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CLANDESTIN, -INE, adjectif.

Publié le 13/11/2015

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CLANDESTINITÉ, substantif féminin.  

A.—  Caractère de ce qui est clandestin; état de vie clandestin. Nous n'avions pas l'habitude de la clandestinité, nous voulions avertir les adultes que nous avions percé leurs secrets (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée,  1958, page 87; confer également ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 28 ). 

B.—  Spécialement. 

1. DROIT.  Vice qui atteint certains actes (mariages, possessions) faits en secret, de manière illégale et illicite. La clandestinité empêche la validité d'un mariage (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932).  La clandestinité des hypothèques. \" Se dit sous un système hypothécaire qui n'en ordonne pas l'inscription pour les rendre publiques \" (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). 

2. HISTOIRE.  État de ceux qui entraient dans l'activité secrète des mouvements de la Résistance pendant l'occupation allemande de 1940 à 1944. Entrer dans la clandestinité, porter tel nom dans la clandestinité (Confer Jean-Paul Sartre, Les Mains sales, 1948, 1, page 36) : 

Ø L'essentiel en fut rédigé en effet pendant la clandestinité, alors que je me cachais (...). Je n'avais alors aucune raison de refréner la violence de mes sentiments, dans un écrit destiné à paraître sous le manteau, à mes risques et périls.

FRANÇOIS MAURIAC, Le Baîllon dénoué,  1945, page 387. 

Remarque : Dans le Dictionnaire de l'Académie Française est noté comme « terme de jurisprudence »; les dictionnaires généraux du XIXe.  siècle ne mentionnent que le sens juridique. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 

CLANDESTIN, -INE, adjectif.  

A.—  [En parlant d'un inanimé concret et abstrait]  Qui existe, fonctionne, se fait de manière secrète, en dehors de ceux qui exercent l'autorité, à l'encontre des lois établies, de la procédure normale et licite. Assemblée, démarches, relations clandestines (Dictionnaire de l'Académie Française); journal clandestin, presse clandestine. Et, la liberté de la presse n'existant pas, les libelles clandestins en étaient d'autant plus dangereux (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1 1817, 1817, page 82) : 

Ø 1.... l'imprimerie de Jersey fera l'édition clandestine, l'imprimerie de Bruxelles l'édition tronquée; pas de temps perdu, pas d'identité de caractères; tous les périls évités, tous les avantages réalisés.

VICTOR HUGO, Correspondance,  1853, page 154. 

Ø 2. Il y avait les preuves d'une grande activité clandestine et souterraine; des masques pour chaque personne, ce qui sentait la société secrète; des noms de guerre pour chacun, ce qui supposait la guerre.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 532. 

—  DROIT, et notamment DROIT CANON.  fréquent. Mariage clandestin. Mariage contracté en dehors des conditions de publicité que la loi prescrit (Confer Louis-Gabriel A. de Bonald, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 31 et Henri Beyle, dit Stendhal, L'Abbesse de Castro, 1839, page 194). 

·    Possession clandestine. \" Possession que l'on cache à ceux qui auraient intérêt à la connaître \" (Larousse du XXe.  siècle en six volumes). 

—  Emploi comme substantif abstrait masculin-neutre. Le goût du clandestin, avoir horreur du clandestin. La manie du clandestin et du bobard confidentiel (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère,  1946, page 642; confer également E. TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 183 ). 

SYNTAXE : a) [Le substantif désigne un inanimé abstrait] Amours clandestines (confer amour exemple 168); lectures clandestines; rendez-vous clandestin; le marché clandestin de l'or; le travail clandestin de la Résistance. b) Par métonymie. [Le substantif désigne un lieu, un établissement] Lieu, bar clandestin et substantif un clandestin (confer VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 58); maison clandestine de jeu; poste de radio clandestin (VAILLANT, Drôle de jeu,  1945, page 33). 

Remarque : Est exceptionnellement antéposé dans la langue de l'expressivité. Une horreur où se mêlaient sans doute de clandestines délices (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 319). 

B.—  [En parlant d'une personne]  Qui se soustrait par nécessité aux représentants de l'autorité en place et vit en marge des lois; qui échappe à la procédure normale. Passager clandestin (marine). Celui qui s'embarque en cachette sans papiers ni titres de transport (confer Cendrars, Bourlinguer, 1948, page 11). Travailleurs (immigrés) clandestins. Travailleurs ayant passé illégalement une frontière pour trouver du travail. 

—  Emploi comme substantif masculin (désignant une personne).  Résistant pendant la période 1939-1944 (Confer De Gaulle, Mémoires de guerre, 1956, page 155 et clandestinité*). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 365. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 249, b) 301; XXe.  siècle : a) 261, b) 1 021. 

DÉRIVÉS : Clandestinement,  adverbe  D'une manière secrète. Aimer, écrire clandestinement; exercer clandestinement (la médecine); ils se sont mariés clandestinement; ils complotèrent, ils s'assemblèrent clandestinement (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1932).  Paradigmatique.  Secrètement, sans bruit, à l'insu de; librement, à la face du monde, au grand jour. Toute sa vie, il [d'Holbach] travailla secrètement, clandestinement, se moquant de la gloire, multipliant les publications anonymes, par le seul souci de la vérité et du bien public (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, page 43 ). 

Clandestinement,  adverbe  D'une manière secrète. Aimer, écrire clandestinement; exercer clandestinement (la médecine); ils se sont mariés clandestinement; ils complotèrent, ils s'assemblèrent clandestinement (Dictionnaire de l'Académie française.  1798-1932).  Paradigmatique.  Secrètement, sans bruit, à l'insu de; librement, à la face du monde, au grand jour. Toute sa vie, il [d'Holbach] travailla secrètement, clandestinement, se moquant de la gloire, multipliant les publications anonymes, par le seul souci de la vérité et du bien public (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, page 43 ). 

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