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AIGRE, adjectif et substantif invariable.

Publié le 17/10/2015

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AIGRE, adjectif et substantif invariable.  

I.—  Adjectif. 

A.—  Au propre. 

1. Usuel.  Qui produit une impression piquante, désagréable sur les organes des sens. 

a) Qui produit une impression piquante, désagréable sur le goût. [En parlant d'une substance : boisson, aliment, etc., le plus souvent altéré(e)] Bière, lait, vin aigre; devenir aigre : 

Ø 1. Ils trempent leur pomme-de-terre ou leur quignon de pain noir dans la bière et le lait aigre. 

PAUL CLAUDEL, Tête d'or, 1re.  version, 1890, page 56. 

Ø 2. Il en tire quelques litres

D'un vin âpre, aigre, dur, sûr, [sic]

À faire grincer les vitres,

À déconcerter l'azur;

Une piquette hérétique,

...

RAOUL PONCHON, La Muse au cabaret, Le Vin du pape, 1920, page 80. 

Remarque : Synonymes : acerbe, acescent, acide, acidulé, âcre, sur, suri, tourné. Antonymes : délicieux, douceâtre, doux, exquis, suave, sucré. 

—  En particulier.  [En parlant de fruits]  Synonymes : vert, verdelet :  

Ø 3. Hylas chantait : —  Il y a des petites voluptés qui ont été pour nous, comme, sur les bords des routes, ces petits fruits de maraude, aigres, et qu'on aurait voulu plus sucrés. 

ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres,  1897, page 200. 

Remarque : Se dit notamment de certains fruits plus acides que d'autres de la même espèce. Cerises aigres (Pet IT DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) 

—  Par métonymie.  [En parlant du goût lui-même] :

Ø 4. Dans l'état de phosphore, et avant sa combustion, il n'avoit presqu'aucun goût; par sa réunion avec l'oxygène il prend un goût extrêmement aigre et piquant : enfin, de la classe des combustibles, il passe dans celle des substances incombustibles, et il devient ce qu'on appelle un acide. 

ANTOINE-LAURENT DE LAVOISIER. Traité élémentaire de chimie, tome 1, 1789, page 65. 

—  Par métaphore : 

Ø 5. Il leur disait que le métier de la guerre est de perdre et de gagner et que s'ils avaient mangé des choses aigres et amères, ils devaient espérer d'en manger quelque jour de plus douces. 

MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 4, janvier -juillet 1905, page 82. 

b) Qui produit une impression piquante, désagréable sur l'odorat. [En parlant d'une chose malodorante] : 

Ø 6. Ces hangars à étages de couchettes répandaient une odeur de bois, de laine mouillée, de cuir, de sueur, de fuite, de petit-lait suri, de langes aigres. 

ALEXANDRE ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin,  1942, page 78. 

—  Par métonymie.  [En parlant de l'odeur elle-même] :

Ø 7. Les écorces sentaient fort et par places montait cette odeur aigre comme de vinaigre, de résine, de bois pourri, qui dort en certaines retraites des bois.

HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, page 209. 

c) Qui produit une impression piquante, désagréable sur l'ouïe. [En parlant d'un son] Cri, note, voix aigre : 

Ø 8. Le village si paisible et reposé les premiers jours, s'était tout à coup transformé. Du matin jusqu'au soir retentissaient maintenant l'aigre son du hautbois et le battement infatigable du barbare tambourin.

JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe,  1912, page 27. 

Ø 9. Le timbre d'un son résulte de sa composition en harmoniques (nombre; rangs; intensités relatives). Les sons simples ont un timbre doux, assourdi; les quatre ou cinq premiers harmoniques donnent un timbre plein; les harmoniques aigus, à partir du sixième, donnent un timbre mordant, aigre et dur;...

Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham)  tome 1, 1935, page 3406. 

Ø 10. Quel pays! il faut toujours qu'on vous y parle (...) de la couvée des flamants quand le coin-coin aigu, aigre et plaintivement désespéré des avocettes semble limer le firmament et jaillir de mécaniques célestes rouillées.

ALEXANDRE ARNOUX, Rhône, mon fleuve,  1944, page 370. 

Remarque : Synonymes : aigu, criard, perçant, pointu, sifflant, strident. 

d) Qui produit une impression piquante, désagréable sur la vue. [En parlant d'une forme] : 

Ø 11. Il lui a passé, devant les yeux, l'image de la terre ancienne, renfrognée et poilue avec ses aigres genêts et ses herbes en couteau.  

JEAN GIONO, Regain,  1930, page 239. 

Remarque : Dans cet exemple, le mot aigre a peut-être, par figure étymologique, le sens du latin acer « aigu, pointu ». 

—   [En parlant d'une teinte]  Synonyme : violent :  

Ø 12. Il ne portait sur lui ce jour-là, avec sa culotte de bure, très courte et béante au-dessus des genoux, qu'une chemise de soie rouge aigre, violacée, foisonnant au-dessus de la ceinture de cuir...

ANDRÉ GIDE, Journal,  1917, page 630. 

—  En particulier, au pluriel. Couleurs aigres. \" Celles qui ne sont pas liées par des passages qui les accordent. \" (Dictionnaire de l'Académie Française). 

Remarque : Attesté également dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PIERRE-CLAUDE-VICTOIRE BOISTE) 1834, DICTIONNAIRE GÉNÉRAL ET GRAMMATICAL DES DICTIONNAIRES FRANÇAIS  (NAPOLÉON LANDAIS) 1834, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE ) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PROSPER POITEVIN) 1860, Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse) —  Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

e) Qui produit une impression piquante, désagréable sur les sens en général [En parlant des conditions atmosphériques] Air, bise, froid, vent aigre : 

Ø 13. « Sentez-vous ce furieux vent d'est? Vous réchauffez-vous à ce soleil aigre. Encore un grand mois, pour le moins, de temps aigre. Encore deux mois, et même trois, avant que nous puissions nous fier à l'air, et vivre autrement qu'empaquetés. Je me demande pourquoi les hommes se sont rassemblés en si grand nombre sous un climat pareil, qui nous offre tout au plus trois mois de belle saison, trois mois sans feu. »

ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1926, page 678. 

Remarque : Synonymes : âpre, cinglant, cuisant, dur, froid, glacé, glacial, mordant, saisissant, vif. 

2. Domaines techniques. 

a) MÉTALLURGIE.   [En parlant d'un métal : fer, etc.]  Peu ductile, cassant par défaut d'homogénéité : 

Ø 14. Ce sont les hommes les plus ductiles et les plus doux que l'on fait souffrir davantage. À l'image de l'or, on peut les faire passer par la filière la plus étroite sans les casser. Les métaux aigres ne résistent pas à cette épreuve.

LOUIS-CLAUDE DE SAINT-MARTIN, L'Homme de désir,  1790, page 40. 

Remarque : 1. Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, Dictionnaire de médecine et des sciences associées à la médecine (Pierre-Hubert Nysten) 1814-20, Nouveau vocabulaire français où l'on a suivi l'orthographe du Dictionnaire de l'Académie (Alfred de Wailly, Noël François de Wailly), 1918, Dictionnaire universel de la langue française (Pierre-Claude-Victoire Boiste) 1834, Dictionnaire général et grammatical des dictionnaires français (Napoléon Landais) 1834, Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Dictionnaire de technologie (de Chesnel) 1857 (au mot aigreur), Dictionnaire de la langue française (Prosper Poitevin) 1860, Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, de l'art vétérinaire (Émile Littré) 1865, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe. siècle en six volumes, Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Chabat tome 1 1875, Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (Paul Robert), Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. 2. Se dit aussi des minéraux dans la même acception : roche aigre (confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire des sols (Georges Plaisance, André Cailleux) 1958). 

—  Par analogie.  GRAVURE.  \" En gravure, on dit que les planches sont aigres quand le métal en est dur et qu'il se laisse difficilement tailler par les outils. De même les outils sont aigres quand ils sont trempés trop dur. \" (Dictionnaire de l'Académie Française) : 

Ø 15. Plutarque dit que ses moeurs austères n'avaient pas été adoucies par la raison, et il le compare à une épée de trempe trop aigre. 

JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature,  1814, page 287. 

b) PÉDOLOGIE.   [En parlant d'un sol]  De nature essentiellement marneuse, difficile à cultiver, se transformant en marais avec les pluies et se durcissant avec la sécheresse. Terrain, terre aigre. 

Remarque : 1. Attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse trois volumes en couleurs, Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. 2. Dictionnaire des sols (Georges Plaisance, André Cailleux) 1958 le donne comme synonyme de acerbe, acide, âcre. 

B.—  Au figuré.  Qui indispose, blesse par sa nature déplaisante, irritante. 

1. [En parlant d'une personne, de son caractère, humeur, manière d'être, etc.]  Sourire, ton aigre : 

Ø 16. Au Roi Victor-Emmanuel. Saint-Pétersbourg, 5 (17) septembre 1812.

... Tout caractère continuellement humilié et contrarié se gâte à la fin; on devient aigre, mutin, impertinent; c'est ce qui m'est arrivé. Tout homme qui déplaît a tort...

JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance,  1796-1821, page 230. 

Ø 17. D'Alembert aigre, exact et sec, détestait Buffon et n'épargnait point Bailly qu'il considérait alors comme un satellite du grand naturaliste pour les systèmes.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 10, 1851-1862, page 363. 

Ø 18.... vous qui gardez, comme une frontière de vos pensées, un silence que l'on sent fortifié de faits, solidement organisé en profondeur, vous êtes du moins l'homme rare que les critiques les plus difficiles, les polémistes les plus aigres, (...) aient dû à peu près épargner.

PAUL VALÉRY, Variété IV,  1938, page 53. 

—  En particulier.  [En parlant de la manière de s'exprimer, du langage] :

Ø 19. Édouard, me dit-elle, je veux vous gronder. Qu'est-ce que ces continuelles altercations dans lesquelles vous êtes avec le prince d'Enrichemont? Hier, vous lui avez dit les choses les plus aigres et les plus piquantes. 

CLAIRE DE KERSAINT, DUCHESSE DE DURAS, Édouard,  1825, page 192. 

Ø 20. Il rougit fortement de l'observation de Mme.  Verdurin, observation qui lui fut faite d'un ton aigre. 

MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Temps retrouvé, 1922, page 792. 

—   Proverbe. Être aigre comme verjus, comme citron vert. 

Remarque : Attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe.  siècle en six volumes avec la notation \" populaire \". 

Remarque générale : Synonymes : acariâtre, acrimonieux, agressif, amer, austère, blessant, cassant, choquant, fâcheux, rébarbatif, rêche, revêche, rude, sec, sévère. Antonymes : accort, affable, agréable, aimable, amène, attirant, bienveillant, charmant, complaisant, conciliant, engageant, tendre, mielleux. 

2. [En parlant d'une chose abstraite] :

Ø 21. À J.-J. Ampère. Il n'y a que la nature, la solitude et l'amitié choisie qui soient sérieuses; le reste n'est qu'une mauvaise plaisanterie, aigre, criarde, desséchante et salissante.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance générale, tome 1, 1818-1869, page 532. 

Remarque : Cet emploi se rattache au précédent (exemple 19, 20). 

Ø 22. C'était une sorte de folie aigre, de phobie compilatrice, une érudition futile et acariâtre... 

ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre,  1926, page 95. 

Ø 23.... il est retenu [Beethoven] au sol par le boulet au pied de sa servitude économique, et il retombe dans la fosse aux hommes, où il est parqué, parmi leurs âpres luttes pour s'arracher le morceau de pain, au fond de leur aigre misère.

ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 37. 

Remarque générale : Aigre/acide/acerbe. \" Au propre, ces trois mots désignent une impression particulière du goût. Ils se distinguent nettement; et, comme dit M. Lafaye, ce qui est aigre n'est plus doux, ce qui est acide n'est pas doux, ce qui est acerbe n'est pas encore doux. Aigre indique une saveur qui provient de quelque altération : du lait aigre; du vin aigre; aussi est-elle toujours désagréable. Acide indique une saveur franche, spontanée : la groseille est un fruit acide. Acerbe indique la saveur qui appartient aux fruits non mûrs : la nèfle sur laquelle la gelée n'a pas passé est acerbe. Au moral acide n'est pas employé; il ne reste que aigre et acerbe. La distinction qui existait au physique continue : des paroles aigres sont dictées par le ressentiment, la mauvaise humeur; des paroles acerbes le sont par l'âpreté naturelle de la personne qui parle. Des paroles aigres sont plus piquantes; des paroles acerbes sont plus âpres et plus dures. \" (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ) 

II.—  Emplois figés, seulement au masculin-neutre singulier. 

A.—  [Sans article] 

1. Siffler aigre : 

Ø 24. Le grand bruit [sur la mer] augmentait toujours. Il y avait des moments où ça sifflait aigre et strident, comme dans un paroxysme d'exaspération méchante : et puis d'autres où cela devenait grave, caverneux, puissant comme des sons immenses de cataclysme. Et on sautait toujours d'une lame à l'autre, et, à part la mer qui gardait encore sa mauvaise blancheur de bave et d'écume, tout devenait plus noir.

JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves,  1883, page 133. 

2. Avoir le goût d'aigre : 

Ø 25. « Je sais bien, disait-il un jour qu'on en parlait, que les trois quarts du temps ma crème a le goût d'aigre. 

ALFRED DE MUSSET, Namouna,  1832, page 401. 

B.—  [Avec l'article défini] 

1. Domaine physique.  Ce qui prend du piquant, présente de l'acidité. 

a) [En parlant d'un goût, d'une odeur]  Sentir l'aigre, tirer sur l'aigre, tourner à l'aigre : 

Ø 26. Elle mange quand elle a faim, jamais aux heures des repas, et toujours le pain rassis le plus dur. Elle boit le vin qui tourne à l'aigre. 

JULES RENARD, Journal,  1899, page 545. 

b) [En parlant des conditions atmosphériques]  Il y a encore de l'aigre dans l'air. \" Le temps n'est pas encore tout-à-fait adouci. \" (Dictionnaire de l'Académie Française). 

Remarque : Attesté également dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PROSPER POITEVIN) 1860, Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse)-Larousse du xxe.  siècle en six volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT. 

2. Domaine moral.  Tourner à l'aigre. 

a) [En parlant d'une personne, de son caractère]  Prendre de l'amertume : 

Ø 27. Il vient un âge critique pour les hommes, après l'âge de la création et de l'invention féconde passée. Ils tournent les uns à l'aigre et au sur, les autres au fade et au douceâtre, et d'autres au grossier. H. est dans ce cas; il a tourné au cyclope.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Mes poisons,  1869, page 51. 

b) [En parlant d'un débat, de relations, etc.]  Dégénérer, s'envenimer : 

Ø 28. S'il reste une zone sensible dans le système américain, c'est tout ce qui regarde la gestion économique et technique de l'entreprise. Celle-ci demeure traditionnellement la responsabilité exclusive du management, mandataire du capital. Les relations mutuelles tournent à l'aigre chaque fois que le syndicat fait mine d'empiéter sur le domaine sacro-saint de ces pouvoirs discrétionnaires.

Traité de sociologie (sous la direction de Georges Gurvitch)  tome 1, 1967, page 485. 

c) Locution vieillie. Parler entre l'aigre et le doux. Parler d'un ton mi-acerbe, mi-bienveillant (Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) et Petit DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) 

Remarque : 1. Sauf dans A 1 (siffler aigre), où il s'agit de l'emploi adverbial bien connu d'un adjectif invariable devenu objet interne d'un verbe intransitif (sentir bon, chanter faux, tomber bas...), les emplois ci-dessous relevés semblent être des survivances affaiblies de l'emploi substantival de aigre au sens concret de « vinaigre » ou abstrait-concret de « ce qui est aigre ». 2. L'absence d'un abstrait-concret neutre entraîne parfois des créations néologiques : 

Ø 29. Il est là dans l'odeur de la mort récente, l'incroyable aigre-goût... Il vient d'éclore... Il est là... Il rôde... Il nous connaît, nous le connaissons à présent.

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936, page 12. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 785. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 657, b) 1 397; XXe.  siècle : a) 1 519, b) 1 114. 

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