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ARISTOTÉLICIENNE, NON ARISTOTÉLICIENNE, Logique (Aristotelian, Non-Aristotelian Logic)

Publié le 03/04/2015

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ARISTOTÉLICIENNE, NON ARISTOTÉLICIENNE, Logique (Aristotelian, Non-Aristotelian Logic)

La notion de « logique aristotélicienne « doit être distinguée de l'oeuvre d'Aristote proprement dite. En effet, la logique d'Aris-tote24, qui consiste en la théorie. du syllogisme, correspond à une petite partie de la logique des prédicats (le prédicat, ou attribut, est ce qui est affirmé du sujet d'une proposition) dans la logisti­que. moderne. Mais il faut entendre par logique aristotélicienne et logique non aristotélicienne deux manières différentes de cons­truire la logique, selon les axiomes que l'on adopte.

La logique aristotélicienne est une logique à deux valeurs. : le vrai et le faux, et elle est caractérisée par le principe dit du tiers exclu (tiers exclu, car il n'y a pas de tierce — troisième —proposition qui serait vraie, alors que les deux autres seraient fausses). Deux propositions dites contradictoires (par exemple : tous les hommes sont mortels — quelque homme n'est pas mortel) ne peuvent être vraies en même temps (ce qui est déjà le cas des propositions dites contraires), mais ne peuvent non plus être fausses en même temps : si l'une est vraie, l'autre est fausse et inversement. Au contraire, une logique non aristotélicienne aban­donne le principe du tiers exclu. Un des premiers exemples d'une

23. Universalité contestée par Malinowski et l'école culturaliste améri­caine, confirmée par l'étude de C. Lévi-Strauss, les Structures élémen­taires de la parenté (P.U.F., Paris, 1949), qui montre que la prohibition de l'inceste, règle commune à toutes les sociétés humaines, est la condition nécessaire pour qu'une culture se différencie de l'état de nature.

24. Par ses ouvrages de logique réunis sous le titre d'Organon (organe outil, instrument) Aristote (384-322 av. J.-C.) a orienté toute la pensée médiévale.

telle entreprise a été donné par la logique trivalente de Lukasie-wicz ; entre le vrai et le faux auxquels il attribue les valeurs respectives de 1 et 0, Lukasiewicz introduit une tierce valeur de 1/2, le « possible «. Avec la trivalente, il y a donc deux façons, pour une proposition, de ne pas être vraie. D'autres logiques, plurivalentes, ont été également construites. La fécondité des logiques non aristotéliciennes pour le développement des nou­velles théories physiques a été analysée par de nombreux cher­cheurs, notamment O.L. Reiser25 et Paulette Février26. Mais c'est surtout le nom d'Alfred Korzybski27 qui leur est attaché : la thèse de ce philosophe est en effet qu'une logique non aristotélicienne a une portée non seulement épistémologique, mais pédagogique, c'est-à-dire morale et, à la limite, métaphysique : la soumission aux règles de la logique ordinaire provoque chez l'enfant un blocage intellectuel ; il faut des éducateurs non aristotéliciens pour développer toutes les virtualités du psychisme humain. Et seule la transformation radicale de ce psychisme peut sauver la civilisation, menacée de crise, « crise qui prendrait l'allure d'une véritable psychose «, par la distorsion qui existe désormais entre l'évolution de la vie réelle, profondément renouvelée par la technique, et notre langage, c'est-à-dire nos manières de penser. Seule la création d'une « sémantique générale «, à struc­ture variable, non aristotélicienne, peut, selon lui, « mobiliser « le langage et l'adapter au renouvellement de nos conditions de vie.

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