l'acquit des impôts ci-après désignés (Impôts d'État établis au titre de 1968). 

—  Au figuré : 

Ø 2.... je ne serais pas du tout éloigné de croire que l'amour-propre et l'amour de l'art fussent tellement identifiés en lui, qu'il ne regardât comme l'acquit d'un devoir le bien qu'il fait dire de lui et le mal qu'il fait dire des autres.

VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 225. 

2. Rare.  Action d'acquitter quelqu'un (confer acquittement A, acquitter I A). 

Remarque : Encore signalé dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). 

3. Locutions. 

a) À l'acquit de..., en l'acquit de... À la décharge de, pour la libération de... : 

Ø 3. L'obligation peut même être acquittée par un tiers qui n'y est point intéressé, pourvu que ce tiers agisse au nom et en l'acquit du débiteur, ou que, s'il agit en son nom propre, il ne soit pas subrogé aux droits du créancier.

Code civil des Français (ou Code Napoléon)  1804, page 223. 

b) Vieilli. Par acquit de conscience (pour l'acquit de sa conscience). Sans conviction profonde et seulement pour libérer sa conscience de quelques scrupules : 

Ø 4. En rentrant à Chantilly, je cherchai plutôt par acquit de conscience qu'avec conviction s'il était possible (...) de donner à mes attributions toute l'ampleur et toute l'autorité qui me paraissaient indispensables...

MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 431. 

—  Par analogie, vieux. Par acquit de politesse : 

Ø 5. Mme.  de Nittis, à laquelle je vais porter par acquit de politesse les lettres de mon frère, me reçoit avec ces paroles, entrecoupées par les petits rires d'une gaieté folichonnante :...

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  avril 1885, page 450. 

—  Vieux. Par manière d'acquit. Même sens : 

Ø 6. Comme elle tenait négligemment la lettre de Léandre à la main, le marquis la rencontra et lui demanda par manière d'acquit, n'étant pas de sa nature un mari curieux, quel était ce papier qu'elle portait ainsi.

THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse,  1863, page 128. 

c) JEUX.  Jouer à l'acquit. Dans une partie de plusieurs personnes, jouer entre ceux qui ont perdu pour déterminer celui qui paiera le tout. 

Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798, Dictionnaire de l'Académie Française 1835, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

—  Au jeu de billard.  Faire, donner un acquit (ou l'acquit). Donner le premier coup où l'on ne fait que placer sa bille, avec l'intention de rendre difficile le coup du joueur suivant. 

B.—  Attestation d'acquittement. 

1. Dans certaines formules, telle que pour acquit, attestant l'acquittement : 

Ø 7. Il s'étonnait que les caissiers s'occupassent des dispositions morales de leurs débiteurs et leur donnassent des notes comme en classe, lorsqu'un monsieur lui cria : « Datez! signez au dos! mettez : pour acquit! »

JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 366. 

2. Pièce attestant l'acquittement : 

Ø 8. Maman prie ton époux (avant son départ) de passer quai de la Mégisserie, dit de La Ferraille, no.  30, chez M. Vilmorin-Andrieux et Cie, marchands grainiers du roi, fleuristes et pépiniéristes, et de lui, ou de leur payer ou solder la somme de 16 francs 90 c en demandant un reçu, ou acquit.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, supplément, 1845, page 50. 

3. Plus spécialement.  Pièce attestant l'acquittement de l'impôt indirect (contributions indirectes, douanes) : 

Ø 9. Les congés ou acquits ne peuvent être pris qu'à la recette locale du lieu d'enlèvement, sauf exceptions autorisées par l'Administration (Code général des impôts, article 443).

Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, tome 2, 1963, au mot impôts indirects, § 38. 

—  Acquit-à-caution..  Pièce qui, délivrée (généralement sous caution) par l'administration des contributions indirectes ou des douanes, permet à son titulaire, sous certaines conditions, de faire circuler librement des marchandises soumises à l'impôt indirect : 

Ø 10. Pour les enlèvements de vin, de plus de 20 hectolitres par congé, et en toute quantité par acquit-à-caution, si la déclaration n'est pas faite par le détenteur actuel des boissons, elle doit être accompagnée d'une attestation de ce dernier, confirmant la réalité de l'opération (Code général des impôts, article 465). D'autre part, le conducteur doit être muni d'une expédition appropriée à la nature des boissons transportées (Code général des impôts, article 443, 444 et 445). Le mot expédition s'applique aux différents titres de mouvement; il désigne : 1o.  le congé, délivré avec l'acquittement des droits; 2o.  l'acquit-à-caution (...) délivré moyennant l'engagement, souscrit par le demandeur et garanti par la signature d'une caution, d'acquitter l'impôt éventuellement exigible sur les objets transportés. L'acquit-à-caution est ordinaire ou recommandé (Code général des impôts, article 557; Circulaire ministérielle 29 décembre 1900, no.  423); 3o.  le passavant, délivré pour accompagner les boissons circulant en franchise de droit, lorsque la fraude n'est pas à craindre; 4o.  le laissez-passer dans le cas où, l'impôt n'étant pas exigible, le fisc a néanmoins intérêt à suivre les boissons.

Nouveau répertoire de droit, Paris, Dalloz, tome 2, 1963, au mot impôts indirects, § 30. 

—  Autrefois,  FINANCES.  Acquit-patent..  Brevet du roi scellé du grand sceau portant gratification de quelque somme d'argent, servant d'acquit et de décharge à celui qui devait en faire le paiement. 

—  Au figuré.  Quelquefois acquit se rapproche sémantiquement de son homophone acquis, du verbe acquérir. Ainsi dans ces 2 exemple : 

Ø 11. Les rapprochements seraient d'autant plus aisés à établir que l'un et l'autre de ces artistes ont illustré certains contes de Perrault, tels que la Barbe-Bleue et le Petit Chaperon Rouge. Doré, plus fantaisiste, plus dramatique, plus outré; Crane moins dissonant, plus simple, suivant la vérité pas à pas, introduisant toujours une atmosphère de réel même dans la féerie, puis, trouvant, comme dans la Barbe-Bleue, une soeur Anne, montée sur une tour et dominant un paysage, qui atteint une certaine grandeur d'allure inaccessible à M. Doré. Ajoutez encore l'intérêt ethnologique qui fait de ces albums pour enfants un régal pour les artistes et mettez en balance à l'acquit de M. Doré d'amusantes fantasmagories de campagne, des jeux de lumière comme au théâtre, une transposition de l'art du décor dans le dessin, et vous aurez les qualités les plus éloignées et l'interprétation la plus disparate des contes de Perrault.

GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne,  1883, pages 214-215. 

Ø 12. Au surplus, je me sens, toutes choses bien pesées, vaincu d'avance dans cette épreuve d'entregent, d'astuce et de perfidie!... Avec quelles armes rivaliserais-je? Ne possédant aucune relation personnelle ou politique, parvenu presque au bout de mon rouleau, n'ayant ni fortune, ni parents, ne possédant pour tout atout dans mon jeu, que l'acquit des services rendus honnêtement, scrupuleusement, pendant vingt et deux années consécutives à la coccinelle, ma conscience irréprochable, ma parfaite probité, la notion très précise, indéfectible, de mes devoirs... Que puis-je attendre? Le pire évidemment!... Ce lourd bagage de vertus sincères me sera compté, j'en ai peur, plutôt à charge qu'à crédit, le jour où se règleront mes comptes!...

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936, pages 318. 

Remarque : Acquit peut se rattacher sémantiquement à acquérir ou à acquitter. Ou bien, en effectuant le bilan, on s'aperçoit qu'il existe un solde positif (un acquis), ou bien on peut estimer que les services rendus libèrent moralement l'individu (l'acquittent); d'où l'hésitation entre « au crédit de » et « à la décharge de ». 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 227. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 318, b) 381; XXe.  siècle : a) 325, b) 293. 

 

Forme dérivée du verbe \"acquérir\"

 acquérir

ACQUÉRIR, verbe transitif.  

I.—  Emploi transitif. 

A.—  [Le sujet du verbe désigne un animé personne] 

1. DROIT.  langue commune.  [Le sujet du verbe est un substantif animé ou à valeur collectif; l'objet désigne un bien concret]  Devenir propriétaire d'un bien, à titre gratuit ou onéreux : 

Ø 1. L'État permettra, facilitera même dans tous les sujets, le développement de l'industrie honnête, propre à chaque sexe, et l'emploi de tous les moyens naturels et acquis par lesquels tout homme puisse s'occuper, et toute famille acquérir quelque propriété.

LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 87. 

Ø 2.... elle l' [la coiffe] avait ou achetée de ses deniers, ou trouvée dans son coffre de mariage, ou reçue de quelque galant, tous bons moyens d'acquérir des dentelles. Mais de quelque façon qu'elle les eût acquises, je vois seulement qu'elle en jouissait comme d'un de ces biens de fortune qu'on trouve et qu'on perd d'aventure et sur lesquels on n'a point de droit naturel.

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Opinions de Monsieur Jérôme Coignard, 1893, page 265. 

Remarque : Syntagmes fréquents : acquérir une rente, des richesses, un immeuble, une somme, une terre, un terrain, une marchandise, des biens. 

—  Emploi absolu : 

Ø 3. Ils ne prévoyaient pas, ces vieux fondateurs du domaine de propriété, que le droit perpétuel et absolu de conserver son patrimoine, droit qui leur semblait équitable, parce qu'il était commun, entraîne le droit d'aliéner, de vendre, de donner, d'acquérir et de perdre :...

PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété?, préface, 1840, page 185. 

Ø 4. Tout être, par cela seul qu'il est lui et non un autre, possède ce que nous appelons l'individualité. Tant qu'il subsiste, il s'appartient; il peut croître ou décroître, perdre ou acquérir; il peut communiquer à autrui quelque chose de soi, mais non pas le soi-même.

PÈRE HENRI-DOMINIQUE LACORDAIRE, Conférence de Notre-Dame,  1848, page 51. 

Remarque : Dans ce dernier exemple on constate que l'acquisition peut avoir pour objet n'importe quel bien, y compris les biens moraux. 

2. Au figuré.  [Le sujet du verbe est un substantif animé ou à valeur collective; l'objet désigne un bien abstrait, une qualité]  Entrer en possession de ce bien, de cette qualité : 

Ø 5. Une longue habitude de l'enseignement lui avait fait acquérir une grande clarté dans le style, et sinon le talent de beaucoup approfondir un sujet, du moins celui d'exposer très nettement les idées qu'il s'en était faites.

ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 3. Logique, 1805, page 130. 

Ø 6.... leur chef étoit un Bavarois, Weisshaupt, homme d'un esprit supérieur, et qui avoit très-bien senti la puissance qu'on pouvoit acquérir en réunissant les forces éparses des individus, et en les dirigeant toutes vers un même but.

GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 5, 1810, page 151. 

Ø 7. « Chaque jour votre peuple se rend davantage digne de la liberté. Il acquiert chaque jour de l'énergie. Il paraîtra sans doute un jour avec gloire sur la scène du monde.

EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 539. 

Remarque : Syntagmes rencontrés : acquérir des notions, des données, un résultat, la gloire, un talent, une idée, une réputation, de l'empire sur quelqu'un, de l'ascendant sur quelqu'un, de l'influence, un crédit auprès de quelqu'un, de l'expérience, la notoriété, de la raison, un renom, une alliance, la preuve, la certitude, l'assurance que, la conviction que, l'impression que, la confiance, de la sympathie, quelque autorité, une habitude, des facultés, la dignité, une personnalité, des dons, la tranquillité d'esprit, l'indépendance, la sagesse, une gamme de vertus, des défauts, des mérites, la ferveur, des qualités, la conscience, l'humilité, la faculté d'admirer, des connaissances, etc. 

—  Rare. Acquérir quelque chose à quelqu'un..  L'aider à obtenir, lui procurer cette chose par un effort soutenu : 

Ø 8. Que j'aime les héros dont je conte l'histoire!

Et qu'à m'occuper d'eux je trouve de douceur!

J'ignore s'ils pourront m'acquérir de la gloire; 

Mais je sais qu'ils font mon bonheur.

JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Savant et le fermier, 1792, page 132. 

3. Rare.  [Le sujet et l'objet désignent une personne]  Acquérir quelqu'un..  S'attacher quelqu'un, dont la sympathie et les services sont assurés : 

Ø 9. —  En somme, si elle se marie, « c'est qu'il n'y a pas d'autre carrière pour une fille ». Il lui faut un homme pour sortir, voyager; c'est un serviteur indispensable, un chambellan, un ordonnateur, un porte-respect. Sans doute, « l'état d'homme serait le plus agréable ». Ne pouvant acquérir l'état, on acquiert l'homme.

HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE. Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, pages 203-204. 

Ø 10. L'homme aux lèvres de bronze se retire.

Quel était son but? Acquérir un ami à toute épreuve, assez naïf pour obéir au moindre de ses commandements.

ISODORE DUCASSE, DIT COMTE DE LAUTRÉAMONT, Les Chants de Maldoror,  1869, pages 345-346. 

B.—  [Le sujet du verbe est une chose; l'objet désigne une qualité]  En venir à posséder cette qualité. Acquérir de l'importance. Devenir important. 

1. [Le sujet est plus ou moins en rapport avec la catégorie de l'animé; il désigne un attribut de l'homme, une de ses facultés, un produit de son travail,...] :

Ø 11. M. disait, à propos de l'utilité de la retraite et de la force que l'esprit y acquiert : « malheur au poète qui se fait friser tous les jours! »

NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes,  1794, page 173. 

Remarque : 1. Cet emploi est une extension de l'emploi A 2, où il aurait pu figurer tout aussi bien. 2. Autres syntagmes relevés : une doctrine acquiert de l'importance; les jugements acquièrent du poids; les honneurs et les plaisirs acquièrent un grand prix; la médecine acquiert de l'influence; l'amour acquiert le charme de l'abandon, de nouvelles forces, etc. 

2. Plus rare, littéraire.  [Le sujet est sans rapport immédiat avec la catégorie de l'animé] :

Ø 12. Le mur a peu d'épaisseur; mais il en acquiert davantage du côté des tours de Marboré, qui s'élèvent majestueusement au dessus de la porte...

JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 2, 1796, page 174. 

Remarque : 1. Il s'agit dans cet emploi d'une espèce de personnification du sujet 2. Autres syntagmes relevés : les fibres acquièrent la dureté du fer; l'enveloppe pierreuse acquiert la dureté du granit; le fluide acquiert du mouvement; le liquide acquiert de la chaleur; le cylindre de pâte acquiert une longueur qui...; le fer acquiert la propriété de l'aimant; les saumons boucanés acquièrent la dureté du bois. 

—  En emploi absolu, vieux.  Devenir meilleur. Ce vin acquiert en vieillissant (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)); ce vin acquiert (Dictionnaire de l'Académie Française) 

II.—  Emploi pronominal (correspond à I A 1 ou, plus généralement à I A 2, rarement à I B) 

A.—  Emploi pronominal réfléchi. 

1. S'acquérir quelque chose. 

—  (Correspondant à I A 1).  Devenir, par son action personnelle, propriétaire d'une chose matérielle : 

Ø 13. —  Mais, animal, lui criait le parrain, si ces choses n'existaient pas, tu serais maître forgeron comme moi depuis longtemps; tu te serais acquis du bien, tu pourrais vivre à ton aise.

ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 30. 

—  (Correspondant à I A 2).  Posséder, grâce à son action personnelle, un bien non matériel, une certaine qualité : 

Ø 14.... en donnant asile à Mohsèn et à sa compagne, il s'acquérait une belle réputation de générosité,...

JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, Les Amants de Kandahar, 1876, page 285. 

2. S'acquérir quelqu'un..  S'attirer, par son action personnelle, les sympathies, gagner les services (de quelqu'un). (Correspondant à I A 3) : 

Ø 15.... il se mêla à la conversation d'une manière discrète, mais qui indiquait en même temps le désir de nouer relation.

(...). La tentation de s'acquérir des compagnons de route, désir qui poignait évidemment l'inconnu, me prit aussi, et je vis que Lanze n'y répugnait pas; j'engageai donc de plus près l'entretien, et je suis ravi de l'avoir fait, car notre nouvelle connaissance nous a fort aidés à passer aujourd'hui de bonnes heures.

JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Les Pléiades,  1874, page 14. 

B.—  Emploi pronominal passif. Quelque chose s'acquiert (par..., d'une certaine manière...). Devient la propriété ou la possession (par...) : 

Ø 16. (690). Les servitudes continues et apparentes s'acquièrent par titre, ou par la possession de trente ans.

Code civil des Français (ou Code Napoléon)  1804, page 126. 

Remarque : Syntagmes fréquents : la propriété des biens, la qualité de..., ces notions, la science, les vertus, les qualités, les connaissances... s'acquièrent. 

 

 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 984. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 4 759, b) 1 770; XXe.  siècle : a) 1 788, b) 2 352. 

 

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