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? AIGUISEUR n.

Publié le 29/04/2014

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? AIGUISEUR n. m. (XIVe s. ; variante aguiseur, 1380) est surtout concret. AIGUISOIR n. m. e st d'abord figuré (1458), puis concret, comme nom (1581) et adjectif (pierre aguisoire, 1585). D'après un sens du verbe, le mot s'emploie au Québec, ainsi que le composé AIGUISE-CRAYON n. m., là où on dit taille-crayon e n français d'Europe. ? ? AIGUISABLE a dj. (1845) est plus rare. ? Le préfixé RAIGUISER v. t r. (XIIIe s., raguisier e n picard) a une valeur intensive, au sens propre ; il semble plus courant dans les dialectes. AÏKIDO n. m. e st la transcription d'un mot japonais pour un art martial, sport de combat à mains nues, usant notamment de clés aux articulations. Attesté en français en 1961, le mot ne retient guère son sens originel en japonais « la voix de la paix ». AIL n. m. (XIIIe s.), d'abord al (XIIe s.), avec plusieurs variantes en ancien français, est issu du latin allium, comme l'italien aglio, l'espagnol ajo. La forme classique en latin est alium, mot probablement autochtone (italique), malgré sa ressemblance avec le sanskrit alu? « plante à bulbe ». L ? Le mot désigne une plante à bulbe et ce bulbe utilisé comme condiment ou aliment. Il a eu des emplois figurés en locution, n e... pas un ail (XIIe s.) signifiant « très peu de choses », avec diverses variantes pittoresques (ne pas valoir la queue d'un vieil ail, d'un ail pelé, pourri...) ; C f. d es prunes, des nèfles. Des locutions désignent d'autres plantes : herbe aux aulx (1564), arbre à l'ail (1877), ail de serpent (1549), etc. ? Le pluriel, d es aulx, d 'abord alz (1165-1170), est en concurrence avec ails, utilisé en botanique. ? Dans son emploi principal, le mot connote la cuisine du sud de la France et de la Méditerranée, en général. Il est plus souvent collectif (de l'ail, aimer l'ail). ? Le dérivé AILLÉ, ÉE a dj. (XIIe s.) est le seul usuel, parmi une importante série, avec des diminutifs : AILLET n. m. (1240), aillot, ailleron (XVIIIe s., en Saintonges), désigne dans l'ouest et le sud de la France (où il est repris à l'occitan) l'ail nouveau, la gousse d'ail employée en cuisine, AILLEROT T E n. f . (1826), et encore AILLÉE n. f . (XIIIe s.) « plantation d'aulx » et « sauce à l'ail ». AILLADE n. f . (1812), emprunt à l'ancien provençal alhada « pain frotté d'ail », souvent arrosé d'huile d'olive, est synonyme de aillée. Aillade peut aussi désigner une sauce, ailleurs une soupe, à l'ail. ? Le verbe AILLER v. t r., tiré de aillé, semble récent (1928, dans les dictionnaires). ? AILLOLI ou AIOLI n. m. e st un emprunt (1723) au provençal moderne aioli, composé de ai « ail » et de oli « huile », désignant une émulsion d'ail pilé et d'huile d'olive, plat typique de Provence. ? Du latin allium provient ALLIAIRE n. f . (1549), nom d'une plante, ALLIACÉ, et les termes de chimie ALLYLE n. m. (1855), ALLYLIQUE a dj. (1865). ? v oir CHANDAIL, p eut -êt re ÉE a dj. (1799), relatif à l'ail, ALLANT OÏDE. AILE n. f . e st une réfection partielle (XIIIe s.) de e le (XIIe s.), e ille, formes issues du latin classique ala « point d'articulation du membre supérieur, bras ou aile, avec le tronc », mot apparenté à axis (-> aisselle, axe, essieu) d ont il serait le dérivé archaïque, par une forme supposée °aks-la. En ancien et moyen français, sont attestées de nombreuses variantes, aule, aesle, e tc. ; aile correspond à l'ancien provençal ala. L + ? Le mot désigne l'organe du vol chez les oiseaux, puis chez les insectes. Dans ce sens, il donne lieu à de nombreuses locutions comme ê tre sur l'aile « planer » (1669, après des formes anciennes), bailler (1606), d onner les ailes à (un cheval) « faire courir », sorties d'usage, d onner des ailes à (qqn) (1652) au figuré, « (le) stimuler », à tire d'aile « e n volant rapidement » (1532), etc. Battre de l'aile (1611) « avoir perdu de sa force, aller mal » a été précédé par n e battre que d'une aile (1606) ; avec une idée voisine, on disait aussi se brûler les ailes (1596) « perdre son crédit, sa réputation » ; e n avoir dans l'aile (1635) a eu de nombreux emplois spéciaux (« être amoureux », 1644 ; « vieillir », 1685). Par métaphore, on parle des ailes du vent (1553 ; une fois au XIVe s., aules) ; au figuré, sous l'aile, les ailes de signifie « sous la protection de » (1403). ? Une spécialisation du sens initial (ele, XIIIe s.) correspond à « partie d'une volaille, l'aile et la chair qui est autour, préparée pour être mangée » ; aile s'oppose alors à cuisse. Le mot a pris de nombreuses valeurs figurées, procédant de plusieurs figures. L'idée de latéralité est exploitée dans e le, « contrefort (d'une montagne) » (mil. XIIe s.), d'où « côté » (une fois au XIIe s.) et les esles « les abords » (1394) ; ces emplois ont disparu. En revanche, le sens d'aile « côté (d'un édifice) », par rapport au « corps principal de bâtiment » (v. 1200, e sle ), est resté usuel, avec des spécialisations. La même figure produit le sens de « bord, côté (d'un chapeau) » (1611) et plusieurs acceptions, par exemple dans les ailes du nez (1546), devenue usuelle, et aussi en botanique (1694), en arboriculture (1685), en technique pour « dent d'un pignon d'horlogerie » (1701), « partie latérale d'un gond » (1676)... ? En parlant d'un groupe d'hommes, le mot s'applique aux côtés d'une armée en ordre de bataille (1310, e le ) ; au XXe s. à ceux d'une équipe de sport (1924) et, au figuré, à l'aile d'un parti (1924) puis à aile marchante (1934) « les éléments actifs, progressistes ». ? Une valeur technique passée dans l'usage est « partie latérale d'une carrosserie d'automobile, protégeant les roues » (1922). Une autre figure concerne la fonction de l'aile d'oiseau qui est, soit de se mouvoir dans l'air, d'où aile d e moulin à vent (1534, Rabelais), soit de soutenir dans l'air ce qui a des ailes : la ? métaphore de l'oiseau mécanique produit aile planeuse (1863) puis aile, e n parlant de la surface sustentatrice d'un appareil aérien plus lourd que l'air. De là, les ailes « l'aviation » (les Ailes françaises, XXe s.). ? Le mot avait désigné auparavant une sorte de gouvernail pour les aérostats (1783) et un dispositif de propulsion (1784), sens repris dans celui de « branche (d'une hélice) » (1861), sortis d'usage et remplacés par pale. Par ailleurs, les syntagmes déterminés, désignant l'organe du vol d'une espèce d'oiseau, d'insecte ou de mammifère (chauve-souris), peuvent donner lieu à des figures, comme aile de corbeau « bandeau de cheveux très noirs » (1869), puis adjectivement, qualifiant des cheveux d'un noir intense (1898). ? Le mot a eu plusieurs dérivés anciens, dont certaines acceptions ont survécu. AILÉ, ÉE a dj., d 'abord alé (XIIe s.), refait en aellé (1555), ailé (1596), signifie « muni d'ailes » et s'emploie spécialement en blason (1581). Il a des emplois extensifs, comme g raine ailée (1798), et figurés, pour « léger, subtil » (1852 in T. L. F.). ? Parmi les dérivés, le verbe AILER v. t r. (XVIe s.) « munir d'ailes », au figuré « faire aller vite » (XVIe s.), « donner de l'élan » (1871), est archaïque et littéraire. ? ? AILET T E n. f . (XIIe s., e lette, alette ), qui désigne d'abord une petite aile d'oiseau, a eu de nombreux sens figurés en construction, architecture (1564), marine (1820), etc., correspondant en général aux sens figurés de aile. ? Après allette (XIVe s.) « palette d'un moulin à eau », ce sont les valeurs techniques de « palette (d'hélice, de ventilateur) » (1890), « aile (d'une fusée) » (1866) qui l'ont emporté, entraînant la création de dérivés techniques, comme AILET T AGE n. m. AILERON n. m. (alleron, v. 1320), d'abord « petite aile », s'applique à l'extrémité de l'aile (1393), avec de très nombreux sens figurés, aux divers sens d'aile, certains attestés avant le sens initial (aleron « blason d'épaule de l'armure », 1285). ? Les sens techniques sont parfois repris comme métaphores plaisantes, par exemple « bande d'étoffe ornant une manche » (1625) ; les seuls usuels concernent les fusées d'artifice (1762), l'aviation (1898), les techniques spatiales (d'un satellite artificiel, 1967), l'automobile (« stabilisateur horizontal »). ? AILIER n. m. se dit (1905), en sports d'équipes, d'un équipier jouant à l'aile d es avants et aussi (mil. XXe s.) en aviation de l'équipier extérieur d'une patrouille de chasse. ? ? Du latin ala ou de son dérivé alarius vient le terme didactique ALAIRE a dj. (1798) « en forme d'aile » et « relatif aux ailes », ainsi que SUBALAIRE a dj. (1770, Buffon), appliqué à ce qui se trouve sous l'aile ou sous l'aisselle d'une branche (1808). ? v oir HALET ER. AILLEURS a dv., « d ans un autre lieu », semble venir (XIe s.) d'une forme sans s, ailleur, issue du latin alior, d érivé de alius « autre » qui a donné alienus (-> aliéné) e t alter (-> autre), d ans une locution hypothétique in aliore loco, car l'adverbe latin attesté aliorsum n 'aurait pas donné la voyelle -eu. L ? C e mot apparaît sous la forme ailurs (1050), devenue aillor(s) (XIIe s.), allors (v. 1200) ; il s'emploie au figuré pour « autrement » depuis le début du XIIIe siècle. Il sert à former des expressions très courantes en français moderne : d 'ailleurs (1174) « d'un autre endroit », puis (mil. XVIIe s.) « d'autre part » ; par ailleurs « par une autre voie » (1160), puis au figuré « d'une autre manière » (Cf. autrement) ; e t puis d'ailleurs (1688). ? Après avoir évoqué l'exotisme (substantivé : les ailleurs), le mot, avec la conquête de l'espace et la science-fiction, concerne parfois les extra-terrestres que l'on dit venus d'ailleurs. 1 AIMANT n. m. n 'a rien à voir avec le verbe aimer, malgré le sémantisme de l'« attirance » qu'il a pris en français. Le mot, sous la forme aiemant (XIIe s.), en judéo-français jamant (Gloses de Raschi), procède du latin populaire supposé °adimas, altération nécessaire de adamas (les formes en -i- e xistent en ancien provençal, en espagnol), d'ailleurs normale : ainsi le grec mêkhanê (makhana e n dorien) a donné machina, d 'où machine. Le mot latin a deux sens : « fer très dur » et « diamant » ; c'est un emprunt au grec adamas « corps dur, fer le plus dur » (-> adamantin), q ui a pris depuis Pline le sens de « substance magnétique » ; quant à la valeur « diamant », elle est passée par la forme tardive d iamas (IVe s.) [-> diamant]. L ? Aimant a e u en ancien français le sens de « diamant » (1125, jusqu'au XIVe s.), mais désigne plus souvent, dès le XIIe s., l'oxyde de fer magnétique qui attire les métaux, par extension la boussole (XVIIe s.), sens disparu, et, au figuré, ce qui attire et attache (1625, Racan), valeur surtout assumée par la comparaison (comme un aimant). ? Le sens premier est en concurrence avec pierre d'aimant (XIIe s., d 'ayement). Outre le minéral (magnétique), appelé depuis le XVIIIe s. aimant naturel (1751), le mot désigne toute substance aimantée (aimant artificiel, 1721) et s'emploie en syntagmes pour d'autres minéraux magnétiques (par exemple aimant arsenical, 1701). La notion, avec le développement de la physique, correspond dès lors à « substance magnétique ou magnétisée » (-> magnétisme) e t à « pièce de métal aimantée » (un aimant en fer à cheval, e tc.). ? Le dérivé AIMANT ER v. t r. (1386), aussi pronominal (1751), a pris au figuré la valeur d'« attirer de manière invincible ». ? Son emploi est plus rare que celui de AIMANT É, ÉE a dj. (attesté XVIIIe s.), surtout dans aiguille aimantée. Il a pour dérivé AIMANT AT ION n. f . (v. 1750) qui s'emploie aussi littérairement au figuré (fin XIXe s.). ? Par préfixation, le verbe et son dérivé ont produit DÉSAIMANT ER v. t r. (1853, se désaimanter) et DÉSAIMANT AT ION n. f . (1854). ?

« oli « h u ile » , d ésig nan t u n e é m uls io n d 'a il p ilé e t d 'h u ile d 'o liv e, p la t ty piq ue d e P ro ven ce . ◈ Du l a ti n alliu m p ro vie n t ALLIA IR E n.

f . ( 1 549), n om d 'u n e p la n te , ALLIA C É , ÉE adj. ( 1 799), r e la ti f à l 'a il, et l e s te rm es d e c him ie ALLY LE n.

m . ( 1 855), ALLY LIQ UE adj. ( 1 865). ❏ voir CHAN DAIL , peut-ê tre ALLA N TOÏD E . L + AIL E n.

f . e st u n e r é fe cti o n p arti e lle ( XIII e s .) d e ele ( XII e s .) , eille , f o rm es i s su es d u l a ti n cla ssiq ue ala « p oin t d 'a rti c u la ti o n d u m em bre s u périe ur, b ra s o u a ile , a v ec l e tr o n c » , m ot ap pare n té à ax is (→ a is se lle , a x e, e ssie u) d on t i l s e ra it l e d ériv é a rc haïq ue, p ar u n e f o rm e s u pposé e °a k s-la . E n a n cie n e t m oyen f ra n çais , s o n t a tte sté e s d e n om bre use s v aria n te s, au le , a e sle , e tc .

; aile co rre sp on d à l 'a n cie n p ro ven çal ala . ❏ L e m ot d ésig ne l 'o rg an e d u v ol c he z l e s o is e au x, p uis c he z l e s i n se cte s.

D an s c e s e n s, i l d on ne lie u à d e n om bre use s l o cu ti o n s c o m me êtr e s u r l 'a ile « p la n er » ( 1 669, a p rè s d es f o rm es an cie n nes), baille r ( 1 606), don ner l e s a ile s à ( u n c he val) « f a ir e c o urir » , s o rti e s d 'u sa g e, don ner des a ile s à ( q qn) ( 1 652) a u f ig uré , « ( le ) s ti m ule r » , à ti r e d 'a ile « e n v ola n t r a p id em en t » ( 1 532), etc .

Battr e d e l 'a ile ( 1 611) « a v oir p erd u d e s a f o rc e , a lle r m al » a é té p ré céd é p ar ne b attr e q ue d'u n e a ile ( 1 606) ; a v ec u n e i d ée v ois in e, o n d is a it a u ssi se b rû le r l e s a ile s ( 1 596) « p erd re s o n cré d it, s a r é p uta ti o n » ; en a v oir d an s l 'a ile ( 1 635) a e u d e n om bre ux e m plo is s p écia u x ( « ê tr e am oure ux » , 1 644 ; « v ie illir » , 1 685).

P ar m éta p ho re , o n p arle d es aile s d u v en t ( 1 553 ; u n e f o is a u XIV e s ., au le s ) ; a u f ig uré , so us l 'a ile , l e s a ile s d e s ig nif ie « s o us l a p ro te cti o n d e » ( 1 403).

◆ U ne sp écia lis a ti o n d u s e n s i n iti a l ( ele , XIII e s .) c o rre sp on d à « p arti e d 'u n e v ola ille , l 'a ile e t l a c hair q ui est a u to ur, p ré p aré e p our ê tr e m an gée » ; aile s 'o ppose a lo rs à cu is se . Le m ot a p ris d e n om bre use s v ale urs f ig uré e s, p ro céd an t d e p lu sie urs f ig ure s.

L 'i d ée d e l a té ra lité est e xplo ité e d an s ele , « c o n tr e fo rt ( d 'u n e m on ta g ne) » ( m il.

XII e s .) , d 'o ù « c ô té » ( u n e f o is a u XII e s .) et le s e sle s « l e s a b ord s » ( 1 394) ; c e s e m plo is o n t d is p aru .

E n r e van che , l e s e n s d ' aile « c ô té ( d 'u n éd if ic e ) » , p ar r a p port a u « c o rp s p rin cip al d e b âti m en t » ( v .

1 200, esle ), e st r e sté u su el, a v ec d es sp écia lis a ti o n s.

L a m êm e f ig ure p ro d uit l e s e n s d e « b ord , c ô té ( d 'u n c hap eau ) » ( 1 611) e t p lu sie urs acce pti o n s, p ar e xem ple d an s le s a ile s d u n ez ( 1 546), d even ue u su elle , e t a u ssi e n b ota n iq ue (1 694), e n a rb oric u ltu re ( 1 685), e n te chn iq ue p our « d en t d 'u n p ig non d 'h o rlo g erie » ( 1 701), « p arti e l a té ra le d 'u n g on d » ( 1 676)...

◆ E n p arla n t d 'u n g ro upe d 'h o m mes, l e m ot s 'a p pliq ue a u x cô té s d 'u n e a rm ée e n o rd re d e b ata ille ( 1 310, ele ) ; a u XX e s .

à c e ux d 'u n e é q uip e d e s p ort ( 1 924) e t, au f ig uré , à l'a ile d 'u n p arti ( 1 924) p uis à aile m arc han te ( 1 934) « l e s é lé m en ts a cti f s , pro g re ssis te s » .

◆ U ne v ale ur te chn iq ue p assé e d an s l 'u sa g e e st « p arti e l a té ra le d 'u n e c arro sse rie d'a u to m obile , p ro té g ean t l e s r o ues » ( 1 922). ■ U ne a u tr e f ig ure c o n ce rn e l a f o n cti o n d e l 'a ile d 'o is e au q ui e st, s o it d e s e m ouvoir d an s l 'a ir , d'o ù aile d e m oulin à v en t ( 1 534, R ab ela is ), s o it d e s o ute n ir d an s l 'a ir c e q ui a d es a ile s : l a. »

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