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BOTTE2, substantif féminin.

Publié le 04/11/2015

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BOTTE2, substantif féminin.  

A.—  1. HABILLEMENT.  le plus souvent au pluriel.  Grande chaussure conçue pour monter à cheval, ou pour se protéger de l'eau et du froid, et qui, à cet effet, possède une tige montante enveloppant le pied, la jambe et parfois la cuisse. Paire de bottes; bottes fourrées; porter des bottes : 

Ø 1. Scali se souvint de l'arrivée de Karlitch : il avait de superbes bottes. Au premier limpia-botas il avait commencé à se faire cirer, mais cirer de belles bottes de Cosaque n'est pas cirer une paire de chaussures,...

ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir,  1937, page 789. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. 

SYNTAXE : a) [L'accent est mis sur la nature et la qualité de la matière dans laquelle elles ont été taillées; botte de, botte + adjectif] Bottes de cuir, de caoutchouc; botte vernie (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 74); bottes fortes, molles; grosses bottes. b) [L'accent est mis sur la forme, un attribut particulier; botte à, botte + adjectif] Botte à éperons (ou éperonnées), botte cuissarde; bottes à l'écuyère, à Pont-Levis, à entonnoir, à chaudron, à revers (BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, page 43); bottes basses, retroussées. c) [L'accent est mis sur le type de personne, de corps militaire auquel est associée une certaine forme de botte] Bottes à la hussarde; bottes d'égouttier; botte d'équitation, de jockey (ou de cheval); botte de police, de pompier, de pêcheur. 

2. Par métaphore. 

·    Être sous la botte de. Vivre sous un régime d'oppression brutale, d'origine militaire ou non : 

Ø 2. Relu un volume de mon journal d'autrefois. J'ai eu tort (...) Tout ce passé qui s'accroche à moi et veut revivre alors que cela n'est plus possible (...) Il faut oublier Paris, les bonnes années, la paix, tout ce qui faisait notre bonheur. Face, maintenant, à la vulgarité d'un siècle militaire où triomphe la botte!

JULIEN GREEN, Journal,  1950-54, page 33. 

·    Bruits de bottes. Préparatifs militaires, menace de guerre. 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965, Grand Larousse de la Langue française. 

3. Locutions proverbiales. 

a) À propos de bottes. Sans motif important, hors de propos. Se brouiller, se fâcher à propos de bottes. On s'attrapait à propos de bottes (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers,  1936, page 97 ). 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. 

—  Vieux. Où va la botte? Où allez-vous? 

Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878. 

b) Familier. Cirer, chausser, lécher les bottes de quelqu'un (ou à quelqu'un). Flatter bassement quelqu'un pour obtenir ses faveurs. Ils lécheront les bottes des Boches. Vous êtes des galonnés qui savez parader dans un carrousel. Un point, c'est tout (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé,  1922, page 741 ). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XXe.  siècle à partir de Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

—  Vieux. Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle. Un ingrat, un avare se plaignent toujours des services qui leur sont rendus, car ils veulent se dispenser de reconnaissance. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

—  Graisser ses bottes. Se préparer à partir en voyage. 

·    Au figuré.  Se préparer à ou être sur le point de mourir. Vrai, on claquait vite, chacun pouvait graisser ses bottes (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir,  1877, page 659 ). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. 

—  Familier. Y laisser ses bottes. Mourir dans un lieu déterminé. Confer y laisser ses os; familièrement y rester (Confer Émile Zola, L'Assommoir, 1877, page 516). 

—  Vieux. Prendre la botte. Se préparer à partir : 

Ø 3. Le 9, beau jour d'automne. J'ai pris la botte en me levant et suis parti à huit heures avec le préfet et son escorte pour Mouleydier où nous avons déjeuné.

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, tome 2, 1817, page 71. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. 

—   [Par référence au conte de Perrault : \" Le Petit Poucet \"]  Bottes de sept lieues. Prendre ses bottes de sept lieues. Agir, aller rapidement. À partir de ce moment, la convalescence du malade marche avec des bottes de sept lieues (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose,  1868, page 345 ). 

Remarque : Attesté de Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse) à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

c) Familier. Avoir, mettre du foin dans ses bottes. Amasser de l'argent au cours d'une fonction, d'un emploi : 

Ø 4. Quand le paysan de Palette ou de Luynes a du foin dans ses bottes, il tire ses bottes, met des souliers vernis et va à Marseille.

JEAN GIONO, Voyage en Italie,  1953, p 221. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle à partir de Dictionnaire de l'Académie Française 1798. 

—  Péjoratif. Être à la botte de quelqu'un; avoir quelqu'un à sa botte. Être tout dévoué, prêt à obéir. Vous aurez à votre botte toute la haute mode littéraire (MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 196 ). 

Remarque : Attesté dans Grand Larousse de la Langue française. 

—  Argot. Faire dans les bottes de quelqu'un. Faire injure à quelqu'un et perdre son estime. 

Remarque : Attesté dans Grand Larousse de la langue française en six volumes et Charles-Louis Carabelli, [Langue populaire] . 

—  C'est à tomber sur les bottes. Être très fatigué (Confer Gustave Flaubert, Correspondance, 1873, page 50). 

Remarque : Employé de nombreuses fois chez cet auteur. 

—  Familier. Je ne m'en soucie pas plus que de mes vieilles bottes. Je n'en fais aucun cas (Confer Prosper Mérimée, Théâtre de Clara Gazul, 1825, page 185). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

B.—  Par métonymie. 

1. MANÈGE.  Jambe, pied habillé d'une botte. Donner un coup de botte; les bottes frappent le pavé. 

a) [Le sujet désigne un cheval]  Aller à la botte. Essayer de mordre le cavalier à la jambe. 

Remarque : Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Grand Larousse de la Langue française. 

—  Au figuré.  [Le sujet désigne une personne]  Être facilement agressif et mordant. 

b) Vieux.  [Le sujet désigne un cavalier]  Serrer la botte. Serrer les jambes contre les flancs du cheval. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1835 à DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT. 

c) [Le sujet désigne deux cavaliers]  Aller botte à botte. Marcher côte à côte, jambe contre jambe. Un long temps de trot botte à botte sur les bas-côtés de la route (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison,  1928, page 190 ). 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT), Grand Larousse de la Langue française. 

—  Au figuré, familier.  [Le sujet désigne deux personnes]  Être très près l'un de l'autre, dans une compétition, une épreuve. 

Remarque : Attesté dans Grand Larousse de la Langue française. 

—  Argot. En avoir plein les bottes. En avoir plein les jambes; être recru de fatigue, ou en avoir assez de quelqu'un ou de quelque chose d'ennuyeux. 

Remarque : Attesté dans le Dictionnaire historique des argots français (Gaston Esnault) 1966 et Vocabulaire technique de l'éditeur en sept langues, 1967. 

2. Familier, vieux.  Motte de terre qui s'attache à la botte, à la chaussure lorsqu'on marche dans un terrain boueux. Rapporter des bottes (Dictionnaire de l'Académie française.  1835).  Il [Bourrache] avait des bottes de boue jusqu'au-dessus du genou (JEAN GIONO, Batailles dans la montagne,  1937, page 56 ). 

Remarque : Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1835 à DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, repris par DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

C.—  Par analogie. 

1. [Avec la forme générale de la botte] 

—  GÉOGRAPHIE PHYSIQUE.  Botte (italienne). Le golfe de Tarente— l'éperon étincelant de la botte (JEAN COCTEAU, Maalesh, 1949, page 228 ). 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. 

—  MÉDECINE.  Botte (de plâtre). Plâtre appliqué sur le pied, la jambe pour maintenir une fracture. Bottes stériles. Bottes d'Unna. Pansement en forme de botte utilisé comme moyen de protection et de soutien dans le traitement des ulcères variqueux (Confer Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). 

—  TECHNOLOGIE.  Morceau de cuir dont on garnit le pied du cheval à l'endroit où il se blesse. Synonyme : bottine* (confer ce mot B); Confer Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Nouveau Larousse illustré, Larousse du XXe. siècle en six volumes, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). 

—  TRANSPORTS.  vieux.  Marche-pied de carrosse. 

Remarque : Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). 

2. [Avec la hauteur de la botte] 

—  Familier.  [En parlant d'un enfant, d'une personne de petite taille]  Haut comme ma (une) botte. Deux fillettes, robe jaune et robe verte, deux mignonnes hautes comme une botte, jouaient à se battre (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina,  1907, page 258 ). 

·    Très familier. Une botte. Personne de petite taille (confer Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT) 1966). C'est une gentille petite botte. 

3. [Avec la forme de la tige]  Couloir aussi étroit et aussi sombre qu'une tige de botte (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1849, page 127 ). 

a) CHASSE.  

—  Vieux.  Étui de cuir qui sert à porter le fusil lorsqu'on chasse. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1835 à Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

—  Botte de limier. Large collier de cuir sur lequel on fixe la plate-longe, et qui sert à mener l'animal au bois : 

Ø 5. Il [La Futaie] l'avait habitué [le chien] à la botte autour de son cou...

MAURICE GENEVOIX, La Dernière harde,  1938, page 173. 

Remarque : 1. Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et XXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Grand Larousse encyclopédique en dix volumes 2. On dit : Avaler la botte au limier pour le libérer. 

b) CONSTRUCTION.  vieux. Botte de latrines. Tuyaux des lieux d'aisance. Synonyme vieilli : chausses de bouteilles. 

Remarque : Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et DICTIONNAIRE DE MARINE  (JEAN-BAPTISTE PHILIBERT WILLAUMEZ) 1831. 

c) HABILLEMENT.  Partie d'une manche fermée qui est la plus voisine du poignet. 

Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), Dictionnaire de l'Académie Française 1878, Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

d) MILITAIRE.  Botte de drapeau, de lance, de banderolle. Douille fermée d'un côté et destinée à recevoir la partie inférieure de la hampe du drapeau, d'une lance. 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE  (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Nouveau Larousse illustré, Grand Larousse encyclopédique. 

 

 

 

 

 

Forme dérivée du verbe \"botter\"

 botter

BOTTER, verbe transitif.  

I.—  Emploi transitif. 

A.—  HABILLEMENT (confer botte2)  [Le sujet et le complément d'objet désignent une ou des personnes] 

1. a) Vieux.  Mettre les bottes à quelqu'un. Antonyme : débotter. Venez me botter (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932) : 

Ø 1. Il [Mario] était assis pendant qu'on le bottait, et semblait n'avoir pas la force de soulever ses petites jambes.

AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 2, 1858, page 214. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et XXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

b) [Le sujet désigne une autorité]  Munir quelqu'un de bottes, par extension de chaussures. Botter un régiment. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe.  et XXe.  siècle de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Grand Larousse encyclopédique. 

—  Souvent au passif.  Être chaussé de. Être botté de cuir, de caoutchouc, de gros chaussons (Confer Victor Hugo, Choses vues, 1885, page 14). 

—  Par métaphore : 

Ø 2. [CYRANO, mourant] —  Ne me soutenez pas! —  personne!

(Il va s'adosser à l'arbre.)

Rien que l'arbre!

(Silence.) 

Elle vient. Je me sens déjà botté de marbre, 

—  Ganté de plomb!

(Il se raidit.)

Oh! mais!... Puisqu'elle est en chemin,...

EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac,  1898, V, 6, page 224. 

2. [Le sujet désigne un bottier]  Fournir quelqu'un en bottes, par extension en chaussures. Quel est le cordonnier qui vous botte? (Dictionnaire de l'Académie française.  1835-1932). 

—  emploi absolu.  Fabriquer, fournir des bottes, des chaussures. Le cordonnier/bottier botte bien, mal (Dictionnaire de l'Académie française. 1798). 

3. [Le sujet désigne une botte, une chaussure]  Épouser parfaitement la forme du pied, de la jambe. Cette chaussure vous botte bien. Synonyme usuel : chausser. 

—  Par métaphore, familier.  [Le sujet peut désigner une personne, un inanimé concret ou abstrait]  Convenir à quelqu'un. Il me botte, ça me botte. Synonyme : plaire :  

Ø 3.... répondez-moi tout de suite à la question suivante : voulez-vous, lundi prochain, venir me prendre chez moi vers onze heures? Nous déjeunerons ensemble, puis je vous lirai mon chapitre. Après quoi, je m'en irai à Saint-Gratien, où je dois être vers cinq heures. Si vous ne pouviez lundi, voulez-vous dîner samedi? (De samedi en huit.) Mais c'est lundi prochain qui me botterait le mieux.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1879, page 261. 

Ø 4. Sézenac roulait un mouchoir entre ses mains et regardait fixement le plancher; c'était vraiment difficile de trouver un contact avec lui.

—  Qu'est-ce qui ne va pas? répéta Henri. Moi je veux bien te donner encore une chance.

—  Non, dit Sézenac. Le journalisme, ça ne me botte pas.

SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins,  1954, page 125. 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe.  et du XXe.  siècle à partir de Grand dictionnaire universel du XIXe.  siècle (Pierre Larousse). 

B.—  Par métonymie, familier.  [Botter a pour pendant botte2  B]  Donner un coup de pied. Botter quelqu'un, lui botter le derrière : 

Ø 5. Le mitrailleur s'arrêta encore, recommença à tirer. Dix secondes, quinze. « Fous le camp, idiot! » cria le serveur. Il commença à botter les fesses du mitrailleur, à toute volée : « Mais vas-tu foutre le camp! » Les coups de pied eurent plus d'effet que les balles et l'avance des Maures. Le tireur reprit sa mitrailleuse et cavala.

ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir,  1937, page 642. 

Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XXe.  siècle. 

—  SPORTS.  Botter le ballon. Frapper le ballon d'un coup de pied énergique, appuyé par des chaussures très solides, pour l'envoyer à une certaine distance ou dans le but de l'adversaire. Synonyme : shooter. Le corner, botté par l'extrême droit, est repris de la tête par l'avant centre qui le convertit en but (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques,  1924, page 252 ). 

Remarque : 1. Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN  (JEAN DUBOIS), Grand Larousse de la Langue française en six volumes 2. On rencontre parfois un emploi absolu « le joueur botte ». 

II.—  Emploi pronominal réfléchi. 

A.—  [Le sujet désigne une personne]  Enfiler ses bottes : 

Ø 6. Tout de suite, ils commencèrent la pêche. Bottés de caoutchouc jusqu'au faîte des cuisses, un ciré noir leur collant à l'échine, ils pataugeaient, l'aveiniau à la main. Tournefier, lui aussi, s'était botté : il marchait dans le lit de l'étang, foulant le sable moite et ferme,...

MAURICE GENEVOIX, Raboliot,  1925, page 16. 

Remarque : Attesté de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

—  Locution figurée. Se botter. Partir, se mettre en route. La gendarmerie se botte maintenant à tout propos pour eux [les gens du château] (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans,  1844-50, page 69 ). 

—  Par extension.  Se chausser. Se botter bien, mal (Dictionnaire de l'Académie Française). Se chausser de bonnes ou de mauvaises bottes (supra I A 3). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux du XIXe.  siècle jusqu'à DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN ) 1892. 

B.—  Par métonymie, vieux.  [Le sujet désigne une personne, un animé]  Amasser de la terre sous les bottes, les chaussures, en marchant dans un terrain boueux. On ne saurait se promener dans ce jardin qu'on ne se botte. Un cheval se botte (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1878). 

Remarque : Attesté dans les dictionnaires généraux de Dictionnaire de l'Académie Française 1798 à Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), repris par DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. 

III.—  Emploi absolu ou intransitif (supra II B) 

A.—  [Le sujet désigne un animé ou une partie d'animé ou un objet en contact avec un animé]  Se charger de boue ou de neige. Les crampons bottent. 

—  Technique, vieux.  [Le sujet désigne les roues d'une machine]  Se charger de boue. 

Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES  (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe.  siècle en six volumes. 

B.—  Emploi factitif, vieux. Ce terrain botte (Dictionnaire de l'Académie Française); la neige botte. Être dans un état tel qu'on se couvre de boue en y marchant : 

Ø 7. [La Comtesse] Allez du côté du vent sur la route, la neige ne bottera pas.

JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Pays d'Ouche,  1934, page 52. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 67. 

DÉRIVÉS : Botteur,  substantif masculin.   SPORTS.  Joueur qui est chargé d'envoyer la balle dans les buts. Botteur de goal. Synonyme plus usuel : buteur. Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE  (PAUL ROBERT) Supplément 1970. 

 

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